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Set me free - Fuyuki
Aiichiro Okano
Set me free - Fuyuki 02i7
Citation : Tic toc, goes the clock...
Age : 24 ans (14/06/1973)
Rang : A3
Susanoo
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Aiichiro Okano
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1875-tic-toc-goes-the-clock-aiichiro-terminee
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1902-origamis-aiichiro
Aiichiro Okano

Aujourd’hui 13 septembre, on pose à nouveau nos yeux sur la devanture de cette boutique, on y observe l’intérieur et les quelques articles en vitrine, on traîne devant bien trop longtemps et comme d’habitude, on va y entrer, faire le tour, ne rien acheter et repartir. Le prix du billet de tramway est déjà bien assez cher. Faire de la plonge rapporte bien peu, vous savez, et on paye en plus un loyer aux parents pour justifier notre présence chez-eux. On souffle brusquement par le nez la fumée de la cigarette qui se consume entre nos doigts, on repense à la veille : on s’est encore engueulé avec le frère à cause de sa vie qui de loin est la meilleure, mis face à face, comparés dans leurs existences respectives - comme souvent, comme toujours - alors on n’a pas su refouler nos ressentiments plus longtemps, le ton est rapidement monté, les ampoules ont éclaté. Ce matin, on a promis que l’on en rachèterait, notre budget est encore un peu plus élimé. Mais on n’a pas réussi à se calmer, réfugié dans notre chambre pour y exploser, c’est devenu un peu flou par la suite mais on s’est réveillé quelques heures plus tard avec une douleur au poignet et des bleus sur les phalanges.

Et maintenant, nous voilà revenu à Iwomachi par simple envie mais pas pour longtemps, quelques heures tout au plus. Ce soir, on travaille, après tout on est samedi et les samedis sont toujours les pires journées.

On traîne à nouveau devant cette boutique, c’est l’ébénisterie d’Iwomachi installée ici en même temps que la ville, en février dernier et depuis lors, on ne fait qu’y passer plus ou moins régulièrement. Parfois une fois par semaine, parfois plus et parfois moins, ça dépend du budget et des possibilités. Mais aujourd’hui, on en avait envie, on en avait besoin. On est étonnamment calme mais c’est toujours le cas après ces crises de colère, on est juste amorphe et épuisé, on a l’air encore plus pathétique qu’à l’accoutumé, on a caché nos blessures sous des bandages et notre main dans la poche de notre veste.

On regarde, on regarde.
On ne fait que ça.

C’est étrange comme une vieille fixation d’enfance est revenue au grand galop lorsque l’on est passé devant cette vitrine pour la première fois bien des mois plus tôt, quelque chose que l’on avait presque oublié mais qui soudainement réapparaît  face à nous, nous bloque la route, nous tire, nous attire. La monotonie de notre vie commence doucement à nous courber l’échine. Mais on est un parfait abruti, on vient là pour regarder et observer, on a déjà essayé d’apercevoir l’atelier sans grand succès, on questionne et on interroge mais toujours on fait comme si ce n’était rien d’autre que de la curiosité passagère alors qu’il est bien aisé de voir qu’il y a bien plus. Voilà des mois que l’on passe par ici.

On tire sur la clope, il paraît qu’une née-moldue y est devenue apprentie, voilà ce que l’on a entendu au détour des rues d’un ton parfois arrogant et parfois surpris. Mais le ton, on s’en fout, c’est l’information qui a retenu notre intérêt. On est personne même chez les sorciers, un énième nom inconnu, et si l’on fouille un peu il est bien aisé de comprendre d’où l’on vient. Comment peut-on penser qu’une famille comme celle-ci prendrait un né-moldu comme apprenti, voilà ce à quoi on songeait mais désormais les doutes sont envolés et cette idée nous martèle le crâne.

Encore.
Et encore.
Et encore.

On finit la cigarette, on l’éteint et la jette dans une poubelle non-loin. On fixe encore quelques instants l’intérieur de la boutique, puis on finit par ouvrir la porte. Enfin.

Fuyuki Awataguchi
fuyuki
Citation : Tout bois est gris quand il est réduit en cendres.
Age : 27 ans
Rang : A2
Susanoo
Susanoo
Fuyuki Awataguchi
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1433-requiem-of-red-fuyuki#11532
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Fuyuki Awataguchi
Set me free Voilà plusieurs mois qu’il avait proposé à la jeune Nanami de le rejoindre, de faire d’elle son apprentie, de lui enseigner tout ce qu’il savait. Fuyuki accorde aussi peu d'importance aux noms qu’à l’apparence, pour lui, seul le cœur compte. Il avait refusé bien des demandes, bien des personnes d’envergures : seuls ceux que sa famille lui imposaient réellement avaient eu la chance jusqu’à aujourd’hui d’apprendre à ses côtés. Pourtant, parfois il le décernait : ça n’irait pas. Ils n’étaient pas animés par l’affection particulière que requiert le bois. L’amour et la douceur étaient plus importants que la technique à ses yeux, car de la magie qu’ils imprègnent les objets, ils réagissent. Ceux qui ne sont qu’en quête de renommé ne pourront créer que des bibelots sans aucun intérêt.


