So happy!
j'avais trop hâte de faire ce petit rp tout cute entre nos deux pepettes, parce que bdhfjbg le sourire de Shizue voilà uwu
03.09.97
Peu de temps, voilà ce que j’avais pour me remettre de voyages qui étaient exceptionnels autant par les expériences enrichissantes que j’ai vécues sur un territoire que je ne connaissais absolument pas que par l’apprentissage dont j’ai bénéficié. Sans compter les nombreux transplanage effectués pour diverses raisons, j’étais épuisée et j’avais à peine eu le temps de revenir que j’avais déjà des projets. Organiser tout ça m’avait complètement perdu, si bien que j’en avais négligé mes origamis et mes amitiés et plus encore lorsque j'avais été accepté en tant qu'assistante du professeur de Sorilèges.
Je le connaissais depuis un certain temps pour l’avoir croisé quelques fois dans les couloirs en tant qu’étudiante. J’avais eu vent de quelques histoires par curiosité et par souci de récolter des informations qui me seraient utiles. J’aime apprendre, et ce dans de nombreux domaines, ce n’est pas un secret d’État, loin de là même et j’ai peu de scrupule à m’en servir si cela peut m’arranger. Ce fut le cas dans des sourires qui en disaient longs, je n’avais même pas besoin de révéler au grand jour la joie que j’avais de pouvoir exercer au côté de monsieur Nakagawa et j’en avais entendu à son sujet en me faufilant parmi les élèves sous une forme qui n’était pas mienne. Beaucoup trop excitant, voilà ce que j’avais retenu et quand je pense à l'évolution de cette relation, j'en suis encore plus satisfaite. Ces cours sont pour moi inoubliables, ludiques autant que stimulant, tout ce qu'il faut pour éveiller la curiosité insatiable d'adolescents trop ennuyé par le format stigmatisé des cours en général.
Chaque année cependant, il y avait de nouvelles têtes et j'étais extrêmement curieuse. J’étais moi-même, de ma chevelure noire à mes yeux ambrés et j’avais grand besoin d’aller faire connaissance avec la panoplie de sorciers sélectionnés par le gratin du ministère et qui étaient surement pour la plupart de familles de sangs purs tout comme moi. Bien sûr, cela n’excluait pas qu’il y ait des noms moins connus voire pas du tout et ça en serait d’autant plus appréciable. Lorsque j’ouvris la porte, j’avais pour but de me présenter et d’offrir à mes paires mon plus aimable sourire. Mais, j’avais oublié un détail : il était encore assez tôt. Je devais donc attendre dans le plus grand des calmes. Pas de souci. Plutôt que de m’ennuyer, je me précipitais aux cuisines pour demander du thé. On ne me posa pas plus de questions et je repartis avec mes biens pour les disposer en salle des professeurs. Quand je pense qu’enfant je souhaitais à tout prix y mettre un pied pour savoir ce que ça faisait d’être à l’intérieur, je savourais complètement le moment aujourd’hui. J’en profitais pour répondre à mes origamis que j’avais emportés, bien que l’école englobait les résidences des professeurs et du personnel. Je me souviens encore avoir profité des jardins longuement. Cette école est gardienne de précieux souvenirs qu’ils soient heureux ou non.
J’avais recouvré avec maladresse mes repères sur l’île ; l’école, elle, je ne l’avais point reconnue. Tant de choses avaient changé, les décors s’étaient mus et pliés au gré des désastres dont on m’avait soufflé quelques mots et je me sentais presque étriquée dans cette nouvelle bâtisse qui m’apparaissait aussi familière qu’étrangère. Le premier jour, j’avais le matin fait la connaissance de quelques collègues, conservant un œil attentif, prête à tout instant à surprendre celle qui ne m’attendait pas. J’ignorais quelle serait sa réaction, j’osais toutefois l'espérer bonne, et m’en amusais par avance avec force, tant et si bien qu’il me semble que je trépignais.
Quand enfin furent balayées les ultimes formalités et que sonna l’heure d’un peu de liberté, je m’éclipsai à pas feutrés et m’engouffrai dans les cages d’escaliers dont j’avalais les marches deux à deux. Ce ne fut qu’une fois devant la porte que je convoitais tant, car c’est ici que j’espérais la trouver finalement ou rencontrer tout du moins quelqu’un qui saurait m’indiquer sa position, que je repris un peu de contenance. Doucement, je fis glisser le battant sur une salle que je crus vide au premier regard, avant qu’il ne s’accroche sur une silhouette familière, penchée sur un bureau, l’air concentré.
