Study more drama queen less (+) Miyuki
15.12.96
Dans les couloirs, il ne cherche pas particulièrement son attention, mais lorsqu’il le voit, il ne peut pas s’empêcher de le saluer pour expliciter que tout va bien entre eux comme avec n’importe quelle autre personne. Hanru n’est pas du genre à se prendre la tête avec les autres et quand bien même, il se montre directement tel qu’il est sans artifice ou quelconque ruse contrairement au renardeau. La différence étant aujourd’hui. Il s’était renseigné pour lui et avait dans l’idée de calmer les peurs paniques du jeune homme plus pour lui-même que pour rendre service. Il y avait quelque chose de satisfaisant à remettre en ordre les problèmes d’autrui quand il s’agissait de stupidités pareilles. Pour lui qui n’avait pas cette chance de pouvoir réparer ses torts, étant donné sa phobie, c’était tout simplement inadmissible que ce crétin d’adolescent inculte sur sa propre famille lui fasse du mélodrame pour un malentendu. Sans doute avait-il mal compris ce que ses pairs lui avaient enseigné, ce que croyais dur comme fer le yatagarasu ou alors, bien moins probables qu’on le lui ait laissé entendre.
La coupe courte du garçon aux mèches longues cachant la moitié d’un œil apparut enfin dans son champ de vision et comme à son habitude, lorsqu’il ne répondait pas explicitement à ses salutations, l’aigle ébouriffait le plus jeune. Cette fois, il posa également une main sur son épaule. « Si tu as du temps, je voudrais te parler » il n’y avait aucune menace, ni aucun ressenti négatif dans sa voix qui était pure neutralité. En somme, ce qui changeait toute leur relation depuis leur début chaotique. Ce n’était pas entièrement pardonné par ce tempérament aussi impulsif que celui de l’Awataguchi, mais le Fujiwara n’avait plus de raison d’être aussi nerveux en sa présence à l’exception peut-être que Hanru connaissait maintenant l’attirance qu’il nourrissait à son égard. Il ne s’en était aucunement amusé, même si c’était tout à fait son genre de lancer quelques répliques pour le voir s’empourprer, il n’avait rien fait de tel et ça lui échappait complètement cette passivité presque respectueuse qu’il arborait quand Miyuki était dans les parages. Peut-être avait-il été plus touché qu’il le pensait par le fardeau commun aux familles nobles.
Qui plus est, Hanru a pris l’habitude de t’ébouriffer les cheveux à chaque fois que tu ne réponds pas à son bonjour, attirant ainsi tous les regards sur vous. Tu détestes ça et tu ne veux plus qu’il touche à tes cheveux, tu fais donc à chaque fois tout pour le remarquer et lui dire répondre sans attendre. Tu as l’impression de jouer son jeu, qu’il fait tout ça pour ainsi parvenir à t’arracher un mot et ça t’agace encore plus. Il met tes pensées en branle, et tu rêves de pouvoir l’embrocher avec ton sabre. Hélas, il a prouvé deux fois qu’il est en mesure de te maîtriser. Tu n’as de toute manière même plus ta baguette pour être en mesure de faire de sorts, bien que tu es capable d’en faire avec tes mains.
D’ailleurs, en parlant de baguette… Tu as perdu la tienne durant ta seconde altercation avec Hanru. Tu sais pertinemment que c’est lui qui doit l’avoir. Si c’était quelqu’un d’autre, tu aurais déjà été au courant. Tu ne l’as pas récupéré parce que… Tu es mort de trouille. Tu n’as pas envie de te trouver de nouveau seul avec lui, d’avoir de nouveau une discussion. Pas quand tu penses encore et toujours à ses lèvres, à son parfum et à la douceur de ses lippes. Pas quand ça te met dans tous tes états ! Tu veux tourner la page Hanru Awataguchi. C’est simplement une question de temps.
Aujourd’hui, tu n’as pas encore vu le Yatagarasu. Il manque encore à l’appel et tu espères secrètement qu’il se sera perdu à tout jamais dans la forêt de bambou. Tes espérances tombent bien vite à l’eau lorsqu’une main se pause sur ton épaule gauche, te faisant sursauter. Tu lève les yeux et remarque Hanru, grimaçant légèrement pour cacher ta grimace, tu inspires. Qu’est-ce qu’il te veut, cette fois ?
-… Oui, j’ai un peu de temps devant moi.
Tu aurais voulu refuser, montrer que tu es très occupé. Mais la vie est cruelle et tu n’as absolument rien à faire. Tu consent alors à suivre Hanru jusqu’à un endroit tranquille, dans le parc. Tu te tournes enfin vers lui, croisant les bras. Tu n’es pas du tout à l’aise.
-Qu’est-ce que tu veux, alors… , ?
Tu demandes avant d’être frappé par une révélation : ta baguette !
-Ah !...
Tu grognes, calmant tes ardeurs et reprenant une allure froide, pour dissimuler ton visage qui s’et illuminé alors que tu t’es souvenu que tu voulais lui demander s’il a trouvé ta baguette.
-A tout hasard… Tu n’as pas trouvé ma baguette, la dernière fois durant… notre discussion ? J’ai dû la faire tomber.
Tu demandes, en inspirant, le malaise refaisant surface. Tu ne peux pas reparler de la dernière fois sans te rappeler le moment où il t’as embrassé et rougir comme un abruti profond.
Study more drama queen less (+) Miyuki
15.12.96
Il avait bien vu que l’humeur du Fujiwara à son contact restait particulière, mais ne lui en tint pas rigueur, bien au contraire. Pour une fois, la curiosité avait parlé pour Hanru qui ne laissait que très rarement voir cette partie intéressée de lui, pas sans avoir un profit derrière. Les deux adolescents se posèrent dans les jardins pour aller parler des trouvailles de l’Awataguchi et il était inutile de dire qu’en ouvrant la bouche, il dut se retenir de l’insulter pour avoir été si stupide à croire avec autant d’ardeur que l’homosexualité était condamnée et passible de mort.
