Enfin sorti.
Du bureau du ministère.
Ici l’air est frais, on replace correctement l’écharpe et on s’amuse à souffler de la buée à travers nos lèvres, un instant seulement, sourire léger sur les lèvres. Encore tourne dans l’esprit les quelques paroles échangées, mais l’on décide de ne pas s’en occuper pour le moment. Besoin de temps, de réflexion, de calme. Quelques jours, peut-être, le temps de comprendre, de tout remettre en place, nos idées et nos points de vue.
D’ailleurs c’est pour cela.
Que l’on a refusé d’aller au salon de thé.
- Oh, chez ta mère, c’est bien... (on avait marmonné ces quelques mots quelques secondes plus tôt à peine, avant de sortir ici dans la rue) J’ai une de ces faims d’ailleurs, t’imagine pas ! Tu crois que je pourrais avoir des mochis ? Au thé matcha ?
Quel exigence.
Quel gourmandise.
On se frotte le crâne, légèrement ailleurs alors que l’on te suit dans les rues de la petite ville, on regarde autour de nous, tente de reconnaître les impasses et les ruelles. Oh, encore on se perd sur le village car l’on n’est arrivé que depuis bien peu de temps. Et puis surtout, on peine naturellement à se repérer en vérité. Alors tant pis, peut-être n’arrivera-t-on jamais à naviguer à vu ici, quand bien même on y vit depuis quelques mois maintenant.
- Oh, j’habite pas loin. (on reconnaît vaguement le coin, car de la ville on ne connaît que le chemin entre notre appartement et l’ébénisterie) Tu sais, ça fait bizarre de revenir par ici après autant de temps... Parfois je me dis que j’aurais peut-être pas dû... (parfois, comme maintenant et on souffle un moment, avant de balancer nos états d’âme par-dessus l’épaule d’un sourire) Mais bon, finalement, je regrette pas.
Puis on oublie ces mots.
On repense aux mochis thé matcha.
hanaoka
Akira
okano
Aiichiro
Alors ce fut avec un sourire sur le visage que je me suis mis à te guider bien loin du ministère, dans un endroit où nous pourrons respirer en paix et où je vais définitivement pouvoir être moi-même. Être un pion du ministère ne me plait vraiment pas. Je m’y sens bien mieux loin.
« Bien sûr ! Si tu es sage, je pourrais même te les faire moi-même !
Maman ne travaille pas aujourd’hui, alors nous pourrons discuter tranquillement. ~» Ai-je souris ma voix mielleuse revenue comme à son habitude.
Par moment, j’avais même envie de fredonner un petit peu, comme pour détendre l’atmosphère et oublier la tension que nous avions pus ressentir lors de cette espèce d’entretien.
J’avais même déjà une de mes fidèles sucette à la bouche. (J’avais remis mon masque.)
« Ah bon ? Où habites-tu maintenant ? Ton logement te plait ?
Ton travail ? Et- Oh ! Nous sommes déjà arrivés. ~ » Je venais de siffler dans un souffle avant de me diriger vers la porte d’entrée.
Rien qu’en voyant sa vitrine, tu pouvais y sentir une profonde douceur et une chaleur familiale.
Maman avait toujours su donner de sa douceur à cet endroit, ça me fait bizarre d’y revenir depuis cette réunion (et la dernière fois où j’ai pu voir maman…)
« Si tu ne regrettes, c’est ce qui compte, non ? ♪ Chaque choix dans une vie est important! Il nous aide à grandir et définir notre avenir. Parfois, même de petit choix peuvent avoir une grande influence et changement. ~ » C’est de cette manière que je voyais ma vie qui pouvait s’arrêter à tout moment.
Je l’avais accepté depuis longtemps.
Une fois que nous fûmes entrés, j’avais refermé derrière moi avant de m’étirer un grand coup et poser mes yeux sur le comptoir, ce qu’il restait avant que mes prunelles azurées ne reviennent sur toi.
« Fais comme chez toi ! Prends la place que tu préfères. ~ Finalement, j’ai envie de cuisiner ça me fait plaisir et ça me rappellera le bon vieux temps, hein ? Tu veux quelque chose d’autre pour accompagner tes mochis ? »
Je ne te laissais même pas le choix, j’étais déjà près des fourneaux à préparer tous les ingrédients qu’il me fallait. Un petit coup de baguette par ici et par là pour m’aider à aller plus vite.
« Sinon, parle-moi de toi ! Je veux tout savoir depuis qu’on ne s’écrit plus. ♪ »
Désolé d’avoir arrêté de t’en envoyer, je pensais que si tu m’oubliais, ça serait mieux pour toi…
Tout comme ce que j’essaie de faire avec ma mère.
Mais aujourd’hui, j’ai envie de reparler avec un vieil ami, est-ce mal de détourner cette règle que je commence à peine à me poser… ?
Où est-ce qu’on habite, demandes-tu alors que l’on pointe vaguement une rue que l’on reconnaît au passage. Mais finalement on arrive bien plus tôt qu’on ne l’aurait pensé. Oh, elle est bien jolie cette petite boutique, bien sympathique également, on ne l’avait jamais vu depuis notre arrivée en septembre dans le village.