Derrière moi je repoussai le battant avec la même furtivité, puis m’approchai avec autant de discrétion que possible, un sourire fin aux lèvres et mille lueurs pareilles à une voix lactée au creux de mes pupilles. Pratiquement hissée à sa hauteur, enfin, je ne résistais à la tentation et c’est à brûle-pourpoint que je glissais deux bras autour de ses épaules. Hi-za-ka-ri ! Je détachais les syllabes avec exagération, le rire aux lèvres, à peine désolée de la frayeur qu’une telle approche pouvait causer.
So happy!
je kyate derrière l'écran, Shizue est trop adorable (si Hiza a l'air trop enthousiate, c'est de ma faute je ne résiste pas !)
03.09.97
Mes échanges étaient parfois sérieux, d’autres moins et je prenais toujours plaisir à y apporter le même soin, si bien que je ne faisais plus attention à ce qui m’entourait, et en ayant conscience, forcément je me laisse glisser dans cette sphère pour me laisser surprendre. J’ai confiance en cet établissement, en dépit de sa réputation nouvelle à ce que je lui connaissais. Ma plume se lance lorsqu’elle ne s’appuie pas sur le creux de mes lèvres pour réfléchir et le papier se noircit au fil des traits francs que j’y trace. Nul témoin de mon hésitation, les destinataires avaient droit au meilleur et j’envoyais aussitôt mes réponses aux questions posées et aux rendez-vous dorénavant fixés. J’omettais volontairement, mettant au-dessous de la pile les plus complexes et ceux moins enivrants que la simplicité des taquineries si fréquemment adressées à mes collègues et amis.
L’un par-dessus tout me fit sourire davantage, Shizue était particulièrement heureuse ces derniers temps, bien qu’elle ne me donnait pas la raison exacte et que j’avais cette facilité à deviner chez elle les petits mensonges qui ne font pas de mal, je me demandais bien pourquoi elle le gardait pour elle en bonne curieuse que j’étais. Sur le point de le lui demander, un petit courant d’air vient soulever les feuilles dépliées et quelques mèches sombres, quand accompagnant la pensée lente qu’on venait d’entrer dans la pièce, deux bras viennent s’enrouler autour de mes épaules et les syllabes de mon nom se détachent au creux de mon oreille dans une tonalité exquise que le sursaut ne m’a arraché qu’un bref soupire. Nul besoin de me tourner, je place délibérément mes mains sur ses avant-bras.
« Shizue ! » Un sourire se peint sur mes lèvres colorées et j’embrasse ses mains et pivote lentement dans sa direction pour l’enlacer immédiatement. Je commence à comprendre ses oublis volontaires à quelques questions et la raison de sa présence même ici – sauf si j’en suis la seule, ce dont je doute – il est vrai que nous nous portons un amour et une considération inconditionnels au point que je considère ma fratrie composée de trois autres personnes, cependant la symbolique aujourd’hui est différente. « Est-ce que j’ai raison d’espérer que tu sois ici pour les mêmes offices que moi ? »
Je délaisse ses bras un instant pour me redresser, prête à bondir à nouveau, ne tenant pas en place. Cela signifiait beaucoup ! Nous avions été étudiantes ici et savoir que je pourrais prendre le thé tous les jours en sa compagnie et la croiser dans les couloirs comme autrefois me mettait dans un état tel que je ne tiendrais pas en place longtemps. « Comment vas-tu ? Je suis si contente ! »
Je partageais avec elle tous mes secrets, tous mes espoirs, toutes mes peines comme mes joies, et l’univers pourrait bien s’écrouler que je m’en remettrais aveuglément à elle. Si nous avions toujours tâché de nous voir dès que l’occasion se présentait, nos dernières entrevues avaient été naturellement espacées, trop à mon goût, par nos affaires personnelles. Pourtant, malgré toutes ses occupations, elle avait toujours été présente dans les instants les plus difficiles, et je ne saurais l’en remercier assez.
Tu as entièrement raison, soufflai-je doucement, un sourire tranquille au bord des lèvres et une émotion sans fin au bord du cœur. Je me réjouissais qu’elle apprenne la nouvelle avec tant de tendresse à mon égard, et de lire dans ses pupilles les mêmes étoiles exaltées que celles qui réchauffaient délicatement mon âme toute entière. Je tenais à te faire la surprise, j’ai peiné à ne pas tout te révéler bien plus tôt… je confessai, finalement soulagée de ne plus avoir à me garder de lui confier quelque secret que ce soit.
