Peaceful days at home

23.02.1998
Des promesses, il n’en faisait pas tant, si ce n’est celles silencieuses qu’il se faisait à lui-même afin d’être meilleur, d’être celui qu’on attendait tout en ne perdant de vue l’enfant et les rêves étant siens et seulement siens. Parfois, l’héritier se demandait ce qu’il pouvait espérer pour son avenir, pensées lugubres enveloppées d’une obscurité sans nom parmi lesquelles il se tenait droit, inerte, indifférent à son sort. Il entrevoyait autour sans parvenir à s’en défaire, lucide malgré tout, et savait passer leur barrière pour ne pas succomber aux angoisses que tout adolescent traversait. Mais elles étaient là et il ne les ignorait pas, cherchant une logique à poser pour les faire disparaître. L’un de ces remèdes avait toujours été sous son nez.

Le regard interrogateur qui lui était porté l’aurait fait sourire s’il n’était pas accompagné de celui désapprobateur et surprotecteur de l’autre Umiyasu. Ses bras croisés, il attendit le bon moment cependant, observant le garçon en soupirant. « Je suppose que tu ne la laisseras venir que si elle ne craint rien ? C’est peu dire que le domaine est sûr, mais soit si tu veux t’en assurer alors je t'invite aussi » plutôt que de repousser cette visite qu’il avait promis, il les emmènerait tous les deux avec lui. Intérieurement, il était rassuré. Kayo méritait amplement son gardien, à défaut de pouvoir en être un à part entière, il n’espérait qu’une chose : que Nagi en soit capable en quel cas, son estime de lui serait réduite en cendres. La mort régnait dans les couloirs, à l’affut de la prochaine catastrophe qui emporterait encore quelques jeunes âmes. Mais pas la sienne ni celles de ses amis, du moins le souhaitait-il.

L’Awataguchi ne se gêna pas, précis dans son exécution, rapide, non pour provoquer les sens en alerte de l’orphelin, mais dans le but de surprendre la renarde dorénavant sur son épaule. Il était capable de la porter tout le trajet durant, jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de tous se téléporter, néanmoins ils ne pourraient le faire qu’à proximité de leur destination puisqu’ils n’y avaient jamais mis les pieds et aussi parce que toute intrusion n’était permise par ce moyen. Au bout de quelques minutes cependant, Hanru laissa descendre la jeune femme en se baissant lentement, sachant la position inconfortable. Il lui glissa néanmoins à l’oreille « Je peux te porter sur mon dos si tu veux » pourvue de délicates attentions, uniquement parce qu’elle n’était pas habituée et qu’elle avait toujours fait preuve de douceur à son égard. Quant au jeune homme, il se contenta de le dévisager, un sourcil arqué. Hors de question, se dit-il. Il ne le lui proposerait pas.