— MAHOUTOKORO
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— three little drops (eirin fujiwara)
Takamori Fujiwara
— three little drops (eirin fujiwara) SW4L6K0
Citation : tu seras une pièce sans valeur sur le plateau de ma vie
Age : trente-et-un ans
Rang : a0
Susanoo
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Takamori Fujiwara
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Takamori Fujiwara
// a cup of tea« let no man think that the fire of the targaryens did not burn in his veins. » — g.r.r. martin, fire & blood23 août 1997. la fête bat son plein entre les panneaux mordorés du palais fujiwara. au creux des alcoves, au détour d'un couloir, se joue l'avenir d'un clan. les uns tractent avec les autres, espérant gagner du pouvoir pour, à l'avenir, obtenir une faveur du maître des lieux. même les enfants, que l'on imaginerait aisément agités, sont calmes. assis prêt de leurs parents, entourés de cousins et nièces, ils observent en silence tels des animaux de porcelaines. leurs oreilles attentives quémandent une de ces histoires de famille que l'on raconte à demi-mots.

dans une petite pièce non loin du tumulte, un lion attend sa proie. tout en fixant la flamme d'une bougie, de multiples éléments viennent s'entrechoquer dans son esprit. protéger le nom est une lourde tâche. son père le lui répétait toujours, ajoutant généralement le même discours : la vie du seigneur est la seule qui compte. chaque fujiwara est remplaçable, ce sont des pièces sur un plateau. il faut toujours un joueur pour emporter la victoire. elle seule compte, la gloire éternelle de notre nom, et pour cela des sacrifices sont nécessaires. il a tout fait pour les limiter, restreindre au maximum les pertes, pourtant le monde devient un peu plus fou chaque jour, et takamori également.

la légende veut que le sang des fujiwara a été béni par inari, mais un adage populaire ajoute que cette bénédiction eut un pris : l'aliénation des seigneurs. le maître d'armes n'a jamais prêté la moindre attention à ces rumeurs, pourtant à cet instant, alors que les ombres dansent sur les murs, il serait prêt à y croire. unir sa tendre cousine à un tsukino était une erreur. il a permis à la fange d'entrer dans la demeure, il doit maintenant s'en débarrasser, ou du moins préparer le terrain pour le jour où l'alliance ne sera plus profitable. oh il ne tuera pas eirin, jamais il n'a sali ses mains avec si basses besognes.

voici que la promise entre et prend place face à son destin. entre les deux protagonistes, une simple table basse sur laquelle est disposée la bougie, une tasse de thé et une petite fiole. un sourire marque le visage de l'homme, le pouvoir est un poison qui s'insuffle dans ses veines. il n'est plus qu'une bête cruelle, prête à tout pour protéger l'avenir des siens, pas plus différent de son géniteur malgré tous ses efforts. « merci d'être venue si vite eirin. nous avons une tâche de la plus haute importance. il est l'heure pour toi de tuer ton père. », la voix délicate et suave de takamori est en désaccord avec la gravité de la situation. jamais il n'a été aussi doux, aussi courtois, avec un membre de sa famille. « nous avons, également, en notre temps, assassiner notre géniteur pour prendre sa place... se débarrasser de ce misérable, imaginer la scène, penser simplement qu'il comprit avant la fin qui était à l'origine de sa mort. tout cela ne nous affecte en rien. nous en sommes même fier. », un soupçon de colère constelle ses mots, « malheureusement, dans ton cas, tu n'en auras aucun souvenir. ».

la sentence s'abat en même temps que le seigneur verse dans la tasse trois gouttes du contenu de la fiole. « ne voit aucune animosité dans notre geste. nous avons simplement oublié que le sang d'un comploteur de talent coule dans tes veines, te promettre à un tsukino met donc en péril toute notre famille. c'est pour cela que, dans un instant, nous allons effacer de ta mémoire cette scène. ensuite tu prendras cette tasse empoisonnée et tu la porteras à ton père, qui la boira sans le moindre doute. le voir mourir devant tes yeux sans que tu ne puisses rien faire sera pour toi un tel traumatisme que tu en feras des cauchemars pour toute ta vie. et au cours de ces nuits torturées, tu reverras des fragments de cet instant, abîmant un peu plus ta conscience. ». le bourreau lève les yeux, plongeant ses prunelles noisettes dans ceux de la jeune fille. on n'y lit pas le remord, ni la moindre once de doute. il fait ce qui est juste pour l'avenir du clan. « c'est la folie qui t'attend, eirin fujiwara, et une vie probablement douloureuse, mais tu comprends que c'est nécessaire. nous faisons cela pour la gloire de notre nom. », et dans un geste souple de la main, il lance un oubliette informulé.

