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[Domaine Tsugikuni] Une offrande pour le clan - Kohaku
Tsubomi Tsugikuni
[Domaine Tsugikuni] Une offrande pour le clan - Kohaku Iknm
Citation : Cold flower petals scatter in the night
Age : 30 ans
Rang : S3
Ryujin
Ryujin
Tsubomi Tsugikuni
https://mahoutokoro.forumactif.com/t2125-the-city-is-full-of-flowers-tsubomi-tsugikuni
https://mahoutokoro.forumactif.com/t2150-petales-devoilees
Tsubomi Tsugikuni
Une offrande pour le clan
Feat. Kohaku Tsugikuni

11/02/1998

Gelures premières chutent
telles les notes sur les lèvres froides de la nature
arythmie éraillée des lilas,
hiver broyé,
ballet d’idées tumultueuses
entre mes doigts, les digues officielles d’un origami,
à mes pieds la fraîcheur d’un soupir.

J’exécute,
m’invite dans le domaine,
brise la faune qui s’étend,
dans un monde privé de langue.
Réminiscence de vagues souvenirs enfantins,
j’inspire cet air à présent lointain.

Combien de temps ne suis-je pas venue ici ? De cette convocation, le chef Tsugikuni m’invite, ou plutôt n’ai-je point le choix de me présenter à lui ? Ses mots ne laissent rien présager, silence et autorité. Je reconnais ô combien son affection envers les siens fait de lui un meneur estimé, aimé. Je n’appréhende pas, mais émet une certaine retenue, sûrement intriguée. J’ai vu ses contours grandir avec le temps. Je le considère comme unique successeur et dirigeant. Les conjonctures des cieux ne peuvent mentir.

Un nuage s’exhale de ma bouche,
comme une âme, comme un dieu vicieux
comme des secondes de paix dans les arbres sibilants,
comme une horloge de prières et de courage.
Je me prépare, m’apprête à rentrer dans son antre ;
pousse la porte,
annonce mon arrivée
baisse la tête.
Respect, allégeance,
droiture, obéissance.

Vous m’avez demandé Monseigneur.
Voix douce, frêle par nature mais forte par conviction, je m’insinue.

Je dessine
dans les marges de mon esprit.
les formes subtiles
de la fuite.
Je garde dans ma gorge
quelques futilités inavouées.

Je relève les yeux vers lui, attends l’approbation, son autorisation, pour empiéter un peu plus dans l’espace personnel de son bureau. J'abandonne son prénom pour celui de son titre. Il en va de mon devoir, en tant que membre de mon illustre famille, de considérer avec parcimonie les leaders de demain. J’ai longtemps donné, investi, voué pour leurs causes. Ils m’ont donné la liberté pendant ces trente années qu’est mon existence. J’ai perfectionné les arts ancestraux, je suis devenue la meilleure dans mon domaine, représente ainsi le sang impur des miens. J’ai agi, survolé, marché aux travers de mes espoirs. Je suis revenue auprès d’eux et j’ai emprisonné mes ailes de leurs chaînes pour me protéger et pour les remercier. Alors qu’attendent-ils de moi aujourd’hui ? Que me vaut cette convocation ? Une punition, un ordre, une mission, un encouragement ? Elle se présente trop officielle, loin de nos échanges entre thé et musiques, discussions simples et doucereuses. Cette fois-ci ses mots couchés sur le papier ne présagent qu'une entrevue reconnue par les rangs. Je préfère m’attendre au pire comme j’en ai l’habitude.

J’observe du coin de l'œil son aura luminescente et son intégrité dans ma propre réalité. Toujours dans cette paix tranquille et douce, j’espère cet équilibre serein si proche du pur bonheur. Pourtant, je sais que limpide et clair la source apaisante où je me désaltère soit-elle, je resterai assoiffée.

Et sur l’ondulation du parquet,
je me rappelle que
chacun de mes vols
bénit cette terre
et bâtit le temple de la dévotion.

© ASHLING POUR EPICODE


Kohaku Tsugikuni
次国琥珀
Citation : I like to just lie on the floor and feel like garbage.
Age : 27 ans. 18/04/1970.
Rang : -
Orochi
Orochi
Kohaku Tsugikuni
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1693-embracing-life-means-accepting-death-kohaku
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1698-topic
Kohaku Tsugikuni
Avec douceur, mon doigt suivi le sentier autrefois balafré de ma peau, palpant toute la limpidité que Shizue s'était exhorté à lui rendre : il ne subsistait pour toute cicatrice que les traits rutilants du masque qui avait si longtemps embrassé mon visage, et se laissait peu à peu diluer en mon teint blafard. Tant par habitude qu'à l'égard des circonstances, je ne me risquais à l'ébauche du moindre sourire, car notre monde avait connu un considérable virement. Le soleil avait ployé, terrassé de la main de nos déités ; et sous l'impulsion de leurs caprices, notre magie s'en réduisait à l'exclamation de notre foi respective : il n'existait de plus absurde conflit que nos dissidences d'autrefois, car la parole d'un kami se voulait absolu. L'équilibre persistait, sous les éclats funambules d'une confiance shogunale, et j'avais alloué cette dernière semaine à la préservation des miens — car de ce monde aux milles vertus ne demeurait qu'une dévotion nécessaire, toute hypocrite qu'elle était.

Le monde ne m'attendrait pas.

Ma cousine, probablement davantage.

