— MAHOUTOKORO
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une minute (ishan)
Xue Oikaze
une minute (ishan) YmDExA8
Citation : this hole in my heart's proof of life
Age : 19 (14 décembre 1978)
Rang : A2
Susanoo
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Xue Oikaze
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1238-skyward
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1247-cloudy
Xue Oikaze
étendu dans mes névroses j’ai parfois entre deux étouffements les souvenirs
de nos nuits d’été allongés
sur le toit du palais comme si on avait enlevé le couvercle au-dessus du monde
et qu’on pouvait toucher
la vérité
sans barrière sans danger
allongés à bavarder rigoler observer la lune et les nuages
parfois vénus et les constellations
s’enivrer de ce que le monde nous offrait et je te racontais ah
tu savais qu’il y avait des animaux dans les étoiles ? des oiseaux des scorpions des chevaux et même
des poissons
et on était les rois de l’île
invisibles et libres et on parlait, parlait, parlait
— et je me souviens, tu sais
c’était la première fois
qu’on s’embrassait

la vie était plus facile sous le ciel découvert
la vie était plus facile quand tu étais là
quand je pouvais encore me bercer
d’illusions

fatigué je m’égare parfois dans les rares pensées qui ne me heurtent
qu’indirectement
qui ne me blessent qu’en me chuchotant que ce temps
n’est plus
je crois que ça s’appelle : regrets
— las je ne peux m’empêcher pourtant
de les chérir et de soupirer ;
ces souvenirs tu sais
donnent forme et envergure
à l’immense chauve-souris qui me sert de bouclier

aujourd’hui étourdi par le froid
transi de nostalgie quand crisse sous mes pas
ce joli tapis blanc
j’avance jusqu’à la serre, anxieux
et je pense à là d’où je viens :
il y neigeait tant que l’on sculptait la glace
et dans mes rêves encore
j’erre souvent dans la ville polaire
— unique souvenir chaleureux du temps
où j’étais encore innocent

aujourd’hui engourdi impatient curieux
stressé étonné inquiet de ton invitation
je pose des pas fragiles dans la serre
découvre l’endroit avec appréhension
me rappelle les momiji de la dernière fois,
ah si semblables à ma crinière
imperturbables devant ma colère
douloureux souvenirs rangés dans un coin de mon esprit troublé

aujourd’hui as-tu dit
est de la plus haute importance — pourquoi ?
Ishan, timide sourire orne mes lèvres froides, salut !
et mes doigts se nouent mon pouls s’emballe
ça fait longtemps je ne sais à quoi m’attendre
mais je me demande
m’embrasseras-tu encore aujourd’hui ?

Ishan Tsukino
une minute (ishan) CtzF8e1
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 yo
Rang : 85/100
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Ishan Tsukino
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https://mahoutokoro.forumactif.com/t1311-eh-oh-origami#10363
Ishan Tsukino
une minute Dans le froid de l’hiver, les couleurs chaudes de l’automne étaient étouffées. Ishan avait arpenté la forêt rouge en long et en large, comme dans l’espoir fugace de discerner leur vermeil ; et malgré son vœu formulé au pied d’un arbre, l’encéphale malmené avait refusé de s’y plier. Il était maintenant habitué aux nuances anthracites, chaque pas un peu plus confiant — et ce qui était autrefois un faon claudiquant d’un meuble à un autre, dans les confins exigus de son appartement, était de nouveau le prince d’antan, si sanguinolente était sa couronne.

Il t’entendit, bien avant de te voir ; pas des faits de sa cécité, mais bien parce qu’il fixait l’autre côté des bois. La serre avait de rassurant qu’elle repoussait les yokais, et Ishan ne pouvait se permettre un trop gros écart — les glamours n’étaient pas suffisants pour tromper un oeil aguerri. Pourtant, si inquiet était-il, à l’idée dangereuse de quitter son linceul, le clairon de ta voix suffit à l’absoudre du moindre souci.
C’était quelque chose qu’il avait remarqué, bien des années auparavant : tu déliais ses muscles par ta simple présence. Peut-être que, si Rajan lui avait confié la vérité alors que tu trônais à ses côtés, il n’aurait pas fracassé le reste de son espoir dans un vol impulsif.

