— everywhere in the world (fujiwara)
Takamori Fujiwara
Citation : tu seras une pièce sans valeur sur le plateau de ma vie
Age : trente-et-un ans
Rang : a0
Susanoo
Takamori Fujiwara
en revenant de l'île, celui qui était chef depuis six mois cru retourner à une vie tranquille, ou tout au plus agité par la colère de quelques partisans de yuutsu familiaux agacés par son comportement. la réalité fut toute autre. le ministère avait abattu ses cartes sans prévenir, prenant de court le réseau politique fujiwara et chizu yamamoto devint ainsi en l'espace d'une semaine la grande sauveuse de mahoutokoro, ce qui n'était pas vrai. le ministère, à l'image du personnel de l'école ou des élèves, avait été manipulé par hidenori kurosawa pendant des années. il ne fit rien pour l'empêcher de réveiller seimei, non pas collusion mais par ignorance, ce qui était tout aussi grave. takamori se souvenait du déshonneur d'être interrogé par des aurors convaincus de sa culpabilité, qu'il était un membre d'un club dirigé par l'ex-directeur nouvellement prisonnier. son épouse avait étouffé l'affaire dans les médias, reléguant un scandale de première main en fait-divers de quatrième page. et son oncle, à sa grande surprise, avait lourdement insisté auprès de l'auror-directeur pour qu'il soit libéré sans condition. les temps à venir étaient donc si dur pour que les luttes intestines s'effacent ? probablement.
c'était une folie que s'apprêtait à annoncer takamori, coup de maître s'il devait aboutir, ruine éternelle dans le cas contraire. faisant glisser un panneau, il pénétra dans un des nombreux salons du palais et s'assit sur un des zaisus disposés autour d'une table carrée déjà couverte de thé et de patisseries. dans quelques minutes, il serait rejoint par quelques membres de sa famille soigneusement sélectionnés, premier cercle d'un clan en qui il n'avait pas encore totalement confiance. les autres seraient mis au courant plus tard, par courriers ou messagers, mais il leur devait quelques explications.
Invité
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EVERYWHERE IN THE WORLD
18.02.97
18.02.97
Tu évitais désormais les membres de ta famille comme la peste, une certaine honte venant enserrer ton estomac quand tu t'approchais trop d'eux. Honte de ne pas avoir suivi les ordres. Honte de les avoir suivis qu'à moitié. Honte de ne pas avoir réussi à les protéger comme on te l'avait ordonné. Honte de ne pas avoir réussi à les protégé parce que tu le voulais. Alors tu t'entraînais. Encore, et encore, et encore. Sans cesse, jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ce que ta gorge s'assèche, que tes muscles tremblent sous l'effort, que tes jambes s'effondrent presque sous ton poids.
Et en cette fin d'après-midi, tu t'étais effondré dans un bain avant de te présenter, habits traditionnels sur le dos, là où tu avais été convoqué. Convoqué. C'est pour cela encore que ton entraînement du jour avait été plus éreintant encore. Plus fatiguant encore ; car c'était l'angoisse qui venait resserrer ton être, jusqu'à ce que l'envie de vomir se présente. C'était peut-être un peu tard pour punir l'insouciance et l'indiscipline dont tu avais fait preuve... mais est-ce qu'il était un jour trop tard pour punir le pion que tu étais ?
C'est alors que tu te présentes dans la pièce, t'annonces puis tu t'inclines devant le chef de clan. Et un léger soulagement vient détendre la prise serrée au creux de ton estomac lorsque tu vois les quelques sièges, mais également le thé et les pâtisseries. Non pas que tu te servirais, mais cela endormait bizarrement ta légère crainte. Tu t'installes alors proche de Takamori, main sur les genoux, et attendant les autres membres qui arriveraient sûrement d'une minute à l'autre.
Ryuu Fujiwara
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18
Rang : 77/100
Orochi
Ryuu Fujiwara
Rattrapé par la folie ou la loyauté familiale, oh tu aurais pu sentir ta tête voler dans les airs et répandre ton sang sur le sol de l’école; au lieu de ça, tes cheveux flottent lorsque tu entres dans la pièce, si fier, si princier. Et c’est non sans orgueil que tu tiens ta soeur par la main, toujours nichée au creux de ta paume comme un diamant que tu te plais à montrer; comme une parure - armure. Les vacances vous ont rapprochés - tu crois.