- Hm, j’habite dans un petit studio pas loin, j’suis arrivé dedans fin septembre. (il a bien fallu se loger, faire l’aller-retour depuis Nagiso tous les jours commençait à être lassant, mais dommage que papa et maman ne puissent pas venir le visiter) C’est pas bien grand mais c’est suffisant, j’vis seul de toute façon.
Petit mais fonctionnel, c’est bien assez pour nous, de quoi cuisiner - même si on ne cuisine pas - un coin pour dormir et un petit salle de bain. On est au dernier étage, sous les combles et on s’est déjà cogné le crâne quelque fois dans le plafond ou dans la traverse haute de la fenêtre. Oh, c’est avec un peu de chance que l’on a trouvé un studio avec une petite terrasse en toit, terrasse où l’on a mis nos presque dix plantes grasses - il faudra que l’on pense à les rentrer pour l’hiver, d’ailleurs.
On souffle un moment en y pensant.
On l’aime bien, ce petit appartement.
- Tu veux que je t’aide à faire à manger ? (on demande ça sans vraiment savoir pourquoi, on ne cuisine pas rappelle-t-on, lorsque l’on allait faire nos excursions dans les cuisines de l’école, c’était pour voler et non pas participer à la préparation des plats) J’ai travaillé un moment dans un restaurant mais bon, j’faisais de la plonge aussi...
Et on marmonne, on s’assoit quelque peu mal à l’aise alors que l’on regarde autour de nous sans vraiment quoi faire. On est comme un étranger ici, voilà bien longtemps que l’on ne s’était retrouvé ainsi. Après tout, on a plus ou moins coupé les ponts après l’école, on est retourné dans le monde moldu plus par obligation que par choix, il est vrai, mais ça nous a coupé de tous nos anciens camarades. Voilà seulement que l’on les retrouve maintenant que l’on est revenu parmi les sorciers.
On est toujours un peu perdu.
Ici, et dans notre vie.
- Oh euh... Je deviens pas grand chose en vérité, tu sais ? (on hausse les épaules, un moment un peu ailleurs, c’était quand la dernière fois que nous nous sommes parlés ?) J’suis parti de chez les parents quand j’ai trouvé un boulot ici, ils sont un peu déçus de pas pouvoir venir me voir mais je retourne les voir régulièrement de toute façon.
Et puis c’est un mal pour un bien.
On commençait à les trouver légèrement envahissant.
- Ils voulaient absolument que je passe mon permis de conduire et que je m’achète une voiture, selon eux ça m’aurait aidé à trouver un job plus facilement !
On lâche un rire amusé, c’est qu’ils ne comprennent pas grand-chose au monde magique - difficile aussi lorsque leur seul lien avec ce monde est aussi paumé. Mais on trouve cela amusant et attendrissant à la fois, mais après tout on sait transplaner. Téléporter qu’ils disent. C’est marrant.
- Sinon je bosse à l’ébénisterie pas loin, ils m’ont pris comme apprenti.
Oh, cela fait combien de temps que l’on ne s’est pas parlé ?
Est-ce que l’on t’avait parlé de tout cela ? De notre année à faire de la plonge ? De notre envie de revenir ? De notre fixation sur cette ébénisterie lorsqu’elle a ouvert ses porte en février dernier ?
Et toi ?
Qu’est-ce que tu deviens ?
hanaoka
Akira
okano
Aiichiro
Mes oreilles écoutaient la moindre information que tu étais en train de me donner, un sourire en coin et hochant un peu la tête par moment pour te montrer mon intérêt avant que nous n’arrivions à l’intérieur du tea room de maman.
« Si cet appartement te convient, c’est ce qui compte et le plus important ! Et je ne savais pas que tu avais travaillé en restauration, il faudra que tu me fasses goûter un jour. Mais attention, je suis devenu un pro de mon côté. ~ » Ai-je dit d’un petit rire amusé en penchant la tête.
« Pour aujourd’hui, laisse moi te prouver mes capacités et cuisiner seul ! »
Et j’avais déjà commencé après tout : on ne me coupe jamais dans mon élan et on m’aide à me concentrer en discutant à côté ! Je profite tant que mon corps me permet de faire deux choses en même temps.
Alors que je préparais tes mochis, mes yeux se sont posés un peu intrigués sur toi.
« Le permis de voiture ? Est-ce quelque chose de dur à obtenir ? » Je n’étais pas le plus habitué à la technologie moldue moi qui transplanait depuis que j’en avais le droit.
« Je me suis toujours demandé ce que ça faisait et si c’était si compliqué. L’as-tu eu ? » Ma bouille avait pris une expression curieuse et intriguée comme si j’essayais d’imaginer comment on conduisait une voiture.
Tiens l’ébénisterie ? Est-ce que… ?
« C’est bien différent de ton précédent d’job ! Qu’est-ce qui t’as intéressé là-dedans et puis-je savoir qui te supervise ? J’ai une connaissance dans le domaine. Cela serait amusant que vous vous connaissiez ! » Parce que le monde était bien plus petit que ce qu’on pensait.
Les questions tournaient plus autour de toi que de moi et c’était chose que j’appréciais car je n’aimais pas vraiment parler de ma personne ne trouvant pas ma vie vraiment passionnante et mon envie de jouer revenant petit à petit. Souvenir du passé ?
« J’espère que tu as un grand appétit ! Tu ne sortiras pas d’ici avant d’être rempli. ~ » Un petit rire accompagné d’un sourire, je ne pouvais empêcher mes paroles de devenir si glissante.