Hey, murmura-t-il à demi-mot, les yeux dansant sur le brasier de ta crinière. Tes cheveux ont encore poussé. Ses doigts tressautèrent, sans doute dans le désir inconscient de raviver, dans sa mémoire, la texture de tes mèches — au lieu de ça, il t’attira jusqu’entre les glycines, un paquet soigneusement posé sur l’une des tables les plus en retrait. C’est pour toi. Quelques mots fusaient dans son esprit, juste assez pour que les rassembler fût éprouvant. Je sais que j’ai pas été.. vraiment là, ces derniers temps, mais je voulais pas manquer aujourd’hui. Donc, bon anniversaire, Xue.
En d’autres circonstances, il aurait pu t’embrasser ; mais il se contenta d’attraper ta main fraîche, et d’y presser ses chaudes lèvres. Trop absent pour espérer cultiver les tendres émotions qu’il aurait voulu voir fleurir — il était parvenu à l’amère conclusion qu’il ne méritait ce piédestal sentimental sur lequel tu l’érigeais.
luminescence;


Xue Oikaze
une minute (ishan) YmDExA8
Citation : this hole in my heart's proof of life
Age : 19 (14 décembre 1978)
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Susanoo
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Xue Oikaze
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Xue Oikaze
je me demande, souvent
ce qui se cache derrière tes yeux
ce qu’ils te renvoient du monde, à présent
je me demande combien de nuances existent
combien de formes, de mots, de sens
sont désormais posés dessus
combien de fantômes dansent,
encore,
au creux de tes paupières
et je me demande, parfois
s’il n’aurait mieux valu
que ce soit à moi que l’on arrache la vue

mon coeur toujours danse,
nerveux, heureux, superstitieux
ta présence est devenue si rare
que les émotions, toujours
s’en trouvent concentrées
tassées empilées condensées
prêtes à exploser — aujourd’hui elles forment un sourire
ouais… je devrais peut-être les couper
je n’y ai jamais fait attention
et c’est avec toi que reviennent tes mots
je sens qu’un des trucs qui me manquera le plus reste la couleur de tes cheveux
alors frémit mon échine et vibre ma poitrine
j’ai tant maudit ce rouge
que tes palabres me surprennent (toujours)
mais j’y pense jamais haussement désinvolte d’épaules
peut-être es-tu le remède à mes complexes

souvenirs brassés de quelques pas enneigés
laissent le pas aux questions
et mon âme oublieuse interroge tes pas
tes mots
tes gestes
pour moi ? je ne comprends pas :
sincèrement, je ne comprends pas
et déjà je devine de familières courbes
et de gracieuses formes sous le papier
mais
pourquoi ?
il y a des tonnes de mots qui cherchent voix entre mes lèvres qui se pressent pour sortir étreindre les tiens qui décollent soulever mille interrogations et qui se calment quand j’entends, déjà
la réponse
… oh. silence. c’est déjà aujourd’hui ?
une fois n’est guère coutume
et tu le sais : j’oublie à chaque fois
qu’on soit sous les nuages la neige ou l’océan
j’oublie à quelle vitesse défilent les ans

confondus aux portes de mes lippes
se mélangent fallait pas- enfin- t’es sûr ?
merci ? qu’est-ce que c’est ? me dis pas que- c’est un
enivrés d’impatience et gorgés de candeur
mes doigts se pressent curieusement contre le papier
et tremblent gentiment
attends
silence
tu- t’es sérieux ?
choc
c’est vraiment-
iris et phalanges se figent une seconde
ou deux
sur l’objet, puis toi
un… tashiba ? glapissement trop tardivement contenu
sourire a explosé, déjà
et teinte ainsi mes joues de pourpre

