— MAHOUTOKORO
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likey (kayo)
Kaien Tsukiyomi
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Citation : No mind to think. No will to break. No voice to cry suffering.
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Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
Lèvres vibrant sous l'agacement, l'immature gestuelle souleva les mèches d'or qui obstruaient sa vue, lui offrant libre court à la contemplation de son reflet. De ces traits juvéniles à la frêle membrane qui se reliaient en un court squelette, il peinait à apprécier les détails de son anatomie, et pour cause : Hotaru ne s'y était jamais vraiment intéressé.

Les talents particuliers de la famille forçaient le désintérêt pour l'injuste surface qualifiée d'apparence, en rien représentative des talents de chaque sorcier—à raison, une pensée suffirait à corriger le moindre défaut.
De l'étrangeté de revoir un visage dont il n'avait presque aucune souvenance, la vue de sa claire capillarité lui forçait un rictus amusé—rare témoin de ses désirs rebelles envers un oppressant paternel, une chevelure devenue fierté pour qui détestait se regarder.

Désintéressé de ces mœurs, c'est dans l'exponentielle influence de ses sentiments qu'il y trouvait raison, et de cet abrupt caprice de revoir le visage de sa bien-aimée lui revint la terreur du souvenir qu'il entretenait du sien. Son estime piétinée sous l'influence des années de soumission, il porta un regard plus adouci à l'encontre de ses propres traits, et en admit la délicatesse.

Sortant tout juste d'une chaude douche, sa serviette s'appliqua à sécher la fine tignasse qui semblait tendre vers sa couleur d'origine. Les racines, constata-t-il d'un vif regard, fonçaient à nouveau. D'ailleurs, il n'y avait pas que ça : des bras fins, une bouche dont il détestait la forme, le visage trop potelé—une infinité d'imperfections qu'il pouvait si aisément régler.
Mais Hotaru s'y refusait. Il ne voulait pas séduire aux moyens d'une image malhonnête, mais par la toute sincérité de ce qu'il était.

Ce n'est que récemment qu'il l'avait réalisé, mais ses sentiments pour Kayo n'étaient pas factices ; et il tenait à le lui faire comprendre. Quelle que soit l'issue, il en garderait cette fierté exempte des moindres regrets—et ce collier, acheté le matin-même, si elle daignait en accepter la moitié.

Comment se préparer ?
Comment garder ce naturel, sans s'étreindre de regrets ?

Ridicule dans son maigre sous-vêtement, il se résigna à l'habituel apparat d'un haori jaune criant, et quitta sa chambre. Les cheveux en vrac, visage parsemé de ces larges mèches en appelant à la candeur, Hotaru peinait à se détendre. Les muscles endoloris malgré l'absence d'efforts physiques, sa gorge nouée de stress coupa court à sa respiration qu'il espérait régulière—et malgré son allure raisonnable, il tomba rapidement à bout de souffle.

Le kitsune n'avait pourtant fait que le début de chemin : s'il pouvait se délecter du somptueux décors des jardins japonais, il passerait un temps fou à y chercher Kayo. Penaud, il traîna des pieds en long et en large d'un lieu honteusement méconnu, tant il évitait d'en polluer la quiétude de ses bêtises, et hacha le pesant silence de quelques soupirs. Le jeu était bien parti pour durer.
Kayo Awataguchi
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Citation : dans l'attente du printemps éternel
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Seimei
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Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
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Entre ses doigts, elle s’applique à plier minutieusement un origami en forme de fleur et la courte missive s’envole, teintée d’un peu de bonheur et de malice, rejoindre la compagnie d’un garçon dont la pensée l’accompagne souvent, ces derniers temps. D’un regard elle observe le petit papier s’éloigner et son esprit vogue un peu, lui aussi, et, le défi pourtant tout juste lancé, la voilà qui se surprend à s’impatienter déjà de sa présence.

