Ce fut un soir d’hiver que des cris se firent entendre une pour la quatrième fois dans une des demeure Tanegashima au Japon, proche du ministère. Des petites prunelles d’une couleur bleue comme le ciel, des cheveux blonds comme le soleil. Il était en pleine forme notre petit Tasha qui fut un bébé plutôt calme, ne criant et pleurant pas tant que ça. Ce qui l’intéressait le plus, c’était d’être près de ses parents et pouvoir rester à leurs côtés. Il faut dire qu’ils le lui rendaient bien : ils étaient des parents très aimants.

Tu grandis en toute sécurité dans cette maison d’où prévenait tes parents qui pratiquaient la profession de potier tout comme ta soeur Hiyoko qui avait décidé de suivre les traces de vos parents. En deuxième position dans la famille, un peu plus grand que toi, tu avais un frère ainé avec lequel tu t’entendais vraiment bien du prénom de Daichi. Malheureusement, la distance vous a éloigné… Revenant petit à petit depuis que vous étiez tout deux rentrés à l’école.


Ce fut très petit que tu commenças à t’amuser à dessiner dès que tu avais un crayon ou un pinceau en main. Passant de dessins d’enfants à des formes de plus en plus bien précises pour quelqu’un de ton âge. Ce fut sans grande surprise que tes parents comprirent que ta voie allait être tracée dans une autre direction que leur métier et bien sûr, ils te soutiendront dans ce que tu aimais faire. Après tout, tu étais l’un de leurs petits trésors.

Eux qui faisaient passer la famille avant tout, ils te l’avaient bien fait comprendre à un point que tu commenças doucement à penser que les personnes en dehors des Tanegashima pouvaient être bizarre ou qu’ils ne pourraient jamais te comprendre. Était-ce une bonne chose ? Non, pas vraiment… Mais tu les aimais, c’est ce qui compte, n’est-ce pas ?

Et il faut croire que toi aussi, tu étais différent de ta famille, Tasha… Était-ce pour ça que tu avais un physique un peu différent de tes frères et ta sœur ? Oui… Tu avais hérité de la capacité de métamorphomage qui te venait de la partie sanguine de ta grand-mère qui était une Ueda. Tu te souviens encore des félicitations de tes parents et ça t’avait rendu si fier. Tes frères semblaient aussi en être content ! Il n’y avait que ta sœur qui semblait être dérangée et commencer à s’éloigner de toi. Elle était un membre de votre famille, alors tu cherchas à reprendre un peu contact et ce fut à chaque fois des remarques cinglantes dont tu eues le droit. Tu étais trop jeune pour comprendre qu’elle était juste jalouse de toi… Mais les commentaires comme quoi tu étais différent augmenta cette sensation de rejet ne te mirent pas à l’aise… Ta sœur commença à te faire petit à petit peur.

Malheureusement pour toi, ce sentiment n’allait pas s’évanouir aussi facilement, ce fut même le contraire. Toi qui étais si attaché à ta famille, tu allais devoir t’en séparer. Cela devenait trop compliqué pour eux de t’aider à développer tes capacités alors qu’il devait voyager d’Hokkaido à Kyoto pour leur profession. Cela ne serait-il pas plus simple de te laisser chez ta tante pour que tu puisses t’épanouir ?

Non, tu n’en avais aucunement envie ! Toi, tu t’en fichais d’autant bouger et voyager. Tu n’acceptas pas, tu ne voulais pas être séparés de ta famille… Tu n’avais que cinq ans après tout. Pourquoi tu ne pourrais pas rester avec eux ? Et ils continuèrent de te poser la question, d’argumenter comme quoi tu grandirais mieux là-bas… Puis les mots de ta sœur te revinrent en tête… Peut-être que tu les dérangeras moins ? Est-ce que tu étais une gêne… ? Non, impossible ! Tu ne voulais pas les décevoir, au contraire. Tu voulais les rendre fiers ! Alors, tu finis par accepter, à contre cœur, cette proposition. Tu te rappelleras toujours ce sourire narquois qu’avait ta sœur quand elle apprit la nouvelle et cette fausse accolade et ce « bon débarras » avant qu’ils ne s’en aillent. Ce fut à ce moment que tu commenças à te renfermer petit à petit sur toi-même…

Pour te soutenir, tes parents t’offrirent un petit instrument pour te soutenir. Un petit kalimba qui t’aidera à te détendre quand tu auras la possibilité d’apprendre à en jouer. La vibration des notes t’aide à t’évader et retrouver des pensées calmes ainsi que ton inspiration pour peindre.

