— MAHOUTOKORO
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Un monde sans lumière (+) Sei
Akihiro Mori
am I pretty ?
Citation : Maybe I'm nothing. But it's still something anyway
Age : 30 ans
Rang : B2
Seimei
Seimei
Akihiro Mori
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Akihiro Mori
gif
02.02.98

Il avait échoué. Encore. Ce vœu qu’elle avait prononcé pour lui pour eux ne s’était guère réalisé. Pire, il lui avait ôté une seconde fois tout espoir et la dernière de ses pensées ne fut pas d’y remédier, se laissant porter par le chagrin. Au bord de ses yeux inondés refusaient de couler les larmes qui brûlaient ses rétines, assis à sa table, les mains jointes contre son nez il les retenait, préférant le silence aux sanglots qui ne pouvaient longer l’étau serré de sa gorge. Intérieurement, l’air lui manquait, un poids alourdissait tous ses membres à l’en faire trembler d’inconfort. Il n’y avait rien de charmant à mesure que ses épaules s’affaissaient. Plus le temps passait et plus il peinait à garder pour lui ces émotions confinées. Elles allaient déborder et il le savait, de cette manière si révoltante qui ne lui ressemblait pas. De toute la souffrance accumulée qu’il n’avouait jamais dans son entièreté. Le bois se tapisse de cercles plus sombres. Un, puis deux. Et un troisième suit élargi par le suivant jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de délimitation. Ses doigts entremêlés sont blanchis par la force qu’il mettait à les serrer. Il n’y avait rien ni personne pour le retenir et assuré de ce constat, Akihiro laissa libre cours à tout ce que les mots ne suffisaient plus à exprimer.

Une main à plat, la chaise se renverse derrière lui et dans le même temps il soulève la table, volant contre d’autres meubles témoins de ses écarts. Rapidement, la pièce devient un champ de ruines où le verre jonche le sol, accompagné de débris en tout genre. Assiettes, métaux, bois, tout y était passé pour le calmer dans les cris sibyllins à en brûler les cordes de cet instrument si particulier.

De leurs regards déçus aux derniers souffles volés, de la peur de mourir à celle d’être prisonnier, il ne restait qu’un homme fatigué des promesses, car toutes connaissaient le même sort : cendres carbonisées dans la peine. Recroquevillé au milieu du chaos, le front contre le sol, il demandait pardon sans énoncer un mot.

#73B099
j'aime pas voir Aki comme ça, j'ai encore moins hâte de voir Sei débarquer T.T on va pleurer
Sei Oikaze
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Citation : Vivre signifie être conscient, joyeusement, jusqu'à l'ébriété.
Age : 45 ans
Rang : 94/100
Amaterasu
Amaterasu
Sei Oikaze
https://mahoutokoro.forumactif.com/t2038-do-you-see-trouble-comin-sei-oikaze#17471
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Sei Oikaze
miyuKing
02.02.98

Qu'importe si la lumière vient à manquer. Il suffit simplement de trouver un autre soleil, et de tout faire pour qu'il brille assez afin d'illuminer toutes les ténèbres qui nous envahissent. Tant qu'il y aura des gens animés par la même volonté de justice et d'humanité, la défaite ne sera pas proclamée.

C’est comme dans un film, un film criblé de scènes horribles que l’on ne veut pas voir. Et qui pourtant, défilent tout de même dans votre esprit sans jamais s’arrêter. Vous avez le son, la lumière, vous avez tout. Et puis, il y a l’odeur, l’odeur du sang, du souffre des explosions. Il y a l’odeur de la défaite, l’odeur des morts, la puanteur de la dictature. C’est bel et bien la queue entre les jambes que vous avez dû repartir vous, les perdants, ceux qui n’avez pas été assez forts. Si seulement vous aviez pu avoir une entité aussi forte que Seimei, si seulement vous aviez pu avoir un dieu à vos côtés… Si seulement toi, tu avais pu être assez fort. Peut-être que Yumi, ton ex petite-amie, ne serait pas morte sur le pas du ministère, à deux doigts d’échapper à la faucheuse. Peut-être qu’un avenir meilleur aurait été offert à tes enfants, devenant tout juste des adultes.

Aah, la défaite a un goût amer, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu peux bien y faire ? Toi le pauvre petit professeur, qui a tenté de te tenir face à un dieu. C’est même une chance que tu sois encore en vie. Si tu foules encore cette terre, c’est seulement parce que Seimei l’a voulu. Qu’es-tu, toi ? Incapable de protéger les tiens, ou d’empêcher les autres de baisser les bras. Te voilà bien terne, toi qui faisais même de l’ombre au soleil. Que peux-tu faire, désormais ? Simplement te morfondre et te demander ce qu’il va se passer. Plus que jamais, vous êtes soumis aux dieux, à leur irrépressible puissance. Encore une fois, c’est à l’étranger que tu aurais dû emmener ta famille. Tu as failli à ta tâche.

Tu es un peu perdu, aujourd’hui, Sei. Tu ne sais pas vraiment où aller, tu erres dans ton petit appartement de Kyoto. Il est le seul vestige de ta vie d’avant, quand tu travaillais encore au ministère et qu’il te fallait un petit pied à terre, en plus du domaine Oikaze. Tu conserves ce lieu car tu ne vis pas toujours à Iwomachi, et tu ne traines pas tout le temps au domaine du clan. Mais tu n’as pas envie d’être seul. Tu as laissé tes deux fils se rendre chez leur-grand-mère. Ils ont besoin de se recueillir auprès de leurs proches. Toi, tu n’as pas encore la force d’affronter le regard de celle que tu as trahis. Même si aucun mariage n’a jamais été proclamé entre Yumi et toi, tu avais promis que tu la protégerais jusqu’à ta mort, qu’importe votre amour fané, qu’importe votre séparation.

