Une vie de chef n’est qu’une longue solitude, avaient judicieusement mis en garde les anciens. Dans ce qui, jadis, fût sa tour d’ivoire, nul vivant à son exception n’occupait la vastité des lieux et nul n’oserait en effleurer ne serait-ce que le seuil sans sa permission. Mais, certaines sorgues, s'infiltraient compagnies du passé et présent.
Au petit matin, sa conscience reprit possession de ce qu’elle eut confié aux songes et l’obscurité des paupières closes laissèrent place au familier plafond. Son corps se roula vers une vue bien plus agréable, celle d’un dos aussi crème de couleur qu’au toucher, dont il se rapprocha momentanément, le temps de humer le parfum d’une nuque et de frôler un affriolant galbe. Quelques secondes. Il finit par abandonner plaisir au profit de diligence et se leva.
Le temps fila, il revint vers sa couche encore accaparée — la vision lui plaisait atrocement, mais son retour eût pour but d’y mettre terme. Si une main glissait doucement sur les mèches ébènes de l’assoupi, l’autre secouait avec entrain son épaule. Éveille-toi, Hanamaru. Il continua de secouer le vieil homme un moment, avant de ramasser les robes éparpillées de son invité qu'il lâcha aux côtés du lit. Les politesses devenaient accessoires quand cent huit ans vous lient. Tu as une demi-heure pile pour te laver jusqu'au repas. Asanaga tourna les talons et sa silhouette disparut de la pièce.
Et, trente minutes plus tard, ses doigts pianotaient contre le bois de la table et il regardait aveuglément l'extérieur, les courants glacés se faisaient messagers de la venue du grand froid. Il entendit cependant les pas, et d'un tour de poignet ferma les shitomi, ses pupilles glissèrent vers la source du bruit et un sourire naquit. Est-ce que tu as bien dormi ?
vieux os ✺ hanamaru
Asanaga Sugawara
Hanamaru Sugawara
Les tendres fragrances qui l’accueillaient étaient parmi ses favorites, tout comme les petites attentions qui le tiraient lentement des bras de la nuit.
Trente minutes après, il était vêtu simplement, habillé de ses robes habituelles, alors qu’il saluait une nouvelle fois Asanaga d’un mouvement de tête.
Asanaga Sugawara
色恋沙汰 ※
Il ignora le commentaire sur des prouesses libidinales — même si l’ombre d’un sourire frôla ses lèvres. Je ne sais si j’ai bien dormi, néanmoins je sais que mon repos fût maigre. Aujourd’hui, seule la matinée est bonne. Ce mardi était un senshō. Je me suis levé aux aurores afin de régler toute affaire pressante, triviale ou importante. Sachiko m’a invité à jouer au go cet après-midi. Certainement, ce n’est un hasard — elle savait que je serais obligé d’accepter sans pouvoir proposer d’autres arrangements car voilà un, deux ? Peut-être trois mois que je ne l’ai point vue. Asanaga sût que son épouse fit exprès d’imposer ce jour, désireuse que ses minces chances de victoires face à elle soient broyées en poussières.
Tu as soulevé tes problèmes de rhumatisme, tantôt. Vois-tu, permets-moi de mettre en lumière qu’il serait plus efficace de t’en soigner que de t’en plaindre. Poliment, il envoya bouler son vieil ami, sans honte. Quel dommage que tu ne sois né parmi un clan dont une de ses expertises soit la médicomagie. Familier aux exagérations d'Hanamaru, il mâchait son petit-déjeuner et non ses mots. Jeune, il s'en amusait ; âgé, il s'y était habitué et n'y donnait suite que lorsque l'envie le prenait. Délaisses-tu ton sanctuaire, aujourd'hui ? N'est-il pas le moment de l'année où moldus et sorciers commencent à venir quérir les bonnes grâces de notre ancêtre ? Il espérait que les étudiants du monde magique ne soient si minés par les événements qu'ils en abandonnaient leurs croyances — ils étaient une source de revenus, après tout. Nonobstant, Asanaga sût que ce ne fût une momentanée perte de gain par manque de ferveur qui entraînerait la ruine financière de son clan.
Tu as soulevé tes problèmes de rhumatisme, tantôt. Vois-tu, permets-moi de mettre en lumière qu’il serait plus efficace de t’en soigner que de t’en plaindre. Poliment, il envoya bouler son vieil ami, sans honte. Quel dommage que tu ne sois né parmi un clan dont une de ses expertises soit la médicomagie. Familier aux exagérations d'Hanamaru, il mâchait son petit-déjeuner et non ses mots. Jeune, il s'en amusait ; âgé, il s'y était habitué et n'y donnait suite que lorsque l'envie le prenait. Délaisses-tu ton sanctuaire, aujourd'hui ? N'est-il pas le moment de l'année où moldus et sorciers commencent à venir quérir les bonnes grâces de notre ancêtre ? Il espérait que les étudiants du monde magique ne soient si minés par les événements qu'ils en abandonnaient leurs croyances — ils étaient une source de revenus, après tout. Nonobstant, Asanaga sût que ce ne fût une momentanée perte de gain par manque de ferveur qui entraînerait la ruine financière de son clan.
Hanamaru Sugawara
Une gorgée, il pensait à la journée à venir, habillé, il savait qu’il devrait partir plus vite qu’il ne l’avait précédemment annoncé : mais s’accorder un peu de temps, n’était guère qu’un léger caprice. Il s’était étrangement levé plus tard qu’il n’en avait l’habitude, de ce fait, il buvait son thé plus tard également.
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