— MAHOUTOKORO
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color the sea (hotaru)
Kayo Awataguchi
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Citation : dans l'attente du printemps éternel
Age : dix-sept ans
Rang : C3
Seimei
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Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
my head heavy with the ocean sound
Elle s’en vient à peine plus tard que l’aube, sans faire de bruit, là où les rayons de l’astre solaire caressent les flots et tapissent le sable de filaments dorés. Cheveux lâchés au vent qui s’y engouffre, paupières closes, elle inspire et expire d’immenses goulées d’air frais. Le soleil contre son visage se veut tendre et réconfortant, l’odeur saline des océans ravive de nombreuses mémoires encore tendres à son esprit, et ici, elle sent son poitrail se réchauffer doucement.

La nuit fut longue et sulfureuse, baignée de mauvais songes, à moins que ce ne fussent les souvenirs mauvais de la veille, qu’elle laisse à la nature le soin de balayer. Ici, les parois grises des cellules et les incandescences des coulées de laves laissent place à un royaume d’or et de lumière. Inspire, expire - sourire. Ici esseulée, bien matinale et habitée par de sordides sentiments qui lui pincent un peu le coeur, elle retrouve un peu de paix. Prenant place sur un tronc de bois flotté, l’horizon scintillant sur lequel elle pose son regard est semblable à celui qu’elle peut observer depuis chez elle et la vue la tranquillise.

Lors des vacances, elle s’était permis de croire en un peu de répit lorsque la rentrée viendrait ; peut-être, s’était-elle dit, l’atmosphère sera plus douce qu’à son départ, peut-être l’univers aura-t-il repris sa course et toutes les choses seront-elles rentrées dans l’ordre. Malheureusement, la veille, tout se sera appliqué à affirmer le contraire, et les éclats sans pareils rencontrés lors du premier dîner partagés auprès des autres élèves laissent en son fort intérieur un goût quelque peu amer. Néanmoins, elle préfère ne plus trop y penser, et se concentrer sur un avenir qui saura sans nul doute, un jour ou l’autre, se faire meilleur que ces singulières périodes. Le temps effacera les ombres.

Son esprit vagabonde à mesure que le temps passe, pour mieux s’attarder sur les mémoires de ceux qui lui sont chers, et ; ah, l’un d’entre eux lui manque. L’impression de ne pas l’avoir vu depuis une vie la saisit, et son estomac se tord car elle réalise qu’elle ne s’est pas même enquit de la manière dont il avait vécu les derniers événements. Ils s’étaient finalement peu parlé depuis qu'un cœur s'était ouvert (à cette pensée un sourire la saisit, elle peine encore à y croire).

Quelques mots glissés dans un papier plié, des promesses confiées au vent (celle de l’attendre), et la délicatesse du soleil qui vient rosir ses joues alors qu’elle patiente. Et s’il ne la rejoint pas, elle se réconfortera au gré du roulement des vagues qui bercent son cœur.


Kaien Tsukiyomi
color the sea (hotaru) 40923eaea96611fbd0cf54fe9b9a7a89d65bbf4e
Citation : No mind to think. No will to break. No voice to cry suffering.
Age : 17 ans.
Rang : -
Ryujin
Ryujin
Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
En y repensant, il aurait sûrement dû se sentir peiné à l’idée de la revoir. Leur dernière rencontre datait de plusieurs mois, alors qu’il coulait des beaux jours d’une innocence regrettée ; il s’était laissé avouer ses sentiments enfouis, brisant le peu d’équilibrer de leur amitié. Depuis lors, il s’était passé trop de choses pour qu’il n’ait vraiment le temps de penser à elle : la fin du dôme et le début de l’enfer, l’invasion des morts et des mythes oubliées.

Les vacances, pour lui, ne ressemblaient qu’à une infinie torture : cloîtré dans la maison familiale à penser à ses erreurs, à regretter cette opportunité de fuir en silence. Il avait fallu qu’il se donne un courage qu’il n’avait pas vraiment, comme si quelqu’un comme lui, incapable de même tenir sur un balai, était capable de charisme. Un gamin de quinze ans, un peu trop présomptueux - et les conséquences le hantaient depuis.

Hotaru se sentait incapable d’avancer, incapable de quoi que ce soit à présent que l’angoisse lui pourrissait les entrailles. Il avait besoin de courage, de retrouver cet esprit combattif qu’il s’était oublié. Il avait besoin d’aide, de sentir l’affection surplomber son sentiment d’inutilité. Un haori sur les épaules, large pantalon noir et un livre dans sa main, il appréhendait encore l’idée de rejoindre son amie. D’une voix cassée qui faisait la singularité de son talent, il chantonnait quelques comptines, engloutissant la sonorité de toute une mélancolie.