Ici, longeant sans bruit les chemins tout tracés, le calme environnant lui plait. Elle observe toujours avec admiration et sans doute même un peu de déférence les lignes tracées sans imperfection, les arbustes taillés avec soin et les compositions colorées des fleurs alentours. Elle y trouve tout ce dont elle se croit incapable, une rigueur et une précision qu’elle ignore dans trop de domaines. Son jardin idéal serait davantage composé de fourrés colorés, de bosquets touffus et de chemins sinueux et irréguliers, de pelouses que l’on peut librement fouler et de tapis de fleurs reproduisant toutes les nuances de l’arc-en-ciel, sans nul doute à l’instar de la complexité de ses propres émotions, bouquet éclatant qui fait vibrer son palpitant jour après jour. Le simple fait de songer à tel paysage peint un sourire innocent sur ses lèvres.

Et là, pour que son jardin idéal soit tout à fait idéal, elle y convierait ses proches—elle y convierait évidemment Hotaru. Le garçon lui rappelle les tournesols, sans doute est-ce le fait de ses mèches blondes qui rappellent leurs pétals couleur soleil. C’est d’ailleurs un éclat lumineux qui attire son attention, quelque part en périphérie de sa vision et elle plisse les yeux pour en discerner l’appartenance : c’est bien lui. Se hissant sur la pointe des pieds afin de ne pas trahir sa présence trop tôt—sans quoi le jeu serait moins amusant—elle se glisse derrière le tronc d’un arbre pour l’observer de loin. Elle s’accroupit, et tire de sa poche un peu de papier sur lequel elle vient annoter rapidement quelques mots (Je t’ai vu, plus loin.), puis suit du regard l’origami qui rejoint le garçon. Sagement adossée au tronc d’arbre, elle prend soin de ne pas respirer trop fort, tiraillée entre le désir de faire durer un peu la partie et celui d’être trahie par son propre origami et qu’il la trouve aussitôt. Alors, plus lentement cette fois elle trace une nouvelle note (Si c’est moi qui te trouve... tu m’offres une glace ?), qui prend à son tour son envol, mais, alors qu’elle se tourne pour jeter un nouveau regard vers là où le garçon se trouvait plus tôt, il semble avoir déjà disparu.


Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
Elle était cachée là, dans ces merveilleuses alentours, beauté fondue dans un paysage qui la représentait si bien. Il imaginait ses longs cheveux brunis, des yeux clairs qui pétillaient de grâce et d'une innocence infinie ; il repensait à cette odeur caractérielle, à quelques mimiques sous une voix taquine qu'il espérait être le seul à remarquer.

Ses pas odieusement lents, comme ralentis par la confiance, ne parcouraient qu'une faible distance—perdu dans ses souvenirs, il s'évadait de la frustration imminente d'un contact aussi proche qu'inaccessible. Dans l'éphémère instant où ses yeux parcouraient la missive écrite à la hâte, il se sentit presque humilié d'être aussi stoïque.

Son hésitation ne dura pourtant qu'une seconde, et il gagna en vitesse ; les jambes s'accélérant, visage soufflé par la vitesse grandissante qui faisait siffler ses oreilles loin de ce rire amusé qu'il l'imaginait pouffer oui ces notes cristallines dont il ne pouvait attendre d'à nouveau profiter. Maigre boucan, des efforts retentis dans l'absolue quiétude de l'endroit, le coin d'un regard captura les pointes enflammées d'une chevelure familière et Hotaru se retourna un peu vite, capturant l'ombre d'une silhouette qui s'échappait déjà.

Fort de sa condition, il s'élança à sa suite, enjambant respectueusement la flore ambiante jusqu'à se saisir de ce frêle bras : d'un geste abrupt, il la tira vers elle, imposa l'audace d'une étreinte qu'il estimait mérité. Je t'ai eue, dans un murmure étranger aux louanges, il marquait le simple terme d'un jeu qui n'avait que trop duré. Et pourtant, Hotaru n'en avait jamais assez ; et pourtant, il l'aurait chassé jusqu'aux enfers pour goûter à ce petit bout de paradis.