une seconde passe sans bruit, comme si la grande fête estivale n'existait pas. sous ses yeux, sa cousine semble désorientée, « merci pour cette tasse chère cousine, mais tu devrais l'apporter à ton père plutôt. je suis sûr que cela lui fera plaisir. ». les sous-entendus de ce simple dialogue sont imperceptibles pour la nouvelle amnésique, tout au plus pensera-t-elle que son cousin fait référence à une quelconque stratégie politico-familiale. alors elle se lève, emportant le destin d'un clan entre ses mains.
hrp : je suis beaucoup trop excité pardon.



Eirin Fujiwara
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Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 ans
Rang : 76/100
Susanoo
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Eirin Fujiwara
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Eirin Fujiwara
dans la queue macère le venin

Plus tard, à la restitution sanctifiée de ses mémoires perdues, elle blâmera l’hésitation.
Ses sangs rongés d’incommensurables soucis n’avaient rien à envier au derme à vif de ses cuisses, leur intérieur meurtri par la caresse acérée d’ongles inquiets ; nul doute qu’elle comptait suivre Takamori, jusque dans les obscurs fonds du Yomi s’il le lui ordonnait. Mais effleurer du doigt l’idée, considérer le brutal - et pourtant subtil - assassinat de son père glissait à sa nuque les serres vicieuses d’une culpabilité mauvaise, distillée par la malice des palabres de sa mère. Convaincue qu’il s’agissait là d’une émancipation dans sa plus brute forme, Eirin s’était finalement persuadée qu’aucune autre issue n’était envisageable.

Aussi, sertie de sa grâce si singulière et d’une résolution exhumée des décombres futiles de son éducation, elle traversa quiètement les couloirs du palais et prit place face à son seul salut, bien aveugle à ce que son orgueilleux égoïsme lui réservait ; elle rendit au seigneur son sourire, quoique blêmi par l’angoisse. De bien viscéraux instincts lui meurtrissaient les entrailles, si serrées qu’elle en était incapable d’avaler la moindre bouchée, fût-elle tentée de profiter du repas à venir. Elle travaillait déjà sa prestation, tout en gestes calculées et en horreur artificielle - et si son attention aux discours de Takamori était entière, c’était bien pour cette seule raison qu’elle s’alarma, les paupières papillonnant d’incompréhension.

Malheureusement, dans ton cas, tu n’en auras aucun souvenir. A peine eut-elle ceint ses lèvres d’offusquations par milliers qu’il lui coupait la parole, d’un calme olympien qui lui rappelait pourtant les plus létales erinyes - n’était-ce pas ironique, lorsque le parricide s’apprêtait à reposer entre ses doigts graciles ? L’harangue pourfend de chaque syllabe la volonté d’Eirin, tétanisée par celle de son supérieur. Sans doute aurait-elle pu se débattre, tenter en vain d’échapper à la trahison ; mais qu’importait les miracles qui garderaient intacts ses souvenirs pour une poignée de minutes, elle avait franchit le pas de cette pièce maudite avec les intentions les plus déloyales.

Ses options n’étaient qu’une : l’acceptation, et l’espoir. Tandis qu’il concluait son homélie d’une prophétie qu’elle savait d’ores et déjà véritable, elle retint bravement les sanglots pressant sa gorge et osa l’ombre d’un sourire résigné, ses paupières closes dans l'apostasie de son évanescence amorcée. Elle ne vit la désinvolture du geste, le détachement d’un monstre qu’elle aurait voulu conserver dans sa mémoire - non, elle avait pour seul acolyte le renoncement, enroulé en molle vipère autour de ses hanches. In cauda venenum, pensa-t-elle dans un ultime souffle.

