— MAHOUTOKORO
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[Domaine Tsugikuni] Jusqu'à nos oreilles -Tsugumi
Tsubomi Tsugikuni
[Domaine Tsugikuni] Jusqu'à nos oreilles -Tsugumi Iknm
Citation : Cold flower petals scatter in the night
Age : 30 ans
Rang : S3
Ryujin
Ryujin
Tsubomi Tsugikuni
https://mahoutokoro.forumactif.com/t2125-the-city-is-full-of-flowers-tsubomi-tsugikuni
https://mahoutokoro.forumactif.com/t2150-petales-devoilees
Tsubomi Tsugikuni
Jusqu'à nos oreilles
Feat. Tsugumi Tsugikuni


Quand à peine un nuage,
flocon de laine, nage
dans les champs du ciel bleu,
la brise siffle son adieu.

Les jardins sont comme un temple où de vivants piliers
laissent parfois les longs sanglots de l’éternité sortir en tirades confuses.
La nature s’exprime dans l’infini et me sert de muse
mais elle s’offre à quiconque l’observe d’un regard familier.

Il se tient là, aux portes du kiosque qui durant mon enfance a longtemps abrité nos éclats de rire. Sa couronne opaline accentue sa peau laiteuse et ses yeux céruléens couvent le monde. Mince comme un cheveu, ample comme l’aurore, fidèle comme l’ombre d’un hameau. Il s’égare parfois dans les contours de notre meneur mais il retrouve toujours le chemin de notre maison. À chaque chef de clan son reflet, à chaque jour sa nuit, à chaque soleil sa lune, à chaque vérité son mensonge, il compose la dualité de cette réalité. Un temps difficile approche, je le sens, je le sais. Trop de muscles tordus, trop de salive usée, les âmes se déchaineront bientôt et elles s’agitent déjà dans ce calme annonciateur.

Si je parle du temps, il reste en suspens.
Si je parle d’un lieu, il disparaît.
Si je parle d’un homme, il s’efface.
Si je parle d’espace, un dieu le détruit,
Si je parle des années, c’est pour les réduire.
Si j’entends le silence, un dieu vient y mugir.
Et ses hurlements de colère ne feront que me nuire.

Tsugumi, un souffle, un silence. Je m’accapare les sonorités de son prénom, la familiarité qui s’en dégage. Ses mèches virevoltent, telles les feuilles que le vent éparpille. J’incline la tête, ferme une seconde les paupières et reconnais le bruit de son arrivée. Mon salut - doux - l’invite, et mes pupilles aimantes se déversent sur sa silhouette. Il est comme l’éther d’un astre, le vase d’or d’une étoile, l’éclat d’une voûte exempte de tempête. Il embaume mon cœur d’un parfum nostalgique et me tend à lui confier des regards pleins de délices. Il vibre comme l’immensité de l’océan et boit les rêves d’une eau cristalline.

Je ne sais quoi lui dire
je perds le fil et mes dires.
Combien de temps cela fait-il ?
Que nous ne nous sommes pas retrouvés à échanger, futiles.

Tu m’as manqué, aurais-je aimé lui faire parvenir. Mais, les mots restent bloqués dans ma gorge. Ma retenue contacte mon poing sur mes genoux, et laisse mes timides émotions aussi sensibles soient-elles rester dans le creux de mon esprit. Je lui dirai plus tard, ma sincérité parfois m’échappe et s’égosille.

Veux-tu bien te joindre à moi ?

Pourtant, cette invitation sonne sûre. L’air frais nous englobe et mon koto - toujours à mes pieds - prône en unique invité prédestiné. Mais sa venue éclaire la grisaille de ce jour. Mes doigts s’acculent contre les cordes, s’enracinent dans les courbes de mon instrument. Je ne joue pas, attends sûrement son approbation. Mes rêves sont à portée de main, sur la pulpe de mes doigts. Ils envient les sons si mélodieux et chérissent les mélopées.

Je sais,
Je ne suis pas sourde et les complaintes des murs me parviennent.
Je les reconnais,
La tension se délie et s'advienne
dans une rage sourde et une haine catapultante.

Mais aujourd’hui, je n’ai besoin que de son visage reconnu et de la saveur de nos échanges que j’espère reposantes et accueillantes à bien des égards. Je ne souhaite que son repos dans le tumulte de ses responsabilités. Parce que ma place ne sera jamais à ses côtés - malgré toute ma volonté - pour les supporter mais bien à ses arrières pour le soutenir, à la juste valeur que je possède à ses yeux.


© ASHLING POUR EPICODE