Je suis folle de joie aussi. Comment aurait-il pu en être autrement, après tout ? J’avais peine à contenir mon émotion, et un rire tendre franchit mes lèvres en la comprenant dans le même état que moi. Je vais bien, très bien. Un peu anxieuse, c’est mon tout premier jour ici après tout… Tu sais sans doute ce que c’est. Je ne souhaitais pas lui cacher l’appréhension que j’entretenais face à cette nouvelle responsabilité de professeur qui m’incombait, bien qu’elle ne me semble pas insurmontable. Et toi ? Que dirais-tu que nous en discutions autour d’un thé ?
So happy!
Ma petite perle, c'est tout ce que j'ai à dire uwu
03.09.97
Sa chaleur qui m’avait enveloppé ne me quittait désormais plus, tant par l’envie de la serrer dans mes bras à nouveau et plus convenablement qu’en étant à demi tournée sur mon siège se faisait pressante pour en retrouver la tendresse. Elle m’avait terriblement manqué et je ne m’en rendais compte qu’en ravalant toute la frustration de mes obligations. J’adorais mon métier, ça ne m’excusait aucunement de l’avoir négligé, seulement je ne pouvais partager mon temps comme bon me semblait. Nos conversations par messages volants s’étaient intensifiées et ses cachoteries avec, à mesure que le temps passait. J’ignorais à quelle vitesse, mais il allait trop rapidement à mon goût pour que je puisse en prendre un peu pour moi et le lui accorder. C’était indécent de devoir me retenir et je réalisais maintenant en sentant mon cœur tambouriner de toute ses forces contre ma poitrine que nous allions pouvoir tout rattraper.
Je ne tiens plus, fonds dans ses bras et ris aux éclats en caressant son dos. « Ça n’a pas dû être facile, j’ai bien vu que tu ne me disais pas tout, je comprends mieux pourquoi » mes mains sur ses bras, je m’éloigne à peine, tout sourire en m’imprégnant du sien, de sa joie et de notre complicité « Shizue, je t’aime tellement, je suis si heureuse que tu sois ici ! » je me répétais sans cesse, encore sous la surprise efficace de ma sœur, dorénavant collègue qui pourrait craquer d’un instant à l’autre sous l’anxiété.
« Je ne le sais que trop bien, respire. Nous avons été élèves aussi, ils sont aussi paniqués que tu l’es ! » et j’ajoute d’un hochement de tête accompagné des tressautements de mes épaules « Quand je suis arrivée, j’ai pris un air sévère et ils ont tous marché. Puis j’ai tiré la langue dans le dos du professeur Nakagawa qui était au préalable au courant » d’une caresse, elle m’invite à m’asseoir afin que nous prenions une tasse de thé, ce qui n’était pas de refus. Je poursuivais cependant « Mon supérieur a été d’une grande aide, il connait ses classes par coeur et a su me mettre en confiance, je… suppose que c’est une bonne idée de t’entretenir avec le professeur… ? » Je priais intérieurement pour qu’il s’agisse d’une adorable personne avenante, car je doutais de quelques un de mes collègues dans leur pédagogie, mais il valait mieux taire mes ressentis complètement inappropriés. « Je n’ai rien d’intéressant à t’annoncer petite cachotière, j’ai simplement hâte de te voir à l’œuvre. Je suis certaine que tu te plairas ici » à vrai dire, j’en étais même convaincu, elle serait ici chez elle à une allure folle, tant elle était faite pour être entourée de cette jeunesse. Bien plus légitime que moi à les côtoyer, à les chérir comme elle en était capable avec toute personne susceptible de l’approcher. Shizue avait la compétence de faire fondre les cœurs les plus indomptables par la seule force de son sourire.