Coupé dans son élan, il remarqua qu’en effet, le renardeau avait perdu sa baguette la dernière fois et désireux d’échapper à ses serres il avait préféré s’enfuir la queue entre les pattes tant par l’émotion à la forme indécise que par la stupeur qu’elle provoquait. Lui s’était contenté de la ramasser et haussa les épaules en cherchant ses affaires. Il l’emportait toujours avec lui et l’oubliait depuis tout ce temps à moins de croiser Miyuki. Leurs interactions trop brèves lui faisaient louper l’occasion de la lui rendre chaque fois. « Tiens, j’ai oublié de te la rendre » dit-il simplement avant de le couper pour reprendre dans le vif du sujet « La dernière fois tu as dit que c’était dangereux pour toi d’aimer » il ne précisa rien de plus, soucieux de ne pas trahir le secret confié à contrecœur. « Je me suis renseigné et avant que tu me fasses une scène, j’avais raison » tout ce qu’il voulait dire par là c’était qu’il n’y avait pas mort d’homme pour cela, à moins sincèrement de s’afficher au bras d’un homme et d’être bien plus entreprenant que nécessaire. Déjà qu’en société c’était intolérable à ses yeux d’afficher si clairement une relation – et il n’était pas questions d’étreinte en quel cas il serait lui-même hors de ses principes – si en plus c’était une provocation au système japonais, il ne donnait pas cher de la réputation, ni de la peau de ceux qui enfreignaient ces codes de conduite. Mais, de ce qu’il savait du kitsune, ce n’était clairement pas son intention.
Tout ce stress qu’il ressentait vis-à-vis de lui rendait Hanru nerveux à souhait et il claqua sa langue contre son palais. « Tu veux bien te détendre une seconde et te reconcentrer sur ce que je viens de te dire ? » car à voir les pigments porcelaine se colorer de rose, il ne savait pas où l’esprit du jeune homme s’était envolé, mais il était temps de le ramener sur terre. Ce qu’il avait à dire était intéressant.
-Merci.
Tu ajoutes en un souffle, comme si le remercier t’arrachait la langue. C’est encore un peu frais dans ta tête, toute cette histoire. Tu aurais aimé ne pas avoir à recroiser Hanru, cela t’aurais même arrangé qu’il t’oublie, qu’il soit aussi lâche que toi, qu’il ne cherche pas constamment à t’affronter. Mais au lieu de ça, c’est comme s’il te provoquait, te cherchait continuellement. Tu soupires, essayant de te reconcentrer sur l’Awataguchi, de cesser de divaguer dans tes pensées. C’est souvent, quand il n’est pas loin de toi. Mais, tu aurais préféré ne pas avoir à entendre ses mots. Tu te raidis immédiatement quand il fait référence à votre dernière discussion, terriblement tumultueuse. Tu te mords l’intérieur de la joue, te retenant de prendre la fuite immédiatement. Tu gardes les pieds plantés dans le sol, gardant ton regard dans le sien. Tu détestes soutenir le regard des gens, mais avec Hanru, c’est encore plus insoutenable.
-Renseigné ?
Tu demandes en fronçant légèrement les sourcils, commençant à rougir de nouveau. Pourquoi est-ce qu’il se renseigne ? Est-ce que c’est parce qu’il t’as embrassé ? Il est perdu ? Tu tapotes ton pantalon du bout des doigts en te perdant de nouveau dans ce souvenir où ses lèvres se sont posées sur les tiennes. Tu te sens de nouveau divaguer, te rappelant la chaleur de son corps, sa proximité, son odeur… Mais de nouveau, la voix de Hanru te ramène à la réalité. Tu rougis de plus belle en comprenant qu’il a probablement remarqué et tu te racles la gorge.
-Attends, quoi… ?
Tu demandes, le regardant.
-Qu’est-ce que tu veux dire… ? Tu as fait des recherches sur m famille ?
Tu le questionnes avant de grincer des dents. Tu passes tes mains sur ton visage.
-C’est pas possible… mais, de quoi est-ce que je me mêle ?
Tu grognes, prenant sur toi pour ne pas t’énerver et ne pas laisser la situation t’échapper, comme la dernière fois.
-Pourquoi est-ce que tu fouilles dans nos affaires ? Tu es un Awataguchi, pas un Fujiwara.
Tu sens une certaine assurance arriver en toi et tu fais un pas vers lui.
-Tu es obsédé par moi ?
Tu l’interroge, ne sachant pas comment il va prendre la chose. Tu grognes, comme si sa révélation pouvait changer quelque chose. Ce que disent les livres n’est pas toujours la vérité. Il devrait le savoir, non ?
-Les livres ne racontent pas toujours la vérité, je le sais mieux que toi. Pourquoi ? Parce que je suis un Fujiwara, triple buse.
Etrangement, tu arrives plutôt bien à garder ton calme, tu ignores pour quoi. Tu te laisses tomber sur le banc qui est derrière toi, repoussant tes cheveux en arrière d’un geste sec de la main.