le balai dévoilé
de ta main apporté
de ta voix présenté
me semble être un cri
lumineux
un appel vers les cieux
une balise dans la bruine
un repère pour l’avenir
une injonction confirmation bénédiction ;
vole
appelle-t-il de son outrageux lustre
et mes doutes rabattus d’un seul mot de ta part
me semblent aujourd’hui dérisoires :
je suis libre
c’était comme si, je me suis dit, j’avais dû attendre
que tu me lâches, confiant
pour regagner à pleins poumons
le ciel
maintenant, j’en suis certain :
je veux voler

balai délicatement laissé sur la table
laisse place à l’immédiat :
à l’électrique extase à l’étincelle de joie
à l’innocent plaisir
de te revoir — de te serrer contre moi
d’étouffer un rire confusément comblé dans le creux de ton cou
de t’enlacer comme si tu étais à moi
de murmurer, heureux
je t’aime—

Ishan Tsukino
une minute (ishan) CtzF8e1
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Ishan Tsukino
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Ishan Tsukino
une minute La tragédie s’installait ainsi : un jour teinté de particularité, mais bafoué par sa présence damnée. Ishan se savait injuste, coupable dans ses missives inopinées et l’attente, perpétuelle, au creux de laquelle il te déposait — il n’y avait pas plus de mauvaise intention que de bonne intention dans son attitude, simplement dirigée par un instinct brutal de te protéger de tout, mais surtout de lui.

Cette douceur à laquelle tu t’abandonnais, il la refusait par le simplissime principe de l’abnégation futile ; c’était une distraction, une cible facile qu’il redoutait de céder aux vautours guettant la moindre de ses faiblesses. Et s’il mentait à tout le monde — et à soi-même — et que sous la bravoure d’un tel sacrifice se cachait la lâcheté d’un homme trop fier pour se laisser blesser, il comptait enfouir cette vérité dans une tombe d’ores et déjà construite, un trou qu’il avait creusé à mains nues et auquel il heurtait ses ongles peints chaque fois qu’il te discernait dans la foule.

C’était un jour heureux, il l’avait égoïstement décidé. Si on le lui interdisait, il ferait en sorte de l’inscrire dans ta mémoire ; pas comme un dernier souvenir, souillé d’une nostalgie cafardeuse, mais bien comme la promesse fragile d’un au revoir emphatique. Aussi, ses lèvres s’élargirent sur l’un des rares sourires de cette année maudite face à ton cafouillage indescriptible, l’orgueil honnêtement gravé sur ses traits tannés. Mh-hm, acquiesçait-il gaiement, bienheureux de pouvoir dorer l’apathie du quotidien qu’avaient tous ces élèves, enfermés dans une bulle de plaisir illusoire.

C’était un jour heureux, mais éphémère. S’il en était conscient, il hésitait encore à s’abandonner à ces pulsions viscérales : l’envie de coincer entre tes mèches brûlantes la chaleur de ses doigts gantés, celle plus impérieuse encore de découvrir si son absence avait aminci l’envergure déjà exiguë de tes hanches. Sans surprise, tu le surpassais avec une facilité indécente, et tu fissurais toutes ses convictions en trois mots bénins.

Je t’aime résonnait dans ses oreilles, vibrait dans ses os alors même que, mécaniquement, ses bras se hissaient pour rendre une étreinte gorgée d’émotions. Distinctement, il se surprit à penser que la seule chose qui empêcha son esprit de s’effondrer fut la tiède familiarité de ton corps, lové contre le sien — le bonheur, candide, qui dégoulinait dans tes mots.

