À peine eusse la nouvelle été prononcée, les traits du grand-père rayonnèrent un peu plus. Balivernes ou sincérités comptaient peu, ce ne furent que paroles destinées à réchauffer un cœur ridé tout en ôtant le poids du soucis. Harassé. Vois, mon petit-fils, bien avant que tu ne sois né, il me fût confié l'honorable devoir de succéder à la tête de la famille Higashibojo et il me fallût rencontrer activement rencontrer des centaines ! Complaintes ! Mariages ! Affaires ! Litiges ! Ce ne serait une exagération que d'avancer avoir eu à m'entretenir avec tout clan et toute famille d'importance. Sûrement as-tu eu, déjà, un avant-goût de cette épuisante saveur qu'est être chef. Quoi qu'il en soit, j'en fus libéré durant un demi-siècle, mais les événements récents me forcirent dans le nœud bouillant de la scène. À nouveau complaintes ! alliances ! affaires ! litiges ! Ah ! que les politiques internes des sangs-purs m'épuisent, nonobstant elles sont responsabilités que nous ne pouvons fuir par ces temps. Mais si nous faisons abstraction de ce détail : je me porte comme un charme. La placidité de l'ombre lui manquait tant déjà.
Le compliment qui suivit lui vola un doux rire par la gentillesse que lui offrait son petit-fils Lorsque tu étais enfant, Takumi, j'étais jeune. Une soixantaine d'années, son nom encore sur toutes les lèvres, indélébile. Gentiment, à l'horizon, mon crépuscule s'amorce. Sa réponse fit clôture des politesses, et Takumi ne prit temps à lancer le vif du sujet.
Ah — La voyelle vola haut, puis s’évapora doucement dans un court silence. oui. Pourtant, il n’y a nul doute à illuminer ou dissiper que tu ne saches déjà. Si j’eusse été distrait, je n’aurais senti la mince traînée de ta magie au sanctuaire. Asanaga sût que sa journée luisait sous l'imprévisible lanterne de la destinée. Guidé par les volontés supérieures de l’invisible, le croyant, tranquillement, se laissait pousser par les vents divins. Crains-tu Seimei, maintenant qu’à sa ceinture est attachée Totsuka-no-tsurugi ? Ou, a contrario, te séduit-il. Dix décennies parmi ce monde, Asanaga n'était sot. La vie d'un chef n'est qu'un immense plateau de jeu ; et les doués sont qui anticipent et jamais ne prennent leurs atouts pour acquis.
préceptes ✺ takumi
Asanaga Sugawara
Hélas ! n'accueillaient l'homme que roches encore dénudées. Heureusement qu'il y eusse encore pour l’œil conifères à se mettre sous la dent lorsqu'iris redescendaient de la vertigineuse crête pour le bien plus modeste étage subalpin où se nichait, si loin des hommes, l'un des domaines du clan à l'âme forgeronne. Les érables rougeoyants pansèrent la chagrin qu'une épaisse neige ne s'étala à ses pieds ; qu'eusse-t-il espéré en ce premier jour du dixième mois lunaire ? Accablé par ses propres faux espoirs, ses pas s'empressèrent de le présenter aux portes où sa venue était attendue.
Sous quelle attitude fût-il convié en ce jour ; était-il le bras-droit des Gyokuji, était-il le chef d'un clan ami ou était-il l'affidé ? Il ne pressa ses pas, savourant une tranquille marche qu'il ne connaissait que trop bien déjà — après tout, il n'était étranger. Dans un hall s'imposa un bien bref arrêt lorsque se présentèrent à lui fille et beau-fils et furent de mise rapides échanges de formalités et politesses à défaut de pouvoir longuement s'entretenir. Sa langue ne promit visite de courtoisie d'ici un proche avenir ; le chef des Sugawara ne saurait même avancé si, au bout de la tumulte, sa vie serait intacte. Bien que ses pronostiques n'envisageaient les pires et les terribles, Asanaga n'était point un sot vieillard — l'au-delà finirait pas l'avoir, tôt ou tard.
Finalement, sa promenade se termina devant des fusama qui se hâtèrent de s'écarter à son passage et se découvrit, derrière, le nouveau régent du domaine. Les commissures ornées d'un sourire placide Takumi. dit-il et étendit sa main lorsque l'interpellé entreprit de se hisser Je t'en prie, ne te lève pas. Le vieil homme s'assit vis-à-vis de son petit-fils, une étrange scène car ce dernier passait presque, physiquement, pour l'aîné Comment vas-tu ? J'ose espérer que la malédiction ne te persécute avec trop grande virulence ces derniers temps. Son sourire éclot un peu plus, peint de bienveillance, et son aura sereine se répandit dans la pièce.
Ses iris fixaient celles de son interlocuteur Dis-moi donc pour quelles raisons désires-tu t'entretenir avec cette vielle et ennuyante âme qu'est mienne.
Sous quelle attitude fût-il convié en ce jour ; était-il le bras-droit des Gyokuji, était-il le chef d'un clan ami ou était-il l'affidé ? Il ne pressa ses pas, savourant une tranquille marche qu'il ne connaissait que trop bien déjà — après tout, il n'était étranger. Dans un hall s'imposa un bien bref arrêt lorsque se présentèrent à lui fille et beau-fils et furent de mise rapides échanges de formalités et politesses à défaut de pouvoir longuement s'entretenir. Sa langue ne promit visite de courtoisie d'ici un proche avenir ; le chef des Sugawara ne saurait même avancé si, au bout de la tumulte, sa vie serait intacte. Bien que ses pronostiques n'envisageaient les pires et les terribles, Asanaga n'était point un sot vieillard — l'au-delà finirait pas l'avoir, tôt ou tard.
Finalement, sa promenade se termina devant des fusama qui se hâtèrent de s'écarter à son passage et se découvrit, derrière, le nouveau régent du domaine. Les commissures ornées d'un sourire placide Takumi. dit-il et étendit sa main lorsque l'interpellé entreprit de se hisser Je t'en prie, ne te lève pas. Le vieil homme s'assit vis-à-vis de son petit-fils, une étrange scène car ce dernier passait presque, physiquement, pour l'aîné Comment vas-tu ? J'ose espérer que la malédiction ne te persécute avec trop grande virulence ces derniers temps. Son sourire éclot un peu plus, peint de bienveillance, et son aura sereine se répandit dans la pièce.
Ses iris fixaient celles de son interlocuteur Dis-moi donc pour quelles raisons désires-tu t'entretenir avec cette vielle et ennuyante âme qu'est mienne.
Takumi Awataguchi
Il avait alors accepté, autant pour la soulager d’un poids, mais également pour mieux contrôler le clan, le guider vers un futur qui serait positif à tous. Il se fichait bien que ses actes soient mauvais tant qu’ils apportaient quelque chose de bon aux siens.
A l’entrée du Sugawara, l’Onmyoji entreprit de se redresser, mais coupé par son grand-père, le nouveau chef ne fit qu’un mouvement de tête en guise de salut.
Asanaga Sugawara
|
|