Sa silhouette se dessina, alors qu’il faisait ses premiers pas dans la sensation rebondissante du sable chaud, et son coeur se serra. Alors, sa voix dérailla, une respiration manquée, le regard scotché pour un instant déjà trop long - et ses iris dorés se détournèrent, clignotant pour éluder le nuage d’humidité qui en obstruait la vue. Qu’importe le temps, les épreuves qu’il avait dû traverser ; qu’importe la culpabilité, les prémices d’une si profonde dépression et l’interminable terreur de cette révolution, lui ne cesserait d’aimer.

Cet instant d’un ressenti si puissant, si abrupte le poussa dans l’absolue certitude de la véracité de ses sentiments. L’instant fut salvateur ; et alors qu’il expirait une respiration trop longuement oubliée, il comprit comme il avait été idiot de douter d’une vérité aussi évidente. Pour autant, il n’en éprouva pas de joie au-delà d’un simple soulagement ; mais ses lippes n’effleurèrent pas l’idée d’un sourire, pour lui que la solitude terrassait.

Kayo.

Rien n’avait changé, et la distance grandissait à chaque instant, commanditée par cette vérité si dure à accepter. Elle ne l’aimait pas, mais curieusement, il n’était pas si abattu qu’il ne l’aurait pensé. Le temps, si regretté qu’il fut, avait déjà fait son affaire. De respectueuse lenteur, il trouva repos sur un lit de sable, capturant la vue de l’aube céleste. Son regard n’osait pas trouver le visage sans doute interloquée de la demoiselle, craignant d’y raviver ses sentiments.

Dans sa vie, l’amour n’avait rien à faire : il vivrait au gré de sa famille, mettant ses rares talents au profit de ce nom qui valait bien plus que sa pittoresque volonté.

Alors, tu as… les vacances, ça a été ? Après, tu sais. Après tout ça.

Il se mordit la lèvre, détestant l’impulsivité de ses sentiments et qui, un instant durant, avait laissé l’inquiétude surclasser le désir d’une entière solitude. Avec elle, il ne pouvait se taire - il se savait attiré, sans comprendre encore pourquoi, et honteux à l’idée que ses sentiments outrepassait les souvenirs les plus importants.

Par sa présence, elle devenait le centre de toute gravité - et il n’y a rien qu’il n’aurait accepté de faire, sous l’autorité d’un regard échangé. Ces sentiments, il le comprenait enfin, ne dépériraient jamais.
Kayo Awataguchi
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Pareil à un fantôme au pas léger, au souffle indicible, le garçon approche et la demoiselle absorbée par le spectacle des vagues ne remarque pas l’arrivée de celui qu’elle attendait avant que ne retentisse son prénom ; elle esquisse un sursaut. Le voilà, tout fait de chair et d’os, des éclats de soleil dans les cheveux que Kayo se plaît à contempler, à défaut de parvenir à accrocher la course fuyante de ses yeux. Ce serait mentir que de prétendre qu’elle a craint de se voir refuser l’invitation, car après tout, l’idée l’a elle aussi traversée : et si tout n’était plus jamais comme avant ?

Il n’était pas seulement question des drames passés, même si ceux-là laissent dans le coeur des enfants des poids bien trop amers et des afflictions dont ils ne savent pas encore se défaire ; non, il était aussi question de ces tracas adolescents, de ces pincements dans le palpitant et des joues qui rosissent et des premiers battements. Si lui avait préféré ne plus croiser son chemin, elle l’aurait sans doute compris, non pas sans un peu de peine et bien des remords. Malgré tout, il avait emprunté le chemin sinueux qui joint l’école à la plage et à cette idée, Kayo est soulagée. Sans qu’elle ne saisisse tout à fait pourquoi ni comment, une légèreté nouvelle ravive quelques étincelles en son fort intérieur et elle s’épanouit un peu plus en sa présence, malgré les hésitations et les maladresses qui parsèment encore la route qui les sépare.

Ca va. J’ai été contente de retrouver l’orphelinat, et pour tout te dire, je n’avais même pas trop envie d’en partir. Elle se veut légère, presque candide, encore enfantine, bien qu’entre les lignes transparaisse ce que Hotaru aura nommé “tout ça”. Les mémoires ne sont pas éteintes, et souvent, lorsque ses paupières s’affaissent, elle y repense. Je crois que je ne suis pas de ceux qui ont le plus souffert de… ça. Et comment nommer ces choses, ces atrocités pour certains, comment nommer la souffrance et la perte, la peur dans sa forme la plus grandiose (la plus atroce). Et puis je m’inquiète presque autant de ce qui se passe maintenant. Elle souffle cette fois plus doucement, l’esprit vagabond retraçant les nouveaux visages de cette rentrée, les menaces et les sanctions articulées ; rien qui vaille, rien qui vaille à son humble avis.