Même si tu pouvais retrouver ta famille environ tous les six mois, cette séparation te marqua de plus en plus et tu te créas ton petit monde fait de dessins et de peintures. Cette imagination qui de donnait envie d’atteindre des objectifs qui peuvent, peut-être être un peu exagérer. Depuis que tes parents t’avaient parlé de peintres célèbres tu avais envie de faire pareil. D’atteindre leur niveau et plus encore ! Est-ce que tu te mettais de la pression tout seul ? Oui. Est-ce que tu les prenais un peu comme tes rivaux ? C’est bien possible. C’était à la tienne de briller et ton nom sera donné à des œuvres !

Mais pour atteindre cet objectif, tu savais que tu avais besoin de te développer. De faire tes propres recherches et de comprendre le fonctionnement des objets ou autres éléments que tu devais représenter. Comme pour la musique, tu avais besoin d’en savoir plus… D’en apprendre plus ! Sans réellement connaitre cette limite.

Ça t’est arrivé de casser un objet pour le reconstruire ou en découvrir sa matière tout en y apportant ta propre touche. Pour les êtres vivants ? Il t’est déjà arrivé de t’arrêter devant un insecte ou un animal mort. De le prendre dans tes mains pour mieux l’observer sous le moindre détail avant de repartir après l'avoir enterré -tu restais quelqu'un de très respectueux en vers les morts- et essayer de le reproduire sur toile. Je vous rassure, ce n’est qu’une petite partie de ce que tu peignais ! Ces petites recherches durèrent de nombreuses années à un point que maintenant, tu es curieux de savoir comment fonctionnent un cerveau humain, comment les gens autour de toi peuvent penser et fonctionner. J’y reviendrais un peu plus tard.

Je vais vous parler de sa scolarité à Mahoutokoro ! Voulant être un élève exemplaire, tu te concentras sur tes cours et donna, dans chaque branche, le maximum. Bien sûr, tu avais tes matières préférées comme la calligraphie, cela en est évident, la sorcellerie ou encore les potions. Et dans son contraire, tu n’étais pas très doué dans celles qui était plus physique comme le sabre ou le vol. Il faut dire que ça ne sera pas très utile pour l’objectif que tu t’es fixé.

Vous vous rappelez quand je disais que tu étais un peu dans ton monde et tu avais de la peine à découvrir les autres ? Cela ne s’arrangea pas à l’école et même de pire en pire car quelqu’un avait bien remarqué que tu préférais rester dans ton coin et en à profiter pour commencer à t’envoyer des piques, des mots qui dérangeaient à un point que tu commenças à te faire harceler par cette personne. Ce dénommé Ayato que tu détestes tant. Tu as toujours eu du répondant, Tasha, mais face à lui… Cette menace qui dure depuis tes dix ans, tu ne sais plus quoi lui répondre. Tu essayes de te défendre, mais il gagne à chaque fois te faisant encore te renfermer un peu plus. Et ce fut à partir de ce moment que tu changeas d’apparence pour garder celle d’origine qu’avec tes frères ou tes parents. Les autres ne méritaient pas de réellement te voir, te connaitre, te toucher. Ils n’étaient que de vulgaire étranger. Et il fallait dire la vérité… A force de te prendre des commentaires, tu commençais à avoir de la peine avec ton réel physique.