Tsubomi. Assieds-toi, je t'en prie, et sous les perles vairons que j'accoutumais à sa vue, la tristesse s'exposait à peine : un éclat discret et éphémère, enlisée sous une brume de fierté. En dépit de la hiérarchie, l'intimité traçait les contours d'une amitié précieuse, et à laquelle ces rares occasions nous arrachaient parfois ; sa voix s'entichait des grâces de la solennité, troquant l'ambre pour un titre dont j'espérais me montrer digne.

Quelques pas précipités hachèrent ce douloureux silence, juxtaposé au cliquetis aiguë de la vaisselle : deux tasses de thé déposées devant nous nous couvrirent d'un parfum aux innombrables vertus, mais que je savais incapable d'éluder l'amertume à venir.  Excuse-moi pour cette nouvelle abrupte, mais les circonstances l'exigeaient. Tu es dès à présent fiancée à Takumi Awataguchi. Plus que quiconque, je connaissais ta déception et ta soif de liberté ; avec tristesse, j'exhumais ta terreur que ton silence murait.

D'entre tous, ta dévotion se démarquait, sans jamais ne ternir. D'entre tous, ton esprit appréhendait le monde, sans jamais se lasser. En ton âme, la quiétude, la tendresse et la solitude. L'empathie, toutefois, était déraisonnable — et je ne t'accordais que l'interprétation d'un visage fermé à toute contestation, car notre destin s'en voulait dépendant. Cette alliance nous est précieuse, et je ne pouvais en confier les reines qu'à quelqu'un qui, comme toi, dispose de ma confiance éternelle, et sous la vérité, l'ombre de mon sourire.
Tsubomi Tsugikuni
[Domaine Tsugikuni] Une offrande pour le clan - Kohaku Iknm
Citation : Cold flower petals scatter in the night
Age : 30 ans
Rang : S3
Ryujin
Ryujin
Tsubomi Tsugikuni
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https://mahoutokoro.forumactif.com/t2150-petales-devoilees
Tsubomi Tsugikuni
Une offrande pour le clan
Feat. Kohaku Tsugikuni

11/02/1998

L’alchimie d’amitié
rayonne dans mon âme
nourrit ses charmes
habille sa finalité.

Elle se fortifie dans les épreuves,
grandit avec les êtres rêveurs
s’éclipse dans un crépuscule dynastique
et se noie dans l’iris coulé des jours cathartiques.

Kohaku en fait partie. De ses humains qui obtienne ma loyauté d’un regard, d’un coup d'œil, d’un souffle ou d’une saveur. L’ordre du ciel m’avait apporté les visions éternelles de son ascension. Jeune, dans les prémices d’un âge où tout évolue, je lui conçois les erreurs mais lui prodigue ma confiance innée. Quelque soit la main que j’enlace, c’est mon cœur qui répond au sien. Jamais, je ne repousse ce symbole unifié. Je ne me fais point prier et m’assois en face de cette stature que j’ai vu tant de fois se muer. Une hiérarchie millénaire s’impose entre nos deux entités, réduit cette relation que nous entretenons à l’habituel volupté de nos métiers. Je ne m’y fis guère et comprends petit à petit la convergence des chemins menant à cette rencontre.

Et dans la pièce,
l’hiver a une odeur de printemps.
Notes naturelles de tubéreuse et de jasmin
laisse dans mon esprit le sillage floral intense et océanien.
Puis, tout de se brise,
se déconfit et s’effrite.
L’image céruléenne disparaît pour l’accoutumée de ses pupilles scrutatrices.
La brutalité s’abat, exécutrice.

Trente années se terminent ici.

Cette peur sans cesse refoulée
Sans cesse remise en lumière
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui
se réduit à cette sentence redoutée.

Trente années de liberté s’amoindrissent au nom Awataguchi.

Ma main tremblante se cache dans le tissu de ma robe. Mes lèvres se pincent et s’octroient à la vision de mon vis à vis. Ma gorge se noue. Quelques secondes passent, sans émettre le moindre échos. Ses paroles dilacèrent la chair de mes ailes. Mes plumes tournoient dans l’horreur de cette sauvage décision. Puis, mes iris se détachent de l’ondulation, percent la distance de nos précieuses pierres, cachent de mes traîtres miroirs, la profondeur de mon tumulte et le brillant de mes larmes. Il ne subsiste que le voile du calme et de l’ordre, recouvre ma vision d’une complète compréhension. Implacable.

Une telle décision de votre part, j’en comprends les raisons. Les sonorités s’élancent, impénétrables. Et quand bien même, il n’est point de mon ressort d'en chercher le sens. C’est pour moi un honneur de porter le nom des Tsugikuni, Monseigneur. Et de le perdre pour un autre. Je ne décevrai pas vos attentes dans cette requête que vous me confiez.

Un petit sourire nourrit le coin de mes lippes. Je ferme les yeux et m’accapare l’humidité fébrile de mes paupières. Je ne m'autoriserai pas à épancher ma tristesse. Je me refuse le supplice de ces chemins salés en sa présence. Je referme mes doigts sur la précieuse porcelaine. Les chaînes rampent telles des guivres, et bientôt je sens le fer enserrer mes poignets.

Votre confiance à mon égard me ravit, Kohaku-sama. Il en va de même pour mon immuable allégeance envers vous.

Une goutte, deux gouttes.
Dehors, une averse se répand sur les mortels.
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur les toits.

Et ce soir, je rentrerai seule, brisant mon koto
souffrant mes maux sans les chanter
car plus que la douleur de les porter
ils ne seront que des sanglots
à jamais dans l’inclinaison de mon obéissance.

© ASHLING POUR EPICODE


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