— MAHOUTOKORO
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utopiosphere (benhime)
Xue Oikaze
utopiosphere (benhime) YmDExA8
Citation : this hole in my heart's proof of life
Age : 19 (14 décembre 1978)
Rang : A2
Susanoo
Susanoo
Xue Oikaze
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1238-skyward
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1247-cloudy
Xue Oikaze
des plumes et des éclats de lune
des becs dans le noir argenté
et mes mains n’ont jamais été aussi délicates
que dans le calme de la volière
que sous le berceau des étoiles
il n’y a plus lumineux silence que celui de cet endroit altier
perchoir constellé de la plus douce des vies
de la plus calme des rêveries
celle de s’envoler

j’ai toujours envié les oiseaux
pour ce qu’ils ont de plus simple :
des ailes
et j’ai souvent par le passé
visité leur quiétude, écouté leurs chansons, ouvert en grand leurs cages
projeté ma propre conscience sur leurs envols
et rêvé de liberté
et j’ai souvent imaginé
que je logeais dans les nuages et que le monde n’était que légèreté
et ici,
j’ai souvent respiré

drôle d’oiseau
ici demeurent les restes de mon nid
oiseau de malheur
une fois brûlé une autre fois ensanglanté
oiseau de nuit
mon esprit ne se repose qu’en de rares sanctuaires
dont font partie la volière
et ses cascades lunaires
— le verrou est levé
sur la cage comme mes poumons
pépie alors dans mes cheveux mon fier faucon
et résonne tendrement mon gloussement rond
nous jouons

le temps se suspend
quand j’ouvre mon coeur à la nuit
et que les flots sélénites débordent
dégoulinent des fenêtres et des branches du pêcher
remplissent la salle de leur liqueur paisible
et coulent jusqu’à mon thorax creux
— je deviens aérien nocturne éternel
au milieu des miens
au milieu de tous ces souvenirs sourires soupirs
au milieu des oiseaux
et je ris

la lune n’illumine pourtant pas plus la pièce
que ta venue — inattendue
et le volatile d’un sifflement appelé
niche dans les mèches rubis
et scrute ton allure gracile
sans broncher
Benhime je souris
c’est rare qu’on se croise ici, et à cette heure
mais il y avait longtemps
que je n’avais pas vécu
pareille sérénité
tu fais une ronde ?
question bête, regard complice
clair de lune

Benhime Sugawara
soyez maudits
Citation : untouched gods won't curse you
Age : dix-neuf
Rang : A2
Orochi
Orochi
Benhime Sugawara
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1270-topic
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1272-might-never-answer-back-bye
Benhime Sugawara

Pas après pas, ce n’est que tourner en rond — en haut, en bas ; à gauche, à droite — avec le mince espoir coud au cœur de ne croiser indésirable. Ce n’est qu’un cercle, et les pensées sont gardées éloignées par peur que des intruses tournent en boucle. Et, parfois, il y a des visages âgés et autoritaires et, parfois, il y a des visages jeunes et collaborateurs qui s’entrevoient à des bouts de couloirs. Tout est pétrifié dans l’ennuyeux nocturne, mais, sous la surface paisible, filent milles enfants dans les angles morts, guidés par l’interdit savoureux. Les heures deviennent longues quand la routine n’est que tournoyer, tournoyer, tournoyer et revenir, sans faute, au point de départ. Et l’impression s’installe, pesante, que rien ne s’accomplit au final et que, sans cette corvée sur le dos, son temps ne se gaspillerait dans ces cercles, dans ces rondes. Et les pensées importunes se faufilent, pas après pas.

Elle se gratte l'oreille, elle se gratte le coude, craque ses omoplates, craque sa nuque, renvoie en arrière une mèche, renvoie en arrière sa chevelure. Une fois, deux fois, trois fois, cinq fois, dix fois — et l'ennui de la tache ne se comble pas. Tout est pareil, même les arrêts, qu'est-ce qui est pire : tourner en rond ou stagner sur place ?