Alors, tu te montres lâches, Sei. C’est aux côtés de ton frère que tu décides de te tourner : Akihiro. Tu le trouves chez lui, tu peux aisément y entrer. Il ne ferme pas la porte à ceux qui lui sont proches. Là, dans la cuisine, tu le découvres sans masque. Lui qui est si souriant, si doux, tu remarques la colère et la tristesse qui se personnifie en ses mouvements. Il jette tout, il brise tout. Le plus calme est toujours le plus redoutable. Muet face à cette colère, tu te contentes de le regarder en silence. Il a besoin de craquer, d’enrager, de vider son sac. Toi, tu ne pleures pas devant ce spectacle, tu as déjà assez pleuré, en secret. Tu es quelqu’un de pudique, Sei, personne ne te verra jamais faire preuve de faiblesse. Le soleil ne cesse jamais de briller, même dans la tempête. Et lorsque qu’enfin Akihiro s’écroule, épuisé, tu t’approches. Il est courbé en signe de pardon, une vision pitoyable qui t’attrape le cœur pour te le briser. Doucement, tu déposes une main sur son dos, te penchant sur son corps recroquevillé.

-Pleurer, d’abord, se battre ensuite.

Tu lui réponds, un peu énigmatique. C’est un peu étrange de dire quelque chose comme ça, lorsque tout semble perdu. Après tout, Seimei a gagné, et que peut-on contre un dieu ? Pas grand-chose mais ce n’est pas cela qui t’empêchera de continuer te battre, qu’importe si cela n’est pas avec les poings. Il te restera toujours ta volonté. Lentement, tu remontes ta main le long de son dos, perdant tes doigts dans sa chevelure immaculée. Le geste rassurant d’un grand-frère aimant.

-Je suis heureux de te voir, petit frère.

Akihiro Mori
am I pretty ?
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Seimei
Seimei
Akihiro Mori
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Akihiro Mori
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02.02.98

Du fracas des meubles à la vibration de sa voix, aucun son n’éclate, tous étouffé par son cœur qui se déchire un peu plus et dont la douleur semble seule maîtresse de ses sens jusqu’à lui épargner physiquement de ressentir les blessures infligées dans la hâte de ses mouvements. Ce n’est qu’en raison de l’air manquant et de ses membres endoloris l’abandonnant à son sort qu’il parvient à tomber et sentir sa respiration brûler ses poumons, sa tête tournée dans une migraine sifflante. Son corps entier tremble, de rage et de tristesse, de toutes les pressions retenues qui déferlent en lui en une seule et unique fois. Rares étaient ces instants de pure folie où lui échappait le contrôle à ne plus identifier ce qui l’entourait. Dangereux pour lui autant que pour les autres, il s’était assuré demeurer seul dans sa peine, rongé petit à petit par elle quand il la laissait faire sans résistance. Il abandonnait pour aujourd’hui et pour une durée imprécise.

Le cuisinier n’eut pas de réaction à la main posée sur son dos, aux mots doux qu’il percevait comme un écho, loin dans son propre corps, se noyant dans les tréfonds de son esprit altéré. Il n’était pourtant pas le seul à souffrir. Même égoïste, il était retenu par ses principes le clouant immanquablement à une vie de misère dans l’impossibilité de satisfaire les désirs et rêves de chacun et de tous les épargner de la miséricorde divine qui s’était abattue. Son frère était là et il pensa aux deux, à ses proches, coupables de les avoir pour quelques poignées de minutes oubliées. Les pleurs s’intensifient, bloqués dans sa gorge, mais déversé à même le sol, poings serrés par les remords. Aurait-il pu changer quelque chose ? Dans ses cheveux se mêlent la chaleur rassurante d’une main et les mots sans détour annonçant son futur. Pleurer pour mieux se relever et affronter la suite. Il n’y songeait aucunement, caressant l’idée de rester inerte sur le parquet, incapable d’être leur rempart. « Pourquoi… ? Pour quelle raison… je devrais me battre à part pour vous quand je ne suis pas capable d’être là et de vous protéger ? » sa voix rauque, se brise et buche sur les mots essoufflés, mourant dans l’étau de sanglots retenus. « Pourquoi, peu importe ce que j’essaie de faire, le contraire se produit ? » plus rien. Il se redresse lentement, son corps assis, jambes croisées et dos courbé, ses coudes appuyés sur ses genoux, il évite délibérément le regard du plus vieux. « Excuse-moi » un souffle à peine audible dans une lueur lucide des résidus de sa conscience où un brouillard épais sévi sur l’espace à reconstruire.

La chaleur réconfortante de son lien unique avec l’Oikaze le rappelle à l’ordre, aussi efficace qu’un coup de poing, il en manque d’inspirer convenablement, touché par la sincérité de cette affection assumée. « Moi aussi. J-je… » Akihiro retient les larmes, incapable de se prononcer, et pourtant, il pensait de tout son cœur à ceux qu’il aimait, pleurant pourtant la perte et l’inefficacité de sa propre personne à chérir. « Suis… heureux » il n’était plus en mesure de recoudre les parties entre elles, acceptant les marques qui en viendrait surement à bout, poupée inanimée dans l’expression parfaite d’une indifférence voilée par les sillons creusés peu à peu par les larmes.

#73B099
Sei est une perle TwT
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