« Veux-tu quelque chose à boire pour accompagner le tout ? N’hésite surtout pas ! Tu n’auras rien à payer. » Je peux bien prendre quelques sous sur mes économies pour les retrouvailles d’un ami, non ?
Puis ma curiosité allait commencer à être petit à petit touchée. Comment avais-tu évolué dans tous les sens possibles ? Peut-être que nous pourrions vraiment refaire connaissance. ~
Travailler en restauration, c’est un bien grand mot. Te faire goûter quoi ? Ce que l’on cuisine ? Mais tu sais, Akira, on cuisine toujours tout et n’importe comment, on fait brûler les nouilles et on se coupe lorsque l’on veut utiliser un couteau à peu près élaboré pour la cuisine. On mange majoritairement des plats préparés, des trucs décongelés ou déshydraté, on sait tout juste faire chauffer de l’eau, tu sais ?
- Je faisais juste de la plonge... (on marmonne plus que l’on parle réellement, c’est que l’on a un peu honte de ce travail pour tout avouer) C’était pas grand-chose, juste pour avoir un salaire en fait, c’est tout...
On se frotte le nez, on s’assoit et on te laisse faire la cuisine comme tu semble le vouloir. On est juste là avec un air perdu sur la face, sans savoir trop quoi faire ni même où mettre les mains. Et de manière insupportable, la jambe gauche commence doucement mais sûrement à s’agiter, à se secouer sans que l’on ne se rende compte ou que l’on parvienne à l’arrêter. C’est comme ça, c’est ainsi et ça l’a toujours été, on était celui dans le fond de la classe à ne pas écouter et faire bien trop de bruits pour être apprécié.
Mais tu sais, de cet ancien travail...
On n’a pas vraiment envie d’en parler.
Mais on sourit un peu.
- Le permis ? Insupportable ! (et on lâche un grand rire au souvenir de tous ces cours de conduite qui finalement n’auront servi à rien, payées à la sueur des salaires de la plonge) Déjà il y a trois pédales à gérer, en plus de la route, de la vitesse, du temps qu’il fait, des autres... Parce qu’en fait, c’est compliqué leur machinerie, la voiture peut pas juste accélérer de manière continue, non, faut passer des vitesses et pour ça, faut toujours penser à appuyer sur une pédale sinon tu t’arrêtes net. (pourquoi s’est-on mis en tête de t’expliquer le fonctionnement d’une voiture alors que nous-même, on le sait à peine ?) Pour moi, c’était trop dur de toujours penser à tout, en fait. (comme ça l’a toujours été en vérité, on ne parvient déjà pas à se concentrer et à réaliser correctement une seule tâche, alors nous en demander plusieurs complexes est juste impossible) Le jour de l’examen, j’ai grillé un feu rouge et j’ai failli foncer dans quelqu’un d’autre à une intersection... Je les avais pas vus, éhéh...
Rire jaune, peut-être un peu amusé aussi car l’on oublie que l’examinateur nous avait qualifié de danger public tout en nous conseillant de ne jamais remettre les mains sur un volant. On lui avait rétorqué qu’on s’en foutait royalement, après tout on sait transplaner. Ça ne lui avait pas vraiment plu pour tout t’avouer, Akira. Et puis il n’avait rien compris non plus, cet idiot fini.
- Oh c’est... M. Awataguchi qui m’a pris comme apprenti début septembre en fait, je... J’ai toujours été fasciné par le... par ça, depuis que je suis môme. Depuis que j’ai acheté ma baguette à huit ans en fait. (tu sais que l’on arrivé avec une année de retard à Mahoutokoro ? parce que nos parents pensaient à une mauvaise blague ?) Je commence tout juste à m’y faire, je passe encore la plupart de mon temps à me blesser comme un idiot. (et on te montre nos mains et nos poignets où s’étalent de nombreux bandages et pansements, c’est que l’on n’a jamais vraiment été très doué en magie curative) Mais je m’y plais !
Nouveau sourire.
Sincère. Empli de vérité.
- Tu bosses toujours à Mahou, toi du coup ? (sourire qui s’élargit, taquin sur les coins peut-être) T’es passé chef depuis j’espère ?
Oh ce que l’on apprécie.
Ne plus être enfermé dans un bureau.
Avoir une conversation normale.
hanaoka
Akira
okano
Aiichiro
Ce fut ton explication sur ce permis de conduire qui me rendirent plus curieux de ce monde que je connaissais si peu ! Et t’entendre ainsi rire me faisait comprendre que ce sujet t’était plus léger : parfait !
Un peu difficilement, je me suis mis à essayer d’imaginer le mécanisme ainsi que les scènes que tu me décrivais.
« Je ne m’attendais pas à ce qu’une voiture soit aussi compliquée… J’ai l’impression qu’ils se prennent vite la tête alors que les choses pourraient être beaucoup plus simple ! Trois pédales, c’est trop. » Ai-je légèrement rigolé.
« Un feu… Rouge ? Ce n’est pas naturellement rouge, un feu ? » Là, c’était ma curiosité qui parlait. Il fallait allumer et éteindre un feu pour conduire ?
Quel drôle de monde ces moldus quand même…
« Heureusement qu’on peut transplaner, hein ! C’est beaucoup plus simple et nos balais semblent plus docile que ces voitures. » Ai-je encore une fois sorti en rigolant un petit coup.
