Avant que vous ne posiez la question, oui : le professeur en charge de plusieurs d'élèves doutait très sérieusement de son sens de l'orientation. Il avait eu le droit à un briefing et on lui avait confié un groupe de gamins pour veiller au bon déroulement de l'opération comme si le placer en position de leader consistait en une bonne idée—ce qui, à part dans le cadre pornographique, était impensable.

Il avait tout de même accepté, en grande partie par politesse, et avait décidé de montrer un minimum de sérieux en ces fatigantes circonstances.
Oui, vous avez bien lu.
Pas d'écarts, de remarques idiotes ou de cul.
D'ailleurs, celui de Natsuo était parti un peu trop loin à son goût.

Ne vous éloignez pas, conseilla-t-il de façon redoutablement pertinente à ses élèves. Décidément, il était fait pour enseigner.

Une telle éloquence le placerait certainement en tête d'une quelconque élection, du moins s'il n'avait pas l'expressivité d'un poisson mort. Il faut dire qu'il était venu ici avec l'idée d'un peu de tourisme solitaire. Au lieu de ça, Takeo ouvrait la marche, se retenant effrontément d'envoyer un origami de plainte à l'infirmier de l'école. Une fois qu'il eut guidé le groupe dans un endroit qui lui paraissait apte à reposer son gros derrière, il déclara :

J'espère que vous avez pissé pendant le trajet parce que c'est compliqué maintenant. On va s'arrêter là et étudier les traces de magie, c'est tout de même le but du voyage.

Tu savais que tu aurais du décline l’offre de cette excursion, tu sentais la merde arriver, et elle était même devenue la figure d’autorité dont tu aurais aimé tirer la chasse d’eau; Shikibu Takeo en référant ? Et les autres élèves étaient tout aussi pathétiques; tu espérais seulement que l’Ueda n’attire pas plus les problèmes que les mauvaises notes mais c’était peut-être trop demandé à si petite cervelle… quant aux autres tu n’en avais cure et c’est les bras croisés que tu suis ton professeur.

Tu as l’air déjà agacé et bien emmerdé.
On va s’arrêter là et étudier les traces de magie.
Tes yeux roulent.

Je vais lui pisser dessus on verra s’il y verra des traces de conneries.

Tu lui adresses un sourire oh tout à fait sincère comme tu sais les faire. « Vous avez prévu le cours cette fois ou vous allez improviser comme d'habitude, Shikibu-sensei ? »

Tu t’accroupis, hors de question de s’assoir sur la terre. Oh par pitié que quelque chose arrive, que vous rentiez vite !


Résumé : ryuu fait la gueule

La poisse, soupira intérieurement Takeo. Un Fujiwara.
En dehors de leur nombre déraisonnable, d'un méprisable égocentrisme et de l'impressionnante capacité de leur membre à se faire détester, Takeo n'avait rien contre la famille. En la compagnie du cruel druide anti-écologique qu'était Saburoo, il avait appris à relativiser son affection envers les autres, et les élèves étaient un cas d'une haute simplicité : il suffisait de les prendre pour des imbéciles, ce qui était majoritairement proche de la réalité.

A la remarque de Ryuu, Takeo soupira, évacuant tout l'agacement d'une telle insolence. Bien entendu, ce n'était pas le dernier élève à douter de son implication en tant qu'enseignant, mais pour une fois que Takeo avait fait l'effort d'aider !

En réponse à la légitime inquiétude de votre camarade, je vais me délaisser de mes obligations pédagogiques en vous demandant d'énumérer, tour à tour, les spécificités uniques du Mont Fuji et du paysage unique que nous visitons.

Il laisse son regard couler sur chacun des élèves présents, cherchant à évincer la profonde déprime de leur regard. Seul le jeune Ueda faisait preuve d'un peu d'énergie, si seulement il ne la dédiait pas à se plaindre. Ah, comme les nouvelles générations devenaient égoïstes ! Takeo préférait amplement lorsqu'il était, lui-même, celui qui pouvait le faire.

L'envie d'une sieste m'attire tout autant que toi, que vous tous à n'en pas douter, mais l'occasion est unique, les jeunes. C'est pourquoi une note conséquence sera attribuée aux plus impliqués d'entre vous dans ce cours, je l'admets, très improvisé.

Oh mais quel groupe ! Quelle chance ! Quelle sortie ! Tu aimerais les stupéfix tour à tour, d’ailleurs tes doigts frétillent et la baguette te démange mais tu restes accroupi au-dessus du sol alors que tu guettes l’échappatoire d’un tel supplice.

