Annuler leurs vacances. Celles faisant transition entre l’année écoulée et celle à venir, d’autant plus. En dix ans, Yori n’avait jamais vu ça. Il fut d’ailleurs assez surpris de ne pas voire davantage de réaction outrée chez ses camarades.

Qu’ils ne soient pas particulièrement déçus de ne pas rentrer chez eux, très bien, lui non plus ne l’était pas. Qu’ils ne souhaitent pas de vacances, pourquoi pas, lui pouvait s’en passer aussi. Seulement, ne serait-ce que pour comprendre les motivations de l’école, ils pourraient prendre la peine de porter un peu plus d’intérêt. Personne ne songe que si le directeur prend cette décision, c’est qu’il y a un peut-être un état d’alerte mis en place dans le pays, si bien que Mahoutokoro est devenu le seul endroit sécurisé du pays ? Sérieusement, pour annuler le départ du jour au lendemain, le jeune homme s’attend au moins à ce que les Moldus ait découvert leur existence et démarré une chasse active aux sorciers ou à ce qu’une bombe nucléaire soit lancée sur le pays – ce ne serait pas la première fois, après tout.

Enfin, il aura au moins eu une satisfaction : l’arrivée du directeur. Théâtrale, bien sûr. Il peut au moins lui reconnaître cette classe.
Décevante, néanmoins. En savoir plus prochainement ? Bras croisé, lui était bien décidé à savoir tout de suite.

« Quand je disais que le directeur pouvait venir faire ses annonces de lui-même, j’avoue que j’espérer un peu plus d’information de sa part. On doit accepter sagement de faire demi-tour, sans même savoir pourquoi ? »

Voilà qui serait bien digne d’un mouton – ou d’un Yatagarasu. Suivre, sans se poser de question.

« Concrètement, je ne me rendrais pas aux cours tant que vous ne me direz pas pourquoi avoir avancé la rentrée. »

Qu’ils les empêchent de rentrer, c’est une chose. Il ne pourra rien faire sans la venue du tramway, de toute évidence. Cependant, rien ne pouvait l’empêcher de profiter de ses vacances dans l’enceinte même de l’école – c’était d’ailleurs mieux que de rentrer chez ses parents.

« Nous vous devons peut-être obéissance, mais nous ne sommes pas non plus soumis à votre bon vouloir. Enfin, je dis « nous », mais je devrais parler pour moi, eux sont libres d’être vos esclaves s’ils le souhaitent. En tout cas, je doute qu’il soit bien légal de nous priver de nos vacances. A moins d’avoir une bonne raison de le faire, mais… déjà faudrait-il la connaître. »

Théâtrale, il pouvait l’être tout autant.
Ceci dit, un petit malin des Kitsune savait l'être aussi, attaquant de front le directeur. Il sortirait bien des dragées pour profiter du spectacle, mais il n'aurait même pas le temps d'en prendre une que celui-ci sera sûrement déjà terminé. Il y a de quoi soupirer.

»