— MAHOUTOKORO
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la cadence des jours heureux (miyuki)
Ange Ueda
la cadence des jours heureux (miyuki) 5d2070a4fa38dd86cc7dd7d7eea5c1f5
Citation : risus abundat in ore stultorum -- à la bouche du sot, le rire abonde
Age : 17 (29/02)
Rang : 60/100 dsl
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Ange Ueda
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Ange Ueda
notre histoire pauvre en couleur a sombré dans le gris
L’idée de retourner sur les terres brûlées de ce que j’aimais appeler école laisse dans le fond de ma gorge une saveur amère, et pourtant acide—j’accuse la bile crachée une heure, son atroce sapidité accrochée à ma langue malgré les litres d’eau ingurgitée, les chewing-gums mastiqués.
De la même manière, le passé me toise quand tes yeux me dévisagent.

C’était une belle histoire, comme un road trip avant que mon myocarde ne s’esseule d’autres sourires ; avant que le tien ne finisse par abandonner l’idée du bonheur et qu’il ne reste plus que des images décolorées entre nos doigts étreints. Pourtant, le rictus que je te décoche est plein de tout ce qu’on avait enfoui—l’affection au-delà d’un désir un peu trop brutal, la fragrance du sol après le déluge. A défaut d’arc-en-ciel, c’est un soleil brave qui tente de poindre par-delà nos nuages. Alors je suis le sentier qu’il éclaire et je murmure, hey, Miyu.

Voilà les faits : on s’attirait, avant de saturer.
Ca m’arrive souvent, tu sais ? La fièvre presque liquide, des baisers volés et l’ombre tentante d’une caresse sur le dos de la main ; moi trop jeune pour tenter quoi que ce soit, et toi trop important pour tolérer plus que le secret. C’était ça, au final, l’inéluctable poison—le secret. J’avais (j’ai) pour habitude de crier ce qui couve en moi, mais toi tu l’as poussé au fond de ma poitrine, jusqu’à ce qu’on chuchote amour pourrisse en rancune.

Mais voilà, j’ai pris le temps de m’asseoir avec ma colère, et elle m’a révélé qu’elle était douleur. Je t’ai pas vu, à la fin catastrophique des cours—c’est marrant, tu sais, j’ai l’impression que se retrouver dans la même chambre, c'est quand même pas aussi atroce que les contrôles d’histoire. L’impulsivité dégouline en rire discret. J’espère que t'es pas… Déçu. Tout me paraissait sans doute plus simple, quand y avait pas sur mon coeur la trace de tes doigts.




Miyuki Fujiwara
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Citation : Mieux vaut mourir en honneur que de vivre en déshonneur.
Age : 16 ans
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Susanoo
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Miyuki Fujiwara
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Miyuki Fujiwara

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You can't understand how hard it is to hide this. You'll never see what I have to endure.

Ange Ueda.

Il est celui qui a réussi à voir à travers ta carapace, à briser la distance que tu as toujours mis entre toi et le reste du monde. Joyeux, souriant, drôle et sûr de lui. Des qualités qui ont raisonné dans ton cœur, et qui sont parvenues à se faire une petite place en son sein. Petite ?

Petite.

Menteur.
Il a occupé et occupe toujours cette si précieuse place que tu as accepté de lui léguer, contraint et forcé. Contraint et forcé, peut-être. Tu sais à quoi ton existence est destinée, tu sais que tu ne peux quitter ce chemin qui t’es tracé depuis ta naissance. Et même si tu portes la déception dans ton sang, tu sais que tes parents ont mis beaucoup d’espérance en toi.

Ils ?

Non, tu en as mis. Parce que tu veux laver le déshonneur que tu portes sur toi et sur ta famille. Tu veux les rendre fier, et être digne de la famille Fujiwara. Et pour cela, tu es prêt à tous les sacrifices, même ignorer ta véritable nature. Et même si tes yeux n’avaient de cesse de courir sur sa silhouette, d’esquisser de très discrets sourire quand tu le voyais sourire… Tu refuses d’en démordre. Au début, tu as été fort. Tu ne l’as vu que comme un colocataire, un camarade de classe sang-pur avec qui tu pouvais t’entendre sans rien de plus.

