Un thé ne serait pas de refus, tu songes le pas pressé, inondé par l'agitation quotidienne des couloirs. Retour à ton bureau, à l'abris des cacophonies, saluant à peine tes collègues. Mise en lumière de la solitude, t'installant sur le bureau les épaules tendues, le travail t'attends encore en cette fin de journée.


Y'a un instant de vide, le repos s'impose sur des instants éphémère, œillade absente sur le bureau en ordre. Soupirs en vrac, attrapant les feuilles par automatisme, à distinguer le nom des lignes. Les premières critiques fusent, copie à la main à l'affût des erreurs. La plume manque pour couronner le tout, sans un regard tu t'en empares.

Ou du moins, t'as voulu. Saisissant le vide, tu finis par lever un regard, la plume avait finit sur ton bureau. Confus, tu tends alors ta main pour l'attraper de nouveau. Elle esquive ta poigne comme possédée par des consciences fictives ; un sortilège. Et tu n'attends pas pour nommer ton exaspération.

Azrael.

Le temps n'ose plus passer que tu quittes ton bureau, te rendant au sien. Tu ne prends pas la peine de toquer, débarquer brusquement, le visage crispé. Tu t'approches, la démarche stricte, regard dans le sien alors que tu sembles le surplombé. Dans mon bureau, tu es collé.

T'as pas de clémence pour ses répliques, c'est par l'oreille que tu finis par le saisir, l'entraînant dans ton antre, c'est d'un coup de baguette que la porte se claque derrière vous, tu le lâches. Installe toi. Tu soupires, reprenant ta place, les bras croisés. Les explications n'ont pas intérêt à tarder.

Présomption d'innocence que tu refuses t’entendre. Bras croisé, les contours royaux, il ne manque plus que la couronne et de quoi orner tous ces joyaux. Tu t'imaginais prendre le rôle des divins et le juger sans indulgence.
Tu ne lâches pas du regard, Azrael, enfant sous ses attirails d'adultes. Il semblait bloquer par delà les époques, celles où tu l'aurais bien fait rire, toi aussi mais t'avais rien de nostalgique.

Tu ne lui tendrais aucune compassion, Haruka, les remords t'aveuglaient et seul quelques règles en l'instants présent t'empêchait de le faire taire à jamais. Lui et ses allures crédule, à se faire passer pour le candide, il se condamne un peu plus à se noyer dans le Styx.

Et y'a un rire nerveux, un écho chaotique, une mise en abîme de son propre supplice. T'aurais presque cru qu'il voyait dans le futur, pour vouloir s'infliger une telle torture. Quelques excuses platement articulée alors qu'il finit en éclat ; cette fois-ci, tu te lèves, faisant le tour de ton bureau allant jusqu'à sa chaise, le pas menaçant.

Comment ça, trop tentant ? A le fusiller du regard, tu pourrais même croire empoisonner avec une poignée de mot. Explique-moi donc Azrael, je suis curieux, tu sembles si fier. Ta main contre le bureau produit un vacarme bien sourd, œillade sur ton collègue, t'as des songes cauchemardesques valsant dans un coin de tête. Les paroles sont froides et tes humeurs, meurtrière.

T'as voulu séduire tes colères et la haine tienne ; à la manière d'un amoureux transi t'as voulu épouser les idées nauséabondes. Il devrait mourir Azrael, pour avoir ainsi refuser grandir. Il n'est pas sérieux dans sa bêtise autant que tu l'es dans ta fureur ; t'as élu comme passe-temps tes propres impétuosités.

Il rit dans sa misère Azrael et tu veux le maudire. Alors qu'il met ses plaisanterie en justice, t'assassinerais ses habitudes, tu ferais de ses pensées une abîme si tu le pouvais. Tu ne songes pas sérieusement mais tu t'es adonné au hyperbole, tu dois bien te montrer immature pour être à son niveau, à Azrael.

Comme un incapable, tu ne veux plus te croire sage ; qu'on laisse parler les ardeurs, qu'on en appelle au catharsis.

Un sourire ? Tu ne manques pas d'audace, Azrael. Qu'il n'a pas froid aux yeux, tu l'aurais sans doute presque saluer pour son courage ; cela dit tu demeures de marbre. Tu finis par te réinstaller à ton bureau, le pas fantomatique, regard rivé sur lui.

Tu fulmines calmement, tu transperces silencieusement, tu ne le laisserais pas sortir d'ici. Et je n'ai pas besoin de ton aide pour lever le sortilège. La fierté parle éventuellement en ton nom cette fois et tu ne prends pas le temps de confirmer tes dires, non t'as bien d'autre médisances à révéler. Il serait réellement le temps de grandir, tu ne crois pas ? Ce n'est pas un sourire que tu lui offres mais la véhémence en rictus, tu ne le lâches pas, les idées morbides, tu cherches à le condamner.

