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my honor, my throne—i'm about to lose them all (ishvar)
Eirin Fujiwara
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Eirin Fujiwara
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Eirin Fujiwara
sans folie, point de raison

Les loups saignaient—et les renards léchaient des plaies infligées par leur propre engeance. Dans la débâcle du décès brutal de son père, Eirin n’avait eu ni à feindre le choc, ni à en endosser la réelle responsabilité ; eût-elle été plus sotte, elle aurait pu croire à un banal accident, ou un assassinat prémédité par un tiers acteur. Mais c’était bien sa tasse qu’il avait négligemment porté à ses lèvres, son office qui avait gorgé de sang jusqu’aux yeux du pauvre homme, éteint dans un dernier souffle de haine et d’impuissance.
Il la savait coupable, et il était mort en la maudissant.

Le domaine, si outrageusement vaste était-il, l’étouffait. Elle ne trouvait nul réconfort dans les bras tièdes de son frère, et les visages narquois de ses cousins ne faisaient qu’alimenter des désirs de révolution enfouis en son sein—pire encore, son propre chef la dispensait de réponses. Qu’elle eût tenté de le tuer lui ou non n’était pas là le noeud du problème ; c’était dans sa solution qu’il prenait source, Takamori ayant désamorcé une trahison avant-même qu’elle pût prendre racine.
Personne ne savait lui venir en aide et, dans un élan d’égotisme puéril, elle tacha quelque papier de ses émotions, et les fit parvenir à son fiancé. Départ maladroitement agencé, les bagages faits à la hâte et les adieux soufflés entre deux larmes endeuillées ; elle ignorait quel cercle des enfers l’attendait chez les Tsukino, mais doutait qu’il fût plus atroce encore que la culpabilité d’avoir ôté si grossièrement la vie de son bienfaiteur.

Il y avait, chez Ishvar, quelque aura familière, comme un réconfort qu’elle s’était procuré même aux portes de la mort. Si la Faucheuse avait caressé son bras, lui s’était emparé de ses hanches fragiles et l’avait ancré sur un sol couvert de son propre sang—il n’y avait eu que sa rage pour raisonner l’infante et ainsi s’était-elle confondue en excuses mouillées, entrecoupées de sanglots hoquetés. Là où le patronyme maudit des Fujiwara saturait ses veines de desseins similaires, elle dénichait dans celui des Tsukino les rais salutaires d’un futur moins sanglant.

A peine avait-elle posé le pas sur leurs terres qu’elle sentit, au-delà de ses sens les plus primitifs, la tension alentour ; sans doute aurait-il mieux valu qu’elle rebroussât chemin alors, sollicitant quelque monastère pour purifier ses maux. Pourtant animée d’une détermination courtisant gaiement la désespérance, elle resserra les fils de son kimono et s’enfonça dans l’Elysée—nul héros pour croiser son chemin, que des visages qui tireraient à son jumeau des moues répugnées. Eirin, quant à elle, se contentait de salutations mesurées, jusqu’à trouver enfin l’objet de sa quête.

Sitôt qu’elle l’aperçut, ses lèvres se ceignirent d’un ris fluet, presque timide. Ishvar, souffla-t-elle, ses yeux vides recouvrant les prémices de leur lueur. J’ai bien cru me perdre dans ce labyrinthe, malgré l’assistance de mes hôtes. L’atmosphère lui paraissait encore pesante—mais ce mal qui les rongeait ne l’atteignait qu’à demi, l’esprit déjà lacéré par ses propres heurts. Elle pourlécha ses lèvres de nervosité atypique, dégageant sa nuque d’une tignasse rebelle. Pardonne ma hâte—il me tardait de te rejoindre, et de quitter cet enfer... et, cependant qu’elle osait entrelacer leurs doigts, Eirin conclut : bien qu’il paraisse enfler ici des maux similaires.