Heureusement, tu n’étais pas tout seul pour autant. Afin d’essayer de casser un peu cette carapace qui se formait autour de toi, on te força à t’inscrire dans le club d’art. Toi, tu ne voulais pas. Personne ne serait capable de comprendre l’art aussi bien que ton petit monde ou ta vision de cette passion. Alors si tu étais obligé de rentrer dans ce club, tu avais l’intention de prendre la place la plus haute placée et d’en devenir le président. Eh oui, c’est que tu avais quand même ta petite fierté et ton petit égo à conserver. Après tout, si tu devais être le meilleur, cela devait commencer même à l’école !

Et ces derniers mois ne furent pas de tout repos avec les problèmes et attaque qu’il y avait eu à l’école… Tu te rappelles cette bataille quand vous étiez sous l’eau et encore plus de celle impliquant des Yokais durant le mois de juillet. Tu avais eu peur, Tasha. Peur de perdre la vie comme cet ami qui était mort à tes côtés. Toi, tu avais eu de la chance que la foudre soit tombée à temps et avoir survécu par tu ne sais quel miracle. Tu ne peux cacher que depuis, tu as de la peine à dormir convenablement, le temps que tout redevienne normal dans ton esprit.

Mais ce ne fut pas la seule chose qui te marqua ce soir-là. La mort… Tu avais été entouré par la mort et l’odeur du sang, Tasha. Toi qui n’avais pu apercevoir que le cadavre d’animaux ou d’insecte, là... C’étaient des humains, un de tes amis. Oui, tu avais peur… Mais en même temps, cette curiosité un peu morbide était toujours présente. Malgré tes larmes, ta frayeur, tu n’avais pas détourné le regard et tu avais tout fixé du début à la fin. Prenant le corps de ton ami dans tes bras jusqu’à Daichi vienne te chercher pour te sortir de là.

Pendant le chemin, tu ne dis rien, hors de question de dire pourquoi tu pleurais, même si c’était évident vu le cadavre qui avait été à tes côtés. Heureusement, elles se calmaient petit à petit… Puis tes yeux se posaient sur chaque cadavre que vous croisiez.  Alors, c’était ça… La mort ?

Bizarrement, ça t’avait inspiré, toi petit artiste à en devenir. Alors, tu te mis à essayer de reproduire la mort de ton ami sur un tableau, dans ton coin sans qu’on ne le sache. Un coup de pinceau par ici, une autre couleur froide par là. Mais il manquait quelque chose, il manquait cette petite touche de quelque chose... Comment pouvais-tu la lui donner ?

Du réalisme, tout était dans ce simple mot. Pour que quelque chose donne une illusion de vie, il lui fallait matière vivante, matière chaude… Alors, dans cette salle d’art, tu détournas les yeux vers un outil de sculpture et tu commenças à t’entailler le bras pour y voir couler ton propre sang. Ce liquide chaud qui avait parsemé tes vêtements ce violent soir d’été.

Et tu te mis à le mélanger à ta peinture, à cette matière et uniquement sur les blessures de ton ancien ami pour commencer. Plus tu peignais, plus tu sentais ta main trembler, tes dents en train de mordre tes lèvres et ton corps se refroidir…

Une fois ton œuvre finie, tu te reculas et tu l’observas… Encore et encore…

De longues minutes, trop longues minutes…

Et tu finis par prendre ce couteau pour la transpercer d’une manière si violente, comme pour te calmer, comme pour oublier. Pourquoi avais-tu réagi ainsi ? Car la mort de ton ami t’avait marqué et tu avais trouvé ta toile si réaliste que la sensation de revivre cette soirée venait de violemment remonter.

Est-ce que c’était ça… ? Le réalisme que tu cherchais… ?  Tu ne peux vraiment le savoir, tu ne peux pas être ton propre cobaye, Tasha. Alors, il allait falloir que tu trouves le tiens, les tiens.

Développer ton savoir, tes capacités jusqu’à un chemin qui n’est pas encore tracé. Quelle destinée vas-tu choisir ? Va-t-on te faire suivre ?

Tes mains sont tes outils, tout comme ton corps est lui-même une toile, toi qui peux changer d’apparence comme tu le désires.