— MAHOUTOKORO
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sucker for pain // ishan
Yori Hayashi
sucker for pain // ishan 190204091233391372
Citation : All is lost again but i'm not giving up
Age : 19 (16 mars)
Orochi
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Yori Hayashi
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Yori Hayashi
SUCKER FOR PAIN
Je n’ai passé qu’une nuit à Kyoto.
Le matin du trente-et-un, j’ai repoussé les médicomages et décrété que je rentrais. Le verdict, quoi que je décide, était établi : j’en avais pour plusieurs jours – des semaines, peut-être – à me rétablir, au cours desquels ma jambe continuerait à me faire souffrir.
C’était bien assez. Quitte à traîner, encore, mes pas, je n’allais perdre du temps supplémentaire dans un hôpital.

J’avais à parler.
Et mon père se présentait comme un obstacle plus considérable que n’importe laquelle de mes blessures.

L’origami, s’il m’a fait grincer des dents, n’a pas manqué de m’interpeller ; autant qu’il m’a agacé.
J’aurais voulu n’y accorder qu’indifférence.
J’aurais dû consumer le papier, comme j’avais laissé la rage consumer mon affection.
Je n’ai pu m’empêcher de le relire assez pour imprégner ma rancœur de chaque détail m’insupportant.

Une décision, prise à lui seul.
(je préfère, pourtant, les formulations claires et concises à celles qui se perdent en manières inutiles)
Une formule de politesse tout juste formulée.
(inattendue, de la part de son expéditeur, cela dit)
Une détermination qui ne s’embarrasse d’autres émotions.
(ah ! mais ne suis-je pas supposé détester toute forme de sentimentalisme ?)

Il n’y a qu’une déclaration, qui dénote : ta brûlure me fait déjà suffisamment mal. Et avec une satisfaction cruelle – je me convainc de n’en éprouver aucune inquiétude – je songe ne pas être le seul à se rappeler, douloureusement, de l’autre, à chaque mouvement.

Et puisqu’il m’a demandé, explicitement, de ne pas le planter, j’ai hésité, bien sûr, à faire l’exact contraire.
Derrière l’esprit de contradiction, mais aussi la rancune dont je disposais en suffisance pour justifier mon mépris, j’aurais pu cacher la crainte de voir raviver les blessures de mes sentiments bafoués.
(si j’avais renoncé à traiter Ishan en ami, pourquoi lui accorder cette entrevue ?)

Après trois jours à traîner la sensation, immuable, que je regretterais de ne connaître la finalité de cette rencontre, je me suis rendu, tôt, à Kyoto.
Sous le refus, fier, de n’accorder cette journée qu’à celui qui m’avait fait me déplacer, je rentabilisai au mieux mon déplacement, avant de me rendre, malgré tout en avance, à l’endroit voulu.

Je ne goûtais pas davantage à l’ironie, maintenant que je me trouvais au sanctuaire, que lorsque je l’avais lu dans les lignes d’Ishan. Il était devenu plus méprisable, encore, depuis le retour de l’être auquel il était supposé rendre hommage. Je n’en éprouvais, pourtant, déjà peu de considération ; sans compter que c’est ici que j’avais été, pour la première fois, été agressé par une attaque liée à Seimei.
Cette même attaque, qui avait mené à notre conflit.

Ironique. En effet.

Alors, comme pour profiter, jusqu’au bout, de cette plaisanterie, je m’asseyais à la fontaine de laquelle s’était matérialisé le dragon d’eau.
Ishan Tsukino
sucker for pain // ishan CtzF8e1
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 yo
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Ishan Tsukino
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Ishan Tsukino
sucker for pain La canne sur laquelle il s’appuie est un rappel, ironique, à ses derniers mois passés sur l’île ; à la blessure qui t’avait poussé à en faire de même. Sardonie suintant dans la douleur fantôme, le mollet guéri mais la plaie toujours profondément présente. Et s’il la ressent plus entre ses côtes que le long de sa jambe, c’est certainement que ta capacité à viser est piteuse.