Dans tes habits royaux, tu fais ton entrée pour te poser en face du grand seigneur qui, depuis l’incident, revêt des traits paternels que tu n’aurais imaginés. Pourtant, tu n’en as pas perdu ton attitude fière et tu t’assieds après une légère courbette; mue par l’obligation plutôt que par l’envie; geste rapide, machinal et honteux. Loin des airs soumis de ton cousin, tu t’installes avec désinvolture et tends déjà la main vers ton thé que tu préfères brûlant plutôt que tiède; tu aimes sentir l’eau décrasser tes parois. Ta main gauche s’ancre dans le sol, croise ses membres avec les doigts de ta soeur; tandis que l’autre attrape ton bol, les jambes croisées en tailleur. Et si ta loyauté envers les Fujiwara ne sera plus jamais entachée, tu n’en perdras pas tes manies; et tu te plais en vilain garçon. Tu adresses un sourire suffisant à Takamori, cousin avant chef avant de croiser le regard de ta soeur pour qui tu souris plus malicieusement. « Qui attendons-nous maintenant ? »
L’air frais des journées d’hiver à la maison te réjouissaient plus que de raison, la brise te donnait un teint parfait; la vanité t’a toujours rendu somptueux. Pourtant, et tu le sais très bien, que le jour où tu as entendu son coeur battre, l’oreille contre son torse, tu t’es juré de le suivre au rythme de son tambour, car il battait au même tempo que le tien; la symphonie des Fujiwara. Et ton visage radieux ne montre que ta fierté d’appartenir à ce sang glorieux.
Dans tes habits royaux, tu fais ton entrée pour te poser en face du grand seigneur qui, depuis l’incident, revêt des traits paternels que tu n’aurais imaginés. Pourtant, tu n’en as pas perdu ton attitude fière et tu t’assieds après une légère courbette; mue par l’obligation plutôt que par l’envie; geste rapide, machinal et honteux. Loin des airs soumis de ton cousin, tu t’installes avec désinvolture et tends déjà la main vers ton thé que tu préfères brûlant plutôt que tiède; tu aimes sentir l’eau décrasser tes parois. Ta main gauche s’ancre dans le sol, croise ses membres avec les doigts de ta soeur; tandis que l’autre attrape ton bol, les jambes croisées en tailleur. Et si ta loyauté envers les Fujiwara ne sera plus jamais entachée, tu n’en perdras pas tes manies; et tu te plais en vilain garçon. Tu adresses un sourire suffisant à Takamori, cousin avant chef avant de croiser le regard de ta soeur pour qui tu souris plus malicieusement. « Qui attendons-nous maintenant ? »
L’air frais des journées d’hiver à la maison te réjouissaient plus que de raison, la brise te donnait un teint parfait; la vanité t’a toujours rendu somptueux. Pourtant, et tu le sais très bien, que le jour où tu as entendu son coeur battre, l’oreille contre son torse, tu t’es juré de le suivre au rythme de son tambour, car il battait au même tempo que le tien; la symphonie des Fujiwara. Et ton visage radieux ne montre que ta fierté d’appartenir à ce sang glorieux.
Eirin Fujiwara
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 ans
Rang : 76/100
Susanoo
Eirin Fujiwara
Peu importait les clignements frénétiques de ses paupières, le noir ceinturait toujours sa taille et le deuil, son coeur—si muselé qu’il était, il n’avait su se montrer insensible aux promesses de son fiancé, et Eirin avait finalement étouffé ses peines en sa compagnie. Ce jour-là, retournée sur les terres familiales à contrecoeur mais réconfortée par la présence de son frère, elle avait plongé un bouquet de lys dans de l’eau fraîche, et décoré elle-même le vase de quelques coups de pinceaux graciles. Ce jour-là, convoquée par son cousin-régent, elle avait noué autour de sa taille un netsuke ébène et vêtu une robe d’ivoire et d’obsidienne, fendue de telle sorte qu’elle dévoilait sa jambe gauche.