« Ma petite perle, ne t’angoisse pas, tu es parfaite. Surtout, ne te laisses pas malmener par ces petits, ils sont rusés comme des renards, parole de Kitsune ~ » dis-je en lui faisant un clin d’œil. Elle n’était que trop bien placée pour savoir que je ne tenais pas en place, maintenant, c’était à nous de déjouer les plans qu’enfants nous mettions au point. « Aborde-les avec ta propre sensibilité et tu les auras tous sous ton charme ma belle »
Awataguchi, je complétai sa phrase d’un ton égal mais empreint de respect. Je l’avais connu avant mon arrivée en ces lieux, néanmoins j’éprouvais encore assez de réserve à son sujet, mue par je ne sais quelle appréhension - et sans doute n’étais-je pas la seule. J’avais conscience cependant de son indéniable maîtrise, et lui accordait mon entière confiance, ainsi que toute mon admiration. Je suis heureuse que tout se soit bien passé pour toi. J’aimerais être pareille à une souris et m’immiscer dans tes classes, un jour. Je ris de bon coeur, tandis que je me figurais en mon fort intérieur l’image de la jeune femme tirant la langue à son supérieur. Je ne peux que me plaire, je suis si bien entourée, après tout. Par elle, et par d’autres - mes pensées allaient notamment à mon cousin, ainsi qu’à Akihiro et Ryouei. Je me sentais ici curieusement comme dans un cocon douillet, et ne doutais pas qu’il serait aisé de me construire ici un nouveau foyer. Je culpabilisais parfois encore, d’avoir laissé derrière moi un époux tendre, que je ne voyais qu’occasionnellement. Seulement, j’avais la sensation de respirer ici presque comme je respirais quelques mois plus tôt sur les crêtes tibétaines, et rien n’eût su me convaincre de tirer une croix sur une si splendide opportunité.
Tu es si tendre avec moi. Je me demande comment j’ai fait, ces années passées, pour vivre si loin de toi. Je me penchai vers elle et vint chasser d’un doigt une mèche de son front pour la placer derrière son oreille, dans un geste nanti par mes plus anciennes habitudes, ancrées en moi plus profondément que je ne le soupçonnât. T’entendre me réconforte un peu, comme toujours, je soufflais finalement. Je n’avais jamais été de nature timide ou bien anxieuse, seulement depuis que mon plus immense souhait m’avait été arraché je n’avais pu retenir mille et un questionnements sur ce monde et ma vaine place en ces terres profanes. Je portais à mes lèvres le liquide fumant. J’aimerais t’inviter, dès que tu auras un peu de temps, dans mes quartiers. En souvenir de nos années estudiantines, que dirais-tu de venir passer une soirée avec moi ? Je soufflais doucement sur la surface de la tasse, observant pensivement les minuscules vaguelettes qui s’y formaient, avant de plonger de nouveau mes iris dans celles d’Hizakari. Ainsi mon adorée, tu me conteras tout ce que nous n’avons pas eu l’occasion de nous écrire. Et ne nie pas, je suis certaine qu'il y a des choses que tu ne m'as pas dites, toi aussi. Qu'en dis-tu ?
So happy!
need to protect Shizue 
03.09.97
Peu à peu j'observais s’éveiller en elle cette même lueur que je lui connaissais. J’allais la voir souriante et emplie de cette joie dont nous débordions toutes deux. La mienne ne m’a pas quitté et même lorsque j’en suis dépareillée ce n’était qu’un instant bref, le temps de chasser ces mauvaises pensées ou de les transformer. Foncièrement heureuse de la retrouver, j’aspirais dorénavant à son bonheur et j’en avais les moyens à la savoir si près de moi. Je voulais tout connaître, à commencer par celui qui ferait office d’exemple à ses cours et mes yeux s’agrandirent par la stupeur de son bienfaiteur. « Eh bien, quel coup de maître. Monsieur Awataguchi est peu bavard et ce n’est pourtant pas ce qui l’empêche d’être des plus compétents. Enfin, tu me diras nous avons tous été acceptés pour ces raisons, mais à mon sens son calme te siéra à merveille » elle en avait besoin, là où de mon côté il me fallait forcément bouger.