Face à un choix cruel, il choisit l’égoïsme. Au diable la raison lorsqu’il t’avait, le drame secondaire quand le parfum de ta présence engourdissait ses sens. Il murmura, dans un murmure qu’on eût pu croire timide, moi aussi, et sentit sa culpabilité étouffer, étiolée par ta félicité épidémique. Je t’aime aussi, un peu plus fort, un peu plus sûr. De l’espoir temporaire à la plaie brutale, lequel était le pire ? Peu lui importait, songea-t-il en saisissant la naissance de ta mâchoire, les phalanges despotes dans l’inclinaison de ton visage.
C’était un jour heureux et, pour le souligner, il t’offrit la quiétude fugace — mais bien immortelle — d’un baiser.
luminescence;


Xue Oikaze
une minute (ishan) YmDExA8
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Xue Oikaze
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Xue Oikaze
je n’y avais jamais pensé
non,
j’y ai toujours pensé
sans jamais réfléchir
sans jamais réussir
à comprendre
parce que j’étais un enfant
parce que je ne voulais pas m’ennuyer
encore moins t’ennuyer
j’ai toujours planqué derrière notre complicité notre liberté et notre amitié
des sentiments brûlants et des espoirs irréalistes
la question était réglée avant même d’être posée : nous sommes deux garçons nous ne sommes pas du même monde nous ne sommes pas dans le même camp nous sommes
si différents
et dans la vanité d’éphémères sursauts d’espoir
j’ai toujours su me contenter
de ce que j’avais :
la plus solide des amitiés

je n’y avais jamais pensé
parce qu’au fond d’une bulle dorée je m’étais endormi
parce que dans le cocon du dortoir et des océans
je n’avais pas d’avenir
et ça n’a pas changé
si ce n’est
que l’inévitable
s’est rapproché
et m’a écrasé quand la bulle a crevé :
le prince Tsukino tombé des cieux s’est marié
et l’oiseau errant étouffe sa jalousie auprès des nuages
je m’étais résigné
car personne n’a besoin de mon sang
et par dépit je m’étais épris
de la liberté qu’il m’offre
mais même elle : je te l’ai cédée

je n’y avais jamais pensé
et je l’ai dit avant de réaliser
et les mots ont éclaté dépassé la pensée transcendé la raison :
je t’aime
et je n’y peux rien
et si mon éphémère bonheur doit briser l’éternel équilibre,
soit : je me damnerais pour toi
et je n’y peux rien

si je n’ai pas réfléchi
quand les mots ont jailli
j’aurais encore moins pensé
que les tiens suivraient
je t’aime aussi incendient mes artères
embrasent mon épiderme
et je croirais presque
que mes cheveux sont bien faits de feu
tant quelques simples mots
me comblent de chaleur

il y avait longtemps que je ne m’étais noyé
dans un baiser si tendre
électrique étreinte s’emmêle à mon sourire
et je me trouve coupable de la faire durer
ne m’en veux pas si je m’emporte
car ce ne sera qu’aujourd’hui
c’est ma journée et égoïste j’ai décidé
qu’elle serait heureuse
alors je permets à ma langue
de s’en aller fondre avec la tienne
d’amenuiser mon souffle et de faire trembler le bout de mes doigts
c’est heureux que je t’embrasse
suffisamment pour que le souvenir reste vivace
durant des siècles

quand finalement nous nous délions
mots et pensées se confondent en une curieuse ronde :
je- suis désolé
tu m’as manqué
je t’aime
je ne veux pas songer à demain
alors tu veux bien m’excuser
qu’on ne pense à rien
et être à moi
juste aujourd’hui ?
étourdi d’avoir libéré l’amour
j’aimerais rester bêtement souriant
au moins pour quelques heures
ne m’en veux pas de céder
juste une fois
à un candide caprice
enfin je- je sais pas trop où ça va-
et je le pense si fort que certainement
tu l’entendras :
je suis désolé

hrp:
Ishan Tsukino
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Susanoo
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Ishan Tsukino
une minute Sous les pétales mauves, leur destin se scellait de la pire des manières possibles. Le déni installé entre leurs côtes, le myocarde au bord des lèvres et les confessions, secrètes, d’enfants qu’il avait cru morts ; Ishan affirmait, haut et fort, qu’il n’était pas malheureux. Son fatum, si lourd était-il, lui suffisait — c’était une charge qu’il avait accepté de supporter, et il ressortait plus vainqueur que jamais, compte tenu des circonstances qui l’avaient poussé dans ces retranchements.
Mais tu avais toujours eu la fâcheuse habitude de faire fleurir quelques doutes mauvais au creux de son estomac, d’en serrer les entrailles pour en tirer la plus venimeuse des émotions : le regret.