-Durant combien de temps encore tu vas me suivre comme ça et faire semblant d’être mon ami ? Je ne pense pas que ce que je t’ai dit la dernière fois, vaut un tel intérêt. Je préférerais que tu arrêtes de mettre ton nez dedans…
Study more drama queen less (+) Miyuki
15.12.96
Les couloirs sont délaissés pour gagner les jardins. Rien ne venait jamais perturber l’humeur de l’Awataguchi plus que le kitsune et ce même lorsqu’il lui intimait de le suivre pour parler calmement. Par anticipation en rapport à leurs précédentes rencontres, Hanru s’attendait déjà aux débordements du caractère impulsif et à y répondre par tout autant de hargne régit par la frustration de n’avoir une conversation de plus de dix minutes sans cris, sans sorts et sans avoir à lever le poing. Il n’avait jamais eu à le faire hormis avec le Fujiwara et cela contribuait à desservir la réputation qu’il avait déjà de sa froideur et du manque de contours sur les mots qu’il posait. Malgré les apparences, il était apprécié et savait faire preuve d’une douceur qu’il se voyait mal employer auprès de l’idiot qui jugeait encore ses intentions pourtant louables. Avec la Chinoise, tout était bien plus simple et on voyait davantage que son cœur n’était pas dénué de tout sentiment positif. Mais les sourires qu’il offrait le plus souvent étaient enclins à ternir son image tant ils étaient provoqués par le tic nerveux de son agacement, à croire que certains avaient ce pouvoir de faire dresser sur sa tête une antenne à problèmes.
Il espérait ne pas trop en avoir en exposant ses idées, mais comme prévu Miyuki laisse ses spéculations douteuses se transformer en une réalité qui lui était propre. Hanru ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel en retenant toute la violence dont il était capable et qui n’était perçue autrement malgré les formes qu’il cherchait à donner à ses paroles. Une fois de plus il faisait attention pour un adolescent qui n’en avait que faire et n’était pas capable d’apprécier ses efforts à leur juste valeur puisque les voir lui était impossible.
Lorsqu’il se calma enfin, cherchant à tourner à son avantage des situations qui au contraire auraient dû lui faire comprendre toute l’étendue de la bonté du yatagarasu qui n’avait pipé mot, ce dernier se contenta de tourner la tête en croisant ses bras en premier lieu. Dans ses yeux, le culot qu’il voyait émaner de son homologue l’aurait presque fait trembler de rage s’il ne le savait pas en position de faiblesse. Il suffisait d’un mot pour le lui faire comprendre, mais il avait bien d’autres options à sa disposition pour cela.
« Je déteste me forcer à être quelqu’un d’autre et je n’ai pas à le faire quand je suis ici » de quoi réjouir le kitsune qui devait user ses zygomatiques aux sourires hypocrites. Il en connaissait pourtant de cette maison et s’était confronté plus à l’espièglerie bonne enfant qu’aux sournois desseins dont il les savait apte. Mais passant ce détail, le jeu d’acteur du garçon laissait à désirer suffisamment pour que l’aigle s’en rende compte, ou bien il était simplement à sa portée de deviner quand il était sincère ou non par des faits qu’il ne s’expliquait pas. Quoiqu’il en fut, il n’avait rien dit concernant les regards soutenus dans sa direction et les sombres pensées que Miyuki pouvait avoir à son sujet. Autre raison qu’il aurait pu aisément laisser entendre. Il pouvait être bien plus cruel cependant.
« Quant à cette obsession… » qui n’en était pas une, Hanru passe une jambe sur le côté du banc pour être face au profil du jeune homme, attendant de lui adresser ses prochains mots dans le blanc des yeux. Cependant s’il ne se tournait pas, il se contenterait d’approcher assez près pour lui glisser à l’oreille les quelques mots pouvant être blessants, néanmoins ils étaient en partis vrais. Il n’était pas question de désir envers le plus jeune, mais d’une curiosité qu’il n’avait que pour lui. « Si je l’avais voulu, tu m’appartiendrais déjà »
Reculant sagement, il reprend ce qui lui semble essentiel et ce pour quoi il était venu à l’origine « Les clans fonctionnent tous pareil à quelques détails près et le tien ne fait pas exception. Tout est une question de discrétion et d’honneur » devait-il expliciter ses propos ? « Et comme tu le sais, les mariages ne sont pas faits d’amour, ils servent le clan pour perpétuer la lignée et créer des alliances, il te suffit de t’arranger pour que ta femme soit complice » ce n’était pas immoral tant que tout le monde y consentait. Pourquoi le libéré de chaines invisibles qui le retenaient tant d’aimer ? Il n’en savait rien, mais c’était captivant parce que lui ne savait pas ce que c’était d’aimer.
Quand tu es avec lui, tes émotions explosent et tu peines à les contrôler, c’est le seul avec qui cela t’arrive. Comme si sa simple présence suffisait à te faire perdre pied, à te faire douter sur qui tu es véritablement. Pourtant lui, ne peut pas vraiment comprendre ce que c’est, de constamment jouer un rôle. Il est sûrement aimé de sa famille, ses parents sont probablement fiers de lui. Toi, qu’est-ce que tu obtiens des tiens ?
Pas un seul regard de ta mère, une constante surveillance de la part de ton père… Toujours cette terrible sensation que le moindre faux pas, te coûtera terriblement cher. C’est dans cet univers que tu as été élevé, celui où tu sais pertinemment que tu n’y auras jamais ta place, où l’amour de tes parents t’es inconnu, où seule la déception règne. Un monde que tu devrais fuir et qui pourtant, t’attire, dans lequel tu veux te sentir accepté.
Alors, qu’est-ce qu’il peut y comprendre, Hanru ? Avec son air fier, sa façon de se pavaner comme un paon te donnant simplement envie de lui faire un croche-pied afin de le regarder chuter. Ah, tu deviens mesquin maintenant, même jaloux… Tu devrais plutôt fuir l’Awataguchi, il te trouble beaucoup trop. A ses côtés, c’est le faux pas assuré et tu ne peux pas te le permettre.
-Tu veux une médaille ?