Cheveux lâches et une main glissée dans celle de son frère, elle fléchit respectueusement en une révérence maintes fois répétée à leur entrée dans la pièce, et prit place à ses côtés. La nourriture lui soulevait déjà l’estomac, mais elle n’hésita pas à siroter le thé servi—les phalanges fermement enroulées autour de celles de Ryuu, avec un peine un regard pour le jeune épéiste éloigné. Elle avait beau réfléchir aux futurs occupants des sièges vacants, il en demeurait un mystérieux, qu’Eirin n’eût su prévoir ; aussi haussa-t-elle un sourcil circonspect, et étreignit nerveusement les doigts de sa moitié. Là où Shion aurait sans doute dû siéger, quelqu’un s’apprêtait à s’asseoir. Le nom tabou laboura entre ses seins une imperceptible plaie, mais elle demeura silencieuse.
Naomi Fujiwara
Citation : la vengeance se mange froide
Age : 20
Rang : C2
Susanoo
Naomi Fujiwara
everywhere in the world
asano avait trépassé. shion aussi.
et l’intérieur résonne creux. territoire désormais de vents tumultueux. haine. rancœur. incompréhension. il ne restait qu’une carcasse dont même les charognes ne voulaient pas. et si des œillades pouvaient être meurtrières elles auraient exécuté ton oncle. ton père. ou pourquoi pas la terre entière. ruiné. initiateur de ce que tu avais le plus redouté. tu n’étais présentement rien. un rien que tu haïssais. mais incapable de te donner repos éternel. tu ravalais le vide.
et l’univers se rit de toi. il ne s’en prive pas. quelle ironie. toi un fujiwara.
le panneau glisse sous ta paume. invité surprise. un bref coup d’œil balayant les convives. une entrée impassible. une révérence pleine de nonchalance envers takamori. un respect cordialement flegmatique. tu t'assieds. et constates que tous. à cette table. étaient affublée de la même sale gueule que toi. Quelle charmante réunion entre cousins. et pas même un sourire.
Takamori Fujiwara
Citation : tu seras une pièce sans valeur sur le plateau de ma vie
Age : trente-et-un ans
Rang : a0
Susanoo
Takamori Fujiwara
la discrète lumière qui filtrait à travers les panneaux de papier faisait resplendir le vêtement éclatant de takamori tandis qu'il portait à ses lèvres la tasse de thé. en buvant à la coupe, il signait un contrat avec le destin, celui d'accepter toutes les conséquences de ces actes, dussent-elles être tragiques. il devenait ainsi césar, franchissant le rubicon avec ses troupes, partant à la poursuite de son ennemi. le ministère avait failli dans sa mission la plus sacrée : conduire la communauté magique dans les méandres de l'histoire. le navire s'était échoué, la cale prenait l'eau de partout, mais rien n'était fait pour autant. ridicule.
posant la tasse, l'homme prit enfin la parole : « merci de votre présence. ces derniers temps ont été compliqués, très compliqués même, et plus que jamais l'heure est à la cohésion, non aux stupides querelles. nos ennemis sont nombreux, et ils sont déjà bien organisés. ». le bilan était amer, les fujiwara avaient été pris de court par une histoire trop prompte à surprendre. son père aurait été furieux. « hidenori kurosawa est à haragoku pour le restant de sa vie. mais le ministère a profité de la confusion pour dominer toute la scène politique. les contre-pouvoirs établis n'ont jamais été aussi inutiles qu'aujourd'hui, et la ministre le sait pertinemment. tout cela à cause de shuusei. leur existence n'est plus tolérable, leurs idéaux d'équité entre les races ont conduit sur un terrain trop dangereux pour que le pardon puisse être une option. », takamori avait peur de l'avenir. il ne savait pas ce qu'il se produirait dans un mois ou un an, mais le comportement de chizu yamamoto allait raviver les tensions entre les différentes affiliations. les fujiwara en était la preuve. « trop longtemps, notre clan s'est drapé dans la douce neutralité, tirant les ficelles au gré d'intérêts personnels ou pécuniers. il est temps d'y mettre fin. demain, nous rejoindrons officiellement les rangs de gyokuji, parce que l'empereur est le dernier barrage face à la folie réformiste du ministère, et parce que nous avons tout à y gagner. ».
la neutralité avait de bon la possibilité de changer de camp au dernier instant pour rejoindre les vainqueurs. en quoi les jours à venir étaient-ils différents ? il ne le savait pas. seulement, dans son cœur, takamori avait simplement un pressentiment. anshin n'avait désormais plus rien à leur offrir, et shuusei était un animal fou à éliminer. l'état grabataire de yuutsu ne permettait pas de prévoir une victoire à leur côté. ne restait donc que gyokuji.