Il remet en question l'audace Azrael, les malices comme tendre amies, tu l'apparentes aux sophistes. Il agit en tant que comique, il fait croire au drame, aux victimes de tragédies. Tu lèves les yeux au ciel. Azrael n'a pas seulement le don d'être un enfant, il jubile de son rôle de drama queen.

Un sourcil qui se lève, le regard qui transperce, les rages qui font faces à leur propre tribulation. Le doigt en rythme, tape sur le bois. Il te remet en question, toi et tes convictions, t'aimerais l'étouffer Azrael, pour n'avoir aucun contrôle sur ses mots. Tu sais bien, il voit là où les autres ne regardent pas, il espère discerner les secrets là où tu ne veux pas parler.

Pas la peine de jouer aux damnés, tu n'avais pas besoin d'avoir autant le regard tourné vers le passé. Ce qui était arrivé est arrivé, tu ne peux rien y faire, les autres non plus. Lui non plus.

Mon comportent. N'est pas. Moralisateur. T'as préféré jouer le rôle du pédagogue là où Azrael n'est encore qu'un enfant. Le venin abbreuvant le savoir, car rien n'est sans douleur pour toi, Haruka. L'air menaçant, tu finis par étendre ton dos le long de ta chaise.

Et je profite parfaitement de ma vie, comme tu peux la voir. Tu le fixes un instant dans le silence, la rage ayant quitté ta voix, tu finis par te pencher de nouveau vers lui. Je n'ai pas besoin de tes inquiétudes Azrael, tu n'échapperas pas à ta punition pour autant. Ça sonnait étrangement très inapproprié.

Il se moque de toi, il cherche à tirer les plus profondes avarices creusé dans ton esprit. Qu'il aille mourir, Azrael. Pour se jouer de tes menaces, pour te prendre ainsi par la plaisanterie. Mauvaise tournure et jeu dangereux, tu te fais juge les bras croisé à attendre sa destinée.

Tu n'es toujours pas moralisateur, c'est ton instinct de professeur qui agit pour toi, les destins enivrés de venins et t'aimerais lui faire écrire milles fois que comme ça il n'ira jamais très loin.

Parole suspecte du bout des lèvres, il te croit bien mal intentionné pourtant tu n'as aucune mauvaise idée. Seulement tes propos mal placés, ça te met en rage qu'on t'apparente aux vices. Tu n'as plus le temps pour ça, Haruka. Il fallait mettre en place tes menaces mais tu ne savais pas comment réagir.

Très bien, tu joueras à son jeu. Que ferais-tu, si ça faisait parti de comme tu dis, ma façon de profité de la vie ? Tu te penches vers lui, c'était dans le seul but de l'ennuyer, le perturber un peu Azrael, lui si confiant avec son armée d'espiègles.

Tu te saisis de sa cravate, le rapprochant subitement. Qui sait ce que je suis capable de faire ? Tu m'as l'air d'avoir une petite idée, n'est-ce pas, Azrael ?

Territoires inconnus ; du bout de ta main tu tiens fermement le tissus. Qu'on en appelle au vice, pour te punir. Tu ne comprenais pas ce que tu faisais mais t'avais lâchement mit ta fierté en jeu. Œillade démoniaque, cœur qui bat se joignant à cette nouvelle cadence ; mille coup de poignard dans le cœur pour cette erreur, tu consumerais tes pêchés tel un cannibale. Tu ferais de tes voracités les ignominies d'une autre entité.

L'hésitation brûlante au creux de ses iris, tu te serais nommé vainqueur, t'aurais mis un terme à tes raisons en échange d'un fragment de gloire.

C'était n'importe quoi, pourtant ta main ne quitte toujours pas sa cravate. Il s'approche sans réelle conviction, perversions au coin de ton oreille murmurée comme si elles étaient réellement désirées. La poigne se resserre et les épaules se crispent.

Etait-il donc si volatile, pour pouvoir agir ainsi ? Les chimères filandreuses se nouent à tes esprits, t’aperçois ses idées d'un œil plus lascif. Il te voit peintre Azrael, il quémande des démonstrations, l’ego dédaigneux.

Il s'éloigne, tu l'observes, sans jamais le lâcher, le faisant espérer. Prêt pour quoi, Azrael ? Tu te lèves, délivrant le tissus de son emprise. Les bouts des doigts effleurant le bois ciré alors que tes pas semblent bien plus maîtrisé, tu t'approches jusqu'à son siège, trône malheureux des indignés.

Les mains glissent le long du dos du meuble, tu le ferais jouer, le contrôle s'évadent et tu te devrais te demander, comment tu es en arrivé là. C'est comme si tu imaginais des choses. Mais jusqu'où il était d'aller, pour une simple plaisanterie. Ce ne serait pas plutôt à toi, de me montrer ? A moins que tu n'en es ps le courage.

Les idioties n'en finissaient pas.

Qu'il soit prisonnier de tes envies ; qu'il subisse les conséquences de ignominies. Que ton souffle t'arraches de ces infamies. Pourtant t'aimerais de nouveau le saisir, s'emparer de lui, comme si les colères te poussaient à l'éréthisme.