Et la conversation continuait sur ton métier actuel alors que je finissais de préparer la coque des macarons pendant que leurs cœurs fondants étaient en train de reposer. C’était tellement plus rapide avec la magie…
Par contre…
« Oooooh !! TU ES L’APPRENTI DE FUYUKI ! » Je me suis retourné d’un coup, un sourire sur le visage.
« Je suis certain qu’il s’occupera très bien de toi et t’apprendre le meilleur ! C’est un ami de longue date. Tu pourras lui dire de ma part que je me rappelle toujours ces oreilles de chat. ~ » J’avais soufflé un rire en me rappelant de ce souvenir.
« Le monde est vraiment petit… » Je dirais plutôt le japon, mais cela donnait un côté plus rêveur, tu ne trouves pas ?
« Il est vrai que je ne m’y connais pas beaucoup dans ce domaine. Est-ce complexe ? » On ne m’arrêtait jamais de parler !
Finalement, ce fut une question de mon côté qui fut posée et même si je n’avais pas pour habitude de parler de moi, autant que je le fasse de temps en temps pour ne pas te gêner, n’est-ce pas ?
« Oui, j’y suis toujours ! Mon collègue est aussi un vieil ami et je te laisse imaginer les quatre cents coups que nous pouvons faire. » Mon sourire était devenu taquin.
« Il est vrai que je pourrais progresser en devenant chef ailleurs, mais je m’y sens bien et les journées semblent moins longues. Je ne vois plus le temps passer. » C’était tout autant gratifiant qu’effrayant.
Cela voulait dire que ma mort se rapprochait, malheureusement…
« J’ai d’ailleurs inventé un très grand nombre de nouvelles recettes depuis ! Que cela soit sucré, salé ou même des boissons. » Je me suis mis à réfléchir.
« Est-ce que tu aimes l’espace, Aii ? » Ai-je demandé ayant une petite idée en tête.
Pendant ce temps, les macarons étaient finis et reposaient doucement dans leurs assiettes le temps d’être comestible et l’odeur se développait déjà dans la pièce que tu pouvais certainement sentir. Néanmoins, je voulais te servir quelque chose à boire en même temps, alors…
Chaque chose en son temps. ~
Un feu, tu dis ?
Oulah, non, ce serait une mauvaise idée.
- Euh non non, c’est pas un feu... De flamme. (on galère encore un peu mais tant pis) Le feu peut être rouge mais vert aussi, ça marche avec des... avec des ampoules. (pas sûr que tu comprennes mieux le concept de feu rouge et de feu vert, d’autant qu’on tente de te mimer un clignotement de nos doigts) Mais bref, je transplane de toute manière, pas besoin de voiture.
On hausse les épaules à ces mots, mais on a tout autant peiné à obtenir le permis de transplaner - on l’aura finalement eu, se concentrer intensément durant un court laps de temps n’est pas encore hors de notre portée. Mais encore, les parents ne parviennent pas à le comprendre, bien qu’ils parviennent à s’imaginer les économies d’essence engendré par cette téléportation comme ils disent.
On est sorti de nos pensées par ton soudain hurlement. Fuyuki, oui c’est bien là son prénom même si on préfère toujours l’appeler monsieur Awataguchi, à défaut de parvenir à parfaitement être poli, on essaye au moins un minimum de l’être dans les formules employées. Mais il est vrai, que le monde est petit.
- Les oreilles de chat, je m’en souviens aussi. Ça avait fait le tour de l’école, j’avais onze ou douze ans à cette époque. (les rumeurs vont-elles toujours d’aussi bon train qu’à l’époque ?) Mais ouais, c’est plus complexe qu’on pourrait croire, parfois je me dis que je s’rais jamais à niveau ou quoi... (on se dévalorise toujours, tu sais ? dans le fond de nos tripes, on se dit qu’on ne vaut pas grand-chose) J’me d’mande pourquoi il m’a accepté comme apprenti en vrai, à faire la plonge dans le restaurant et à venir le voir tous les quatre matins, j’ai dû lui faire un peu pitié...
On renifle un instant à se frotter le bout du nez, avant de détourner soudainement la conversation de nous. Tu sais, on ne voulait pas dire tout ça, on aurait préféré le garder au plus profond de notre cœur, c’est juste que comme souvent, les mots sortent sans qu’on ne puisse prendre le temps de parfaitement y réfléchir. C’est comme ça, c’est ainsi.
De tes mots, ce sont les derniers qui attirent le plus notre attention.
- Tu inventes des recettes ?! (et soudainement, on semble bien plus attentif, intéressé car l’inventivité est l’une des rares choses qui nous tient éveillé, qui nous tient en haleine, l’une de nos rares qualités selon nos dires) Tu inventes quoi ? Tu peux me donner des recettes ? Tu penses écrire un livre un jour ?
Déjà on se fait des plans.
C’est toujours comme ça.
Si on aime l’espace, tu demandes ? Comme chaque enfant, on a un jour rêvé d’y aller tu sais.
- Quand j’étais môme et que j’avais pas encore reçu la lettre de Mahou (quand on ne savait pas encore que l’on était sorcier, dit autrement) je voulais faire devenir astronaute, comme environ cent pour cent des gamins moldus à un âge ou un autre.
Alors si on aime l’espace, tu demandes ?