Tu souffles presque pour toi, mais il n’y a pas à douter qu’il a probablement entendu ton sarcasme. Tu inspires et lève les yeux vers lui avant de te crisper. Comment ça, s’il l’avait voulu, tu lui appartiendrais déjà ? Tu déglutis, tes joues se colorant de cette habituelle couleur que tu arbores beaucoup trop souvent aux côtés de ton homologue. Cette teinte qui te trahit beaucoup trop. Il prend place à tes côtés, te faisant face. Tu te forces à pivoter, passant ta jambe au-dessus du banc afin d’être dans la même position que Hanru. Ta langue claque contre ton palais en signe d’agacement mais chaque fois que la chose prend possession de toi, tu as peur.
Tu crains que Hanru ne sente ta colère poindre et te maîtrise de nouveau et tu sais ce qu’il s’est passé la dernière fois. Tu ne peux te permettre de le laisser s’approcher trop près de nouveau. Alors, tu remets une barrière entre vous deux, ce qui est pour le mieux tu le crois. Une barrière qui cependant, parait bien frêle face à l’Awataguchi parce qu’il sait où frapper pour la faire s’effriter, parce qu’il sait comment faire pour la briser. Tu es incapable de jouer parfaitement ton rôle avec lui.
-Premièrement, je n’appartiens à personne.
Seulement à tes parents. Seulement à Takamori, hélas.
-Et deuxièmement, je ne comprends toujours pas ce qui te fait croire que tu peux te permettre de faire des recherches sur moi et ma famille.
Tu lèves les yeux vers lui, presque outré qu’il ai autant d’audace.
-Tes parents ne t’ont jamais appris à ne pas te mêler des affaires des autres ? C’est une habitude de votre clan, d’être aussi… fouineur ?
Tu croises les bras sur ta poitrine, presque pour immiscer une barrière –inutile- entre toi et lui.
-Et il n’y aura pas d’histoire de femme complice ou que sais-je.
Tu baisses d’un ton, après avoir observé les alentours pour être sûr qu’il n’y ai aucune oreille indiscrète pour vous écouter.
-Une fois que j’aurais une femme, je tomberai amoureux d’elle. Et ne t’en fait pas, toi, je t’oublierai.
Tu essayes de le rassurer, ou de te rassurer… Encore sûr que ce n’est qu’une passade, que tu es bel et bien hétéro. Comme si tu n’avais pas pensé à Ange à chaque fois que tu te retrouvais seul avec Eirin.
Study more drama queen less (+) Miyuki
15.12.96
Les mots sonnent comme ce dédain perpétuel qu’il récolte, même en y mettant toute la bonne volonté dont il était capable et quand bien même, se donner la peine d’être aussi aimable lui faisait regretter ses choix. La seconde suivante, l’Awataguchi prenait sur lui pour ne pas le lui exprimer toute l’amertume à son intention quant au jugement qu’il lui portait quand de son côté Hanru avait fait abstraction de tous les travers désobligeants de son interlocuteur. Et quand bien même il les remarquait, la plupart du temps il les taisait sauf lorsque la provocation l’y obligeait comme maintenant. « Je devrais en avoir une pour le seul fait de te supporter, tu ne comprends vraiment rien, c’est agaçant »
Si tenté qu’ils puissent au moins s’entendre, l’aigle explique des principes qui auraient dû être connu du renard. Chose intrigante de ne pas avoir vent des lois de son propre clan et ça ne facilitait pas les choses de le voir se débattre quand on lui tendait la main. Mordant l’intérieur de sa joue et réduisant ses lèvres en une fine ligne, L’Awataguchi laisse échapper un soupire. Il avait cherché cette remarque, personne n’appartient à personne et tout le respect qu’il avait pour autrui avait été soufflé par ses propres paroles, uniquement pour avoir droit à ce regard. Quelque part, il se plaisait à être le bourreau d’instant comme celui-ci, voyant enfin la couleur envahir les pommettes de son vis-à-vis. Un sourire non dissimulé se dressa fièrement sur son visage et ce n’était en rien de la moquerie, mais une taquinerie qui rappelait grandement que lui, ne s’était pas permis de le lui faire remarquer tout en détenant un pouvoir que Miyuki n’avait pas sur lui. Le profit aurait été plus logique, si l’adolescent l’avait su, aurait-il été plus enclin à l’écouter ? Car il était pour l’instant une exception. Rien n’avait été demandé en échange de son silence.
Quand il est question de ses parents, la douleur se fait sentir. Sa mère lui manque et bien qu’elle sera un jour réincarnée, elle n’aura rien à voir avec celle qu’il a connu, qui l’a mis au monde et qu’il aimait. Aussi, manquer autant de discernement dans pareille situation aurait pu faire imploser le yatagarasu. Son sourire se mue, mauvais, et il desserre à peine les dents pour articuler des mots tout aussi coupants que la lame qu’il aurait voulu placer sous sa gorge. Il n’en aurait rien fait, aboyant de la même façon que cet idiot et ça le rassura suffisamment pour qu’il inspire grandement. « C’est parce que j’ai été bien éduqué que je connais l’importance d’en savoir un minimum sur les autres clans et que ça m’évite de faire l’erreur de les croire tous comme toi chez les Fujiwara. Parce que tu es stupide »
Il pouvait croiser les bras, lui expliquer à quel point il était ridicule de le croire gay quand il rougissait à souhait aux simples mots qu’il prononçait et à sa proximité. Quelque part, il avait envie de le lui faire comprendre et de le tirer dans une pièce presque par habitude à attendre le moment où il n’assumerait plus ses faits et gestes. Un spasme provoque un rictus et il soupire à nouveau fermant les yeux quelques secondes en regardant les autres passer. « Je m’en contre fous, je te dis juste ce que j’ai appris à ta place, le reste tu en fais ce que tu veux » car lui, ne savait rien de ces sentiments, il ressentait tout, mais il n’avait jamais eu ce soubresaut à lui en transpercer le cœur d’une surprise qui serait apparemment appréciable. Il était peu probable que la violence de cet amour si peu prisé pour le nombre de mariages qui avaient été arrangés soit à son sens facile à oublier. Était-ce ce que Miyuki ressentait pour lui ? Aucune idée. Il se contente de croiser les bras à son tour et de le regarder dans les yeux.