Le cœur à un rythme trop affolant pour qu'il ne daigne suivre, il se laissa bercer par sa respiration régulière, bras autour d'elle, sa tête déposée contre son épaule. Les yeux droits devant lui, il mit un instant avant de réaliser l'intimité de son geste et s'écarta presque trop abruptement.

Désolé, c'était... avec le jeu. Un réflexe.

Des yeux qui s'éparpillent aux quatre coins du globe, sa seule présence le fait voyager, perdre des repères qu'il estimait pourtant inébranlables. Des joues rosies comme un printemps européen, le teint pâle d'un oriental dérouté et la tignasse doré des paysages scandinaves. L'épicentre de cette mixité, ces perles de pluie, yeux humidifiés par une soudaine émotion, se laissèrent assécher d'un battement de paupière. L'univers semblait si refléter, car il ne se détournait du visage de celle qu'il aimait tant—et après un instant de silence, il s'exprima à nouveau.

Je ne suis pas vraiment désolé, d'ailleurs. J'avais... vraiment envie. Mais puisque j'ai gagné, je t'offre tout de même une glace. Tu veux quel parfum ?
Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
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L’excitation prodiguée ce jeu auquel ils s’adonnent, dans toute la splendeur de leur adolescence, confère à l’attente une certaine longueur. Déjà elle songe à ce qu’elle dira lorsqu’enfin leurs chemins se croiseront, comment, en détails, elle s’épuiserait encore à conter toute son indignation de n’avoir pu grimper le mont à ses côtés, et puis à énumérer ses trouvailles les plus récentes dans un ouvrage dont le nom lui échappe déjà—sa curiosité est aussi infinie que ses connaissances éparses. Déjà, elle songe à ce sourire qu’elle aime voir fendre ses deux joues, et ses yeux brillants.

L’esprit occupé par tant de considérations, elle ignore non seulement cette tendre tiédeur qui par vagues vient rouler contre les parois de son coeur, mais aussi les pas derrière elle, et, toute dénuée de vigilance, ses yeux s’écarquillent et un hoquet de stupeur la saisit, qu’elle étouffe aussitôt, là, le nez enfoncé contre la poitrine du garçon. Elle se souvient il y a quelques années seulement lorsqu’il n’était pas si grand, et que son visage était plus poupin encore. Un rire amusé lui échappe, et ses pommettes se teintent doucement d’un timide feu. Tu m’as eue. Elle confirme dans un souffle, et elle-même se surprend du ton enroué de sa voix, alors elle se racle doucement la gorge afin de se redonner un peu plus de contenance.

Retrouvant un peu de distance, elle joint les deux mains afin de faire mine d’applaudir—en silence—sa réussite. Sa chevelure s’agite de gauche à droite en longues ondulations tandis qu’elle fait signe qu’il n’y a là nulle raison de s’excuser de sa part, le voilà déjà tout entier pardonné, et quand bien même aurait-il fait durer l’étreinte un peu plus longtemps, peut-être n’aurait elle pas eu le coeur à se débattre, au contraire. Ses pensées ces derniers temps ont souvent vogué vers lui, et chaque jour davantage son regard tend à le chercher lorsqu’elle entre dans la salle commune de leur maison, et c’est avec une joie peu contenue qu’elle retrouve les traits de celui qu’elle attendait, trahie par un sourire si large qu’il s’étend pratiquement d’une oreille à l’autre.

Tout parait si simple auprès du garçon, et pendant longtemps elle n’avait pas réalisé à quel point il tenait une place importante (si ce n’est irremplaçable) dans son paysage. Kayo est, dit-on, sociable ; pipelette et engageante, elle n’hésite pas à papillonner d’un groupe à un autre, et à saluer tous ceux qu’elle connaît, et même parfois ceux qu’elle ne connaît pas. Pourtant, ceux qui habitent véritablement son monde sont plus rares, parmi eux siègent les orphelins et puis ces quelques camarades qu’elle peut sans doute compter sur les doigts d’une seule main. Parmi eux, Hotaru. Sa confession, ne le nions pas, l’a poussé à y songer plus qu’elle ne l’aurait sans doute fait en d’autres circonstances ; elle se trouve bien idiote face aux choses de l’amour. Kayo a souvent cru trouver l’amour en quelques frémissements passagers, des sentiments qui n’en sont, finalement, pas vraiment. Ce qui s’empare d’elle lorsqu’elle côtoie son compagnon de toujours est différent—simple et indéniable.

