Tu n’as jamais compris ce qui lui a pris, déçu de ce comportement. Mais, ce n’est pas pour autant que tu as renoncé à elle, bien au contraire. Ton désir de l’épouser se fait chaque fois plus fort. Suiren serait bien plus heureuse et épanouie avec toi, c’est une certitude. Qu’importe que tu aies 16 ans et elle, 40 ans, la majorité sera là dans 2 ans, tu ne vas pas chipoter pour ça. Tu as pris l’habitude d’aller la voir, aimant prendre le thé et discuter avec elle, mais aujourd’hui, ce n’est pas pour cela que tu vas la voir. C’est pour te déclarer, pour lui dire d’oublier Takamori, de te choisir à la place ! Tu arrives devant le bureau de Suiren et frappe à la porte. Tu n’attends pas bien longtemps avant que la silhouette de ta dulcinée ne se dévoile et, tu ne la laisses même pas parler, déjà, tu te déclares.
-Tu vois, Suiren, c’est une bonne chose que tu sois devenue professeure à Mahoukotoro. Cela te permet de me voir tous les jours.
Tu t’exclames sans aucune honte.
-Arrête de te voiler la face et quitte Takamori, c’est moi que tu dois et veut épouser.
Tu finis par dire, t’avançant déjà de quelques pas pour entrer dans le bureau même sans y avoir été invité. Pourquoi attendre, étant donné que tu es son futur mari ?
 Suiren He said marry me, but no way god. | ━ marry me Le professeur d'histoire de la magie prenait peu à peu ses repaires. Les jours qu'elle avait passés sur l'île se comptaient tout juste sur les doigts d'une main. L'agitation était quelque chose qui avait longtemps fait défaut à sa vie, elle qui avait longtemps préféré vivre loin de ce beau monde. Elle avait volontiers échangé l'humanité pour des livres, les hommes pour des pages, les sorciers pour des mots. Qu'ils manquent de caractères ! A peine avait-elle brassée l'océan que le vide a laissé place à un boucan incessant. Au coeur de ce tumulte ce trouvait qu'elle avait longtemps fui, rejeté, dénié. Allégation à son mariage avec Takamori Fujiwara. Elle le sait, il lui porte aussi peu d'intérêt qu'elle en éprouve à son regard. Elle avait connu l'enfant, mais cet homme là n'était rien d'autre qu'il illustre inconnu à ses yeux de recluse. Second point, l'abandon de son cocon poussiéreux. Archives ayant bercé le rythmes de sa vie en compagnie d'Asanaga Sugawara. Désormais, c'était les bruits de couloir et des enfants exaltés qui résonnaient dans le creux de ses oreilles. Celui des jeunes imbéciles qui ne savent jamais s'arrêté. Il y a quelque chose de beau comme de stupéfiant dans la bêtise chez toi, Miyuki. Le jeune garçon avait fait irruption dans son bureau avec une spontanéité déconcertante. Il semblerait qu'il avait gardé les aises qu'ils s'était accoutumé à prendre à ses côtés même en ce lieu sacré qu'était désormais le bureau de Suiren. Petit con, surnom affectueux en cette situation des plus incongru, quand t'ai-je autorisé à rentrer ? Elle croise ses doigts et les glisse sous son menton, à l'instar d'une autorité inflexible. Allez tu sors et tu recommences. Elle se lève de sa chaise pour s'approcher du jeune Fujiwara, poser ses mains sur ses épaules l'invitant à faire demi-tour et une fois de l'autre côté de la porte, elle lui adresse un sourire. C'est vrai, j'ai bien fait de venir : je peux allègrement chaque jour de claquer la porte au nez quand tu entrera sans permission : un bonheur ! Et aussi dit, aussitôt fait : la porte se referme sur Miyuki, le laissant sur le pallier. Elle lui fera recommencer l'exercice autant de fois qu'il le faudra ; elle appréciait autant l'embêter que de lui apprendre certaines bonnes manières ; notamment lorsqu'il s'agissait de respecter son espace de vie personnel. Elle reprends place sur son siège, confortablement installée, attentant le second essai du jeune kitsune. |
Mais tu ne vois pas ce qu’il y a de dérangeant à cela, tu ne resteras pas un adolescent toute ta vie. Tu va devenir adulte, et elle peut bien attendre ce moment-là, non ? Tu t’apprêtes à dire quelque chose, mais ton aînée t’interrompt et fait barrière de son corps pour t’empêcher d’aller plus loin dans son bureau. Tu fronces les sourcils en entendant le mot bêtise, grognant à ses mots. Elle te prend encore pour un enfant, alors que tu n’en es plus un depuis longtemps ! Les Fujiwara sont éduqués pour grandir rapidement, et pour savoir se servir des autres, tu en es à ce stade. Il faut qu’elle arrête de te prendre pour un gosse !