« Je vais expliciter ce qui me semble pourtant très clair. Les clans condamnent officiellement tout comportement pouvant entacher leurs réputations selon des principes qui sont à la fois propre à tous et assez similaires » ce qui voulait dire qu’officieusement… « Mais officieusement, presque rien n’est interdit » Presque. À l’image de ce système par ailleurs ou les clans sont à la tête d’un empire plus que le ministère ou l’Empereur lui-même. Mais ça les avantageaient tous et il n’allait pas s’en plaindre. « Quant à savoir pourquoi je m’y suis attelé, c’est pourtant simple. Tu avais l’air de croire que tes jours étaient comptés depuis que tu es en âge de comprendre cette différence. Or, ça n’est pas le cas » allait-il encore lui sortir qu’il n’était pas différent ? Hanru le mit en garde. « Ne me dis pas le contraire, tu peux prétendre ce que tu veux, mais je n’ai rien oublié de la fois où tu as perdu ta baguette. Et ne tente même pas un obliviate, ce serait te tirer une balle dans le pied étant donné nos familles » précaution nécessaire vu la nervosité à laquelle il avait déjà eu à faire. « J’ai dit ce que j’avais à dire. Je ne sais pas si c’est parce que ça vient de moi ou si c’est naturel d’être agressif quand on se montre sympa, mais ça partait d’une bonne intention » Allait-il encore en profiter cette fois ?
Study more, drama queen less
Tu écoutes silencieusement l’Awataguchi dans sa tirade, te contentant d’hausser les sourcils de temps à autres à certains de ses dires. Mais dans l’ensemble, tu te tais, gardant dans un coin de ta tête, les quelques informations qu’il puisse te donner. Durant tout ce lapse de temps, tu essayes de calmer le feu ardent qui brûle en toi tout en l’écoutant, te rendant bien compte que t’énerver ne fait que nourrir son agacement. Pourtant, tu ne l’es pas non plus pour rien, le trouvant bien trop intrusif pour toi et tout autant agressif. Une fois qu’il a terminé, tu laisses néanmoins échapper un soupir, détournant le regard en réfléchissant.
-Je vois.
Tu réponds cependant, finissant par croiser les bras. Tu ne sais pas vraiment comment aborder la chose, restant tout de même reconnaissant de connaître cette vérité. Pourtant, ce n’est pas ça qui va t’aider à assumer pleinement ta véritable nature. Car malgré tout ça, tu restes un sang-pur, un Fujiwara, qui plus est, c’est un véritable déshonneur que d’aimer les hommes bien plus que les femmes, quoi qu’Hanru en dise. Car il y a toujours le risque que l’on te surprenne en mauvaise posture, et que ta femme finisse par se lasser d’une telle situation. Il y a beaucoup d’inconnues que tu ne peux te permettre de négliger.
-Ecoute.
Tu prends une longue inspiration, consentant à lui ouvrir un peu ton cœur, même s’il s’y est bien trop immiscé depuis que tu l’as rencontré. Mais, tu as bien conscience que rien ne pourra avancer si tu ne mets pas ta fierté de côté. Il est maître de bien trop de choses actuellement et tu l’as vu par le passé, te mettre en colère ne fera que nourrir le feu qu’il contient. C’est difficile, mais tu dois marcher sur ta fierté.
-Je vois bien que tu as fait ça pour m’aider, pour une raison que je peine encore à comprendre. J’ai l’impression que tu te sens obligé de faire quelque chose pour moi, alors même que je ne t’ai rien demandé, et que tu pourrais simplement te contenter de rester distant et courtois avec moi.
Tu lèves les yeux vers lui.
-La chose a bien fonctionné depuis ces derniers jours.
Tu affirmes, décroisant finalement les bras pour déposer tes mains sur tes cuisses. Tu prends soin de garder une distance raisonnable entre toi et lui, inutile de faire jouer davantage les ragots.
-Ça me gêne que tu fouilles ainsi dans ces histoires, alors même que tu dis que ma vie ne t’intéresse pas, et que tu as déjà oublié. J’ai l’impression que tu mets ton nez dans ma vie privée, et ça me met mal à l’aise.
Tu finis par dire en laissant échapper un nouveau soupir.
Study more drama queen less (+) Miyuki
15.12.96
Chaque inspiration brûle sa gorge dans l’expression limpide de ses intentions. Deux éléments contraires qui s’attirent irrémédiablement. Tandis qu’en lui s’affaire une mer agitée dont les températures si basses en sont ardentes, le Fujiwara, lui, s’enflammait à en laisser les braises caresser son épiderme., l’atteindre dans un tourment captivant. Exquise nouveauté dont il se délectait honteusement derrière l’éclat perçant de ses iris. Impassible d’apparence, ce fut son tour d’écouter. Le silence lui répondit d’abord, troublant à peine la tempête qui grondait en lui, prêt à la laisser se déchaîner. Il s’était préparé à la chaleur ascendante, non à la flamme dévorante dont l’intensité réduite lui cédant le temps d’apprécier. Dans un haussement de sourcil, il acquiesce, attentif aux mots, comprenant le sens de cette confidence plus directe., forçant son mutisme habituel tant elle était irréfutable.
De l’amabilité courtoise à l’intimité des principes inculqués par d’autres clans, il y avait un gouffre dans lequel il s’était empressé de plonger et son unique raison fut le soupçon d’y voir la main du kitsune qui s’y noyait. D’un rictus, sa joue se tort, une fossette nait et se meurt aussitôt dans l’inconfort de sa propre décision. Mais il n’en dit rien, laissant l’encre noire se figer enfin à sa hauteur pour l’inviter un peu plus dans le malaise occasionné. Ils étaient trempés dorénavant.
