With great powers, come great responsabilities. We better remember this, if we don't wanna blow each other up
Le retour à Mahoutokoro a été difficile. Après les terribles événements qui sont survenus, tu t’es surpris à ne plus avoir envie d’enseigner. Tu as eu envie de te terrer chez toi, de ne plus croiser personne, de reprendre tes voyages pour découvrir de nouvelles espèces de créatures magiques, voire-même, de quitter le Japon. Pourquoi rester dans ce monde magique où la pensée unique est victorieuse ? Ou l’on tue pour obtenir gain de cause, et où l’on refuse les contradictions ? Ce n’est pas l’avenir que tu voulais donner à tes enfants. Ce n’est pas la mort de leur mère que tu tenais à leur offrir.
Le goût amer de l’échec règne dans ta bouche, et tu ne parviens pas à t’en débarrasser. Tu as l’impression qu’il ne te quittera jamais, et l’idée que Seimei puisse être désormais professeur te rend malade. Dans quel monde est-ce que vous vivez ? Tout a été chamboulé en l’espace d’un mois et tu ne reconnais plus l’école, ni le nippon magique dans lesquels tu as grandis. Les dieux sont descendus, se sont mêlés des affaires des hommes pour finalement vous priver de magie avant de vous la rendre, à la seule condition que vous vous affiliez à eux. Tu as eu peur, tu as craint pour l’avenir dans ce nouveau monde. Tu crains la dictature.
Pourtant, tu n’as pas quitté Mahoutokoro. Même si ton dernier fils s’en est allé de son enceinte pour entamer sa nouvelle vie de sorcier, aux côtés de son aîné, tu estimes qu’il est de ton devoir de revenir. Tu ne seras pas d’une grande opposition, mais tu pourras peut-être au moins essayer de veiller le mieux possible sur les élèves et t’assurer de leur sécurité. Tu ne sais pas à quoi t’attendre pour cette nouvelle année, avec Hidenori en tant que nouveau directeur, avec un assistant contre lequel tu t’es battu et qui était probablement là pour te tuer. Tu enfouis ta colère au plus profond de toi.
Inutile de garder cette rancœur visible pour le moment, le mieux serait même de la faire disparaître. Mais ce n’est pas aisé, même pour toi. Aujourd’hui est un nouveau jour, c’est ce que tu n’as de cesse de te répéter, alors que tu lances des sorts enflammés. C’est à Amaterasu que tu as décidé de t’affilier. Le feu est ton élément préféré. Bien que destructeur, il peut aussi offrir la vie, l’aider à se développer et la protéger. Et tu es de ceux qui chérit la vie plus que tout. Tu essayes de te faire à tes nouveaux pouvoirs, testant parfois même leur limite et leur puissance.
Tu veux les maîtriser parfaitement, au cas-où une nouvelle tragédie venait à se jouer. Tu n’as pas été assez fort dans ce ministère, là seul, face à tous ceux qui ont baissé les bras ou qui ont été vaincus. La prochaine fois, tu veux être en mesure de te tenir comme seul et unique rempart face au mal, et d’être capable de le repousser. Tu ne veux plus jamais laisser les ténèbres gagner, quand bien même elles semblent avoir remportées cette bataille. Tu te penses seul sur cette falaise, où tu as jugé qu’il valait mieux t’entraîner. Rejoindre la forêt pour manipuler le feu n’aurait pas été très intelligent.
Mais brusquement, tes flammes semblent réagir à un autre élément. Tu as tout juste le temps de percevoir des éclairs, qu’une explosion mineure éclate. Surpris, tu mets tes bras devant ton visage pour te protéger. La déflagration est petite, aucun dégât n’est à signaler. Malgré tout, le feu et la foudre ne font pas bon ménage, et tu te demandes qui a bien pu avoir l’idée de s’entraîner à ses nouveaux pouvoirs, aussi près de toi. Tu observes les alentours et tu remarques, un peu plus loin, Hanru qui est là lui aussi. Tu ne l’avais pas vu, trop plongé dans ton exercice et puis, tu ne pensais pas que quelqu’un viendrait par ici, en ce week end. Tu t’approches alors.
-Eh bien Hanru, tu cherches à tuer ton professeur ?
Tu lui demandes, plus amusé qu’agacé. Tu sais que c’était un accident, et qu’Hanru ne tenterait pas d’attenter à la vie de son enseignant.
-Je vois que tu es capable d’utiliser la foudre. Si tu veux mon avis, ça te va plutôt bien.
Tu le complimentes.
explosive reaction
06.03.98
Depuis ce jour où la magie leur avait été confisquée, il s’était promis de n’être jamais le plus faible d’eux tous. Depuis bien longtemps son souhait le plus cher était de se voir sur le podium aux côtés des membres éminents de son clan. Mais ça ne lui serait peut-être jamais accessible et fatalement, il acceptait son sort. Héritier dont les mains immaculées restaient la preuve de son incompétence. La colère grondait sous sa peau en picotement incessant jusqu’à crépiter autour de lui sous les filins électriques autour de la lame de bois. Son souffle erratique à peine voilé par la maîtrise qu’il avait de lui-même ne laissait envisager que le temps dont il ne voulait gaspiller aucune minute à lézarder. Les beaux jours revenaient, mais avec eux une nouvelle année et une marge de progression à combler pour établir un gouffre qui feraient de lui le digne fils de Takumi Awataguchi.
L’éclair explose et dans la gerbe d’étincelles il comprend qu’il n’était pas seul. Son expression aussi glaciale qu’à son habitude brille vivement dans la crainte d’avoir teinté son uniforme de blanc à peine arrivé en ce weekend où, profitant de quelques heures de répit il devrait suivre les cours avancés de ses ainés. S’il n’en avait pas besoin pour nombre de matières, quelques-unes lui faisaient défaut et empêchaient sa progression qu’il souhaitait parfaite. Inquiet, c’est un sourire qui l’accueillit et le professeur de soins aux créatures magiques qui lui aussi s’entrainait. D’un constat visuel, l’évidence se traduisit par des mots simples. « Et vous sans surprise le feu » il s’incline respectueusement comme il le faisait toujours, sang pur ou sang-mêlé, la hiérarchie s’appliquait étrangement parfois et elle n’était inconvenante que lorsqu’on le prenait de haut, ce qui n’avait jamais été le cas avec l’enseignant, ni même ses enfants qu’il connaissait. « Excusez-moi, je n’avais pas vu que je n’étais pas seul. Vous n’avez rien au moins ? »
Le bokken fumait encore, néanmoins restait indemne, ses doigts étaient écorchés autour du manche, mais il ne s’en souciait guère, coutumier de quelques douleurs impliquant le maniement, discipline dans laquelle il excellait. L’adolescent lorgnait toujours sur l’adulte, le remerciant également pour son compliment tout en découvrant la modestie ou le complexe de ne pas être plus qu’un autre. Malgré sa lignée, il y aurait toujours meilleur par expérience ou par talent, cependant rien ne l’empêcher de vouloir les égaler et d’y parvenir un jour. Tout n’était peut-être pas question de volonté, mais elle y faisait pour beaucoup, pourquoi pas sur lui ? Inspirant profondément sur ce sentiment agaçant, il préféra prévenir « Je vais changer d’endroit pour ne pas vous déranger, passez une bonne journée » sans plus de manière, il présenta son dos au membre du personnel, les yeux amplis de nuages dont le cumul n’atteindrait jamais la sortie.
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