-Eh !-
Tu t’exclames alors qu’elle te repousse en dehors de la pièce et qu’elle te claque la porte au nez. Tu restes interdit durant plusieurs secondes à fixer cette nouvelle barrière dressée entre toi et elle, surpris par son geste. Elle continue de te repousser, et ça t’énerve, elle ne sait pas ce qu’elle rate et tu n’es pas du genre à te laisser abattre ! A quel moment est-ce que tu dois attendre que l’on t’autorise à entrer ? Tu es un Fujiwara ou non ? En plus, elle te traite de petit con ! Ce n’est pas Takamori qu’elle traiterait comme ça, si ? Tu n’en sais rien parce que tu les vois rarement ensemble. Outré, tu ouvres la porte avec détermination, sans même frapper. Tu refermes la porte, la laissant claquer et tu progresses dans la pièce tandis que Suiren s’est réinstallée à son bureau.
-Ne me claque pas la porte au nez ! Pas à moi !
Tu t’exclames, croyant encore avoir le droit à un traitement de faveur alors que tu n’es qu’un adolescent parmi tant d’autres, un Fujiwara parmi toutes la floppée de Fujiwara qui trainent dans l’école.
-Je sais que tu t’en sers juste pour éviter de me répondre ! De toute manière, je ne veux plus attendre. Tu m’épouses, oui ou non ?? Tu seras plus heureuse qu’avec Takamori qui te traite mal et n’a aucun respect pour toi. Moi, je saurai comment t’aimer et te rendre heureuse ! C’est un bien meilleur parti, non ?
Tu ajoutes, sans vraiment prendre attendre au regard sombre que te jette Suiren.
Suiren He said marry me, but no way god. | ━ marry me Miyuki. Le son de sa voix s'élève fermement alors que le jeune garçon fait de nouveau irruption dans son bureau ignorant tout des règles qu'elle venait d'instaurer. Les choses était différentes de lorsqu'elle vivait isolée du domaine et surtout, qu'elle portait pour unique responsabilité ses actes. Désormais, en sa position de femme du chef, chacun de ses agissements seraient associés aux actions de Takamori. Elle laissa le fustigateur finir son monologue tandis qu'elle claquait à rythme régulier le bout de ses ongles sur le plan de son bureau. Patience, à ce qu'on dit. Quand bien même j'apprécie le sale môme que tu es remettons les choses au clair jeune homme. C'est volontairement qu'elle le désigne par son âge, voulant le rappeler à sa position d'élève et de cadet. Premièrement, je claque la porte au nez de qui je veux dans ce qui est mon bureau. L'espace lui était dédiée, elle était la maîtresse de ces lieux et ne laisserais personne confronter son autorité là-dessus. Elle se redresse de nouveau laissant un accio sabre lui porter une arme entre ses mains. Second point, je suis déjà marié et tu le sais très bien. Elle s'avance et retire en partie la lame de son fourreau laissant le fer transparaitre. Froide. Menaçante. Dernier point, malgré toute l'affection du monde que j'éprouve : je ne peux laisser quiconque porter préjudice au nom de notre chef et désormais de mon mari, même s'il s'agit de toi Miyuki. Elle était la lame et les yeux de Takamori et elle n'avait nul droit de cautionner tout outrage formulé à l'égard de ce dernier, c'était un rôle qui l'incombait. Elle relâche le manche du sabre et dépose l'objet sur son