Sa pomme d’Adam se met à danser par deux fois, retenant un flot qui n’était en rien reflet de ses pensées. Et dans l’acier tranchant de ses prunelles, il y avait une onde tressautante, animée par une nuée d’émotions secrètement gardées. Hanru se força néanmoins à se détendre.
« Je l’ai aussi fait pour moi » sans le moindre doute dans la voix, il reprit « Ce sont des questions que je me suis posées. J’ai le sentiment que tu ne te sens pas à ta place en tant que Fujiwara tout comme je me suis senti le dernier des Awataguchi » lui qui était le premier fils d’un membre éminent de leur famille, de leur clan, avait toujours cette phobie infecte pour lui rappeler sa différence, mais au-delà de ses faiblesses, on lui avait enseigné l’art du sabre, la voie de l’esprit et par-dessus tout à prendre une vie s’il le devait un jour. « Tu en fais ce que tu veux, je n’irais pas plus loin. Je me suis suffisamment imposé à toi » il l’avait déjà laissé entendre, ce service rendu n’exigeait aucune contrepartie, mais dans un sourire plus sincère, il insuffla son intérêt toujours aussi discret. Peut-être y avait-il une certaine fierté qui le retenait encore. « J’agis souvent par intérêt et ce que j’entends par là c’est : dans le but d’obtenir quelque chose. Il y a des exceptions. Certains amis, mes proches évidemment. Puis toi »
Ses longs cils s’abaissent lentement. Il soupire et s’imprègne du calme revenu dans les eaux encore troubles de son esprit, peut-être soulagé d’avoir une conversation qui ne tourne pas au vinaigre avec l’adolescent impétueux. Sans que la malice ne s’éteigne ni son sourire. « Maintenant, c’est toi qui décides » de s’échouer les prémices d’une amitié, d’en saisir l’opportunité de le comprendre ou de lui rire au nez, tout était possible et pourtant, Hanru n’anticipait aucune disposition, ne laissant que la curiosité dans son regard trahir son ascendant. Il en regrettait presque leurs échanges électriques. Non, il les adorait autant qu'il s'en trouvait débordé. Ce changement d'attitude l'ayant pris au dépourvu lui révélait un aspect de sa personnalité qu'il voulait davantage connaître.
Study more, drama queen less
Evidemment que tu ne te sens pas à ta place en tant que Fujiwara, sinon, tu ne raserais pas les murs de la sorte lorsque tu te trouves au domaine. Une affirmation idiote de la part de Hanru que tu taches de mettre de côté pour éviter de vous relancer dans un duel que tu sais perdu d’avance. En revanche, tu arques un sourcil aux dires de ton vis-à-vis. Comment est-ce que le fils prodige, d’après toi, peut se sentir comme le dernier des Awataguchi ? N’est-il pas le fils du chef de clan ? Il a déjà tout réussi dès sa naissance et il fait probablement la fierté de son père. Toi, tu as tout raté dès que tu as vu le jour, brisant la confiance de tes parents et perdant ainsi leur amour. A tes yeux, sa situation n’est en rien comparable à la tienne.
-Tu es le fils de Takumi, le chef du clan. Avant-même de t’en rendre compte, tu as réussi. Et je suis persuadé que dans son regard, il n’y a que fierté et amour. Tu ne peux pas comparer nos situations. Tu as réussi, là où j’ai échoué. Je sais faire la différence entre haine et amour, je le vois assez…
Tu laisses mourir le reste de tes mots, te rendant compte que tu en dis trop. Tu te mords l’intérieur de la joue, tout en détournant le regard. Tch, quel idiot tu fais, tu parles toujours trop avec Hanru. Tu ne sais pas du tout te taire. Tu t’apprêtes à dire autre chose, mais Hanru continue sur sa lancée et te bloque. Tu clignes des yeux en reportant ton attention sur lui à mesure que ses mots filent entre ses lèvres. Tu as l’impression qu’il t’as mis au-dessus de ses amis, et même de sa famille. Tu as l’impression d’avoir mal compris ses dires, et tu te les répètes dans ton esprit. Mais tu n’es pas idiot, tu sais ce que tu as entendu, ce qu’il a dit. Tu es une exception, tu es au-dessus de ses proches et de ses amis. Tu ne sais pas quoi dire. Tu places ta main sur le bas de ton visage et regarde ailleurs alors que tes joues se colorent de rouge.
-Mais qu’est-ce que tu racontes…
Oui, qu’est-ce qu’il raconte ?? Pourquoi est-ce qu’il te dit tout ça ? Tu lèves un regard en coin pour observer sa réaction. Peut-être qu’il se moque de toi, qu’il joue avec toi mais, il te semble on peut plus sérieux. C’est à toi de décider ? Mais quoi ? Qu’est-ce qu’il veut que tu décides ?
-Q-Qu’est-ce que tu veux que je décide ?
Tu demande à demi-mot avant d’éviter de nouveau le regard de l’Awataguchi. Il sait comment te faire perdre tes moyens alors, tu l’insulte d’abruti et t’empresse de lui tourner le dos en espérant pouvoir reprendre ton calme. Tu réfléchis à toute vitesse en essayant de trouver quoi répondre mais surtout, pour te calmer. Mais tu continues de sentir son regard sur ta nuque et tu lâches un peu impulsivement.
-Arrête de me fixer, idiot, tu n’as pas d’amis, ou quoi ?
Tu demandes, commençant à t’énerver et surtout, à regrette de lui avoir accordé de ton temps. Tu soupires longuement et jette un regard par-dessus ton épaule pour t’assurer qu’il n’est pas partit.