Néanmoins, elle se penche un peu vers le sable, prétexte pour se rapprocher finalement un peu de lui, et du bout du doigt, trace le contours de ses pensées à même les grains en quelques spirales infinies. Et toi ? Elle a mille questions qui manquent de s’épancher au précipice de ses lèvres, mille pardons de ne pas l’avoir contacté plus tôt, et mille envies supplémentaires de le prendre dans ses bras. Elle aura bien sûr tâché de s’enquérir de quelques échos grapillés auprès d’Ange, quelques maigres pièces rapportées pliées en quatre au fond des ses poches et jamais tout à fait satisfaisantes, car elle n’étaient jamais que de pâles copies de ce qu’elle voudrait entendre (la douceur de sa voix).


Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
C’est une souffrance qui ne disparaîtra jamais vraiment : cicatrice brûlante, le rappel nécessaire d’une témérité qu’il n’a pas tardé à regretter. L’esprit maléfique a laissé en son corps la marque indélébile d’une peur si dense qu’elle paraît insurmontable. La douce Kayo, de toute innocence, a laissé en son cœur une tristesse inoubliable—ne laissant, au terme de cette longue année, que le souvenir humide des espoirs entretenus.

C’est ici que son chemin s’arrête, à la croisée d’une réalité acariâtre qui le prend aux tripes ; il sent s’effriter le fantasme d’une vie trop longtemps rêvée dans le berceau de cette école idéalisée. Le retour aux réalités coule un goût amer sur son âpre palais et de frénésie, sa langue vient humidifier le picotement désertique dont l’angoisse a envahi sa peau. Son angoisse se laisse harponner par la familiarité d’une voix qu’il ne se lasse pas d’entendre : oreilles sifflantes, la réalité s’éloigne et il aimerait tendre une main tremblante pour s’accrocher à ce beau visage.

Tout son corps semble en alerte à la simple conscience d’un monde au parfum de trahison : nez bouché par l’odeur putride des corruptions, seuls subsistent ses yeux parsemés de larmes. Privé de sens et de toute décence, une respiration sifflante happe ses idées noircies vers l’épicentre d’une douleur soudaine. Ses mains agrippent sa poitrine, haori froissé entre ses frêles phalanges comme si la sensation de destruction suffisait à lui faire oublier l’imminence de la sienne. Je— bref sonorité étouffée d’un doute alors qu’elle s’assoit à ses côtés, il respire longuement, embrasse peu à peu la sérénité retrouvée.

La panique s'échappe, et la quiétude du silence qui s'impose fait naître en lui une mélancolie enivrante. L'image presque imperceptible d'une risette vient animer ses lèvres momifiées, et Hotaru trouve réconfort en la contemplation des eaux.

J’ai cru perdre mon frère. Mais il va mieux à présent.

De terreur en peine de cœur, il bascule sans savoir vers quoi se tourner. Kayo est là, resplendissante sous les rayons dorés d’une matinée qui n’appartient qu’à eux. Ses iris clignotent frénétiquement, osent s’émerveiller de cette toute beauté qu’elle représente pour lui. Il l’aime un peu trop, souffre à s’en étioler l’âme—et pourtant, ne semble jamais regretter cette douleur.

Sa peine, il l’a choisi il y a longtemps déjà. Sa peine, elle lui martèle les entrailles et pourtant, les teintes somnolentes de l’aube lui semblent beaucoup plus belles qu’à l’accoutumée.

Son regard se détourne, refuse de s’attarder sur le détail presque artistique de son visage candide. Il a déjà tant perdu, ces derniers temps. Un courage piétiné, honneur bafoué par les amas de peur ; son paradis s’est vu déchoir, amorçant l’engrenage d’un futur bien trop nébuleux à son goût. Et malgré ça, ses sentiments s’accrochent, comme une épée de Damoclès—car elle est bien la seule chose qu’il refuse de perdre. Je voulais… te revoir. Mais ce serait presque un mensonge, tant son esprit se laisse étriller par un millier d’angoisses.

Trop de choses lui étaient arrivées pour que ses propres sentiments lui parviennent, mais à présent, la réalité lui parait bien plus limpides. Je voulais te revoir. J’avais plein de choses à te dire. Je crois que maintenant… Un visage apaisé par une douce tristesse qu'il n’est pas certain de pouvoir assumer, sa main vient frénétiquement dérober ses cheveux à leur solennelle discipline, couvrant ses yeux luisants de quelques mèches perdues.