bureau dans un soupire retrouvant son naturel. Je sais bien que tu ne penses pas mal, mais fais attention à ce que tu dis, mon enfant. Elle passe une main chaleureuse sur son épaule, elle n'a pas envie de mettre à froid leur relation. Elle espère que l'avertissement lui suffira pour qu'il ne réitère pas une énième fois ses propos. Si tu m'apprécies réellement, écoute-moi c'est pour ton propre bien et profite de ta jeunesse, ne confond pas respect et affection. Il y a bien quelqu'un que tu aimes ou aimeras plus que moi ! Elle glisse ses mains sur ses hanches, prenant une fausse mine contrarié. Sinon, je m'engage à faire passer par la fenêtre tout faraud qui souhaite épouser une femme mariée ! Et elle sait combien il en aurait horreur. |
En un instant, elle peut forcer le monde à l’écouter, et pour cela, elle n’a même pas besoin de hurler, de s’énerver, de frapper. Elle impose le silence rien que par sa présence. Et cette prestance, tu l’envies, tu aimerais être comme elle, toi aussi, tu aimerais représenter toute la puissance des Fujiwara. Y parviendras-tu un jour ? Tu te mords l’intérieur de la joue, tel le sale môme que tu es. Les paroles de Suiren font mouche, au même titre que son sabre, qu’elle attrape et dégaine en partie.
Tes poils se hérissent et tu fais un mouvement de recul. Elle ne va quand même pas… ? Tu retiens ta respiration durant quelques secondes, observant la lame refléter la lumière du soleil. Tu oublies trop souvent qui est Suiren Fujiwara, elle te le rappelle. Tu détournes finalement le regard, légèrement honteux. Il est vrai que tu penses beaucoup trop souvent que les choses te sont acquis, alors même que tu n’as même pas acquis une chose aussi simple que l’amour de tes parents.
Arrête de vouloir tout avoir, tu as l’affection de Suiren, n’est-ce pas déjà assez ? Tu trouves Suiren bien plus honorable que tu ne le seras jamais, ou que quiconque. Si elle était proclamée cheffe à la place de Takamori, tu la suivrais sans doute. Tu donnerais ta vie pour Takamori, parce que c’est le rôle de tous les membres de la famille, mais pour Suiren, tu le ferais sans aucun regret.
-Désolé.
Tu souffles, légèrement pantois, avant de te mettre à rougir à la suite de ses mots. Non ! Il n’y a personne que tu aimes. Tu bafouilles quelque chose, essayant d’expliquer que tu n’aimes personne, que personne ne mérite ton affection, que tu cherches une femme. Tu insistes d’ailleurs beaucoup trop sur le fait que tu te cherches une fiancée.
-Je n’ai besoin de personne…
Tu finis par dire, plus rouge encore que ton sang qu’elle aurait été capable de faire couler, quelques minutes auparavant.
-… Et encore moins de lui.
Tu te crispes alors que les mots t’échappent. Tu plaques ta main sur ta bouche, presque pour retenir d’autres mots de déferler mais il est trop tard.
-Je veux dire…
Tu laisses doucement retomber ta main.
-Je n’ai pas besoin d’amour…
Tu tentes vainement de te rattraper mais la bourde est déjà faite et ce serait un outrage que de penser que Suiren est assez bête pour ne pas avoir compris de quoi il en retournait, dans tout ton cafouillage. Et tu aurais vraiment aimé que Suiren soit stupide.
