— MAHOUTOKORO
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(domaine tsugikuni) notes de chevet, saburoo
Kohaku Tsugikuni
次国琥珀
Citation : I like to just lie on the floor and feel like garbage.
Age : 27 ans. 18/04/1970.
Rang : -
Orochi
Orochi
Kohaku Tsugikuni
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1693-embracing-life-means-accepting-death-kohaku
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1698-topic
Kohaku Tsugikuni
Par la fenêtre, il observait les douces températures propres à la préfecture d'Ishikawa, se délectant de la vision fourmilière du village en contrebas. Trônant sur le confortable siège de son large bureau, dont son père avait autrefois été résident, sa peau—libérée de tout entrave—s'accoutumait à l'air ambiant, comme il ne se le permettrait qu'ici.
Cantonné à ses responsabilités dont il s'était soustrait pendant bien trop longtemps, le panorama apportait une étrange sérénité à ses pensées recluses, prisonnières d'un instant qu'il aimerait éternel ; une quiétude suffisante, sans plus d'artifices, sans les nauséabonds secrets qui faisait de ce monde une si charmante palissade.

Pour l'heure, Kohaku avait eu assez de ces sornettes et, rajustant son vêtement devant ses antiques cicatrices, quitta le bureau dans lequel il s'était longuement isolé. Même entre ces murs, le masque ne quittait jamais sa peau, car certains n'en connaissaient la stricte nécessité—en tout endroit, qui ne fut ce bureau ou sa chambre, il restait courtois ; calfeutrant le personnel dans une culpabilité mêlée d'admiration : ils n'étaient pas que des ombres, de ces travailleurs sobrement habillés, et dont la présence se voulait diluée dans la beauté de leurs maîtres, mais des humains, traités avec un respect innovant, et dont les efforts se savaient autant appréciés qu'ils étaient parfois récompensés. Il fallait bien cela—en dépit de leur salaire, car Kohaku détestait les services : tout légitime qu'il fut, car il avait toujours baigné dans de pareilles circonstances, tout ordre se rapprochait davantage d'un service amical qu'il aurait présenté à un parti équitable. Ses yeux s'embrumaient, alcyonienne expression comme pour se soustraire à toute culpabilité, et dans une politesse exemplaire.

Leurs services s'allouaient aux sourires, leur esprit crocheté par la doucereuse voix dont il la savait plus agréable : bien qu'enrouée par le tissu dont ses efforts comblait le mutisme, nul n'avait besoin de le faire répéter, pas davantage qu'ils ne s'en plaignaient. Une courbette, dans une élégance dont il avait appris—aux plus maladroits d'entre eux—le secret : si Kohaku ne doutait pas que les vétérans firent parfaitement leur travail, et leur avait déjà enseigné les bases, il appréciait chaque instant qu'il dévouait à leur attention.

À de pareils outrages, il n'aurait permis nulle punition, car chacun—en dépit de la désapprobation de quelques cousins insolents—était digne de sa compagnie, et cette bienveillance, en contagieuse humeur, contribuait à la belle ambiance du domaine. En dépit de cela, l'héritier ne s'y sentait pas toujours à son aise, tant la grandeur des lieux lui semblait démesurée. D'ici quelques jours, ses cadets rentreraient au domaine, suivis des cousins pour lesquels sa mémoire n'avait pas toujours de souvenirs précis.

Sa versatile estime, enveloppée dans la politesse dont il était indéfectible, n'en enlevait rien à son autorité ; et sa jeunesse comme le défaut de son charmant visage n'y changeraient rien. Les Tsugikuni n'étaient pas de ces gens ; tous investis qu'ils soient dans la société, et bien que leurs opinions divergent à l'image de leurs quotidiens, l'importance de leur rôle—et dont Kohaku était l'épicentre—suffisait à assurer leur fidélité. De fait, l'assistant ne doutait pas plus du déroulement de la cérémonie que de l'accueil qu'ils réserveraient à son invité, bien que ce fut une première.

Quand Saburoo arriva sur les lieux, foulant le sol du charmant domaine dont les jardins s'étendaient à l'horizon, il l'attendait déjà, au milieu des jardins ; drapé d'un charmant haori, escorté d'une aimable domestique—qui avait insisté qu'il n'eut été grossier pour lui d'enlever son masque, ce à quoi le sang-pur avait répondu d'un sourire—qui battit en retraite de quelques pas, leur laissant le loisir d'une discussion intime.
Bien qu'il n'eut droit à ses habituels remerciements, l'employé, qui avait si efficacement mené le druide en ces lieux, n'en fit grand cas : ils lui seraient rendus plus tard, lorsque l'attention de son maître ne serait prise par ses invités, et sous couvert d'excuses—qu'il refuserait poliment—car Kohaku était ce genre d'homme.

Soucieux des autres, tout roturier qu'ils soient, offrant équivalente attention à son entourage—et au regard d'une pareille bienveillance, tous lui pardonneraient ses écarts capricieux. Il emporta les affaires du professeur de potions jusqu'à la chambre qui lui serait prêtée et s'éclipsa, non sans une silencieuse courbette. Témoin de pareilles circonstances, les yeux de Kohaku se plissèrent sous l'impulsion d'un plus large sourire, et dont une microscopique minorité avait pu contempler la vue : il accueillit son ami, sans plus de formalités, et le guida jusqu'à son immense demeure.

Navré pour ma requête soudaine, Saburoo. Mais je suis ravi que tu sois venu. J'ai tant de choses à te montrer, je ne sais pas par où commencer. La serre, peut-être ? Ah, excuse-moi : peut-être préfères-tu te reposer pour le moment ? Nous avons quelques jours devant nous, ce ne serait pas un problème.