Bien sûr que oui, on aime l’espace.
hanaoka
Akira
okano
Aiichiro
Je ne fis pas de commentaire, un simple hochement de la tête qui fut directement prise par le sujet qui s’en suivait. Les oreilles de chat… Je dois avouer que cette époque me manque.
Ces années où je ne savais encore rien, que je pouvais vivre et m’attacher sans avoir peur de briser un rêve en m’attachant à quelqu’un. Je dois avouer que parfois, j’y pense encore un peu et je me demande ce que tu es devenue… (Mais j’ai rompu avec toi pour ton bien, je ne voulais pas être celui qui brise tes ailes.)
« J’en garde que de bons souvenirs ! Akinya n’est jamais caché très loin. ~ » Ai-je soufflé de cet air taquin que j’aimais prendre par moment.
Par contre.
« HEP HEP HEP ! » Voilà que je me suis mis à taper dans mes mains pour te faire arrêter ces mauvaises pensées.
« Bien sûr que tu seras un jour à la hauteur ! C’est en apprenant qu’on progresse. ~ » A-t-il soufflé de bon cœur.
« Connaissant Fuyuki, il a dû t’accepter car il voyait du potentiel en toi, les grandes familles ne peuvent dire oui à n’importe qui. Alors, tu dois avoir confiance en tes capacités ! » Il était interdit de se sous-estimer dans ce café. Je peux vous le dire ! (Je n’applique jamais ce que je dis aux autres, ahah..)
Et en parlant de café, me voilà revenir vers toi et poser une assiette remplie de macaron à ta disposition. De mon autre main, c’était un milkshake que tu allais pouvoir déguster. Toujours dans un design qui m’était propre, bien évidemment !
« Voilà, voilà ! ~ Monsieur est servi. J’espère que je n’ai pas perdu la main et que cela sera à ton goût. Sinon, il va falloir que je me fasse pardonner… » Une main sur ma joue comme désespéré, mais je m’amusais de mes paroles en même temps. (Je ne changerai jamais avec mes sous-entendus.)
En revanche, la suite de tes paroles me prit de court et je ne m’attendais pas à ce que tu me demandes recettes et encore moins si j’allais écrire un livre. Honnêtement, je n’y avais jamais pensé et ce n’était pas une si mauvaise idée… Serait-ce le moyen de laisser ma trace dans ce monde avant de partir en poussière ? J’en parlerai à Akihiro.
« Si tu me promets de garder le secret, je pourrais peut-être t’en partager certaines ! Mais… Mh est-ce que je te le ferai gratuitement ? ~ » Un léger rire toujours en restant debout à tes côtés.
« Je n’ai jamais pensé écrire un livre, je ne sais pas si je serais assez bon écrivain, mais l’idée me semble plutôt tentante… » Je ne mentais pas. Je ne disais simplement pas le profond de mes pensées.
Ma question en suite posée, je fus satisfait de ta réponse ! Pourquoi ? Détaillons un peu la boisson que je venais de déposer devant toi. Ne te rappelle-t-elle pas les étoiles et le ciel de nuit ? ( PHOTO ICI) je crois que ce ciel m’inspire de plus en plus. (Je ne sais pas si c’est vraiment positif de vouloir devenir une étoile.)
« Je ne savais pas que les enfants moldus possédaient le même rêve en commun. » Un léger rire pour te montrer mon ironie.
Être un enfant sans problème, plongé dans l’innocence et sans les dures lois de la vie… Je crois que ça me manque aussi un peu… Je crois qu’aujourd’hui n’est pas le meilleur jour à mes idées positives…
Il était une fois un gamin qui rêvait d’aller dans l’espace, tous les gamins l’ont-ils seulement imaginé y mettre un jour les pieds ? Qu’est-ce qu’on en sait, on a toujours été à part de tous les autres, seul et sans ami, personne pour nous suivre dans les pérégrinations de notre esprit. En tout cas, on l’a toujours rêvé, les yeux souvent levés vers le ciel étoilé lorsque l’on ne parvient à trouver le sommeil. Souvent, souvent il est vrai.
Le toit en terrasse.
La clope entre les lèvres.
Et tu reviens, avec ce plateau, pour nous sortir de nos pensées - c’est brutal et soudain, comme toujours lorsque l’on commence à se perdre dans notre tête. Mais ce retour soudain sur terre est atténué par la vue de ton plateau, des macarons et des milkshakes. C’est joli, tu sais ? Vraiment superbe, beau, sublime, impressionnant. Écrire un livre, c’était une idée soudaine qui lui a traversé le crâne, mais ta réponse - tu n’aurais peut-être pas dû - l’envoie sur des plans encore plus fous. Tu sais, il s’est déjà mis en tête que tu allais forcément le faire, alors il continue avec des étoiles dans les yeux - dans le verre.
- Si... Si... (on galère un peu à mettre de l’ordre dans nos idées qui percent et qui viennent et qui ne s’arrêtent pas, on peine à sortir les mots, on peine à s’exprimer) Si tu veux, je pourrais te faire les dess- les illustrations, je dessine plutôt bien tu sais ? Ça pourrait être sympa, ça pourrait donner un style, ça... Tu te souviens, je dessinais en cours quand je m’ennuyais.