Flattée à n’en pas douter qu’il ne soit finalement, pas véritablement désolé, elle se mordille la lippe inférieur avant de répondre. Citron ! Lui adressant un clin d’oeil, elle vient glisser un bras sous le sien pour l’entraîner à sa suite dans les méandres du jardin. Ça ne vaut pas une glace, mais j’ai cueilli quelques fleurs en t’attendant—ne le dis à personne. Entre ses doigts, trois brindilles colorées, qu’elles vient glisser entre les mèches du garçon. Deux d’entre elles tombent aussitôt, mais la troisième résiste et la demoiselle semble s’en satisfaire. J’ai presque cru que tu ne me trouverais jamais… Elle le taquine d’un léger coup de coude, le rire aisé entre ses lippes amusées. Presque. Mais au fond je ne doutais pas de toi.


Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
Et ces moments ressemblaient, à n'en pas douter pour qui côtoyait les anges, aux effluves d'un paradis si doux mais si intense, si bref et si aimant, qu'il semblait n'appartenir qu'à son esprit, égoïste et possessif, et dont lui seul en appréciait la valeur.
Ses mains se décrochent, crispées par une culpabilité solitaire
Il aimerait la tenir, la serrer dans ses bras jusqu'à l'éternité
La garder, contre lui, loin de ce monde qui clamait l'innocence.

Combien de temps ?
Combien de temps avant que leur amour ne se meurt ?
Combien de temps, d'attaques avant qu'il ne se mue en deuil ?

Il aimerait la garder, là
Tout près de lui
Cette chevelure dansante, cette cascade enflammée contre laquelle il se brûlait les ailes, sourire comme gage de ses indestructibles sentiments
Ce visage poupin, aimant, coloré d'un amour qu'il avait espéré
Longuement
Inlassablement.

Du silence de ce jour à ce qu'il en était enfin,
Un amour silencieux, et dont il réalisait l'importance.
Il n'était pas passager—pas davantage que les regards qu'il lui offrait.
Continuellement
Amoureusement.

Je te trouverai, où que tu sois. Et pour cause... ferme les yeux !

Une course stoppée, au même titre que sa respiration
Le cœur emballé par cet instant, attendu et préparé
Ses mains saisissent le collier, le glissent autour de ce maigre cou qu'il se sent frôler, retient le doux désir d'en attarder le contact.
Ses yeux, privés de compétition, détaillent cette blanche peau dont il a tant rêvé, et sa gorge s'assèche ; il déglutit, perturbé par l'angélique beauté dont il n'a cesse de se repaître, et dont il peine de l'imaginer sienne. Kayo, comme chaque jour, est magnifique, et il ne lui faut pas moins d'une dizaine de secondes pour reprendre son geste suspendu.
Ses fins doigts accrochent le collier à la demoiselle et son regard se redresse à la hauteur d'un visage qui fait danser son cœur.

Inlassablement, lui aussi—et le collier brille, comme un aval
Son visage se penche, et ses lèvres capturent celles de la docile demoiselle, dont il n'arrive à se séparer. Un bref contact, prolongé du désir continuel, inébranlable et irrémédiable de la posséder.

Elle, ce regard enchanté, ses joues rosies par ses écarts, sa voix cristalline dont il bénit chaque syllabe.

Au fond, lui-même n'en espérait pas tant, et c'est sans espoir qu'il l'avait condamné à la cécité soudaine—et il s'écarte, brûlant d'un embarras dont il réalise enfin la raison ; idiot impulsif.
Au fond, lui-même n'espérait pas tel courage
Ce goût exquis dont il regrette déjà de s'être séparé.