-Et qu’est-ce que tu veux que je décide ? De rester ami ou non ? Ce n’est pas comme si j’avais le choix, tu me suis partout comme si j’étais ton soleil. Et tu es incroyablement tenace. J’ai abandonné l’idée de te faire partir. Les cafards, ça revient toujours.
Tu tentes des piques pour cacher ta gêne, mais tu ne comprends toujours pas ce qu’il veut dire. Et il ne te propose sûrement pas d’aller plus loin dans votre relation amicale, c’est impossible. Comment est-ce que ça pourrait arriver ? Ange, à ne t’as pas surpris, tu avais compris plutôt clairement ce qu’il voulait. Mais Hanru ? Impossible de lire sur son visage.
Study more drama queen less (+) Miyuki
15.12.96
Dans les yeux de tous, il lisait parfois la crainte, le respect qu’il renvoyait de sa posture toujours parfaite et de ses politesses, mais rares étaient ceux qui passaient outre les barrières imposées par son clan. Hormis les sangs purs qui connaissaient ce même traitement et ne pouvaient que le comprendre, on lui prêtait plusieurs visages. De l’arrogance de son rang à l’être froid et impulsif convoité comme détesté, tout y passait. Miyuki, différent de lui en tout point était pourtant le plus à même à saisir ce qu’il s’évertuait à garder au plus profond de lui. Sans en faire l’effort, il lui était difficile d’en percevoir la subtilité dans le bleu obscur des yeux de son vis-à-vis. Ainsi, Hanru ne lui en voulut que pour ce manque flagrant de considération et esquissa un rictus dont l’aigreur resta silencieuse.
« Et alors ? Ce n’est pas parce que je suis son fils que je suis né parfait. Et s’il devait un jour me tuer pour je ne sais quelle raison, il le ferait sans même verser une larme. Tu n’as peut-être pas la meilleure des vies ni la meilleure position, mais rien ne te permet de juger ce que ressentent les autres » il était bien question de savoir ce qui se tramait dans son esprit. L’Awataguchi mémorisa cependant l’amour et la fierté comme nécessité qui n’avaient pas été rendus au Fujiwara. Mais il se garda bien de lui émettre l’hypothèse que ses parents étaient stupides.
« Bref, crois-le ou non ce sont des choses que je suis capable de comprendre. Je n’en parle pas forcément et je pense que tu sais très bien pourquoi, n’est-ce pas ? » amusé, véritablement de le voir ainsi se taire, il n’insiste pas, réconforté à l’idée d’une confidence involontaire qu’il avait pour une fois inspirée. Même s’il était habilité à montrer peu d’émotions, non par décision de son fait, mais parce qu’il n’avait jamais su faire autrement, il n’en était pas dépourvu et ce qu’il souhaitait partager avec d’autres restait bien souvent bloqué au seuil de ses lèvres. Un peu moins avec le renardeau.
En gage de sa foi envers lui, l’Awataguchi laissa passer l’information cruciale qui le guidait depuis un moment : il n’agissait aucunement par intérêt le concernant. Si les relations entre familles avaient été sa priorité, aujourd’hui il voulait faire partie de ce cercle visiblement très réduit que côtoyait l’adolescent. Autant pour mieux le cerner qu’être à son tour compris. La gêne explosa si rapidement qu’il eut à peine le temps d’arquer un sourcil se retrouvant bien vite à observer le dos de son interlocuteur. Curieux, ses bras croisés se pose sur ses cuisses en faisant fi des insultes, attendant la réponse à sa question. Si pour Miyuki elle avait peu d’importance, pour l’aigle c’était un besoin pour adapter son comportement en fonction.
Le temps s’est arrêté, moqueur, afin de maintenir le rythme régulier de ses battements répétés en écho dans sa tête. Une mesure rate à l’évocation du soleil, provoquant un nouveau sourire, plus franc. Il commençait à comprendre et si ce n’était pas une vérité absolue, il voulait bien lui céder ce surnom pour le faire patienter en attendant de découvrir lui-même ce qu’il en était vraiment. Il se lève posant ses mains sur les épaules du garçon en se penchant vers son oreille. « Je t’appellerais comme ça à partir de maintenant » plaisanterie qu’il partageait avec d’autres et qui servait dorénavant de leçon à l’adolescent bien plus timide qu’il ne l’aurait cru. La douceur était un concept encore obscur, autant que ce tact dont il manquait cruellement. « Et ne me traite plus de cafard ou je te donnerais une raison de te taper le meilleur sprint de ta vie » car si le qualificatif employé était déjà embarrassant, ça n’était rien en comparaison de ce dont il était capable et ça, Miyuki le savait.
Comme le soleil, je t'illuminerai assez pour t'aveugler, et te passer l'envie de me provoquer davantage.
Tu hausses les épaules aux paroles de Hanru, doutant vraiment qu’il est possible que sa famille puisse ne plus être fière de lui, à un moment ou à un autre. Si cela arrivait, elle serait bien idiote, car tu ne vois pas comment Hanru pourrait bafouer leur honneur, respectable comme il est. Tu grognes intérieurement, ayant envie de lui dire de se taire. Parce que lui aussi, semble-t-il, il s’est permis de juger ce que tu ressentais en osant te dire que tu n’es pas un homme parce que tu ne sais pas assumer les sentiments que tu ressens à son égard. Il ne t’as pas beaucoup épargné la dernière fois.
-On juge tous, et toi aussi tu m’as jugé. Ne fait pas comme si les paroles que tu as dites la dernière fois, n’avaient pas de poids.