...J’ai entendu dire que tu avais été punie. Si j'avais su, je t'aurai faite évader.
Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
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Au rivage de son adolescence, Kayo fait la découverte d’une réalité bien différente de ce dont elle se laissait aller à rêver autrefois, et, non pas que ses songes se soient évanouis, bien au contraire, elle comprend doucement qu’ils sera peut-être plus ardu de les atteindre qu’elle ne l’a longtemps cru. Voilà le fait des embûches semées le long des flots, et quand son regard se pose sur la houle, elle croit apercevoir un visage qui s’y dessine ; ah, perdre un frère. Je suis heureuse de savoir qu’il va bien. C’est le principal, après tout. La terrible pensée de tous ceux qui n’en ont pas réchappé noirci son esprit, et elle concentre son regard sur l’aube naissante. L’heure n’est pas propice à songer à ceux qui se sont éteints entre les bras d’une nuit sans fin, et elle ferme les paupières un instant afin d'adresser une prière muette aux océans (protégez je vous en prie les vivants).

Quand elle pose le regard sur le garçon, le doute l’assaille ; était-il judicieux de lui proposer rendez-vous ici, de prétendre que rien n’a changé ni ne s’est passé, ah ! elle l’ignore. Elle se rappelle n’avoir rien pu répondre de plus qu’une demande de pardon, un vague désolée lancé dans le vent et parfois encore elle s’en veut. Souvent, dans les silences qui ont ponctués le chaos ces mois passés, sa mémoire revenait à cet instant, à son souffle coupé, son palpitant soudainement pincé. Kayo ignore les supplications de son propre coeur, s’est souvent fourvoyée et craint de recommencer ; ah, elle ne sait comment s’y prendre lorsqu’on est l’être aimé. Un soulagement indicible l’étreint lorsque Hotaru confesse que lui aussi souhaitait la retrouver (peut-être ne lui en tient-il pas trop rigueur, alors, cherche-t-elle à se rassurer).

Elle aime à le regarder, et même lorsqu’elle ne le regarde pas, elle se satisfait de sentir sa présence à ses côtés. Elle en oublie l’inconfort des cellules, plus à son aise auprès de lui, devant l’infini des océans. Un haussement d’épaule précède une mine amusée. D’un naturel qui revient toujours sans qu’elle ne puisse toujours le restreindre, elle tire la main d’Hotaru afin d’en dessiner les lignes du bout de l’index. Ah, ça… Alors la prochaine fois je t’attendrai sagemment dans ma cellule, si tu veux bien être mon prince charmant. Elle rit doucement, avant de se redresser sans lâcher prise autour des doigts du garçons. Tu viens ? Je veux voir l’eau de plus près. Et peut-être s’y baigner, plonger et nager jusqu’au bout du monde pour ne plus revenir trop près d’ici, du foyer de tous leurs ennuis. Quelques pas légers la guident auprès de l’écume des flots, et elle s’amuse à se demander si au prochain roulement les vagues glisseront jusqu’à la pointe de ses pieds. Je suis heureuse de te revoir, tu sais. Avec tout ce qui s’est passé, je me suis demandé… enfin, tu sais, s’il t’était arrivé quelque chose. Cette seule pensée l’accable et elle soupire, s’apaise en inspirant une large goulée d’air salin. Mais c’est passé, pas vrai ? Et quand je vois la mer comme ça, ça va mieux, parce que j’ai envie de partir à l’aventure, sur un bateau pirate. Dis, tu voudrais faire partie de mon équipage ?


Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
Le monde a changé, ce jour-là.

Ce jour où ils ont échangé un rire, passant d’une blague à l’autre, traçant les racines d’une amitié si profonde. Si jeune, une immaturité si pure qu’on en oubliant toute logique. Ce jour-là, son monde s’est transformé, coloré de mille teintes inoubliables - et ses barrières ont doucement fondu à mesure qu’il ouvrait son coeur. Un garçon qui n’a jamais vraiment appris à aimer, privé d’un amour parental ; un enfant un peu trop couvé, innocence préservé par son resplendissant aîné.

Nommé pour sa beauté, l’existence éphémère d’un espoir qui ne dure jamais trop longtemps. Hotaru regrette en permanence, et ses choix lui pèsent ; Hotaru regrette, sans pouvoir s’arrêter d’aimer. Elle est si resplendissante, bien trop importante. Le coeur s’alourdit, saturé de bons sentiments - son visage se détend, délaissé de ces terreurs omniprésentes.

Si elle reste là, le monde peut bien se dérober sous ses pieds - s’ils sont aussi inséparables, en dépit de ses sentiments avares, l’apocalypse peut bien commencer. Le contact de sa main amorce un bref frisson mais son visage trace la forme rassurante d’un faible sourire.