Mais il y a eu plus.

Bien plus… Toi qui croyais pouvoir résister à cette alchimie qui s’est construite entre toi et lui, tenir face à ses assauts de sourires, de rires, d’accolades… à cette spontanéité, tu as eu tout faux. Même si tu le nies le plus fort que tu le peux, il est indéniable que les hommes t’attirent. Tu l’as ressenti quand tu sentais ton palpitant battre dès que tu voyais ton camarade de classe, mais là, cette vérité t’as frappé avec bien plus de force à cause de lui.

Cette histoire fut fulgurante, et elle t’as emporté pour finalement te laisser sur le bas-côté de la route. C’était trop pour lui… De devoir se cacher, de ne pas pouvoir révéler votre histoire au grand jour. De toute manière, il ne peut pas comprendre… Il ne subit sûrement pas la même pression que toi, Miyuki.

-Je n’ai jamais considéré que se retrouver dans la même chambre que toi, était atroce.

Tu lèves les yeux vers Ange, arborant cette froideur que tu as toujours démontré, un masque imperturbable que tu laissais glisser lorsque le visage du Ueda était trop proche du tiens. Tu fais bonne figure avec lui, comme tu le fais avec ta famille, à l’école. Il était probablement le seul qui te voyait quasiment sans ce masque. Aujourd’hui, il en a perdu le droit. Il a aussi gagné une jalousie que tu t’efforces de dissimuler.

Il méritait mieux. Il te méritait toi.

Et il conserve ton amitié. Faire bonne figure en toute circonstance.
-Déçu de quoi ?

De le voir au bras de l’autre ?
De perdre le goût de sa peau ?
Ange Ueda
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notre histoire pauvre en couleur a sombré dans le gris
Je n’ai jamais considéré que se retrouver dans la même chambre que toi, était atroce. Et c’est une douche froide, quelque part.

C’est un seau qu’on m’a balancé en pleine gueule, truffé de glaçons un peu glissant — contenu et contenant compris, mais les hématomes ne fleurissent pas sur ma peau, ils palpitent derrière mes côtes. J’ai perdu l’habitude de la dureté de ton visage ; face au Fujiwara plus qu’à Miyuki, la distance mise en lumière par une indifférence déroutante.

Un rire gratte ma gorge : je le laisse s’extirper. Ah, bon. J’aurais cru, compte tenu de la façon dont ça s’est terminé. Blessure sale, malgré la cicatrice — elle reste profonde et si j’ai pas le regret d’avoir laissé tomber, j’ai celui de pas t’avoir suffi. Une main dans les cheveux malmenés, des traits noirs et verts immondes au milieu du roux ; si j’ai sale mine, s’il te plaît, n’en dis rien.

Déçu de quoi ?

J’aurais pu m’énerver, jouer au plus con, ou juste me casser. Au lieu de ça, je serre les dents et opte, sans doute à la grande fierté de tous ceux qui me brisent la nuque de leurs attentes, pour la maturité. Un sourire maussade mais poli me gâche la tronche, les babines retroussées sur la franchise des émotions qui me traversent : déception, et un peu de surprise amère. D’être avec moi, Miyuki. Je pensais que c’était clair. Mais je me trompe, ça arrive !

Et y a un éléphant, dans la chambre, sa défense déjà plantée dans mon flanc. Je ronge la bordure charnue d’une lippe, laisse le silence s’installer avant de le déchirer brutalement. J’imagine que tu le sais mais, euh, j’ai rencontré quelqu’un. Quelqu’un qui s’agrippe à mon bras fièrement, qui arracherait sans doute le visage de quiconque commenterait la situation ; quelqu’un de fier, à défaut d’orgueilleux. Je préfère te le dire officiellement. J’aurais l’impression de te cacher quelque chose, sinon. On me l’a trop fait, tu sais — je déteste mentir.