Encore en haut, encore cet étage, encore cette promise salle qui se moque et se gigote devant ses yeux à chaque passage : antre du repos et de la paresse, luxes arrachés de ses mains en début d’année, Benhime pesta silencieusement. Sa poigne ouvra des salles, sans grande attente, tentative de débusquer d’invisibles délits plus par ennui que par conviction. Vides, et le concerto des oiseaux se fit entendre avant que ne glisse la porte — des bruissements de plumes, des roucoulements, des battements d’ailes — et est-ce une chasse au trésor ? Sûrement, a-t-elle décroché le grand prix par ta simple présence. Xue !, répond-elle réjouie à ton appel oui, des maudites et infernales rondes. barbantes, ennuyantes, épuisantes. Sa silhouette slalome prudemment parmi le territoire ailé, les maîtres ici sont sourcilleux, vers toi. Non, je n’ai pas d’oiseau elle fixe un bec ou souvent de courriers qui en nécessite un. puis reprend son chemin pour te faire face. Et toi, que fais-tu là ? Tu fuis les rondes ? Impossible de te reprocher désirer t’échapper de cette infâme besogne.


Xue Oikaze
utopiosphere (benhime) YmDExA8
Citation : this hole in my heart's proof of life
Age : 19 (14 décembre 1978)
Rang : A2
Susanoo
Susanoo
Xue Oikaze
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1238-skyward
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1247-cloudy
Xue Oikaze
j’ai un oiseau sur la tête
et les pensées dans les étoiles
déjà paisible seul
ta présence couronne ma sérénité
et je ne réprime pas un rire compatissant
les rondes t’importunent bien plus que moi ;
j’y trouve du bon : elles meublent les insomnies et raccourcissent les cauchemars
parfois j’y trouve des trésors
Moi — on va dire que j’ai fini la mienne.
on va dire que je préfère les oiseaux aux fantômes
que je néglige probablement le mien
qu’il mérite plus mon attention
que tous ces couloirs remplis de vides

détendu, sérieux, amusé
je m’entends enchaîner, naturellement :
Si on ne s’accorde pas nous-mêmes nos pauses, personne ne nous en donnera. en souriant Je pense avec autant de conviction que d’éternelle mauvaise foi qu’il ne faut pas se tuer à la tâche et je soupire d’une ironie amère même si, de toute façon, un youkai ou un mage noir finira certainement par s’occuper de notre sort. et j’ai ce ton léger
celui de l’ennui habituel et désinvolte
qui anime nos sempiternelles conversations
lorsqu’on fuit le travail (souvent)
(très souvent)
(toujours gaiement)
et n’importe quel sujet est plus plaisant
que les fades responsabilités
qui de mieux que toi pour me comprendre ?
paresseux ennuyés et las que nous sommes
l’âge adulte s’approche trop vite
toujours
je ne veux pas y penser
et j’y préfère la tendresse de nos jeunes années
les souvenirs de tous ces origami
les morpions les pendus les devinettes et les cocottes qui circulaient entre les cours
les flâneries ombragées des après-midis ensoleillés
les ricanements dissimulés de nos échanges de commères
la solidité rare d’une amitié précieuse
les tasses de thé et les angoisses apaisées
la confiance sans faille l’assurance d’une présence
c’est tout ça que je vois avec ta silhouette
c’est tout ça qui m’enchante quand je pense à toi
quand nous nous trouvons ensemble
c’est tout ça qui compte vraiment

Tu devrais fuir aussi.
au calme des rais de nuit
près de moi
le temps de s’arrêter — ensemble
car même nos bulles complices
sont devenues trop rares
L’école est plus que calme, la nuit, ces derniers temps. constat blasé cache bien mal les angoisses habituelles
qui nichent dans mes entrailles
et l’oiseau perché sur moi piétine doucement mon crâne
sa sincère affection dénoue quelques peines
J’ai l’impression qu’elle est morte.
encore
j’ai l’impression qu’elle est morte une fois ou deux ou cinq
janvier août octobre
quand sera donc la prochaine fois ?
Sans doute que tous craignent la tension ambiante.
qui le leur reprochera ?
je fais encore des cauchemars
des pauvres condamnés
des flammes sous l’océan
sur fond de tous ces discours en verre pilé
et j’ai arrêté de me demander
quand tout cela cessera

je préfère m’assoir
profiter de l’instant
car le bonheur est éphémère
ce soir : il existe.

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