Faiblesse protectrice, désir brutal de faire fondre sur ces traits harassés la douceur mièvre d’un sourire — finalement, c’était de ses propres mains qu’il en brisait la quiétude, les doigts rougis d’avoir déterré des sentiments qu’il eût voulu enfouis. Le refus était la solution logique : s’extirper des enfers avant qu’ils ne consumèrent jusqu’à la moelle de vos os. Pourtant, la logique n’avait de place entre ces arbres, sous ce soleil fragile et hivernal ; sous ce regard, vulnérable, qui déchirait un cœur qu’il eût juré silencieux jusqu’alors.

D’accord. Pas besoin d’aller où que ce soit, on est très bien ici. Sépulcre creusé par la moindre syllabe, l’insensé alimenté en ris hésitants — il glissa entre tes doigts la chaleur des siens, et tout dans ce tableau criait à l’éphémérité de ce jour, à la cruauté qui allait le suivre. Nul avenir entre deux hommes, moins encore lorsque l’un d’eux était d’ores et déjà marié ; c’était un simulacre grossier, mais la paix qu’il en retirait, égoïstement, semblait outrepasser les affres qui en résulteraient.

Dans le silence se tressaient les vérités, immuables : ils n’avaient que quelques heures. Un répit qu’il eût pensé mort-né, s’il n’y avait pas eu la candeur de tes sentiments pour en alimenter le brasier. Son front heurta, si doucement qu’on en eût dit un nouveau baiser, le tien, et il cadenassa ses paupières sur le lendemain. Tu m’as manqué aussi, et qu’importait le futur, je regrette pas de t’avoir fait venir.

Au diable la mélancolie. La gorge raclée, il laissa danser sur son visage l’habituel demi-sourire ; et si ses phalanges se serraient, teintées de désespoir, autour des tiennes, peu importait. Bon, ça suffit, je refuse de te rendre triste aujourd’hui. Raconte-moi ce que j’ai raté à l’école. Ce dont il se languissait le plus depuis son départ, c'était la capacité, largement prise pour acquise, de pouvoir te parler tous les jours.
luminescence;


Xue Oikaze
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Xue Oikaze
j’ai l’impression que c’est un rêve
j’aimerais ne jamais m’en réveiller
vivre dans l’éphémère pour l’éternité
sombrer à tout jamais dans le bonheur
fût-il artificiel, fût-il aussi fragile
qu’une toile d’araignée
j’ai l’impression que c’est un rêve
tellement c’est différent
tellement c’est paisible
— je compte parfois les jours que j’ai passés sans toi
entre chaque entrevue honteusement dérobée et atrocement courte
j’en compte souvent cent
et souvent je pleure quand je me rappelle
qu’il y a un an encore
ne passait pas un jour sans toi
un an
j’ai gravi des montagnes et j’ai plongé dans le fond de la mer
tantôt pour chercher de l’air
tantôt pour l’expulser
un jour à te courir après
le suivant seul à m’étouffer
j’ai écrit cent origami
j’en ai envoyé dix
j’ai pensé tous les jours
à ce que je pourrais faire ce qu’on aurait pu être ce que j’aurais dû dire
ce qu’on serait maintenant
si c’était différent
j’ai pensé que je ne valais plus rien (je n’ai jamais rien valu) même pour toi j’ai pensé que tu m’aurais oublié j’ai pensé que tu m’évitais et certainement que tu me détestais j’ai pensé l’anxiété elle m’a dit que tu étais mieux sans moi et puis elle m’a embrassé et elle m’a dit encore que tu me méprisais et que c’était pour ça
que tu m’avais
abandonné
alors souvent j’ai pleuré
souvent j’ai nagé de cauchemars en souvenirs
le souffle brouillé par la gangrène
j’étais— je suis malade je crois
malade du coeur quand j’entends cette voix
me noyer dans les mensonges
j’ai fini par la croire
je finis toujours par la croire
par croire que voilà :
c’est fini ça n’a jamais compté tu ne reviendras jamais
et puis un simple bout de papier
c’est fou quand on y pense
comme un si petit origami
fracasse les idées fausses
me somme de venir
et m’offre le plus heureux jour de ma vie
alors, habitué des cauchemars
j’ai l’impression que c’est un rêve

