— MAHOUTOKORO
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Constate les marques de la guerre [ft. Ninmah]
Miyuki Fujiwara
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Citation : Mieux vaut mourir en honneur que de vivre en déshonneur.
Age : 16 ans
Rang : 59
Susanoo
Susanoo
Miyuki Fujiwara
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1778-pour-l-honneur-de-la-famille-miyuki
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1843-ne-venez-pas-me-parler
Miyuki Fujiwara
miyuKing
03.03.98

Constate les marques de la guerre. Aujourd'hui, il n'y a plus d'affrontements, juste la quiétude d'un temps nouveau. 

La vie reprend tranquillement son cours dans l’enceinte de Mahoutokoro. Les leçons recommencent et tout le monde essaye de s’adapter à la nouveauté, au fait que Hidenori soit désormais directeur, et Seimei, professeur et Shogun. Le Japon sorcier entre dans une drôle d’ère qui n’est pas pour agacer ton clan. Tu as très aisément abandonné ta baguette pour te remettre à l’omnyôdo, bien que tu ne l’aies jamais vraiment délaissé. Le véritable défi, c’est de devoir faire en adéquation avec ton bras en moins, ainsi que l’absence d’œil gauche. Tu ne sais même pas si tu pourras te remettre au Taijutsu, et comment tu pourras te battre avec cette prothèse. Elle est terriblement gênante et douloureuse lorsque tu la portes. Tu essayes alors de t’en servir le moins possible. Tu sais néanmoins qu’elle te sera essentielle si tu veux te battre. Tu dois être en mesure de savoir te défendre.


Tu laisses échapper un soupir en t’asseyant sur le bas du parc. Les cours viennent tout juste de se terminer et tu n’as pas encore envie de retourner dans ton dortoir pour travailler. Le printemps arrive et tu profites déjà des premières températures un peu plus clémentes. Tu prends le temps de savourer tes moments de solitude, ils vont se faire rare, maintenant que tu as repris les cours. Mais bientôt, une voix vient troubler ton instant de quiétude. Les mots sont lâchés à ton encontre, presque moqueur, elle est peut-être aussi étonnée. Tu lèves ton unique œil en direction de celle qui s’exclame, reconnaissant Ninmah Tsukino. Une de tes camarades douées au sabre, avec qui tu as eu l’occasion de battre le fer.

-Le coup d’état n’a fait de cadeau à personne.

Tu lui réponds, la douce brise s’engouffrant dans tes cheveux et laissant apparaître durant quelques instants une paupière fermée, barrée par une cicatrice disgracieuse. Même au sabre, il n’est pas facile d’opérer comme un chirurgien.

-Il semble t’avoir un peu épargné, du moins physiquement, Tsukino-chan.

Tu poursuis, lui cédant un peu de place sur le banc où tu te trouves. Tu observes le ciel qui se couvre doucement de nuages, le crépuscule approchant progressivement.

-Comment vas-tu ?

Tu finis par lui demander, devant tourner complètement la tête pour bien la voir, maintenant que tu as un immense angle-mort sur tout le côté gauche. 

Ninmah Tsukino
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Citation : La vie n'a aucun sens, mais personne n'a envie de mourir.
Age : 18 ans
Rang : C2
Susanoo
Susanoo
Ninmah Tsukino
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1762-point-d-humanite-point-de-remords
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Ninmah Tsukino
Constate les marques de la guerre.
Feat. Miyuki Fujiwara


L’espoir n’existait plus. Comme l’image qu’il représentait jadis. Aujourd’hui, que pouvait encore avoir son intérêt ? La porte entre elle et l’ombre ne comptait plus. Grande ouverte, il n’y avait jamais de séparation entre tant de pas et elle marchait sans cesse vers chaque instant de pénombre. La barrière, cette ligne qui la tenait tant à l’écart de la fin avait disparu. Rien ne serait plus comme avant. D’abord dans ce regard perdu, elle fixa le Fujiwara que la guerre n’avait point épargné. À l’inverse de sa jambe qui l’avait lancé quelques jours, un bout de son entité lui manquait. Son bras ne repousserait plus jamais et l’appel manquant d’un membre se ferait ressentir jusqu’à sa mort. Était-ce également son cas ? Elle qui avait tout laissé, tout perdu en ce jour. Un membre, un poumon, ou était-ce son cœur lui-même qui s’absentait pour l’éternité ? La fin de chaque souffle le recréait devant ses paupières fermées et chaque nuit ranimait sa présence. La perte de son frère hurlait des peines agonisantes aux yeux de tous et pourtant à l’abri des regards. La douleur lui tétanisait les muscles, atrophiait son organe vital, et les larmes sèches ne parvenaient plus à épancher son deuil. Héritière d’une branche, marionnette d’un chef.  

Quand avait-elle eu le bref souhait de s’en sortir ?

- Dis donc, tu en as pris pour ton grade, Miyuki-kun.

L’école avait repris, qu’importe, le goût ne persistait plus sur ta langue. L’image inlassable de ton frère affluait dans des souvenirs aléatoires et lointains. Le sang de cette gamine ou du Seizan qui entachait encore les bribes de sa mission ne provoquait aucune culpabilité, témoin de l’éducation monstrueuse accordée à son enfance. Devait-elle mourir ? Le rejoindre, elle aussi ? Une oraison suavement murmurée se transforma en un appel à l’aide vers les cieux.

Un rictus tira son masque.

J’ai mené fièrement mon nom en première ligne. Je n’ai aucune culpabilité pour les adversaires que j’ai affrontés. Mourir au service et pour Rajan Tsukino est vu comme un honneur pour ma famille.

Cela avait toujours été le cas. Et ce serait toujours le cas. Aujourd’hui, princesse d’une filiation d’assassins, elle représentait les armes au service de son roi, et des futurs princes des Tsukino. Elle évoquait tout l’attrait des pantins meurtriers que pouvait lâcher le clan sur le monde. Et elle, elle était la future cheffe et emblème de ces derniers.

Elle en vomissait ses tripes.

Un jour, peut-être même en ce moment, elle abandonnerait toutes les attaches avec ses proches et cette lueur galvanisante qui lui avaient communiqués au cours de cette dernière année. Elle s’asseya à ses côtés, enfonça son dos dans le dossier et plaça ses bras de parts et d’autres du banc, basculant sa tête vers le ciel. Il faisait beau mais le ciel gris coulait sur elle en des gouttes écarlates.

Je vais bien. Mensonge. Et toi ? Enfin au vu de ton bras, je me doute que pas tant que ça.

Et quand bien même, les sentiments d’appartenance et d’amitié se réduisirent à des cendres flamboyantes, abandonnés dans l’air, abandonnés tout court. Et elle n’espérait plus, n’y croyait même plus. La soif de liberté n’habiterait plus jamais ses traits. Elle puait l’odeur de la résignation.

© ASHLING POUR EPICODE