Souvent, il est vrai, on dessinait dans les marges, on a éclaté des pinceaux et des plumes et des pots d’encre juste pour ne pas écrire les cours que l’on entendait que d’une oreille. Souvent, on nous disait que jamais ça ne nous servirait mais finalement désormais, on se sert de nos quelques compétences en dessins pour croquer ce que l’on finira par sculpter. Et on est doué, terriblement doué avec les couleurs et les traits.
Et rapidement, on se met en tête que tu vas vraiment le faire.
Que tu as le temps devant toi. Putain, on ne le sait pas.
- T’imagines pas ? Une recette sur la page de droite et à gauche, une jolie illustration du résultat ? (nous, on imagine très bien, désolé pour ça) Si tu veux, je pourrais te montrer, je pourrais te faire quelques dessins pour...
On s’arrête brusquement, les yeux reviennent sur toi, après s’être perdu dans le vague durant ces quelques instants de rêve. Et on se tait, on se rassoit - on s’était pas rendu compte que l’on s’était debout pour parler avec des gestes bien amples et bien trop larges. Toujours quand on s’emballe. Et on rougit un instant à peine.
- Désolé, je crois que je m’emballe.
On prend enfin un bout de macaron.
C’est bon, tu sais ?
hanaoka
Akira
okano
Aiichiro
J’avais envie de laisser une marque dans ce monde, je ne savais comment… Serait-ce le moyen moi qui ne suit qu’un batard qui n’avait pas été désiré… ? Pourtant, dans un coin de ma tête, j’avais toujours ce désir de vengeance envers mon père… (Y arriverais-je un jour… ?)
Je crois que je me suis perdu un instant, la tête dans les étoiles à observer ce plafond qui les cachait pourtant. Ce fut au résonnement de ta voix que mes pieds revinrent sur terre, malheureusement, dans cette cruelle réalité qui m’entourait.
Tu me proposais de dessiner les illustrations alors que moi j’écrirai la recette. Je savais avoir un don pour la calligraphie dut à ce sang qui coulait dans mes veines.
« C’est… Tentant, mais je ne sais pas si j’ai réellement le don à l’écriture… » ai-je simplement répondu avec ce manque de confiance en mes capacités…
Pourtant je savais bien parler, entrainer les foules autours de moi et me faire facilement apprécier. (Sauf quand on s’appelait Lyam, mais la haine est partagée.) Serait-ce le cas aussi à l’écrit… ? Mes yeux fixèrent ma paume comme perdu à l’intérieur et essayer d’y trouver une réponse entre mes lignes.
« Je veux bien voir comment tu as progressé en dessin ! Je me rappelle très bien ce que tu gribouillais en cours. C’était mignon de te voir ainsi perdu dans tes pensées et le résultat que tu obtenais à la fin ! » ai-je soufflé de manière légère avant devenir m’assoir sur la table à tes côtés.
« Et même savoir comment tu t’es perfectionné avec tes doigts et ce que tu sais en faire. ~ » Une voix plus sensuelle, mes sous-entendus ne disparaitront jamais et j’attendais aussi que tu me donnes avis sur mes macarons et boisson.
Je répondis à ton excuse que d’un mouvement négatif de la tête montrant que tu n’avais pas à t’excuser, même au contraire ! J’étais curieux d’en savoir plus, d’en voir plus et peut-être que je peux m’accorder une exception à mes règles… ? Si ce livre marche, ma part des revenus serait dirigé vers ma mère et ainsi lui offrir un confort en plus après ma disparition…
Oh tu sais, on est comme ça, on est ainsi. Toujours à partir loin dans nos pérégrinations mentales, sans forcément se rendre compte de ce que l’on fait, de ce que l’on est. Alors on s’arrête au bout d’un moment, mais l’idée évoquée pourtant reste, frappe dans la tête et cogne fort, fort, fort. C’est tentant, dis-tu mais pour nous, c’est bien pire. L’idée reste là, profondément ancrée et intenable, et tu sais, on va déjà commencer, avec ou non ton accord, juste pour évacuer un peu de cette fixation qui se crée dans le fond de notre crâne.
Commencer oui.
Peut-être.
Tout dépendra de la suite de la soirée.
- Oh je dessine toujours tu sais ? Pour le boulot, principalement, je... (on cherche à t’expliquer, avec un peu plus de clarté que les feux verts et rouges de toute à l’heure) je fais des croquis des mes pièces avant de les sculpter. J’ai déjà essayé sans et... C’était pas glorieux, pour rien te cacher.
A partir dans tous les sens sans savoir vers où l’on se dirige. Le résultat final était des plus ratés, objectivement parlant. Mais on souffre toujours d’un manque terrible d’organisation, alors il n’est pas si rare finalement que l’on s’éloigne de ce que l’on avait prévu de base. Mais ça sert tout de même. L’idée globale. Comme on a déjà une idée globale des dessins que l’on pourrait te faire.
Désolé, on y pense beaucoup trop.
- Ton milkshake est drôlement bon ! Et drôlement joli aussi ! (on commencera par le dessiner lui) Tu me donneras la recette ? (on ne la refera jamais mais qu’importe)
Et c’est ton sous-entendu qui soudainement finit par nous arrêter, du moins le sous-entendu que l’on croit capter - on est toujours un peu paumé, désolé. Et pourtant, ton sourire en coin ne nous trompe pas vraiment, ni même le changement soudain dans le ton de ta voix. On a les mots qui se bloquent un instant dans le fond de la gorge et les yeux qui s’écarquillent. Tu sais, on a toujours un peu de mal à avouer qu’il nous arrive parfois d’aimer les garçons. La famille qui rêvait d’un enfant sans histoire, d’une conformité dans laquelle elle se serait plu. Autant dire que l’on a aidé en rien, toujours à l’ouest par rapport à eux - par rapport à tout le monde - alors jamais on ne leur a avoué.