J’irai où tu iras, lâcha-t-il à brûle-pourpoint. Son visage est figé un instant durant, avant que la résolution n’en efface toute hésitation. Il la suit d’un pas décidé, ignore le tremblement qui défie la décision imposée à son corps. Cela devrait lui suffire, pourtant : son coeur desserré, immobile quiétude qu’il avait presque oublié, il semble encore se chercher.

Comment lui dire ? Comment oublier ?
Comment trouver réponse à cet amour ? Comment laisser survivre leur immaculée amitié ?

Une part de lui regrette cet aveu, et malgré ça, le sourire qui décore son visage n’a jamais été aussi large. Il ne veut pas s’arrêter. Il ne veut pas se taire, refouler cet aveu, comme la plus grande marque de sincérité qu’il lui ait été donné d’offrir.

Attends, tu déconnes ? C’est moi le capitaine. J’ai gagné notre dernier duel.

Les images de la journée se succèdent - le jeu, leur glace, sa confession. Son coeur se broie d’une culpabilité navrante et pourtant éphémère, car il ne s’en laisse pas submerger. Les choses sont bien ainsi, et il ne regrette pas vraiment. Au diable la décence, au diable la prudence, au diable la stabilité amère d’une situation qui ne lui suffira jamais vraiment.

Il la veut pour lui, toute entière, maintenant et à jamais. Il veut la voir offrir la lueur pétillante d’un regard amoureux, apprécier indéfiniment le contact chaud de leurs doigts entrelacés.

Tu sais, ça me plairait bien de fuir en bateau loin d’ici. Il n’y a que peu de choses qui me manqueraient, si on mettait les voiles ensemble.

Il en a assez.
Assez de se retenir, de mentir, de se laisser oublier.
Assez de se retenir de l'aimer.
Kayo Awataguchi
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J’irai où tu iras — son coeur se gonfle à l’assertion articulée par le garçon, irradié par une vague de chaleur. L’idée ne lui apparaît pas déplaisante et constelle même ses pupilles d’éclats nouveaux. Elle se rappelle l’amertume des palabres d’Hotaru alors qu’il évoquait lors de leur précédente entrevue cet avenir dont il ne se faisait pas maître — mais alors qu’ici l’horizon s’étend ici en une infinité de possibilités Kayo ne peut s’empêcher de croire encore doucement qu’un bout de ce monde leur appartient un peu. Comment ne pas être bercé par de tendres espoirs alors que l’esprit vagabonde face au spectacle d’une houle si tranquille, sur laquelle roule paisiblement l’or liquide de l’astre solaire — comment ne pas se laisser aller à cent, mille phantasmes heureux.

Alors ensemble ils dressent le décor, esquissent à l’abri de leurs esprits le contour d’une voile glissant sur l’onde et bravant la tempête, la silhouette d’une équipage qu’ils dirigeraient fièrement, pourvu qu’ils parviennent à se mettre d’accord sur qui des deux occupera la place de capitaine. Kayo riposte en le menaçant d’un coup de coude taquin, les yeux qui roulent vers les cieux avant de se reposer sur lui. Oh, toi ! Ce n’est que partie remise, je ne m’avoue toujours pas vaincue. Elle peste un peu, sans se défaire de sa mine amusée. Mais… j’accepte d’être ton second pour l’instant. Concédant finalement une défaite pour le moment, elle songe qu’elle n’en a finalement cure d’être capitaine ou second, ou même simple matelot si tant est que c’est en présence d’un être aussi tendre qu’elle s’éclipse au hasard des aventures.

Elle se demande souvent à quoi ressemblent les terres lointaines, celles-là qu’elle n’a aperçues qu’entre quelques pages d’un livre distraitement feuilleté. Elle les devine à sa guise, les fantasme au gré de ses songes la nuit. Toujours, elle n’a connu que deux îles dont elle a fait cent fois le tour, dont elle connaît les falaises sur le bout des doigts et foulé chaque grain de sable. Quand à ce qui est de regretter de laisser des entités qui lui sont chères derrière elle, ah ! le doute la saisit. Hotaru semble plus confiant à ce sujet, et si elle ne peut retenir un sentiment de contentement à ces mots, elle hausse un sourcil curieux. Ne me fais pas croire que tes amis ne te manqueraient pas un peu. Et puis… il faudrait me supporter tous les jours, tu crois que tu en es capable ?