Ishvar Tsukino
tyki
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Orochi
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Ishvar Tsukino
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Ishvar Tsukino
Le répit sied mal aux âmes torturées, car qu'importe le chemin qu'elles emprunteront, qu'importe la destination, elles seront hanté à jamais. Il est impossible de fuir la réalité étouffée, on s'égare avec elle et on lui fait face ; parce que l'unique moyen de s'en sortir, c'est de vaincre ses démon. On se penserait dans au coeur d'une épopée littéraire ou le lecteur retient son souffle, car chapitre se fait plus intense, chaque page se fait un peu plus pathétique que la précédente. C'est un roman tragique, sans héros qui sort victorieux, parce que le mal n'a pas de forme, parce que le mal c'est la société et l'obsession. Il n'y a pas de gentils et de méchants, seulement des ambitions et il se pourrait que les siennes soient tout aussi cruelles.

Ces vacances n'était que formalité, voilà plusieurs mois qu'il s'était retrouvé à trôner à la place d'un autre. Encouragé d'une part, méprisé de l'autre ; le nom des Tsukino était un rythme cacophonique sur lequel plus personne ne savait sur quel pied danser. Il se devait de le protéger, voilà ce qui occupait son peu de temps libre et ses journées.

Eirin avait juré à travers un morceau de papier et il lui avait accordé de passer le reste de leur liberté à ses côté. Incertain que les réjouissances soit au rendez-vous, il pouvait au moins la rassurer lorsqu'elle se tenait à ses côtés et en retour, il pouvait se fier à elle. Elle était devenue essentielle dans son quotidien et si tout avait démarré d'un intérêt commun, désormais ils étaient lié jusqu'à la fin. Ils partageaient une étoile commune : celle de la mauvaise augure et aux yeux de leurs familles respectives ils faisaient de temps à autre pâle figure. Autorité rejetée, confiance détournée, volonté balayée. C'est le seule force d'esprit qui leur permettait à ce jour de se tenir encore fièrement debout.

Assied au bord de l'engawa, il profitait du rare calme qu'il lui était donné d'entendre dans une tenue plus décontractée qu'à ses habitudes.C'est vrai que tu n'es pas habituée aux lieux. L'ile de Miyajima n'était pas des plus petite et c'est dans son ensemble que s'étaient installé la branche principale des Tsukino. Fermée au public et aux étrangers, il était un honneur que de pouvoir poser les pieds sur l'île perçue comme la plus pure de tout le territoire japonais. Qu'elle ironie. Tu as l'air bien pâle, quelque chose s'est passé ? Il quitte alors sa place venant glisser ses doigts sur le front de sa dulcinée, venant peser sa température. Ici, c'est le chaos depuis février, si j'ose avouer, mais je ne t'apprends rien. Assied-toi et dis-moi plutôt ce qui t'emmène. Il est rare que tu fuies le domaine de Fujiwara de la sorte. La couleur de l'origami qu'il avait reçu n'avait cessé de quitter son esprit.



Eirin Fujiwara
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Eirin Fujiwara
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Eirin Fujiwara
sans folie, point de raison

Alors qu’Eirin contemplait Ishvar, ses traits fatigués mais sa posture toujours si princière, une réalisation la prit : dans l’abysse de son regard, elle ne voyait qu’un destin cruel. Et quelle théâtrale déchéance la saisissait depuis le trépas de son père — dès lors qu’elle fermait des paupières tremblantes sur ses yeux clairs, elle ne distinguait que ceux, bouffis de rage et de venin, d’un homme qui toisait consciemment son propre assassin.

Maintenant que l’assurance fébrile de son aïeul ne protégeait plus ses fiançailles, elle craignait Takamori ; rien ne lui assurait que le souverain vénal, dans quelque manigance vicieuse, n’allait pas l’amputer de sa victoire déjà pyrrhique, et condamner sa cousine à une mort prématurée. Ces inquiétudes, pourtant si vives une poignée d’heures — de jours — auparavant, semblaient assourdies par la présence de son fiancé. Là, assise à ses côtés, elle sentit le subtil affaissement de ses épaules tendues, les muscles bien moins bandés que lorsqu’elle subissait les jets d’yeux narquois de ses proches.