Suiren He said marry me, but no way god. | ━ marry me Suiren, c’est ce mélange de contradictions. Elle se prétend loin de toute affection, mais elle protégerait sans hésiter ces foutus mômes. Elle dit détester les enfants, mais elle les berce lorsqu’ils en ont besoin avec la plus grande des affection. Viruleuse, mais maternelle. Elle a les mains froides, mais le cœur chaud. Alors, lorsque le jeune Miyuki comprend enfin qu’elle restera un nom inaccessible de bien des manières, lorsqu’il redevient ce jeune garçon de seize ans formulant des excuses maladroites, elle ne peut s’empêcher de lui sourire fièrement. Sa main s’égare dans sa chevelure noire qu’elle ébouriffe joyeusement, laissant ses menaces derrière elle. Tu vois quand tu veux, sale gosse ! Et elle éclate de rire bruyamment, bien loin d’être aussi discrète que lorsqu’elle était aux archives entourée de livres.Alors, des teintes rougeâtre viennent coloré le visage du plus jeune des Fujiwara bafouillant quelque chose à propos de l’amour, à propos de lui. Elle retira sa main en le regardant avec curiosité. Elle était loin d’être de ceux pouvant en dire long sur l’affection, sur l’attirance, mais elle était loin d’être dupe et il avait aussitôt piqué sa curiosité. Un sourire satisfait s’étira sur ses lippes avant de regarder Miyuki l’air intéressé. Oh. C’est donc un jeune homme. Elle se laissa tomber sur le fauteuil longeant le mur droit de son bureau, sous la tonne d’anciens livres d’histoire de la magie et notamment de ses propres écrits. Et bien, mon petit Miyuki. Qui est donc ce chère garçon capable de te rendre aussi rouge que les jupes de ta mère ? Elle ne le laisserait pas fuir, bien trop intéressée par la question. |
Marry me
Tu te mords l’intérieur de la joue lorsque Suiren te traite de sale gosse, tandis que sa main s’égare dans ta chevelure. Doucement, le rouge couleur tes joues et tu rentres légèrement la tête dans les épaules. Tu laisses échapper un grognement, tentant de garder la consistance d’un adulte, alors que tu n’es encore qu’un enfant. Encore ignorant de ce qui te fera devenir un adulte dans les prochains mois à venir. Lorsqu’elle se recule, intéressée par tes nouvelles paroles, tu te crispes. C’est un jeune homme, en effet mais l’entendre de sa bouche te fais bizarre, comme si elle rendait la chose réelle et cela te gêne. Si bien que cela t’arrache un énième rougissement.
Tu es un peu las de rougir, il faut le dire. Tu la regardes se laisser tomber dans son fauteuil, et tu t’installes lentement en face d’elle. Evidemment, elle désire en savoir plus et tu es habitué à lui confier tes doutes et autres aventures qui peuvent t’arriver. Tu lui as déjà plus ou moins parlé de Ange, sans forcément entrer dans les détails et tu lui disais encore à ce moment là que ce n’était que passager, que c’était la première et dernière fois et que tu étais persuadé que tu tomberais ensuite amoureux d’une fille. Idiot que tu es à penser que cela pouvait être possible.
-Hm…
Tu ne sais pas trop quoi dire. Tu aurais aimé pouvoir nier, et lui dire qu’elle a tout faux, qu’il s’agit d’une fille, et que tu l’épouseras. Mais il faut te rendre à l’évidence… C’est bien d’un garçon dont tu es amoureux, hélas. Et de toute manière, tu en as trop dit pour la laisser sur sa faim. Tu es sûr qu’elle ne te laissera même pas sortir sans que tu ne lui aies tout révélé.
-… Ne parle pas de ma mère dans une telle situation.
Tu laisses échapper en évitant son regard, peu enclin à ramener ta mère sur le tapis alors même que tu ne peux lui parler de telles choses. De toute manière, tu essayes le plus souvent possible de ne pas penser à elle.
-Je… Eh bien…
Tu cherches tes mots, te demandant si tu peux dire librement de qui il s’agit. Mais, ce n’est pas comme si Suiren était quelqu’un de facile à choquer, n’est-ce pas ? Elle n’avait pas eu l’air de s’offusquer que tu lui dise que tu avais un crush sur Ange Ueda, ce lâge.
-… Hanru Awataguchi…
Tu souffles entre tes lèvres à demi-closes, finissant par lever les yeux en direction de ton aînée, appréhendant déjà sa réaction et déjà, tu poursuis pour te défendre.
-Mais c’est un véritable idiot ! Et je regrette déjà d’avoir des sentiments à son égard, alors même que je suis hétéro !
Tu insistes encore là-dessus alors que cela sonne incroyablement faux.