On te jette un regard qui nous trahit.
A la fois paumé et intéressé.
- Euh je... (on laisse ce je en suspend un peu trop longtemps, il flotte dans l’air sans que la suite ne vienne, les idées et les pensées se bousculent bien trop dans notre tête pour en sortir avec une quelconque forme de cohérence) Je crois qu’il était plutôt satisfait, mon dernier ami... MA ! Ma dernière amie...
Un garçon. Un collègue du restaurant où l’on faisait la plonge à Nagiso quelques nuits chez lui sans rien de plus sentimental, un moldu qui pensait que l’on attendait docilement le bus alors que l’on attendait être seul pour transplaner jusqu’à la maison. Juste un soir de neige, les bus ne passaient pas, on avait oublié. Alors il nous avait ramené chez-lui en motocyclette.
- C’était un ma, c’était un ma...
Et putain la crainte qui nous serre les tripes.
Si ça se trouve, on a mal compris.
hanaoka
Akira
okano
Aiichiro
Est-ce que j’étais en train de me prendre la tête inutilement ? Totalement, mais me questionner était devenue chose importante pour moi. Enfin, tout devenait compliqué dans ma tête ces dernières années et cela n’allait que de pire en pire, malheureusement…
« Il est toujours plus simple de suivre un croquis que de partir sur de l’inconnu ! C’est comme en cuisine, je me fais d’abord une idée des doses avant de tout verser n’importe comment quand une nouvelle recette me vient en tête. » Même s’il m’arrivait parfois de jouer au petit chimiste et de tester quelques expériences.
Des réussites ou des échecs, il y avait de tout pour faire une vie ! (Malheureusement…)
« Tu me vois ravi que ma boisson te plaise, j’espère que tu as des étoiles plein les yeux ! » Un sourire doux et amusé par mes propres propos.
« Mh… Que dis-tu qu’il soit la première recette de notre livre ? Comme s’il unissait notre collaboration ! » Même si je ne me permettais plus d’avoir la tête dans les étoiles depuis bien longtemps…
Les rêves sont là pour ceux qui ont la chance d’avoir encore des espoirs, une main tendue et que la lame de la fatalité ne doive pas leur couper la tête au moindre faux pas de leur santé.
Heureusement, ton hésitation me sortit de mes pensées qui devenaient trop présentes. (Je ne voudrais pas perdre la tête maintenant…).
Honnêtement, je ne pensais pas que tu prennes mon sous-entendu aussi directement ce qui me fit à nouveau avoir un sourire amusé.
« Tu n’as pas besoin d’hésiter avec moi. ~» J’avais simplement répondu dans l’idée de te mettre à l’aise.
J’étais bien le dernier à juger l’orientation de quelqu’un. Je comptais autant femme, qu’homme qui croisaient mes bras même que pour une seule matinée, après-midi ou soirée.
Ma curiosité venait d’être piquée, j’avais envie d’en savoir plus. Toujours sans vraiment me gêner, je me suis approché de toi pour venir légèrement pousser la table et m’assoir sur tes genoux pour attraper une de tes mains entre les miennes et me mettre à l’observer.
« Ton dernier ami était satisfait, mh ? Tu dois avoir des doigts d’artiste, cela ne m’étonne pas. » Cet air taquin à nouveau présent alors que mes yeux azurés se mirent à plonger dans les tiens pendant que mes doigts venaient s’entremêler avec les tiens.
« Nous avons eu une longue journée bien épuisante, tu ne trouves pas… ? Que dirais-tu qu’on se détende un petit peu ? » Une voix suave, enjôleuse : qui voulait tout transmettre.
« Cela ne peut-il pas être un autre moyen de sceller cet accord pour notre livre, mh ? Une union, un pacte. Un échange. ~ » Des susurres glissés près de ton oreille alors que ma tête se reculait dans un sourire cette fois-ci plus normal.
Alors, que vas-tu choisir, Aiichiro ? De sceller notre accord ou non ? ~
Oh il y a les tripes qui se serrent lentement, et ce mensonge que l’on donne, ce lapsus que l’on laisse échapper de nos lèvres - ce “il” qui perce l’air, oh on a toujours un peu de mal à l’avouer, tu nous en vois désolé, Akira. Et voilà que l’on regarde la table, encore nos pensées ont dépassé nos paroles, à ne pas savoir réfléchir et parler correctement.
Et on oublie, parfois.
Que l’on peut te faire confiance.
Que le jugement n’a pas de place dans ton regard.
Et tu t’assois sur nos genoux, regard un peu surpris de notre part alors que tu nous saisis les doigts et la main droite. Brusquement, une image totalement sortie de son contexte apparaît dans le fond de notre esprit - oh pourquoi, Juri apparaît ainsi dans notre tête ? Et encore une fois, une nouvelle fois, on refoule ce sentiment qui s’étend dans la poitrine. Depuis combien de temps pense-t-on ainsi ? Trop probablement. Et maintenant que Juri est revenue dans notre vie, ces pensées deviennent de plus en plus intrusives.