T'en aurais épousé les subtilités, car là où il n'y a rien à comprendre tu adores te cacher. Ça aurait dû t'agacer, ça lui aurait valu une peine encore plus du plus dure. A quoi bon revivre de tels scénarios si c'est pour contempler de nouveau les mêmes dépits ? Qu'on y mette un terme, que les approches changent et que tu cesses de mentir.

Tu ne dirais rien, tu n'engagerais rien. Haussement de sourcil lointain, les mises en gardes fusent à l'abris de ton regard corrompu. Les agitations en demandent plus ; qu'on aille le défier Azrael, qu'il rencontre le gouffre de ses pensées, peut-être ça lui donnera de nouvelles idées.

C'est sur ton bureau qu'il s'installe. Moins dix points t'être assis sur le bureau, Azrael. Tu murmures, distrait, à la façon d'automate délicat. Il évoque ta punition sans en connaître les formes, tu t'approches. Descend. L'ordre tombe au bras de l'écho sans aucune alchimie ; décadence à l'aube des déchéances alors que l’œillade glisse faiblement. C'est mon bureau, Azrael. Tes yeux s'ancrent dans les siens, l'air de rien.

Ce qui veut dire que c'est moi qui décide quoi dire et c'est moi qui décide de mettre le courage de qui que ce soit. Les mots résonnent à la manière d'aberrations, les talons claquent, main sur la cravate que tu remets en place. Mon bureau, mes règles, Azrael. Qu'importe ce qu'il compte faire.

Quelques mouvements, il se réajuste comme si son apparence pouvait le sauver de ses propres futilités. Les courants changent, tes colères s'évadent au ton de sa voix et tu ne sais plus quoi penser pour un moment. T'es parfaitement calme, quelque peu perturbé. Il s'abandonne à ses propres persuasions et t'en aurais été presque fier, qu'il cède.

Tu ne penses sans doute plus normalement, comme si tes fiertés avait exhumées d'autres volontés. Il avait fait face à ses propres conviction et en avait fait ses résolutions. Il sait ce qu'il fait, sans plus que toi et tu refuses de le laisser aux divergences scindant ton regard.

Il finit par quitter le bureau, adepte à ton règne ; il sème le désordre dans la distance qui vous dissocie. Souffle en suspend aux abords des némésis ; lèvres contre lèvres tes animosités s'esquissent. Aussitôt tu les oublies car t'as mis des avarices à la mort pour tes concupiscences.

Il avait l'allure du tentateur, lui aussi, le sourires exquis mais tu n'as que des échardes à lui offrir. Quelques chimères lascive et le toucher voluptueux sur le rebord de ses poignets. Il décompte encore les points, pourtant tout ça n'avait plus rien d'enfantin.

Ça n'a rien d'une plaisanterie. Tu finis par lui souffler, tes doigts glissent par delà le tissus rencontrant faiblement son ossature. Tu n'es pas idiot Azrael et je sais reconnaître une bêtise quand s'en est une, surtout venant de ta part. Vous vous êtes bien égarés et t'aimerais le lui faire comprendre.

De nouveau il y a contact, le rictus aux abords de tes lippes comme décoré de malice. A croire que c'est épidémique. Et si tu crois qu'il faut un baiser pour m'apeurer c'est que tu es bien naïf.

Les rideaux tombent avec disgrâce à la rencontre fugaces de ses malices; épiderme contre clavicule. Il avait invoquer ses propres voluptés comme s'il voulait que tu fasses face à l'avenir au lieu de te voir à jamais enlacer les nostalgies.

Mains vicieuses sur le long de ta nuque, frisson par-delà ses murmures alors qu'il vient de nouveau chercher tes lèvres. Tu le penses naïf, comme si la perspective de ses désirs lui paraissait incertaine. Et tu dissimules ta surprise face à l'envie derrière d’innombrable critique, y'a des choses que t'aimerais ne pas admettre, ne donner forme à aucune nébuleuses pour qu'elle ne puisse être réelle.

Et pourtant t'en avais rêvé presque, des tendresses parsemés en pétale par delà tes mèches mélancolique. Il s'éloigne, il scelle la pièce à la façon dont on suspend le temps pour que tout ne reste à jamais un secret. Tu retraces ses mouvements à la façon d'artiste possédé par leur passion, il apparaît comme une muse et t'aurais trouvé ça ridicule si les ardeurs ne t'avait pas prise pour époux.

On est plus élève, cesse donc d'agir comme un enfant. Tu soupires, saisissant à ton tour sa nuque, t'imites les chimères amoureuses et y'a probablement de la douceur dans ton geste. Et mon bureau sera à jamais approprié pour te faire corriger mes copies, surtout avec ma plume. Tu ne te savais pas comique, tu ne l'es pas, mais les humeurs sont autant à l’image de la clarté, qu'à la brume dans tes iris.

Une main s'échoue alors sur son épaule tandis que tu viens goûter de nouveau au passion abhorrant innocemment la pulpe de ses lèvres.