Tu lui lances d’un œil agacé, alors que tu lui tournes dos pour cacher du mieux que tu peux les rougeurs qu’il fait naître sur tes joues. Tu laisses la colère passer, préférant ne pas exploser de nouveau. Mais Hanru sait frapper là où ça fait mal, et n’a pas de grandes difficultés à te mettre en colère. C’est l’un de ses supers pouvoirs. Tu soupires, te concentrant sur toi-même afin de calmer ton rougissement. Mais ce n’est pas chose aisée avec cet abruti de Hanru qui se comporte tel un cafard, à revenir constamment, faisant fî du nombre de fois où tu le chasses. Tu as finis par abandonner l’idée de t'en débarrasser. Il n’a de cesse de trouver des stratégies pour te tomber dessus et te taquiner. Le seul moyen que tu aurais de l’annihiler serait de provoquer une guerre de clans. Mais pas sûr que ça fonctionne. Alors, tu le laisses faire. Peut-être qu’il n’a pas d’amis, et que c’est pour cela qu’il est aussi désespéré à ton égard ?
-Quoi ?!
Tu es sortit de tes pensées par Hanru qui se penche sur toi. Tu sens son buste venir contre ton dos, et ses lèvres se rapprocher de ton oreille. Tu te raidis à ses paroles, devenant encore plus cramoisi que tu ne l’es déjà. Tu ne comprends pas ce qui lui prends, si soudainement. Tu es surpris et brusquement, tu t’éloignes de lui, créant le maximum de distance entre toi et lui. Tu jettes des regards affolés tout autour de vous pour être sûr que personne ne vous a vu.
-Q-Qu’est-ce qu’il te prend ?! Ne t’approche pas comme ça, les gens vont croire que l’on flirt, ou pire, que l’on est ensemble !
Tu es rouge pivoine, résistant à l’envie de lui écraser ton pied sur le visage, un peu comme l’on ferait avec un véritable cafard. Tiens, beaucoup de points communs.
-Tu es beaucoup trop à l’aise, calme-toi. Qu’est-ce qu’il t’arrive tout à coup ? Et il est hors de question que tu m’appelles comme ça… Tu vas attirer la honte sur moi. On n’appelle pas son ami comme ça, qui plus est.
Tu as le cœur qui s’emballe, alors que tu observes les alentours à nouveau.
-Et arrête, tu ne me fais pas peur. Je ne suis pas sans défense, moi non plus. Si nous nous affrontons en duel, au sabre, j’aurai des raisons de te faire peur.
Tu réponds dans un grognement agacé.
Study more drama queen less (+) Miyuki
15.12.96
De sa confidence, il ne récolta qu’un haussement d’épaules et une moue renfrognée. Hanru ne saisissait que vaguement l’étendue des émotions d’autrui, peinant parfois à prêter sens à ses propres états d’âme. Il se contenta de l’observer calmement pour en déchiffrer les nuances, devinant l’irritation en acceptant le reproche, étonné de l’influence, même infime que ses mots avaient pu avoir sur Miyuki. S’étaient-ils mal compris ? Les traits crispés de son visage trahissaient l’inconfortable situation récurrente à laquelle il devait faire face, manquant de s’exprimer comme tous malgré sa capacité à le faire convenablement en société. Un défaut dont il avait conscience et auquel il lui était encore difficile de remédier si tenté qu’il le veuille. Ce n’était une gêne que dans l’aspect personnel de sa vie et son adolescence en avait été perturbée, mais nullement ses projets de carrière, encore moins le regard de son clan.
Néanmoins l’orage qui éclatait à l’en refroidir davantage se dissipait en une brume encore trouble lorsque les oreilles rougies du garçon passèrent son champ de vision. Le renardeau ne lui en tenait plus rigueur, laissant couler leurs différents passés au profit de réelles conversations sous couvert de plaisanteries parfois incomprises de l’aigle. Son intérêt grandissait à mesure qu’il découvrait vraiment l’étudiant, omettant à son tour de conserver le souvenir des sanglots pour ne garder que la vision d’une entente électrique et peu embarrassante, du moins pour lui.
Sa récompense fut le surnom tout trouvé pour avoir osé réduire son existence à celle d’un insecte répugnant. Il l’avait suivi, sans trop savoir pourquoi dans son désir de ne pas compromettre les relations si précieuses entre les familles. Contexte véridique devenu prétexte à une curiosité qu’il se découvrait lui-même pour un caractère plus vivant que le sien régit par l’impulsivité d’émotions que lui réprimait. Il ne lui fallut pas longtemps avant que le kitsune ne s’éclipse de son emprise, attirant les regards plus que l’initiative de son aîné qui se contenta de croiser les bras en le dévisageant d’un sourire en coin radieux. « Tout ça, c’est toi qui le dit, il n’y a pas de sens particulier, ça dépend de ton comportement » lui, il assumait en quelque sorte et affublait de surnoms ridicules ses plus proches amis. Si ça ne se faisait pas, on ne lui en avait jamais fait la remarque. Il hausse les épaules à son tour, renvoyant sa nonchalance à l’adolescent en se permettant de laisser vibrer dans ses iris azurés l’étincelle de son excitation. « Je ne demande que ça, jusque-là tu ne m’as pas vraiment convaincu, Fujiwara » son nom même était indicateur de la prestigieuse lignée de sabreurs, cependant, leur seul affrontement s’était avéré bien piètre sous l’effet d’une colère non maîtrisée dont il n’avait qu’à moitié saisi le sens à nouveau.
« Cette fois, évite de te laisser surprendre » l’Awataguchi se lève calmement, une main sur la hanche, se contente de le provoquer pour rappeler toutes ces fois où il avait eu le dessus, tant par sa maîtrise que par la ruse qu’il employait hors combat à savourer les rougeurs sur la peau opaline de Miyuki. Il y avait pris goût, comme attiré par ces sensations inconnues émanant de lui. Puis, il disparait simplement, en le saluant de la main, reprenant le chemin de son dortoir avant l’heure du repas.
|
|
|