Visage tourné vers les cieux, appréciant la caresse à peine tiède du matin sur son visage, elle souhaiterait que cet instant dure pour toujours, ne souffre jamais des classes qui ne sauraient tarder à débuter. D’une prière muette, elle supplie la course du temps de ralentir ; l’univers tout entier se veut si serein ce matin, quel tourment serait-ce de voir cette paix ainsi rompue. Mais ça me plairait bien aussi. Même si, je crois que moi, trop de choses me manqueraient au bout d’un moment. Elle ne peut s’empêcher de songer aux orphelins, sempiternellement habitée par l’impression que son devoir est de veiller sur eux — elle se trouverait bien affreuse d’ainsi les abandonner. Pourtant, la perspective l’attire et, malgré une tentative de rester rationnelle, ne lui semble pas tout à fait absurde. Mais tu serais là. Alors ça va. Elle sent ses pommettes la brûler une seconde, devine qu’elles se teintent d’un peu de rose, et elle secoue doucement la tête afin de balayer quelques idées troubles. Oh, songe-t-elle, c’est sûrement le fait du soleil sur ses joues.

J’irai où tu iras — l’écho revient, résonne, persiste à se faire entendre. Distraite un instant, une canine se plante dans sa lippe avant qu’elle n’échappe un doux soupir. Dis, Hotaru. Tu veux faire une promesse avec moi ? Des airs de malices dansent dans ses yeux, et elle tend son petit doigt au garçon dans une attitude aussi puérile que sérieuse. Celle qu’on se quittera jamais, quoi qu’il arrive. Car trop de choses sont arrivées et que si la crainte de le perdre ne lui avait pas traversé l’esprit auparavant, elle ne peut l’ignorer désormais.


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Kaien Tsukiyomi
Visage angélique tordu en un rictus de fierté, la proximité de l’épicentre de son univers ajoute à ses fines lèvres le désir frénétique d’un sourire bienheureux. Les joues sont maigrement teintées par le reflet du soleil qu’elle incarne ; belle couleur écarlate, et il n’en ressent que la chaleur montante sur un visage qui lui paraît de cendres.

S’ils pouvaient partir ensemble, il n’en serait que trop heureux ; arraché au destin amené par sa naissance pour ne laisser qu’une traînée de larmes, avec un dernier regard pour une famille qu’il ne mérite pas. Il aimerait s’enfuir avec elle, embrasser l’odeur des eaux salés, craindre la sombre teinte des profondeurs inexplorées. Il aimerait pouvoir éluder l’altruisme ancré dans son coeur de sucre, mais l’amertume surplomberait le goût de toute bonne chose s’il venait à les abandonner.

Le doux visage de son aîné lui semblerait bien dur, mais Hotaru l’imagine heureux, certain du bonheur du cadet auquel il a tout abandonné. C’est un amour qui dépasse l’entendement, une fraternité unique, et il n’y trouve consolation qu’aux côtés de celle qui régit sa gravité. Il se sent cloué au sol par l’entremêlement de leurs fines phalanges, refoule l’impulsif désir de les glisser dans son interminable crinière.

Ses iris ne se lassent pas plus de sa vue que son coeur de sa présence ; et il l’aime, se dit-il une fois encore, plus qu’il ne devrait se le permettre. Il l’aime, et il aimerait tant s’enfuir, contester la toute domination des eaux sur un univers qui lui demeure inconnu.

Je crois que tout bien réfléchi, je ne pourrais pas partir.

Il concède à mi-voix, presque honteuse de ne pouvoir tout lui céder. Elle occupe une belle part de son coeur, cette belle chapardeuse dont il loue la présence. Et alors, broyé par les joies imposées par l’instant, Hotaru laisse une larme couler—et dans cette seconde de faiblesse, ressent la dangereuse proximité d’une dépression grondante.

Les souvenirs le blessent terriblement et pourtant, les nuages noirs se laissent transpercer à la lueur de ce moment qui restera à jamais le leur. Il précède son geste d’une inspiration silencieuse, n’hésite pas plus d’un instant à nouer son doigt au sien, car il sait, il sait depuis le premier regard—sa vie lui appartient.

Je ne te laisserai jamais me quitter.

Il se penche pour mieux la regarder, lui partage l’oeillade taquine d’un garçon gagné par l’imprudence. Emporté par son désir de détendre l’atmosphère, sa proximité soulève son coeur d’une gêne inexpliquée—et il éprouve l’envie de rompre les derniers centimètres de distance pour capturer la part d’elle qui ne lui appartient pas encore. Mais cet instant, il le sait, n’est pas pour maintenant.

Kayo mérite davantage qu’une amorce soudaine ; et lui s’écarte, dans une aise qu’il se découvre alors. Ses prunelles capturent l’expression de l’instant et il se jure d’y voir un jour l’amour qu’elle mérite de trouver.