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Tu le fixes, rire comme si ça n’avait pas d’importance, tout ça, comme si tout était normal entre lui et toi. Il a l’air de cruellement mieux s’en remettre que toi, de cette histoire. Il a toujours ri facilement, de toute manière, il a toujours su balayer le négatif d’un revers de la main. C’est d’ailleurs pour ça que tu l’aimais autant, que tu te sentais bien avec lui… Il avait cette facilité à chasser tes pensées empoisonnées de ton esprit, pour que tu te concentres simplement sur l’instant présent, sur lui, que tu ne penses plus à rien. Et au final, tout est partit. Votre histoire aussi, a été chassée d’un revers de sa main, comme si ça n’avait jamais compté. C’est lui qui a mis fin à votre relation, c’est lui qui a choisi de simplement te revoir en ami, alors que toi, tu n’en as jamais eu envie. Tu voulais continuer, peut-être même aller plus loin ?

-Hm.

Tu réponds simplement, levant les yeux en sa direction. Tu te retiens pour le moment de répondre, le laissant poursuivre sur sa lancée. Tu es à fleur de peau quand il est dans les parages, et davantage quand il est avec son nouveau compagnon, celui avec qui il t’as remplacé. Tu sais que lorsque toi et Ange êtes dans la même pièce, seuls, tu peux facilement craquer. Avec lui, il n’y avait pas de masque et tu peines à garder le tiens, actuellement.

-Oui, tu te trompes.

Tu acquiesces en te fichant bien de le blesser. Après tout, il t’as blessé et tu ne parviens pas à laisser passer l’amertume que cela te laisse. Tu es terriblement rancunier et à tes yeux, c’est Ange qui a tort. La vie de sang-pur est faite de mensonges, comment pouvait-il espérer t’aimer au grand jour ? A tes yeux, il ne s’agit rien d’autre que d’un lâche et tu ne va pas te priver pour le lui dire.

-Oh.

Tu déglutis et te redresse lentement en hochant la tête. Oui, tu le sais, tu l’as appris il y a quelques temps, parce que les autres parlent. Ces abrutis ne savent pas tenir leur langue, et toi, tu vois bien que Ange s’épanouit davantage. Il doit avoir tout ce qu’il veut : aimer au grand jour. Ce que tu lui refusais, sans pour autant lui refuser de t’aimer à la lumière de la lune. Qu’est-ce qui changeait, au final ? Les plus belles relations ne se font-elles pas lorsque les regards ne sont pas tournées vers elles ? S’il préfère se pavaner, grand bien lui fasse. Tu grinces d’ailleurs des dents à sa dernière parole. Il déteste mentir et cela, tu le prends pour toi, comme un coup de poignard, une réminiscence de ce qu’il t’as refusé, offusqué.

-Tu es bien vite retombé sur tes pieds.

Tu laisses échapper, presque dans le feutré, amer. Tu te lèves, tandis que tu t’étais assis sur ton lit. Tu as le cœur qui te brûle et tu ressens le besoin de faire les cents pas pour évacuer la douleur qui te consume. Au final, c’est toi qui en souffres le plus car lui s’est déjà trouvé quelqu’un d’autre à aimer.

-C’est bien, au moins, tu n’auras pas à te cacher. Ce n’est pas comme si tu n’étais pas un sang-pur et qu’il te faudrait un jour ou l’autre mentir sur ta véritable nature.

Tu hausses les épaules, acerbe, évitant toujours le regard du Ueda. Tu te refuses de plus en plus à croiser ces pupilles qui te faisaient craquer et sont encore capables, aujourd’hui, de t’arracher ton cœur.

-Tu peux assumer ta lâcheté pleinement.

Tu t’avances vers la fenêtre que tu ouvres, tu as l’impression d’étouffer, tu ressens le besoin de respirer, une énorme boule se forme dans ta gorge.

-Beaucoup de bonheur.