-C’est un véritable abruti qui n’a aucune conscience de l’espace personnel des gens, qui plus est ! Il… Il m’a séquestré dans une salle de classe pour me forcer à lui parler et…
Tu inspires, serrant le poing sur l’accoudoir.
-Il m’a embrassé.
Suiren He said marry me, but no way god. | ━ marry me A l'instar d'une louve, la jeune femme était aussi solitaire que protectrice. Elle ne laissera jamais quiconque piétiner sur sa personne et encore moins sur ses enfants. Pour cela, elle n'avait nul eu besoin de porter les fujiwara pour les considérer comme tels. Alors, sous son caractère tantôt grossier et bruyant, elle s'intéressait sérieusement aux histoires de ses cadets. Curiosité parfois mal placée, elle est une mère curieuse prête à soutenir ses oisillons ou à dévorer quiconque les menacerait. Elle attends. Le jeune Miyuki le sait, elle ne le laissera en aucun cas quitter son bureau sans lui avoir livré son histoire. Suiren jetait une de ses jambe par dessus l'autre attendant les révélations du jeune brun. A la frontière entre caractère autoritaire et nonchalant.Aussi étonnant qu'il puisse paraitre, c'est un nom qu'elle connaissait bien qui traversa les lèvres du jeune Kitsune. Awataguchi. Les liens qui unissait leurs familles et les relations qu'ils partageaient ensemble avaient pour nature d'être toujours des plus étonnantes. Hanru. Oh. Elle avait remarqué ce jeune gamin plutôt vif d'esprit et travailleur, il semblait d'être tout à fait correct. Cependant, un détail retient son attention. Comment ça, t'as embrassé ? Elle fronce les sourcils, non que c'est un crime de laisser ses lippes s'aventurer vers de nouvelles saveurs. De force ? Vraiment. Elle craqua sa nuque, l'information pouvait être moindre, mais pour elle, elle était inacceptable. Outre, le fait que je m'en tape totalement que tu te penses hétérosexuel ; ton visage te trahit et vraiment, je suis bien la dernière placée pour te réprimander sur ce point. Depuis quand te laisses-tu faire, Miyuki ? Elle même avait trouvé de l'affection dans les bras de bien des femmes, l'idée d'une attirance hors de l'ordinaire était sans importance. Tant que la discrétion était de mise, le reste importait peu ; mais lorsqu'il s'agissait de leur nom [...]. Elle poussa un soupir, croisant ses doigts sous son menton, se pencha en avant, fixa l'étudiant. Que tu l'affectionnes est une chose, qu'il te force une autre. En tant que Fujiwara, non. Elle corrige. En tant que personne. Nul a à te forcer à l'aimer ou à lui rendre de l'amour. Parce qu'il s'agit là d'une rare chose où ils ont tous le droit d'être maître. |
Apprends-moi à être un meilleur Fujiwara, à ne plus bafouer mon honneur.
Suiren ne semble pas apprécier la suite de tes paroles, en même temps, tu aurais dû t’en douter. Il faut dire que tu n’as pas fait preuve de beaucoup d’honneur, cette journée-là. Tu t’es laissé embrasser, beaucoup trop surpris pour faire quoi que ce soit. Mais le pire, c’est que tu n’as pas réussi à t’imposer face à Hanru, manié, selon ses désirs. Tu t’es laissé séquestrer, tu l’as laissé te faire du mal et pire, pleurer devant lui. C’est honteux, et pas digne d’un Fujiwara. Tu déglutis devant la question de Suiren car tu n’as pas de réponse. Normalement, tu ne te laisses jamais embrasser de force, de toute manière, personne n’essaye jamais. Mais, il était plus fort que toi, et au fond, tu n’as pas vraiment eu envie de le repousser. Tu as des sentiments pour lui, c’est une vérité, et s’il n’y avait pas tout ce contexte, autour de toi, cela fait bien longtemps que tu aurais craqué.