On y va ?
Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
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De la nature ingénue du bouquet d’émotions enraciné au creux de sa cage thoracique, Kayo, si bien candide qu’exaltée, ne saisit, ni ne cherche à saisir, toutes les subtilités. Il ne lui semble en rien nécessaire de comprendre, tandis que l’univers lui est si tendre. De l’amour, Kayo sait une chose : il s’agit d’une brûlure tiède qui saisit le coeur et qui, de sa douce chaleur, berce le jour comme la nuit et adoucit les ennuis. Du reste, elle ignore pratiquement tout de la chose. Seulement, au plus le temps coule au plus les émotions prennent le pli de venir s’asseoir sur ses lippes, et là, timides mais curieuses, elles se trémoussent et se pavanent aventureusement ; si bien que, lorsque le garçon lui intime de clore ses yeux, Kayo ne peut, dans l’attente que mordiller de si aventureuses lèvres de crainte que ne lui échappe quelque sottise.

Elle ne le voit pas, pourtant elle le devine. Il est proche, en témoigne ce parfum qui lui devient de plus en plus familier, ainsi que la tiède caresse de ses mains autour de son cou tandis qu’elle devine un collier, plus froid contre son derme. Sans relever les paupières, elle y guide ses mains comme pour en deviner la forme et le matériau, le fait rouler entre ses petits doigts et un sourire nouveau naît entre ses joues teintées de rose. Le temps lui semble long—non pas de ces longueurs monotones qui usent les esprits mais de cette justesse de tempo, ce rythme idéal pareil à celui d’une lente valse partagée avec un être chéri.

Et alors qu’elle trouve tout juste le temps de souffler un merci, sur le point de relever des yeux entichés vers Hotaru, un baiser s’échoue contre le rivage de ses lippes, et
son coeur s’emballe, il bat
bat
bat
bat
bat comme un tambour, comme une fanfare, comme le roulement de l’orage et celui des vagues,
bat comme l’amour
Le bouquet d’émotion devient une gerbe de fleurs, et la gerbe de fleurs un feu d’artifices. Elle n’ose rouvrir les yeux immédiatement. Un temps passe.

Lorsqu’elle le découvre de nouveau, ses joues ne sont pas moins roses mais son souffle plus saccadé, et l’adolescente prise de court serre entre ses doigts les plis de sa jupe. Elle pose sur lui un regard d’abord surpris, peut-être confus encore, mais sans nul doute dénué de toute forme de mépris ou de refus. Il suggère qu’ils reprennent le cours de leur promenade, mais elle ne bouge pas ; à défaut, elle vient s'agripper à son poignet, avant de glisser ses doigts entre les siens, et, d’un oeil malicieux, empli d’un vent de fougue renouvelé, ajoute : Tu es si pressé ? Je ne t’ai pas dit merci correctement. Battant des cils en un clin d’oeil, elle se hisse un peu sur la pointe de ses pieds pour apposer à la commissure de ses lèvres l’empreinte d’un nouveau baiser. Puis, fouillant ses poches, elle extirpe de son vêtement à son tour un objet qu’elle glisse dans la paume du garçon, et prend soin qu’il referme ses doigts autour de l’omamori. Je t’avais dit que j’avais une surprise pour toi, moi aussi. Puis roulant de nouveau ses doigts autour du collier, elle souffle, plus bas, comme on souffle une confession, une promesse infaillible pleine d’espoir. Je ne le quitterai pas. En as-tu un toi aussi ?


Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
Son cœur bat, son âme frémit.
Ses yeux battent, ses lèvres s'agitent.
Son cœur bat, lui aussi ; bat de cet amour qui déroute moindre réflexion pour n'en laisser que la béatitude d'un adolescent dont Kayo est devenue l'épicentre.
Son cœur bat
bat
bat
bat
bat plutôt que d'être battu
battu comme un paria
battu comme une erreur de la nature
battu par des souvenirs qui affluent et les sourires qui s'atténuent, battu par l'angoisse perpétuelle de ne mériter cette félicité, toute éphémère qu'elle soit, et de se voir ôté à ce paradis terrestre qu'elle représente à elle seule ; un ange qui n'en a pourtant pas le nom, parfumant ses lèvres de ce goût unique, de ce plaisir sans nulle comparaison.
Sa main se resserre, témoigne de son instabilité devenue charnelle.
Son cœur se serre, s'attarde sur les sensations de cet ultime bonheur.
Battu sans relâche
Battu par des émotions qui affluent comme un courant marin
Des certitudes désespérées, cruelles, presque héréditaires
Son apparence change, mais le cœur demeure inchangé
Ses ecchymoses demeurent, mais les battements du cœur n'en sont affectés.
Et son cœur bat, bat, bat
Et qu'importe qu'il soit battu
Et qu'importe qu'il soit abattu
Cet instant semble suffire, comme cure d'une vie de naufragé
Ce baiser semble suffire, réchauffant son âme de si glaciales mémoires
J'en ai un, bien sûr, bafoue-t-il un peu bêtement.
Son cœur bat, son âme frémit.
Ses yeux battent, ses lèvres sourient.
Son cœur bat, encore et toujours ; les souvenirs s'estompent, pris dans cette tempête bienheureuse dont il ne veut se défaire, entrelacés dans une fine main qu'il refuse de lâcher. Son cœur bat, car il entend le sien danser de cette réciprocité relaxante. Son cœur bat, car il s'enivre de l'intimité doucereuse de deux âmes à l'innocence immaculée.
Ses jambes le guident, encore flagellantes et incertaines
Ses yeux dérivent, risquent quelques coups d'oeil en sa direction
Kayo, souffle-t-il à voix haute.
Moins timide que fébrile, moins sceptique que soulagé. Le rêve s'étire jusque dans la plante de ses pieds et semble nouer avec une réalité qui lui fut si accablante, si oppressante que son corps paraît s'émanciper d'un poids titanesque. Son corps, comme porté par l'adrénaline de l'instant, lui semble si léger, et son pas s'accélère ; tant de nervosité que d'un bonheur qui déborde, dans ses yeux comme dans les paroles qu'il étouffe sobrement, dans son âme comme un cœur qui papillonne sans vouloir s'arrêter.
Je ne te quitterai pas.
Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
likey
Sur les hauteurs de ses joues fleurissent des pavots carmins et entre les vallons de son cœur s’écoulent des flots épris. Là, son corps tout entier faiblit sous le transport d’un amour jeune encore. Tout ce qui a été tu se bouscule au ravin que forment ses lèvres et tout ce qui n’a pas de nom se heurte aux voûtes de son palais. Elle aime, enfin. Elle aime d’une passion juvénile et timide, d’une affection douce et tranquille, dénuée de ces émois pénibles dont on afflige parfois ceux qui aiment dans les contes. Elle n’a jamais aimé comme elle aime aujourd’hui, avec cette sorte de simplicité évidente, presque dérisoire tant elle est franche et claire.

Elle aime à le regarder, jeune homme à la tignasse pareille aux blés dont elle garde le souvenir d’un enfant aux joues plus rondes et à l’allure plus timide. Elle aime à l’observer se targuer de cette confiance en bas -relief qu’on devine si l’on y porte attention et qui de jour en jour se révèle un peu plus. Elle aime aussi ses pommettes roses et tendres, ses yeux expressifs et ses façons qui n’appartiennent qu’à lui.

Longtemps elle l’a ignoré, balayé, rejeté ; si bien Hotaru que son sentiment. Pourtant il est cette certitude, cette présence qui ne l’a jamais quittée, et c’est parfois dans les replis les plus insoupçonnés (parce qu’on croit les connaître trop) que se dissimulent les choses de l’amour. Longtemps, elle l’a fuit, peut-être par crainte, quelque part, de ces implications curieuses, nouvelles que la situation implique, et par oubli d’elle-même aussi (elle a souvent avant lui pris le pli du rejet avec le sourire).