Si tu veux quitter mon équipage, tu devras m’affronter. Or, ma chère Kayo, tu es mille ans trop tôt pour prétendre à la victoire.
Kayo Awataguchi
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Age : dix-sept ans
Rang : C3
Seimei
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Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
my head heavy with the ocean sound
Qu’elle ne connaît de joie plus honnête que celle d’être en présence d’un être aussi cher à ses yeux. Quelque chose en elle bourgeonne et si elle ignore encore ce dont il s’agit, elle ne s’en plaint pas, laisse son coeur être envahi par quelque vague de chaleur lorsqu’elle croise les yeux du garçon tandis que leurs doigts se lient. Le soleil et la mer seront les témoins de leur promesse, et elle s’en réjouit car sa confiance en ces entités est indéniable. Son sourire s’étend à l’infini entre ses deux joues, et son regard est tendre mais soudain se voile un instant car elle croit entrevoir une perle nacrée sous le soleil glisser le long de sa joue. Alors, ses petits doigts se dénouent de sa main pour venir la sécher d’un revers du pouce, qui en profite pour écarter délicatement quelques mèches de ses yeux.

La proximité de cet instant ne lui est pas déplaisante et l’audace du garçon qui la réduit davantage encore la surprend le temps d’un battement de coeur sans qu’elle ne songe à la briser pour autant, mais le soulagement la saisit de le voir se ressaisir et lui adresser cet air taquin qu’elle lui connaît si bien. Elle s’applique alors à dessiner dans le recoin le plus précieux de son esprit l’esquisse de ses traits afin de s’assurer de ne jamais l’oublier. Elle se mordille les lèvres un instant, songeant que peut-être elle aimerait retourner quelques temps en arrière, revenir sur cette journée et trouver des palabres plus tendres qu’un maigre désolée, qu’elle aimerait lui tendre les bras et lui offrir tout le bonheur qui lui revient.

C’est à gorge déployée qu’elle s’esclaffe à sa remarque, elle ne perd pas une seconde pour rétorquer. Est-ce une provocation en duel ? Tu sais, je ne suis pas une adversaire si mauvaise. Les souvenirs reviennent d’une tentative de combat, tous deux armés de sabres qui n’en étaient pas, et de l’échec cuisant qu’ils ont essuyé. Et pour l’heure, je ne compte pas quitter cet équipage. Rendez-vous dans mille ans, si j’ai changé d’avis. Un clin d’oeil appuie son propos et elle prend quelques secondes pour s’étirer lentement vers les cieux.

Je passerais bien la journée ici au lieu d’aller en cours. Elle grommelle, dépitée, car désormais la course du soleil semble être bien avancée et elle ignore l’heure exacte mais ne doute pas qu’il faudra tâcher de ne pas trop tarder. S’accroupissant pour toucher l’eau du bout des doigts, encore froide de la fin de l’hiver, un frisson la parcourt et, alors qu’elle se redresse, elle agite la main en direction d’Hotaru, l’éclaboussant de quelques minuscules gouttelettes. Tiens, ce serait quoi ton cri de guerre de pirate ? Un truc que tu pourrais crier à la mer, là, tout de suite ?


Kaien Tsukiyomi
color the sea (hotaru) 40923eaea96611fbd0cf54fe9b9a7a89d65bbf4e
Citation : No mind to think. No will to break. No voice to cry suffering.
Age : 17 ans.
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Ryujin
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Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
Ah, je sais, JE SAIS ! Quelque chose comme... « à l'abordage » ! Non, c'est déjà pris... laisse-moi réfléchir.

Elle avait le don pour éveiller ses sentiments les plus enfouis—la tristesse de ses mauvais jours, la joie qu'il retenait ; l'amour qui le faisait respirer. Sa voix vibrait encore à ses oreilles, et il semblait étourdi par l'enthousiasme qu'il avait dégagé—comme s'il lui était interdit de retrouver une once de bonheur. Un bref soupir de résolution et, comme une retenue inconsciente, Hotaru changea aussitôt de cap.

Rester la journée ici ? Je ne serai pas contre, mais...

Une poitrine qui se serre, un cœur qui semble s'arrêter—la bêtise au bord des lèvres, il laisse le silence répondre de ses erreurs. Il ne devrait pas. Il n'est même pas sûr d'en être capable, comme si l'oxygène des alentours lui garantissait de tenir aussi longtemps près d'elle. A son tour, il avait déplié ses jambes pour dévoiler sa silhouette levée, leurs ombres embrassées de la même façon dont il se rêvait.

...Je pense que nous devrions y aller.

Tendre traits noués par de patiences certitudes, son visage semble gagner le coût de quelques années passées—comme sous l'ardeur d'une maturité nécessaire. Le geste lui paraît impossible, la distance insurmontable mais il se soustrait à l'avide proximité de leurs visages. Leur bonheur n'était pas dédié à la soumission d'un soudain désir, mais au long deuil de ce qui deviendrait leur solitude d'antan.