J’avais si hâte de pouvoir l’espionner dans ses cours et constater son œuvre, car je ne doutais aucunement de son talent, outre nos présences elle avait toujours été pour moi d’une excellence remarquable et pourtant d’une humilité consternante. Un peu de visibilité lui ferait le plus grand bien, qu’elle se rende compte de l’estime naissant en chacun à son contact. « Tu en auras l’occasion ne t’en fais pas, je te raconterais tout, toujours » parce que c’était une promesse sans forcément lui confier les plus sombres desseins qui pourraient l’empoisonner, mes sentiments étaient sien pour le confort et le soin avec lesquels elle les appréhendait. J’en faisais de même, plus maladroite cependant, nul doute que j’en étais capable. Dans un soupire d’aise, nous nous installions et j’étais enveloppée par ses mots, la douceur dont elle faisait preuve. Chacune autour de moi semblait en avoir une et les nuances n’en étaient que plus vivifiantes. J’adorais les découvrir toutes, en faire mon quotidien, brûler de leurs affections. « Oui, Mahoutokoro possède ce pouvoir de nous rassembler tous et cela me ravit, ne serait-ce que pour ce sourire que tu m’offres, quelle chanceuse » j’en ris, mais je le pense sincèrement et elle le sait, j’aime à la voir heureuse., j’aime à y contribuer assez pour constater que je ne suis pas dépourvu de chaleur moi non plus. Non que j’en doutais, simplement je n’en saisi pas la couleur ni l’intensité contrairement aux autres.
« Ma tendresse, je ne la réserve qu’à très peu et sans conteste tu en hérites d’une grande partie, surtout si ça me permet de t’avoir près de moi ~ » toujours espiègle, je la laisse replacer cette mèche rebelle derrière mon oreille, mes yeux animés d’une intense lueur dans toute l’affection qui est sienne et que je lui transmets à mon tour, saisissant sa main pour y déposer mes lèvres avant d’y entrelacer mes doigts. « Je suis heureuse de pouvoir chasser tes doutes, sois invincible pour moi, veux-tu, ma douce ? » il me tarde de voir fleurir en elle ces émotions exacerbées qui lui feront égaler le divin. J’y crois pour elle car j’en connais les contours, je la sais exceptionnelle là où elle s’obstine à se penser moins qu’une autre. Sa main se défile et j’en fais de même, buvant ce thé à bonne température en écoutant la confidence de son invitation dans le sourire qui ne me quitte plus. « Je pourrais bien y passer ma vie si c’est en ta compagnie Shizue, tu m’as terriblement manqué et maintenant que tu es là avec moi, je n’ai plus envie de te quitter, sens-toi libre d’investir mes appartements, je serais d’autant plus charmée d’y trouver une part de toi, même lorsque tu n’y es pas » de ses origamis j’en conservais toujours la mélancolie de nos années et la culpabilité de mes absences malgré les transplanage hors de l’île et le trajet pour m’y retrouver. Je m’y étais épuisée, repartant le lendemain ou quelques heures à peine après l’avoir vu. Mais je ne regrette rien de ces moments où son cœur meurtri avait reçu un peu de mon amour pour la réconforter. La voir ainsi sourire m'apaisait et m’enivre d’un enthousiasme qu’elle ne peut imaginer tant j’espérais la retrouver, cette joie en elle. « Je te raconterais tout ce que tu veux savoir, je n’ai aucune échappatoire, tu me connais trop bien. Mais rassure-toi, je vais bien, sincèrement, je suis heureuse. Il n’y a qu’une seule ombre qui plane et je me sais capable de l’annihiler. » D’une gorgée je réchauffe mon corps, savourant la boisson dont l’arôme à peine sucré chatouille mes papilles. « Toi non plus, ne t’en prive pas, ma douceur, je m’occuperais de toi. De panser tout trouble susceptible de t’habiter »
Le thé avait le même goût brut mais subtilement fruité de nos retrouvailles. Je reposais la tasse avec lenteur, observant les minuscules ondulations qui se formaient à la surface de l’eau fumante. Je ris doucement. Ah, mon adorée… je serais bien tentée de te prendre au mot, mais si j’investis trop tes appartements, je crains de ne jamais vouloir les quitter. C’est à tes risques et périls. Je la taquinais seulement, toutefois je ne mentais guère en ce qu'il m'était inconcevable d’imaginer que j’eusse pu, un triste jour, me lasser de sa présence. Je tâcherai néanmoins de te rendre autant de visites que possible, compte sur moi.
L’ivresse de nos jeunes années me montait vicieusement à la tête. A l’instant présent se superposaient des visions antérieures, sans doute provoquées par notre présence en ces lieux. La trouble sensation, toutefois, ne m’était pas si désagréable, et j’appréciais l’observation tacite de ces courbes juvéniles apposées aux traits plus fermes de l’adulte me faisant face. Seulement, mon sourire s’affaisse un peu à la mention d’une ombre, et tout à coup je m’inquiète. Lèvres pincées, je me penche vers elle pour articuler à voix plus basse : Quelle ombre ? Je frôlais ses doigts des miens, avant de les saisir plus fermement entre mes deux mains. Raconte-moi tout, je te prie. Tu as été bien assez présente pour moi dans les périodes les plus troubles… Et même si tu te sais capable de l’affronter seule, il est grand temps que tu te reposes un peu sur moi, toi aussi. Je suis là, maintenant.