Parfois, il pensait à ce garçon qui venait l’observer sans raison. Lorsque son atelier a été déplacé, il avait continué de venir lui rendre visite. Lorsqu’il avait un élève qui ne correspondait en rien à ses souhaits, il avait l’image de ce visiteur qui venait se loger dans son esprit. Se pourrait-il ? Non. Il se faisait sûrement des idées.

Pourtant elle n’a cessé de le quitter à chacune de ses visites.

Un jour terriblement similaire à d’autres, alors que le jeune Awataguchi s’épanchait sur sa dernière création, la cloche de l’entrée retentit. Il prit le temps de finir d'arranger la courbe du manche du balais avant de se rendre au comptoir pour y accueillir celui qui hantait son esprit depuis quelque temps.  Bienvenue. Il l’invita comme tout client à s’avancer dans l’atelier, comme il l’avait toujours fait. Je me disais bien que je ne vous avais pas vu depuis longtemps, comment-allez vous ? Fuyuki le savait, il n’était pas venu pour une commission, simplement pour se laisser rêver. Alors, à l’instar de ses autres visites il lui servit une tasse de thé un doux sourire suspendu sur le coin de lippes, voyant bien dans le regard du jeune garçon une certaine détermination. Que dites-vous aujourd’hui, enfin essayer ? Peut-être qu’il ne s’était finalement pas trompé.


Aiichiro Okano
Set me free - Fuyuki 02i7
Citation : Tic toc, goes the clock...
Age : 24 ans (14/06/1973)
Rang : A3
Susanoo
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Aiichiro Okano
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Aiichiro Okano

On reste seul ici encore quelques minutes, la buée qui s’étale sur les verres des lunettes s’évapore lentement et on profite peut-être, de ces quelques minutes de solitude pour regarder autour de nous, observer les articles exposés ici. On s’arrête un moment sur les balais - on était plutôt doué sur un balais à l’école, pas assez tout de même pour prétendre faire parti de l’équipe de Quidditch, c’est ce qu’on nous a souvent dit - et sur les baguettes également parce qu’on est toujours autant fasciné par ces outils dont la conception encore nous échappe.

On se laisse rêver encore un moment.
Avant que tu ne reviennes nous voir.

Ta salutation nous arrache de notre contemplation, et on te regarde d’un air bien peu présent sur terre, toujours perdu, toujours paumé mais aussi un peu désespéré et amorphe à avoir frappé nos poings sur les murs de notre chambre. On renifle un peu, passe notre main blessée et bleutée sus notre nez.

- Ouais, ça fait un moment que j’suis pas v’nu... (on avait plus assez d’argent, vois-tu ? et on a pris la bonne excuse des ampoules à racheter pour s’enfuir de Nagiso une demie-journée) Mais ça va plutôt bien.

Mensonge.
Pour quiconque le connaît, c’est même évident.

Ça se voit sur notre air, ça se voit sur notre visage, ça se voit à nos phalanges bleuies. On accepte le thé, de bonne grâce car la tasse nous réchauffe un petit peu mais tu sais, on ne boit pas de thé on fait juste semblant pour faire bonne figure. Peut-être un moyen de se faire accepter car tout le monde ici en boit sauf nous. Alors on fait semblant, parce qu’on a déjà l’impression d’être déjà bien assez à l’ouest.

- Et vous ? (on demande ça avec quelques secondes de retard, comme si on avait simplement oublié de retourner cette simple politesse) Je profite juste de mon aprèm’ pour venir, c’tout...

On est calme. Étonnamment calme.
Et on parle bien peu, il est vrai.
Comme si quelque chose nous perturbait.

On jette un dernier regard aux baguette sur le côté, sur les quelques baguettes qui sont ici montrés, sur les quelques éventails de bois, quelques meubles, quelques balais. Et puis on hausse les épaules, comme si on gardait un air bien peu intéressé alors qu’une petite lueur luit pourtant dans le fond du regard.

- Hm... J’ai entendu dire que (on hésite un moment, un court moment) que vous aviez pris une apprentie ?

On tente.
On n’y croit pas.
Mais on tente.

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