Ta vie dans le domaine te donnait le droit de circuler comme une âme tranquille, mais ton repos n’était encore que de courte durée. Revenant de ton entraînement, luisant du labeur, l’épée rentrée dans son fourreau tu tombes nez à nez avec la pire espèce : le noir. Son odeur d’épices te piquait les narines et tu oserais dire que tu sentais l’oignon si tu ne menais pas déjà la main à ton nez, son odeur t’insupportait; les roses fanaient derrière lui, tu en étais sûr; ce si beau jardin bien entrevu, le voilà qui suffoquait à son arrivée.

« Tu es puéril, Tsukino-kun. » Tu hausses les épaules. Le monde te répétais ce déshonneur depuis l’annonce officielle, et si au début tu semblais blessé, ne restait plus qu’une cicatrise qui peinait à disparaître mais le mal avait été tant de fois fait que la douleur se taisait, lasse de relancer les piques.

« Parle pour toi, Curry. » Tu croises les bras, les hanches posées sur la gauche. « Si tu es venu voir Eirin, alors tu le feras en ma présence. » Et il n’était l’heure pour le Tsukino de faire une esclandre; tu colleras les flancs de ta soeur qu’ils le veuillent ou non, tu étais encore chez toi par le nom; elle était encore ta soeur par le sang. Alors tu lui avises un large sourire, la tête penchée sur le côté. « Tu ferais mieux de partir, cela t’évitera bien de mésaventures, mon cher frère. »