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EVERYWHERE IN THE WORLD
18.02.97
18.02.97
Les secondes s'écoulent lentement, et enfin, Takamori prend la parole. Tu écoutes chaque mot attentivement, soupesant chaque parole. Oui, vos ennemis étaient nombreux, et oui, ils étaient déjà bien trop organisés. A se demander comment ils avaient pu vous passer sous le nez sans que vous ne vous doutiez de rien, ou du moins, comment ils avaient pu passer sous le nez de Takamori – ou de feu son père – sans qu'il ne se doute de rien. Leur existence n'est plus tolérable, leurs idéaux d'équité entre les races ont conduit sur un terrain trop dangereux pour que le pardon puisse être une option. Non pas que tu sois pour, à vrai dire, tu t'en fichais un peu, et tu n'étais pas né pour penser, Takehiko, mais seulement pour servir. Alors peut importe tes idées, tes pensées... ou celles de ton frère aîné décédé.
Douce neutralité. Votre clan se servait surtout de celle-ci pour avoir la main mise sur tout, et se servir à la meilleure tablée, jusqu'à ce qu'une autre propose mieux encore. Et alors sont jetées les paroles qui mettent fin à toute une période du clan. Toute l'image qu'il a renvoyé depuis tant d'années et d'années et d'années déjà. Oh, peut-être peuvent-ils tous voir la légère surprise qui étire tes traits, et ton regard qui se pose sur le visage de Takamori, mais déjà tu la chasses, te contentes de hocher la tête en silence.
Les rangs de l'empereur semblent quand même être un dernier recours, et tu ne sais pas, Takehiko, si cela reste une bonne idée. Oh, et tu vois déjà jaser toutes les branches familiales, à demander réclamation. Vous aviez tout à y gagner... oui, sûrement. Aviez-vous quelque chose à y perdre ? Takamori avait perdu sa sœur, Eirin une cousine qu'elle semblait plus qu'apprécier et Ryuu aurait tout abandonné pour sa jumelle. Naomi... oh, tu ne le connais pas assez pour le juger, pas encore, mais tu es loin de lui faire confiance pour le moment, même si c'est le cas de Takamori, il ne serait pas à cette table si ce n'était pas le cas... Et tu t'arrêtes un instant de penser. Takamori avait regrouper des personnes qu'il considérait de confiance, ou tout simplement des personnes qu'il pouvait contrôler comme bon lui semblait ?
Ryuu Fujiwara
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18
Rang : 77/100
Orochi
Ryuu Fujiwara
Tes doigts serrent la tasse comme ta soeur enserre les tiens à l’arrivée de ton cher cousin qui avait toute ta sympathie et dont tu ignorais les toiles qu’ils avaient tissés à deux comme des araignées. Et il entre comme un rayon de soleil dans une cave, faisant briller la soie arachnéenne qui les liait. Tu semblais enfin avoir trouvé la dernière pièce du puzzle et il était aussi terrible que tes pires craintes. Sa main osseuse qui sert la tienne. Ta paume brûlante qui couvre la sienne; et tu te contiens si fort pour ne pas exploser en milliers de questions et d’injures; seulement tu ne tiens plus ta tasse de peur de la renversée. Ton ongle de l’index gratte simplement la peau déjà rongée de ton pouce et si le froissements de vos habits ne couvraient pas les menus bruits, ils entendraient tous ta peau raclée. Tu espères éviter les taches de sang sur ton bel habit blanc. Et ce n’est pas avec la révélation de ton cousin que ton anxiété cessera vite.
Tes yeux s’agrandissent pour déceler le rire qui va naître dans la gorge de Takamori mais il tarde à arriver. Renier des siècles de neutralité, quitter vos sièges confortables pour aller combattre des causes… tu avais montré ta capacité au courage mais de là à changer des plans de vies… et avec quelle famille, quels compagnons de voyage ? Vous ? À cette table ? Jeunes et fragiles malgré les esprits volontaires ?