Mon père est mort. Eirin l’avait pensé ; elle avait fait rouler les palabres sur sa langue, sans jamais les extirper d’une bouche soigneusement close. Elle s’était vêtue de l’ivoire endeuillé, avait paru elle-même émerger d’un sépulcre de lumière tant la pâleur livide de son teint l’effaçait dans ses tissus immaculés. Il a été tué en plein rassemblement, et le coupable.. reste inconnu. Non pas qu’elle eût voulu dissimuler sa responsabilité dans le drame, mais elle craignait, peut-être à raison, que la vocalisation — en plus de l’aliéner — ne fût perçue par un Tsukino aux intentions plus viles qu’Ishvar.

Elle pourlécha ses lèvres, cherchant dans le creux ceint de migraine de son encéphale les tournures de ses phrases ; ses doigts, quant à eux, avaient quêté le réconfort de ceux du corbeau, leur étreinte bien trop faible pour traduire son émoi. Je crains que mon chef en connaisse l’identité, et qu’il ne s’agisse que des prémices d’un coup d’état. La plus récente controverse chez nous réside dans nos fiançailles, et il était de notoriété publique que mon père les attendait avec impatience. Si c’est là la raison de son empoisonnement, j’ignore jusqu’où ils iront. Les yeux fermés sur une pensée douloureuse, elle laissa la fatigue d’un soupir ceindre sa bouche. J’ai d’autres informations, sans doute périlleuses. Sommes-nous bien seuls ici ?


Ishvar Tsukino
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Orochi
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Ishvar Tsukino
Elle contraste : sa pâleur est froide et sa peur brûle au contact de tes doigts cendrés. Le soleil éclaire des desseins bien sombres, mais pourtant jamais la lumière n'est faite sur la réalité. Mon père est mort. La nouvelle est sordide, mais elle n’est en rien étonnante. Si l’on envie de rang des sang-purs ce n’est en rien pour leur longévité. Votre vie est à l’instar d’une pièce sur l'échiquier, elle peut être prise à tout moment. Tes phalanges glissent sur sa chevelure argentée derrière la courbe de son oreille, relevant son visage un peu mieux. Tu ne la quittes pas des yeux, l’enlace, laissant la chaleur de tes bras bercer les maux qui l’ont peiné.

Mort publique, coupable méconnu. Une évidence même d’un exemple fait aux pairs pour les assurer d’un message clair. Un coupable ne connaît pas la paix et l’ambition, jamais une mort sereine. Il y a dans le sort de ton père, toute la réalité de nos clans. Je suis désolé, Eirin. Désolé, qu’elle doive perdre son père si soudainement. Désolé, d’être d’accord avec ce crime. Désolé d'être à son image. Cependant, si Takamori n’a prit aucune décision concernant sa mort, s’il était porteur d’un coup d’état, alors il était condamné non par une personne, mais par son clan tout entier.

Ta main s’égare dans sa chevelure, tes pensées dans le paysage. Eirin s’était fragilisé, bien plus qu’elle ne le montrait. Tu ne pouvais pas prétendre connaître les moindres de ses courbes psychiques, mais tu savais qu’elle n’était pas de ceux qui en démordent aussi facilement. Si Rajan devait revenir, alors mon sort pourrait sensiblement être le même. Tout conspirateur ne connaît que deux fins : la victoire ou la défaite. Tu es réaliste, ta position a beau être soutenue, la légitimité l’emporte parfois sur la raison. Tu es jeune, trop peu sage pour beaucoup, avide d’ambition pour d’autres. Une image qui fut avérée par le passé, aujourd’hui tu aspires à plus de retenue. Tu as reculé de deux pas, pour réaliser que tu désirais simplement la prospérité pour ceux qui portent le patronyme des Tsukino.

En ce qui concerne nos fiançailles, c’est un arrangement entre moi et Takamori. Si le chef des Fujiwara souhaite rompre notre union, il ne peut nullement le faire sans me consulter amont. En ma position actuelle, j’ai encore ce pouvoir là, alors je crains rien. C’était l’une des rares choses que tu pouvais affirmer sans grande risque. S’il se devait de ruiner votre accord, alors il bafouera votre alliance. Il t'a accordé Eirin, parce que le jeu en valait la chandelle : aujourd’hui plus que jamais, votre échange semble si proche de devenir réalité.

