When the moon fell for me

11.08.97

Le croisement des armes résonnait dans tout le domaine sous la chaleur de l’été. Le seul répit offert aux jeunes adultes était celui des coups qu’ils recevaient de l’autre. Il n’était pas question de vainqueur et vaincu, plutôt de se pousser à bout afin de savoir se protéger égoïstement ou de prendre défense de ceux qui n’ont pas cette chance de manier une arme blanche. Ce n’était pas une solution unique, elle contribuait cependant à l’ouverture d’un éventail de choix employables et bien plus larges que celui d’un simple étudiant. Ils n’en étaient pas, ni lui, ni la Tsukiyomi dont le nom demeurait aussi doux que l’astre auquel il a prêté allégeance. Si cruel par la froideur de ses principes. Hanru n’a rien à dire, dans le même cas que sa confidente et amie et il n’y trouve de sens qu’en se comportant comme il l’a toujours fait : sans trahir, mentir, seulement exceller et rester dans les clous. Il s’en contente, n’autorisant que sa propre exigence à lui faire défaut.

Sous le soleil couchant, la température baisse et avec elle les dernières perles ruisselant à leurs tempes. Dans les yeux de l’Awataguchi, une tempête gronde, qu’importe l’adversaire. C’est avec ses proches qu’il est le plus sévère, n’épargnant aucunement la délicate Kaori dont l’expertise est aussi redoutable que la sienne. Mais il terra ce détail par fierté. Il était bon de faire honneur par la considération qu’il lui portait, moins de flatter son égo au détriment du sien, même si ça n’avait guère d’importance, triste constatation que d’avoir vu les corps sans vies d’autres élèves, ramenant constamment Hanru au souvenir douloureux de sa toute première confrontation à la mort. La seule et unique où l’entité invisible s’était délecté du souffle évaporé de sa victime. Un frisson plus tard, il s’acharne un peu plus, précipitant ses gestes, bien que calculés. Ce risque pourrait conduire à une ouverture de sa garde et il le sait, se remettant peut-être moins vite que les mouvements de la yatagarasu. Il laisse échapper une injure étouffée, son souffle maîtrisé malgré la fatigue de leur journée des plus éprouvante. Pourtant, il adorait ça, sentir la lame de bois glisser contre sa consœur et maintenir sa position pour réfléchir à la prochaine, mieux s’orienter, mieux prévoir et ainsi mieux trancher. Il ne s’agira jamais d’attenter à la vie d’un autre mage ou de quiconque à moins d’y être contraint, cependant avoir cette faculté lui procure le sentiment d’être un minimum accompli chez les siens. Était-ce vraiment le maniement du sabre qui lui conférait une place au sein de son propre clan ?