Il se rappelle plus précisément des poings enfoncés dans son estomac, de ses doigts enroulés autour de ta gorge - que de la courbe rare d’un sourire heureux, craquelant le masque fier de ton visage insupportable. On n’a pas vu Yori Hayashi sincèrement gai depuis des lustres, et Ishan pouvait jadis s'enorgueillir d’en être l’un des instigateurs. Aujourd’hui, il peut sans doute se blâmer pour l’air morose que tu ornes - si pas la raison principale, au moins l’une de celles qui t’y condamnent.

Mais il est des culpabilités qu’il ne peut se permettre de supporter. Sur ses épaules égoïstes pèsent déjà les responsabilités paternelles, hoiries infâmes qu’il revêt dans l’espoir de sauver un frère qui n’en a jamais eu que le nom. Plus bas, à-même les omoplates saillantes, c’est la charge de sentiments étiolés qui l’accable, le souvenir enflammé de baisers qu’il avait longtemps cru désinvoltes - sa cécité n’est que la suite logique d’une damnation jetée par sa propre bêtise, et il n’en est que plus conscient chaque jour.

Il n’est pas en retard, mais il n’est pas non plus en avance. L’heure défile et sa hâte s’est bien vite vue répudiée pour la tension - trac inhabituel raidissant ses muscles, le support prêt à ployer sous le poids de l’infirme. Sur ses yeux, une paire de lunettes de soleil qui ne permettent que d’éviter la migraine solaire ; la victoire est pour lui pyrrhique, fugitif rétabli par la force et grâce au sang versé.

Yori, murmure-t-il, le patronyme trop distant pour lui plaire. Sa gorge, serrée, laisse difficilement passer les mots qui suivent : je suis désolé. Nul pardon demandé, rien que l’affirmation de ce qu’il se voit subir ; la fierté, auparavant impérieuse, n’est rien face à la lassitude d’un homme qui ne demande que la fin. Pas pour t’avoir assez littéralement cassé la gueule il y a quelques poignées d’heures, ça je le regrette absolument pas. Les autres fois, par contre, un peu plus. Sarcasme habituel - qui du gagnant éclopé et du perdant perpétuel est le plus misérable ? Comment va ta soeur ?
Il s’assied, précautionneusement, et la mélodie de l’eau le distrait assez pour le rendre presque patient.
luminescence;


Yori Hayashi
sucker for pain // ishan 190204091233391372
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Orochi
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Yori Hayashi
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Yori Hayashi
SUCKER FOR PAIN
Ton allure aurait suffi à m'amuser, il y a de cela des années – bon sang, cela fait-il déjà si longtemps, que notre amitié s'est brisée ? Il me semble que c'était il y a une éternité alors que je trouve encore les cicatrices de tes coups portés à mon cœur, à défaut d'en avoir laissé sur mon corps.

Mon regard s'échappe, au détriment de l'apostrophe supposée l'attirer. L'utilisation de mon prénom me laisse hésitant quant à mon propre choix d'appellation ; dois-je t'accorder la même chance ou te réduire à l'utilisation d'un nom te plaçant à la même enseigne que les membres de ta famille m’inspirant le mépris ?

L'aveu de ton affliction ne fait qu'accentuer le tumulte de mes émotions, mais ma colère fond en une cascade s'échouant au creux de mon estomac.
Il est plus simple de t'en vouloir, quand tu ne te montre désolé de rien. Et si aisé de faire mine de t'oublier, quand tu es loin.
Le sarcasme te ressemble davantage, mais je me mens, car il n'y a plus rien qui ne nous ressemble vraiment. Qu'importe les morceaux recollés, un objet brisé sera à jamais fragilisé – à l’image de notre amitié.

Avec effort, autant que fierté, mes yeux se reportent sur ton être et s’arrêtent sur la canne, entre tes doigts. Nouvel accessoire ? je lance, trop amer pour paraître moqueur, quand bien même je me rappelle l’époque où l'on pouvait rire de l'autre, sans entacher notre affection. Tu as d’autant plus l’air d’un aveugle ; j’en suis presque fier. Et pour ma part, ça me semble trop mérité pour que j’en paraisse désolé.

Elle va bien. En mention à une sœur qui se porte probablement mieux, maintenant qu'elle a gagné un peu de sa liberté – au détriment de la mienne, dans un sacrifice que j'ai choisi de porter. Mieux que toi, si tu avais eu le malheur de la toucher. Et s'il n'y avait tant d’animosité dans ma voix, je pourrai croire retrouver nos instants passés.
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