-Je…
Tu laisses échapper, ne sachant trop quoi répondre à ça. Tu n’as pas véritablement de réponse pour expliquer cet acte de soumission que tu as eu, la dernière fois. Tu laisses donc Suiren poursuivre. Lui couper la parole n’est de toute manière pas une bonne idée. Tu te mords l’intérieur de la joue en inspirant. Tu te dis qu’il serait aisé de faire passer Hanru pour un pervers sexuel, monter une histoire de toute pièce et faire croire qu’il t’as agressé. Mais ce serait faux et surtout, tu passerais pour un faible, encore plus que tu ne l’es déjà. Et puis, tu as surtout été surpris du geste, te demandant si tu ne t’étais pas fourvoyé depuis le début, à son propos.
-Il ne m’a pas forcé comme tu l’entends.
Tu corriges, estimant nécessaire de rétablir la vérité. Il ne serait pas une bonne idée de créer une guerre de clans, ou de bafouer ton honneur.
-Il a fait ça pour me calmer car… J’ai perdu mon calme. Il a-.
Tu inspires, cherchant tes mots.
-Il a jeté des mots qui ont fait mouche, et m’ont blessé. J’ai essayé de le frapper, et j’ai paniqué car j’ai eu peur qu’il révèle notre discussion à tout le monde. Alors, il m’a embrassé pour me prouver que s’il en parle, il coulera désormais avec moi.
Tu expliques, du mieux possible, en te remémorant ce qu’il s’est produit. Tout est un peu mélangé dans ton esprit et pour certaines choses, tu ne sais pas si cela est la réalité, ou de la simple interprétation.
-Et d’ordinaire, je ne me laisse pas embrasser. De toute manière, personne n’essaye.
Tu ajoutes, refusant de passer pour un faible incapable de se protéger.
Suiren He said marry me, but no way god. | ━ marry me Plus qu'une Fujiwara, plus que son nom et son honneur. Suiren a passé sa vie à se battre contre sa condition de femme. Toute sa vie, elle a refusée d'être portée en trophée. Fuyant les regards masculins sur sa silhouette, affrontant les propos déplacés sur sa condition. C'est sa langue qui a fini par claquer la première contre son palais. Tintement de mécontentement, elle s'est forgée un caractère plus solide que l'acier, plus téméraire qu'un samouraï. Alors, lorsqu'elle entends le discours de son jeune cadet ; ce n'est pas à son nom qu'elle pense en premier. Ce n'est pas de droiture qu'elle veut le bercer, mais d'une fierté qui n'appartient qu'à soi-même. La position du plus jeune n'a jamais été gâtée, elle le sait, elle connait les horreurs formulés par oncles et ses tantes, ses frères et ses soeurs. La cruauté l'a fait naître homme, là où elle avait fait du professeur une femme. Elle se fait peut-être des idées, du moins elle sent l'hésitation venir d'en face. Il cherche ses mots, là où elle affirme son expérience. Il est maladroit, là où elle est certaine. Ils contrastent. Miyuki. Pour prouver son affection, penses-tu réellement que l'ont doive agir d'une manière qui en déplaise à l'autre ? Sa voix redevient plus douce, elle ne veut pas qu'il se sente oppressé ici, pas à ses côtés. Son bureau, c'est le cocon de tous ceux qui le souhaitent, de tout ceux qui se cherchent et encore plus celui de ses enfants. Tu n'es pas misérable. Il ne l'a pas dit, mais ses dernières paroles le font pour lui. T'es un gamin remarquable, mais des abrutis essaient de te convaincre du contraire. Leur famille pour commencer. Tu sais. On essaie de toujours nous attribuer une valeur et encore plus en tant que Fujiwara, mais nous ne sommes pas que notre nom. Et ledit nom ne serait rien sans les individus qui l'ont précédé. En ce qui concerne Hanru, ce qui est fait et fait. A toi de mettre au clair tes sentiments comme votre relation. Je ne sais pas ce que vous partagez, mais tu ne peux pas avancer sans savoir ce que tu veux et encore moins en ayant si peu de considération pour toi-même. Tu mérites de t'aimer ne serait-ce qu'un petit peu, Miyuki. Elle l'a vu grandir, elle l'a vu évoluer, alors elle le sait mieux que quiconque ; qu'il est formidable. |
|
|
|