Sitôt qu’elle rouvrit les yeux, déconcertée par le timbre suave de son aîné, elle sentit sous ses cuisses ses mollets geindre d’avoir trop longtemps été privés de sang. Eirin déglutit, ignorant les maigres sursauts de ses doigts damnés. Je suis sûr que cela lui fera plaisir. L’amorce d’un haussement de sourcil fit tressauter les muscles de son visage, mais elle le tut d’un sourire frêle. Soit. Et tandis qu’elle se relevait, une larme orpheline la prit par surprise - elle hissa une main curieuse à sa joue souillée d’incompréhensible émoi, et s’appliqua pourtant distraitement à quérir la tasse de thé.

La réception était, sans surprise, somptueuse. Les dialogues, bien que discrets, fusaient çà et là, et Eirin courba docilement l’échine dès lors qu’elle croisait le regard contrit d’un aïeul ; chemin frayé jusqu’à l’auguste père, sa prestance déjà ternie par le surmenage et l’aliénation grandissante d’un frère jaloux, d’un oncle frustré. Shinobu n’était guère plus l’homme dont parlaient jadis ses cousins - il ne subsistait de l’érudit que la vipérine nature d’un goupil esseulé, et une descendance déjà salie par son attachement pour la perfection.

Eirin déposa, délicate, la tasse de thé devant son patriarche, n’écopant en retour que d’une vague oeillade circonspecte. Aucunement courroucée par son irrévérence, elle se retira d’un preste pas et quêta le réconfort de visages familiers ; si sa disparition n’avait pas fait le moindre surpris - tous habitués à ce qu’Eirin, sitôt qu’elle avait avalé le moindre amuse-bouche, s’en allait en recracher jusqu’à l’acide bile de son estomac - son détour auprès de Shinobu était passé inaperçu. Seule une enfant, rejeton de quelque parent qu’elle se gardait bien de côtoyer, mentionna la trace brouillée de son maquillage, résultative d’une larme sibylline alors versée.
Ainsi reprit le cours léger de son jour - du moins pour une poignée de minutes bénies. Car il ne fallut qu’une gorgée de saké pour que la quiétude, fugace, ne lui glissât entre les doigts, d’un même geste que son verre.

Le cri de sa mère lui parvint en premier, soulevant ses chairs d’indescriptible épouvante ; Eirin accourut alors à ses côtés, et le spectacle qui l’attendait ne manqua de l’horrifier. Shinobu toussait faiblement, affalé sur les genoux de sa femme - son visage d’ordinaire si strict, les traits aiguisés et le regard coupant, était bouffi et verdi de mal-être. Deux yeux injectés de sang se levèrent jusqu’à la jeune fille, qu’il occit d’une accusatrice expression, à peine discernable sous les coulées de sang et de mucus immonde ; Shinobu s’éteignit alors, l’oeil révulsé et le corps secoué de tressauts posthumes.

Paralysée d’effroi, le choc résonnant jusque dans la moelle, elle fut incapable de former la moindre syllabe - et Chihiro, agitée d’excessifs sanglots, se passa bien des remarques de sa fille. Eirin ne pensait qu’à une chose, des plus atroces : si la tasse était coupable, avait-elle eu pour dessein mystérieusement somnambulique d’assassiner Takamori ? Avait-il percé à jour des ambitions si secrètes que leur propre maestro n’en conservait le moindre souvenir ? Pire encore - venait-elle de tuer son père, sous les yeux malavisés de dizaines de témoins.

Distraitement, elle perçut la lointaine ricanerie d’un Fujiwara détaché : quelle fortune faudra-t-il pour trouver le coupable, rit-il tout en désinvolture, dieu sait combien d’entre tous le voulait mort. Plus que de l’enrager, la remarque apaisa son souci d’un coupable soulagement ; l’affolante mesure d’ennemis qui cerclaient Shinobu sans doute camouflerait sa responsabilité.
Dans la clameur des endeuillés et des secours stérilement sollicités, Eirin surprit un rire bref tenter une percée entre ses lèvres tremblantes.