Tu te lèves, guide ta dulcinée d’une main tenue à l’intérieur, à l'abri de tous regards. Tu fermes les paravents vous laissant dans l’intimité.  Akshar est bien le seul à traîner dans le coin, mais en ce moment même, il n’est pas au domaine. Tu peux parler librement, je serais toujours de ton côté.

Tu as juré de la protéger.


Eirin Fujiwara
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Eirin Fujiwara
sans folie, point de raison

La meurtrière se tenait là, prostrée au-dessus de ses crimes.
Ils étaient bien trop jeunes pour lutter contre l’essor princier ; la royauté qui coulait, fiévreuse, dans leur sang n’était que les prémices timides d’une monstruosité éthérée, virtuose dans son accomplissement macabre. Il manquait à leur détermination affligée la force de l’expérience, ciselée par des années à côtoyer tant le trépas que la trahison. Des perfidies, Eirin en avait fait les frais — le myocard geignait encore, de temps à autres, lorsque la conscience des gains était supplantée par les restes miséreux de sa sensible humanité.

Mais cette fois, taraudée par l’incertitude de son implication, elle se sentait vulnérable. La paranoïa gangrénait le fond de sa gorge en bile jamais crachée, macérait derrière ses dents entre deux confessions murmurées. Il n’était plus rien de chaste dans son infâme carcasse ; pourtant, la douceur des doigts d’Ishvar la laissait considérer, dans un soupir muet, le contraire. Craquelée par ce qui pesait sur ses épaules, Eirin se risqua à l’honnêteté : je ne peux pas te perdre.

Elle n’avait, en son sein, le désir d’appeler ça de l’amour — le sentiment n’était qu’une plaie purulente, l’accès le plus facile à la charogne croupissante entre ses côtes. Et ce coeur qu’elle avait sciemment broyé avait beau battre dans la cruauté la plus viscérale, il valait mieux penser à l’inquiétude ; car elle la toisait, par-dessus l’impuissance de sa triste condition. A l’isolement, abritée du soleil vengeur, elle sentit ses muscles se détendre d’un maigre centimètre.

Je crains d’être la coupable de ce meurtre. Il s’est effondré après le thé que je lui ai servi — celui-là même que j’avais visiblement préparé pour Takamori. Mes souvenirs sont… flous, et je ne me rappelle que du refus de Takamori lorsque je lui ai offert la tasse, ainsi que de sa proposition : le servir à mon père. Verbaliser son souci morcelait ses convictions, et ses jambes la portèrent dans une ronde anxieuse, les ongles s’accrochant à la pâleur de ses bras. Si c’est le cas, alors j’ai voulu assassiner mon propre chef. Si c’est le cas, il en est parfaitement conscient, et il a déjoué mes plans. Mais je n’avais aucun intérêt à l’empoisonner ; il m’a donné tout ce que j’ai pu désirer… L’oeil glissa, presque timoré, vers la source de sa conquête — Takamori était justement le rempart qui protégeait votre union, tant et si bien qu’elle ne saisissait ses propres motivations. J’ignore quelle sensation laissent les sorts d’altération de la mémoire, mais si c’est un vide similaire à celui qui me brouille l’esprit… Je suppose que c’est ce qui m’est arrivé.

Ses bras se joignirent, dans l’idée sotte d’en réduire les tremblements nerveux. Il pourrait me tuer, ou pire, me bannir. Je suis défaite, Ishvar, et je m’en veux déjà de te faire courir de tels risque, mais— je ne sais plus en qui je devrais avoir confiance. Etait-ce là la consécration d’un sorcier au sang noble ? Ne s’agissait-il donc que de méfiance et de poignards enfoncés entre les omoplates ? Son orgueil, son avarice — toutes conspiraient à la faire tomber, lorsqu’elle n’avait désiré que s’élever aux côtés de son chef.


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