Personne ne causait si ce n’est l’enfant et le professeur. Quelle horreur. « Ueda-kun, peut-être que si tu ne parlais pas autant (de toi), quelques personnes pourraient t’apprécier. Peut-être que si tu dis quelque chose d’intelligent, je pourrai applaudir. » Tu lui adresses un sourire alors que tu te redresses pour te placer face à des arbres.

« D’ailleurs, sensei, il est drôle de parler du Mont Fuji alors que vous nous avez amenés spécifiquement hors de la vue de ce dernier… très inspirant, n’est-ce pas ? Nous pourrions jouer à ‘où est le Mont’ et envoyer les joueurs dans la direction qu’ils pensent. Oh je prends le Nord; partagez vous le reste. »

Un rire s’échappe de ta gorge; s’ils fermaient les yeux, ils pourraient croire à un démon.

« Pour revenir au sujet; le Mont Fuji est un volcan qui n’est pas entré en éruption depuis le début du XVIIIème siècle. On dit que Konohanasakuya-hime veille à ce que le volcan ne se réveille plus. Je vous laisse la suite chers camarades. »

Toi, tu pourrais bien exploser par contre. Pour l’instant tu laisses le petit peuple répondre aux incompétences du professeur.


Résumé : ryuu se moque de tout le monde, surtout d'Ange et de leur professeur. Donne une première réponse. Propose aussi un jeu sympathique.

Insolence. Agacement.
Takeo s'apprête à répondre à chaud, sentiment aisément étouffé d'un soupir de résolution—il en faut davantage pour me faire sortir de mes gonds. Salvateur, un origami de Hiiro tombe dans les bras du botaniste qui, ignorant à moitié les réponses des élèves, lut la complainte de son collègue. Il ne leva les yeux que pour répondre à Kiyoshi, d'une voix qu'il rendit étonnement rassurante (l'idée seule d'une émotion était déjà un exploit).

L'inculture n'est pas un problème, si l'on a le désir d'apprendre.

Takeo partageait un lien particulier avec Kiyoshi, depuis sa visite à la serre—il paraissait presque aimable. Pour autant, c'est sans la moindre gêne qu'il prit le temps de rédiger quelques lignes à l'encontre de ce qui se rapprochait dangereusement d'un ami—bâclant sa calligraphie pour éviter de laisser les enfants sans surveillance trop longtemps.

Mais c'était sûrement trop tard—une bestiole était apparue et le temps d'envoyer son origami, l'écervellé Ueda filait en sa direction. Takeo sortit sa baguette et, en un Wingardium Leviosa informulé, stoppa la course de l'ange qu'il fit doucement flotter jusqu'à lui.

Ne vous approchez pas, inconscients !

La voix plus cassante, plus sérieuse qu'il ne la permettait de paraître d'habitude, Takeo avança de lui-même vers le yôkai.

S'il m'arrive quelque chose, courez.

Silence... à peine étonnant. Personne n'avait prévu de l'aider, sans doute.

J'ai toujours voulu dire ça.

Il s'arrêta en gardant une distance raisonnable, baguette en main, sans geste menaçant pour autant , Takeo s'adressa au yôkai.

Que voulez-vous ?

Oh tu t’ennuies, tu t’ennuies, tu t’ennuies, les autres t’ennuient, le monde t’ennuie, oh tout le monde s’ennuie, si seulement…

« Ueda, les mensonges ne te vont pas. »

Et alors que tu t’apprêtais à déplumer l’ange de fortune, un gros fracas résonne. Tu te redresses, à la fois curieux et inquiet. Il s’est passé tant de choses avec cette école que tu préfères rester sur tes gardes. Tu sors ta baguette en prévision des dégâts mais le voilà qui court vers le monstre; et tu ne retiens pas le soupir qui s’échappe de tes lèvres. Que tu le couperais un deux si tu le pouvais !

Tu t’approches également, près du professeur et contournes la bête, sur tes gardes. « Ah, parce que vous comptez nous protéger, sensei ? C’est vrai que vous êtes courageux, hum…? »

Tu avais beau avoir eu un moment d’égarement et une allégeance douteuse fut une époque pas si lointaine, mais cette faiblesse n’avait d’intérêt que la protection de ton sang; et pour preuve, tu avais combattu aux côtés de ton cousin, sabre en main et bile à la gorge quand le sang avait coulé. Et c’est de cette fierté que s’est nourrie ton arrogance : elle déborde.

Alors tu fais le tour de la bête puis reviens au point de départ, à côté de Takeo.

« Ne vous en faites pas, vous pourrez fuir en toute quiétude, ah ah ah ! »

Tu lances un clin d’oeil à tes comparses et souris à ton professeur. Tu gardes malgré tout ta baguette à la main et tes yeux reviennent se poser sur l’imposante créature.



Résumé : ryuu is still salty; fait le tour du yokai, il garde sa baguette à la main.