— MAHOUTOKORO
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porte du soleil (ryouei)
Shizue Tsugikuni
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Age : vingt-cinq
Rang : A2
Seimei
Seimei
Shizue Tsugikuni
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https://mahoutokoro.forumactif.com/t1857-les-roses-shizue
Shizue Tsugikuni
Je murmurai à la lune déjà haute et si pâle dans l’azur d’un ciel encore clair et froid (l’été s'en allait je le crois). J’observais, tranquille, son croissant fin, presque indicible, et que je trouvais amusé, et me demandais si les astres parfois se riaient de nous ; si depuis leurs vastes hauteurs, perchés ainsi par-dessus le piédestal de la voie-lactée, ils s’amusaient de nos âmes déboussolées. Dans l’éclat crépusculaire se confondaient les astres ; là le soleil et là la lune, fiers et à raison dans toute leur splendeur quasi séraphique. J’y trouvais un peu de quiétude et les heures roulaient sur l’horizon lointain sans que je ne m’en aperçoive.

Je m’étais, un peu plus tôt dans l’après-midi, méticuleusement appliquée à tracer quelques mots à la surface d’un papier que j’avais plié avec le même soin en lotus et je l’avais laissé suivre son chemin jusqu’à son destinataire. Dans le même temps, je préparais les lieux et anticipais sans doute quelque peu sa venue ; de mon professeur d’antan je conservais d’agréables mémoires, et espérais secrètement ne pas le décevoir dans ses espoirs. Apprendre à la rentrée qu’il allait être désormais un collègue m’avait amusée, et j’avais pris conscience des années passées, de tout ce temps qui m’avait séparée des murs de l’école et de la timidité qui me saisissait presque à l’idée d’y reprendre mes marques. Non pas que je ne me fusse jamais considérée comme craintive, mais je me trouvais là submergée tant par une nostalgie nouvelle que je n’aurais jamais soupçonnée jusqu’alors et par le doute naissant quant à ma légitimité face à ce poste qui me revenait désormais.

J’espérais ainsi obtenir de mon invité quelques réponses à ces interrogations qui me taraudaient, et lorsqu’il vint j’avais déjà sur la table basse disposées deux tasses de genmaïcha. Je le saluai et l’invitai à prendre place. Professeur, car je crois que jamais je ne saurais le nommer différemment, je suis ravie que vous ayez répondu favorablement à mon invitation. Toute sincère que j’étais, quelques étoiles dansaient gaiement, bien que peut-être à contre-temps, au creux de mes iris. Ce thé vient de ma famille, j’espère qu’il vous plaira. En ceci je n’avais pas failli, ma fierté d’appartenance ne me quittait pas et de porter ce nom qui soudait nos deux familles m’était précieux. Comment allez-vous ?


Ryouei Sugawara
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Citation : ぼくらは花束
Age : 52 ans
Rang : S1
Ryujin
Ryujin
Ryouei Sugawara
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1758-calligrammes-eternels
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Ryouei Sugawara
curieux était le paysage imperturbable de l’île aux portes de l’automne
et inhabituelle était l’ambiance :
la mort était toujours palpable mais la vie avait repris son droit
et il avait appris, longuement
à s’accommoder de sa langueur de son odeur de son malheur
— il priait tous les soirs pour ses pauvres élèves

aujourd’hui brillait pourtant d’espoir :
la journée avait été calme
éclatante d’énergie, solaire
et la soirée s’annonçait sereine
éclairée d’intelligence, sélène
son sourire brillait humblement sous les astres opalins
et au milieu des modestes habitations
soufflait une brise nouvelle, fraîche
et le chapitre de septembre, espérait-il
serait plus paisible que ne le fut juillet

aimablement invité il avait joyeusement accepté
une entrevue des plus plaisantes
et c’était enthousiaste qu’il se montra chez sa nouvelle collègue
Tsugikuni-san, vous n’avez pas changé, vous pouvez désormais m’appeler différemment, il souriait, si tel est toutefois votre souhait.
ah comme il est étrange de changer ses habitudes
l’aîné plus d’une fois
s’est tendrement amusé
d’avoir enseigné
à nombre d’enseignants d’ici
à nombre de sorciers d’ailleurs
centaines d’étoiles au pays du soleil
— les Tsugikuni brillent comme peu d’autres
et Shizue n’en fait exception
mais certainement, pensa-t-il,
ne voit-elle pas encore
les éclats dans ses yeux et les lueurs dans ses mots

Je suis également enchanté,
son visage s’éclairait de ses simples mots
tant de votre invitation que de votre présence parmi nous.
C’est une surprise des plus agréables,

que de voir revenir vers soi des enfants devenus libres
vaillant oiseaux qu’on accompagna jadis hors du nid
j’espère que la profession vous sera heureuse
— il ne fait nul doute qu’elle vous sied déjà.