Le bout de ses longs doigts caressa l'extrémité de son menton, et d'affection, son regard voulut s'attarder sur la douceur de sa peau parfaite. La fable se rompit alors qu'il s'étira à son tour, cherchant le plus délicat moyen de couper court à cette indescriptible utopie.  Je n'aurai pas dû dire ça, Kayo. Il détourne ce doux regard vers l'infinité des flots, comme dans le fantasme nécessaire de s'y laisser emporter. Sans avoir besoin d'ajouter quoi que ce soit, elle savait ce dont il parlait.

Elle est si proche, cet être dont il songe aux moindres parcelles—de la douceur de ses doigts au contact de leurs lèvres ; des mains glissées dans ses longs cheveux, le regard perdu dans la tempête rosée de ses prunelles. Leurs silhouettes s'embrassant, dans un rêve dont il a oublié la fin, et il voudrait presque croire en ces plaisirs innocents—il voudrait croire, un instant durant, qu'elle lui appartenait.

Pas comme ça. Ce n'est pas ce que tu mérites.

Un pas en arrière, et le sourire brille d'une confiance qu'il retrouve peu à peu—car la terreur n'a désormais plus d'emprise. Dans leur univers à eux, dans cet amour qui le confine loin de ces angoisses, il ne garde en lui pas la moindre crainte. Depuis peu, il semblait différent—il avait gagné quelques centimètres pendant ces vacances et dans le doux écoulement de ses tristes pupilles frappaient parfois quelques éclairs égarés.

Je t'offrirai le meilleur, avoua-t-il enfin avec un sourire satisfait.

Sa poitrine s'était allégée, et il éprouvait cette sérénité qui lui avait tant manqué, et qu'il ne devait qu'à elle. Hotaru n'allait pas bien, et renier cette évidence n'aurait fait que détruire ses efforts—mais il se battrait pour son propre bien.
Kayo Awataguchi
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Kayo Awataguchi
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L’heure du départ sonne comme le glas entre les lèvres du garçon, elle écarquille deux grands yeux suppliants, entrouvre les lèvres comme pour réclamer quelques instants supplémentaires mais se ravise—le soleil se lèvera de nouveau demain et bien qu’elle ait du mal à le concevoir il n’est nul besoin de courir encore et toujours après sa course. Ses pupilles s’égarent pour la dernière fois sur l’horizon, capte les reflets maintenant plus agressifs de l’astre matinal contre la houle, et cède en un soupir. J’imagine que tu as raison. Peu encline à retourner s’abîmer entre les murs des cellules pour un risible retard, elle se fait moins téméraire qu’elle aurait pu l’être en d’autres circonstances, elle même s’en rend compte et l’idée la peine quelque part—elle n’a pas l’habitude d’être aussi consciente de ses propres actes. Quelque chose en elle grandit doucement, elle le sent couler dans ses veines et trimer sous sa peau : d’aucuns diraient que c’est ici toute la splendeur de son adolescence qui la travaille, toute son âme qui tend vers une étape nouvelle à laquelle, pourtant, elle n’ose encore se résoudre. Toute pleine de ses complexités, toute troublée par ses paradoxes, elle n’ignore pas que la présence d’Hotaru y joue sans doute un rôle également. Et si, sans davantage de cérémonie, elle s’apprête ici à entamer le chemin à rebours vers les hauts murs du château, c’est bien sa voix qui vient l’interrompre, elle ainsi que le cheminement de ses pensées.

Elle ignore comment affronter toutes ces choses, ses deux poings se serrent sur eux même tandis que ses ongles viennent nerveusement gratter l’intérieur de ses paumes. Elle-même avait songé à aborder le sujet, mais n’avait su trouver les mots, et une fois de plus, c’est lui qui engage la chose. Elle admire en lui cette confiance soudaine, ces élans qu’elle n’observait pas tant autrefois, ainsi que bien d’autres détails auxquels elle ne prêtait sans doute pas autant d’attention auparavant. Elle s’attarde davantage sur la couleur de ses yeux, sur la courbe de ses cils, sur les reflets dorés de ses mèches. Ah ! est-ce seulement approprié ? Ses paroles brillent de mille promesses auxquelles elle ne demande qu’à répondre par autant de sourires, et elle coule sur lui un regard empreint d’un cafouillis d’émotion qu’elle trouve bien de la peine à organiser. Un instant, elle hésite, puis c’est tout son corps qui vient s’élancer contre le sien, ses bras fins qui se glissent dans son dos, sa tête qui se presse contre sa poitrine. Ah. C’est toi le meilleur. Elle souffle tout bas, comme si elle confiait ses palabres au bon vouloir du vent. L’étreinte est aussi intense que de courte durée, et elle s’écarte presque aussi vite, le rose aux joues à l’idée d’avoir peut-être été trop loin. Rentrons. Ensemble cette fois, omet-elle d’ajouter.


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