Il bafouille et elle rit, d’un éclat de rire sincère, tandis que ses pupilles, constellées d’une voie lactée de perles amusées, cherchent les siennes. Elle se mordille doucement les lèvres, et ses doigts ne se défont pas du collier contre sa poitrine. Alors, la certitude que rien de grave ne peut lui arriver en sa présence la saisit. A sa promesse, car c’est ainsi qu’elle comprend ses mots, elle rougit. Elle s’étonne encore qu’il l’aime avec tant de force, et qu’il ne lui reproche ses faiblesses et ses dérobades passées ; elle s’étonne de sa ferveur aux colonnes inébranlables.

Hotaru… Sa voix est douce mais hésitante, elle caresse les syllabes de son prénom avec précaution. Elle souffle lentement avant de poursuivre. Pardonne moi de t’avoir fait attendre si longtemps. Depuis longtemps elle avait eu l’intention d’offrir des excuses au garçon, pour n’avoir pas été à la hauteur de ses attentes passées, pourtant aucun mot ne lui avait paru adéquat. En cet instant encore elle se trouve bien sotte et maladroite avec ses dires, et préférerait se fendre de mille gestes que d'une seule parole. Pardon. Je t’ai dans mon cœur, moi aussi.


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Kaien Tsukiyomi
Sa peau se laisse calciner par la démesure de ses sentiments, semble troubler la température pour n'en laisser qu'une odieuse impression de sécheresse, la gorge exempte de la moindre sonorité, les yeux troublés par l'éternelle indifférence qui les empêche de pleurer : la joie fleurit comme la douce récompense de ses années de noblesse, et ainsi comblé jusque dans les teintes rutilantes que son visage se charge d'exprimer, seule subsiste la peur de l'oubli, de l'abandon, de la perte abrupte et définitive de ce qui construit un bonheur si irréel qu'il peine à en apprécier les bienfaits. Les ressentis s'effritent à la lueur de ses sincères excuses, les doutes s'écrasent devant le poids du cœur dont elle lui a confié la charge, sans la moindre hésitation quant à ses maladresses.

Quelques mois, ce n'est pas grand chose.

Pas lorsque quelques mots suffisent à en broyer le mal, à l'arracher à l'indéfectible certitude de son insignifiance. Le passé s'entasse dans les souvenirs nébuleux de ce qui furent de douloureux instants, lorsque, certain d'avoir ruiné une amitié de longue date, l'impulsivité avait outrepassé sa prudence.
À présent, il profitait des conséquences d'une témérité miraculeuse dont il n'était certain de pouvoir réitérer la démonstration sous ces yeux rosés : la tendresse l'arrachait aux fantasmes enfantins dont il s'imaginait acteur, le cantonnait à la réalité—devenue si magnifique—dont il n'éprouvait plus le moindre désir de s'enfuir.

Kayo, et lui se fait maladroit, brusque les paroles par peur de contempler sa propre délicatesse. La solitude l'accablait, mais le bonheur ne s'en montre pas plus tendre : il semble feindre l'indifférence, comme la cause exposée de son futur échec. Ses doutes subsistent, ses peurs s'agitent. Le cœur palpitant, entre la joie et la panique que son monopole impliquent, et quelques instants ne suffisent à en neutraliser l'ardeur. Kayo, plus doucereusement, comme un effort assumé.

Ses lèvres s'agitent, amorcent le désir d'en insuffler davantage : une certitude, un souvenir, sans qu'il ne trouve de quoi s'exprimer. Son amour se heurte à la navrante limite de ce que sont les mots, comme des promesses abstraites dont un cœur doit se contenter, mais Hotaru s'y refuse. Son visage s'attarde (contemple, sans se contenter d'aimer) et s'adoucit sous cette impulsion d'amour, ses jambes se ploient, permettent à son visage d'épouser le plaisir de leur intimité : leurs lèvres jointes dans la délicatesse qu'il lui garde toute réservée, ses doigts imposent à son menton de prolonger, ne serait-ce que d'un instant, cette éternité.
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