Je vous remercie pour le thé.
il en avait senti l’effluve à plusieurs mètres
et s’en réjouissait avec simplicité :
le genmaicha a cette qualité que d’être
le plus humble des thés :
l’un de ses préférés
À en croire son parfum, il sera parfaitement à mon goût.
il le savait également :
une charmante compagnie magnifie les plus sobres des repas

détendu, il admirait le cadre de l’entrevue
interrogé, il prenait plaisir à converser
et c’était sans pudeur qu’il était sincère :
Malgré mes inquiétudes quant aux élèves au regard des évènements de juillet, je me porte bien. Nous avons connu des temps meilleurs, certes, mais j’ose placer mon espoir en l’avenir. J’espère également que vous n’aurez à vivre de tels dangers lors de votre exercice sur l’île.
voilà qu’il s’emportait
et qui certainement rappellerait
moult leçons parenthèses et élans d’enthousiasme
à son ancienne élève :
Sugawara a le verbe abondant
Mais parlez-moi donc de vous !, poursuivit-il
éternellement souriant
Quelles furent les circonstances qui vous ont ramenée à nous ? Avez-vous des projets ?
il sondait la jeune femme d’un regard sibyllin
Ou peut-être, des interrogations ?
ah comme il était bon
de retrouver ce visage connu
d’en déceler de nouveau l’expression
d’observer l’oeuvre du temps à son égard
Je serais ravi de vous écouter et, si nécessaire, de vous aiguiller.
car ce qui s’apparentait aujourd’hui
à son travail d’antan
était certainement, éternellement
une sincère vocation

Shizue Tsugikuni
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Shizue Tsugikuni
L’automne portait en son souffle une brise légère et nostalgique. Par la fenêtre, j’observais pensivement les lignes de ces terres que j’avais foulées de toutes parts dans l’insouciance de mes plus tendres années. Mon regard revint sur le professeur lorsqu’il m’intima que je pouvais désormais m’adresser à lui en des termes différents, et mes lèvres s’entrouvrirent mais ne pipèrent mot. Je peinais encore à me faire à l’idée qu’il était désormais un collègue et qu’en ce sens j’étais pratiquement son égale. Je retrouvais sa présence toutefois avec bonheur, et sa compagnie familière avait quelque chose de réconfortant.

Je contenais mon émotion avec peine face à ses paroles encourageantes et ses compliments certains. Une vague de félicité m’envahit, balayant sur son chemin quelques-uns des nombreux doutes qui m’habitaient encore. Je me trouvais prisonnière d’un phénomène curieux, car je me trouvais animée à la fois par une volonté infaillible et une assurance similaire, mais aussi par une inquiétude nouvelle dont je n’avais guère l’habitude. Pour ne pas m'embarrasser, je portais ma tasse à mes lèvres.

Ainsi qu’il m’en souvenait, le professeur avait le verbe facile et en cela je lui étais reconnaissante car la conversation se faisait sans accroc ni difficulté. J’écoutais attentivement, presque aussitôt absorbée par son élocution aussi claire et captivante que dans mes souvenirs. Il eût pu ainsi conter tous les désastres du monde, je n’aurais osé l’interrompre. Je songeais à, un jour peut-être, me faufiler furtivement dans sa classe si l’occasion se présentait. Ce que l’on m’a raconté des récents événements est terrible en effet. J’espère aussi, de tout mon coeur, que de telles choses ne se produiront plus. Je me trouvais tout à fait incapable de concevoir toutes les horreurs qui s’étaient déroulées sur l’île. Mon coeur se pinçait à cette seule idée.

Je me raclai doucement la gorge, et hésitais un instant. Ah - voyez-vous, je me destinais à être onmyoji, tout du moins j’en poursuivais l’apprentissage. Je pesais délicatement le poids de mes mots en pensée avant de les articuler rondement. Si quelques fractions de secondes mes pupilles s’absentaient vers des ailleurs lointains, je m’efforçais de poursuivre sans trop traîner. Mais la vie n’est jamais linéaire, n’est-ce pas ? Je souris faiblement, ah ! balayons ces infortunes. J’ai quitté mon apprentissage, et passé quelques mois à l’étranger. Peu après mon retour, j’ai eu l’opportunité d’être assistante - j’en suis profondément reconnaissante au professeur Awataguchi. Car c’était là la plus juste des opportunités qui m’eût été présentée. Mais n’allez pas croire, à m’entendre, que c’est à contrecœur, ou par défaut que je suis venue. J’en suis très heureuse, même si tout cela est naturellement très nouveau pour moi.

Je parlais avec aisance, et constatais qu’il m’était aisé de me confier à Ryouei, comme je le fis parfois par le passé déjà. Des questions, je n’ai que ça. Je soufflai finalement, baissant le menton. J’aimerais avoir votre éloquence, et votre pédagogie. Un sourire fin peint mes lèvres tandis que je relevais les yeux vers lui. Je me rappelle très distinctement de vos classes, et en garde un souvenir des plus agréables. Quel est votre secret ? En avez-vous seulement un ?


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