et l’anxiété se débat
secoue tous ses membres dans mes poumons
quand je demande une journée
elle cogne elle frappe elle hurle
elle veut que je me taise elle dit que tu vas refuser
sa voix craquèle dépassée par la tienne
elle meurt pour quelques heures
quand tu réponds : d’accord
et je m’affaisse dans un soupir
plus loin encore dans le fond de tes bras
et je frémis dans un sourire
à chaque sentiment retourné
mmh, j’acquiesce avec tendresse, merci
de m’avoir fait venir
d’avoir terrassé les mensonges
que je me racontais tout seul
d’avoir stupidement cédé
à mes élans sans lendemain
merci d’avoir voulu me rendre heureux

mais comment tu pourrais me rendre triste ?
aussi vite qu’elle est partie
complicité revient s’installer
et j’éloigne une seconde mon front du tien
pour venir te cogner : tu es bête
tu te rends compte que j’ai jamais eu de meilleur anniversaire ?
j’ai beau être jeune j’accumule déjà
les anniversaires maussades et oubliables
les mauvais souvenirs et l’amertume des regrets
il n’y en a qu’une moitié qui furent jamais heureux :
tous étaient avec toi

alors— on a beaucoup de choses à rattraper
et plein d’énergie je retrouve la voix que j’avais
quand on était encore enfants et qu’on parlait dans le dos du reste du monde
et puis je garde tes doigts au creux des miens
je tire ta main pour t’emmener à ma suite
et j’entame une hasardeuse promenade pour accompagner mes histoires

difficile à croire, je le sais, mais : figure-toi qu’un beau jour, il faisait même pas très beau finalement, eh bien sourire narquois grandit sur mon visage je descends de mon balai — le vieux, tout rafistolé de partout, le seul que j’aie jamais eu - mais qui va sûrement finir dans un placard -, donc je descends après l’entraînement et je tisse les plus longs suspens autour de trois faits inintéressants par pure provocation et avec une habitude redoutable et là : je me fais assaillir par un origami furieux. tu ne devineras jamais qui c’était, désolé, alors je vais te le dire : surprise du siècle, du millénaire peut-être, le papier est signé… une seconde de silence, ou deux, ou trois peut-être, et je ricane : Akshar ! il dit quelque chose comme et je racle ma voix je la descends d’un octave ou deux et je l’enrobe d’un ton bourru et suffisant SEIZAN, où es-tu ? J’ai à te parler, maintenant ! et comme, bien sûr, je ne désobéis jamais aux ordres de Monsieur Akshar- encore moins à ceux de la procrastination, c’était ça ou le stupide devoir de calligraphie de toute façon -, je laisse le vautour venir vider son sac. et mes pas doucement tracent des cercles et des motifs abstraits non loin des tables et des bancs Akshar, donc, qui arrive comme une furie pour me dire : tu n’es pas un malade mental, je suis désolé. je répète : dé-so-lé. puis : j’ai enfin connecté mes neurones, je me suis rendu compte que c’était con, l’homophobie. heureusement que Ben a un cerveau pour deux ! et— et puis je pouffe de rire
je n’arrive plus à me retenir
je ne sais même pas comment j’ai pu tenir
si longtemps à dire n’importe quoi
à caricaturer comme à l’accoutumée
un cousin débonnaire
je ne sais si ce sont mes nerfs ou mes peurs qui m’ont lâché
mais je ne retiens pas ce rire franc
celui que seul toi sais faire exister
aujourd’hui j’ai grandi d’un an
mais j’ai ce sentiment
d’être à nouveau enfant

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