Et si j’avais parfois encore dans le cœur des battements qui sonnaient à contre-temps, tout se rétablissait lorsque j’étais ainsi en la compagnie de Hizakari, comme cela était le cas auprès de mes plus tendres compagnons, et je pensais notamment à mon cousin. Ainsi, je ne pouvais souffrir la savoir ainsi troublée, quelle qu’en soit la raison.
So happy!
Le feu qui gronde en elle hein ? orz... Hiza, 2 mois plus tard : le chaton qui ronronne
03.09.97
Et je ne doutais plus, satisfaite de ses convictions, de son sourire retrouvé et de sa force que je connaissais en surface, car elle-même n’en soupçonnait pas l’étendue. Je ne m’en sentais aucunement responsable, insufflant peut-être un peu de cette volonté, mais elle seule était maîtresse de ses décisions et en cela, je ne pouvais que la suivre, reine qu’elle était d’être si assurée. Je l’aimais de toute façon, qu’importe la fragilité des pétales, les roses sont pourvues d’épines et brûlent de leur carmin, incandescentes. Elle m’en faisait la promesse, de rester pareil à cette image qui jamais ne se fanerait et je la lui rendais avec autant d’entrain devinant l’ambre rougeoyant par cette magie que je laissais échapper.
Avide de sa présence, je l’invite à faire de mes appartements sa seconde demeure. Elle n’ose, mais l’envie me fit sourire davantage et rusée j’enveloppais toujours ses paroles de mes plaisanteries. « À ton aise, il te suffit du mot de passe pour m’y rejoindre où de mon autorisation » et pour cela, il me fallait seulement deux éléments la caractérisant, elle en saurait les rouages plus tard, pour l’instant, je me contentais d’un clin d’œil et de rattraper le temps dont nous n’avions pu profiter. Si proches que parfois l’essentiel avait été insuffisant. Nous avions tout le loisir de le ponctuer de ces futilités qui donnent un charme fou aux histoires, particulièrement lorsqu’il s’agit des nôtres.
De la mienne, il n’y avait qu’une ombre, presque une alliée si tentée qu’elle ne change et se matérialise en cauchemar. Mais j’en doute et je regrette de l’inquiéter. Je sais qu’elle, comme toutes nous sommes sujets à ces mariages sans amour et malgré l’affection qu’elle porte à son époux, ça n’a rien du grand amour dépeint dans les esquisses et les rêves de jeunes adolescentes. Je n’ai pour ma part jamais réellement aspiré à être la jouvencelle d’un preux chevalier. Si tenté que nous sommes égaux au regard des lois, en rien nous ne sommes considérées comme reines et j’en ai l’amertume à la bouche, la rinçant d’une gorgée d’un thé bien chaud et savoureux. Le silence tasse ses angoisses et mon calme – je l’espère – la libère de ce sentiment. « Je suis revenue à présent et mes études comme mon comportement sont plus responsables que lorsque nous étions jeunes » j’avais échappé à nombre de ces règles en connaissance de cause. Mais aujourd’hui plus rien ne me dispensait de les endosser comme tout le monde.
« Un jour, ma douceur, je serais fiancée puis mariée. Et j’en viens à penser que le malheureux à tout intérêt à ne pas jouer avec le feu qui gronde en moi » et si je croyais en l’amour que me portaient les miens, je ne pouvais avoir confiance aisément en l’inconnu qui m’attendrait bientôt quelque part. À moins peut-être de le côtoyer déjà, mais j’en doutais pour m’être si longtemps absentée. Je soupire. « Ne t’en fais pas, rien n’est dit et il ne me semble pas avoir entendu de rumeur à ce sujet chez les miens » si tenté que l’on ruse, après tout il fallait bien cela pour m’attraper. « Même si c’était le cas, je resterais ce chat à la patte de velours et au regard perçant » je lui devais bien ça, ne jamais ployer, même dans les pires moments. En soi, ça n’en serait aucunement, j’en étais persuadée.
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