Alors oui finalement ?
Pourquoi ne pas lâcher prise ?
Se détendre un peu ?
Qui nous en voudra ?
- Hm... Tu as raison, probablement... Longue journée.
On regarde encore un peu tes doigts qui entrelacent les nôtres, et ton murmure dans le creux de l’oreille nous retourne le ventre, nous tend soudainement. On inspire comme pour essayer de se calmer alors que finalement notre main se met à serrer la tienne avec un peu plus de force que l’on aurait voulu. La mâchoire qui se crispe, le ventre qui se tend, c’est vrai que tu as toujours eu quelque chose d’attirant, dans tes mots, ton parlé, ton doigté. Alors pourquoi ne pas en profiter un peu, puisque tu sembles tout à fait ouvert à ce genre d’idées ?
Alors on met de côté notre cerveau.
Nos peurs, nos hésitations.
On te serre la main, on te saisit les hanches, à un peu plus t’attirer vers nous. Glisser dans le creux de ton oreille à notre tour, d’une voix loin d’être aussi enjôleuse que la tienne, mais surtout remplie d’envie d’évacuer ce stress qui monte, d’évacuer les craintes qui s’enlisent. D’évacuer un peu l’avenir avec toi.
- Est-ce qu’il y a un endroit où... (on déglutit légèrement, en proie à cette envie animale qui nous tient les tripes) où on pourrait cet accord de manière un peu plus... (discrète) confortable ?
Juste pour le plaisir de se retrouver.
C’est tout.
hanaoka
Akira
okano
Aiichiro
Alors avant qu’elle ne me prenne à nouveau, je préfère que cela soit tes bras qui m’entourent et ton corps qui me fassent perdre la tête dans un moment de plaisir et non de douleur.
Cette adrénaline qui me permettait de survivre encore quelques jours, quelques mois et je doute les compter en années.
Alors doucement, je laissai mes doigts glisser entre les tiens tout en scrutant ce visage pour découvrir cette réception délicieusement gênée, mais tes yeux qui traduisaient une envie grandissante.
Depuis le temps, je savais traduire la lueur de luxure dans les iris des mes amants.
Peut-être que le souffle chaud qui se glissant sur ton cou à la suite de mon murmure t’aidera à conclure cet accord que nous venions à peine de parler, qui sera signés de l’union de nos corps.
Serais-je aussi doux que ce que je venais de te faire goûter, Aiichiro ?
« Oh, ne t’en fais pas. Il n’y a personne qui viendra nous déranger, le salon est fermé. » Ai-je continué de souffler entre mes lippes de cette voix se voulant de plus en plus envieuse.
« Mais si les tables ne te semblent pas confortable, ma chambre est à l’étage. ~» J’étais curieux de savoir à quel point tu étais aventureux, impatient.
Alors que ta main venait agripper mes hanches, me coller définitivement à toi, mon regard surplomba légèrement le tiens, mon visage si proche du tiens attendant simplement un geste, une réponse… Une initiative ?
Comment étais-tu dans ce genre d’échange ?
J’étais curieux de te découvrir sous un nouvel angle, une nouvelle situation…
Alors je ne retins pas ma paume doucement glissant sous ton haut, le bout de mes doigts si fins venant te donner un avant-goût de mes capacités, ce que je savais faire.
Même si je n’arrivais pas à te recruter dans mon camp, ce n’est pas pour autant que je te laisserai tomber et que tu n’auras pas le droit à ma protection.
Il y a bien d’autres contrats à conclure, à signer. De la sorte ? Pas encore mais doucement on y vient, on attend encore un moment, langoureuse et excitante attente. Un peu dans la douleur de l’envie, des doigts qui se serrent autour des tiens, autour de tes hanches. Le salon est fermé, c’est... intéressant. Et on lorgne alors la table, d’un regard à demi-perdu, à demi-présent tout de même. Car toujours on a été ambivalent, dans l’impatience de l’instant, dans l’attente de la suite et dans le plaisir de l’appréhension.
Dans notre esprit, rien ne vaut ces quelques moments.
Ces quelques moments d’attente.
- La table.
Car on ne veut pas, briser cet instant.
Le laisser couler, le laisser s’échapper.
Et c’est d’une voix un peu trop rauque, un peu trop envieuse que l’on annonce ces quelques mots, que l’on dit cette simple phrase. On est loin, bien loin, d’être aussi calme que tu ne l’es. Aussi dans le contrôle. C’est difficile, toujours difficile de se maîtriser. Ton visage un peu trop proche du nôtre, ton regard un peu trop envieux. On ressert tes cuisses, tes hanches, encore un peu plus collées à nous. Désolé mais l’on n’est pas dans cet esprit - pas comme ça, pas ainsi, pas dans ces moments-là.
On n’offre pas de baisers à nos amants.
Juste à celles et ceux que l’on aime.
Et on frissonne lorsque ta main glisse sous notre haut - tu as les doigts froids, tellement froids mais on ne se doute que ça cache quelque chose de bien plus grave. Mais on frissonne non seulement à cause du froid, mais aussi à cause de l’envie. Alors on se laisse aller à tes caresses, fermer les yeux, poser notre front sur ton torse.
Rester dans cette position.
Alors que doucement,
nos doigts viennent glisser sous ta ceinture.
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