Ange Ueda
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notre histoire pauvre en couleur a sombré dans le gris
J’avais jamais brisé le cœur de quelqu’un. J’avais jamais deviné, derrière la peinture mauvaise d’un visage, toute la douleur que tu caches dans le tien. J’avais jamais su que ça faisait aussi mal, d’être responsable. Tu es bien vite retombé sur tes pieds.

J’avais pas l’intention de tomber tout court. Tu me donnais l’impression de voler — c’est toi qui m’as arraché mes ailes, qui a ouvert le ciel sur le léviathan de la honte. Ni de te laisser tomber, toi. On aurait pu faire ça doucement ; mais t’as percé le parachute, t’as laissé que des mélodies tristes sur ton sillage quand mes doigts tirent les cordes de mon ukulélé. C’est bien, au moins, tu n’auras pas à te cacher. Ce n’est pas comme si tu n’étais pas un sang-pur et qu’il te faudrait un jour ou l’autre mentir sur ta véritable nature.

Hier, j’aurais pleuré. J’aurais laissé la pitié prendre le dessus, empathie brutale d’un garçon que j’avais moi-même cassé en deux ; mais pas cette fois, pas maintenant que j’ai sur le bout de la langue la saveur de la fierté. Tu continues et j’attends, poli, bouillant, silencieux. Beaucoup de bonheur.

Miyuki ? Ferme ta gueule.
J’en ai marre.
Sérieusement, t’as la tête si profondément enfoncée dans le cul que t’es incapable de voir que t’es pas le seul à souffrir. T’es sûr que c’est moi, le lâche ? Mes jambes bougent toutes seules, avalent le vide qui nous sépare comme une menace inéluctable. Détrompe-toi, tocard : c’est toi. T’as pas été foutu d’assumer, parce que tu sais pas prendre de risque. Tu crois pas que, des fois, j’aimerais me réveiller et savoir ce que c’est, ma véritable nature ?

T’as du luxe, tu sais ? D’être conscient de tes limites. C’est ça que j’aimais, à une époque : la sûreté que j’ai pas, que je retrouve pas chez Mamoru. L’assurance de ce que t’es, quitte à ce que ça te fasse morfler. Égoïstement, je m’en nourrissais, parce que ça me rassurait. Chaque matin, quand j’ouvre les yeux, quand je vois mon reflet dans le miroir — il m’appartient pas. On me dit c’est pas grave, Ange, t’es toi ! mais connard, c’est quoi, moi ? J’en ai pas la moindre idée, personne l’a, et t’essayes de me faire croire que les maigres, maigres informations que j’ai sur cet inconnu dans lequel j’existe sont honteuses ? J’en ai rien à foutre, de ce que les sang-purs pensent. Ils peuvent m’insulter, me jeter à la rue si ça leur chante, ils m’empêcheront pas d’exister comme ils t’en empêchent, toi. Parce que je les laisse pas faire.
Si tu m’avais laissé une chance, j’aurais pu t’aider. Si t’avais voulu, je t’aurais fait faire. Mais t’as préféré la facilité, et j’imagine que j’étais trop compliqué.

L’index enfoncé contre un cœur que j’ai connu, que j’ai senti battre et laissé me bercer jusqu’à ce que je m’endorme, je sens mes yeux piquer en larmes poignards. Non, pas cette fois. Cette fois, tu vas assumer tes conneries. Voix qui tremble, mais pas de sanglot ; que du sel. Je sais ce qu’ils ont enfoncé dans ton crâne, mais me fais pas croire que tu peux pas t’en détacher. Mon père m’a détesté dès l’instant où il a posé les yeux sur moi, à tel point qu’il a drogué un gamin d’une poignée d’années dans l’espoir de— je sais pas, le soigner, le tuer, peut-être, mais même là il a échoué. Et regarde-moi, regarde où j’en suis et ose me dire que t’es pas capable de faire la même chose.

J’ai la main tremblotante et, faiblement, je me retourne pour prendre mon sac, pour plus regarder ce que j’ai fait. Ou reste misérable toute ta vie, et force-toi à bander dans l’espoir de rendre tes parents fiers.




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