Tu clignes des yeux, regardes l’assemblée. Tu vas bientôt atteindre le liquide rouge, le silence te paraît insupportable. Et si lui n’arrive pas à rire, tes nerfs le font pour vous; tu essaies de retenir ce geste mécanique en réaction à une blague; il gonfle dans ta gorge alors que tu déglutis pour en atténuer les symptômes.
« Tu t’adresses à nous, petit comité, pour nous annoncer ce changement de bords, mais où sont les autres Fujiwara, Takamori ? »
Tu perds toute formalité; trop de choses à penser, et ce chef restera celui avec qui tu as grandi, celui pour qui tu as voulu te battre, celui avec qui tu as vu la mort et le sang, la tristesse et la joie, peut-être un peu l’amour paternel. « Parce que si tu comptes sur nous trois, dont une machine » Tu bannis le traitre sciemment. « Alors tu es le plus fou des chefs. » Et étrangement, cette dernière phrase résonne en toi comme une intrigue; tu ne sais si tu apprécies cette démence ou si tu la crains. Alors tu soupires un long moment. « Tu y penses depuis combien de temps ? »
Eirin Fujiwara
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 ans
Rang : 76/100
Susanoo
Eirin Fujiwara
Si l’apparition de Naomi n’était un choc suffisant, les dires de Takamori achevèrent de briser sa contenance ; dans un tressaut surpris, elle décocha un regard stupéfait à son cousin. Il lui fallut une seconde, douloureuse, pour se remémorer son serment—et les prises de décisions de son nouveau chef, déjà pionnières alors. Elle n’eut le temps de vocaliser ses pensées, Ryuu coupait le silence en tranchantes palabres. Sa prise sur la main jumelle se raffermit, cette fois dans la tendresse d’une étreinte rassurante.
Il s’assure de notre allégeance, commença-t-elle prudemment, et il a la mienne depuis sa juste montée en grade. Ses pions, tremblants, étaient avancés en gestes consciencieux ; elle était encore chargée de persuader son père de rendre les armes, et ses bienheureuses fiançailles à Ishvar ne faisaient que la guider sur cette pente sinueuse. Cependant, une question la taraudait plus que de raison : ce que je peine à saisir, c’est la présence d’un Nishimura si nouvellement devenu Fujiwara. Je ne peux que douter qu’il ait eu accès à des informations si précieuses qu’elles justifieraient son inclusion dans pareil conseil. Si tu as ma confiance et mon respect, ce n’est pas son cas.
Radier un membre avait été si aisé—le remplacer faisait-il partie des manigances de Takamori ? Eirin retint, sagace, la pique facile, et se contenta de reposer sa tasse sur son support. Je te l’ai déjà dit, et ne reviendrai pas sur ma parole ; comme si l’as toi-même déclaré, nos aïeuls sont restés coincés dans leur propre époque. Avec les temps si changeants, il est évidemment nécessaire de s’adapter. Cela étant dit, qu’attends-tu exactement de nous ? Notre qualité d’étudiants limite grandement notre influence, et à la tête de ma branche—et de celle de Ryuu—réside encore notre père. Si quelques mois risibles avaient suffi à chambouler leur clan à tel point, elle ne doutait qu'une nouvelle, longue année à Mahoutokoro allait leur faire subir un sort similaire.
Naomi Fujiwara
Citation : la vengeance se mange froide
Age : 20
Rang : C2
Susanoo
Naomi Fujiwara
everywhere in the world
l'étonnement l'effleura au discours. neutralité était risible en connaissance du penchant rampant au sein du clan, mais la décision à contre-courant apparaissait audacieuse. soigneusement ses yeux avaient évité un regard qu'il ne souhaitait revoir — mais il s'y savait obligé un instant ou l'autre. au timbre de ryuu il sentit l'hostilité et il réprima un mauvais rire. encore quelques semaines auparavant il n'était ainsi et il s'imagina qu'eirin s'était victimisée en sa présence, réussissant encore une fois à ne se tenir aux promesses faites. comment même faire confiance à cette fille, au final.
alors quand la pique de cette dernière retentit, il ne s'empêcha de penser garce et autres noms fleuris. il offrit à eirin iris et sourire luisant de dédain. j'en conviens, ma présence est étonnante, mais permets-moi, chère cousine, de te renvoyer la balle : je peine à saisir pourquoi des enfants éduqués pour se saisir de la place de notre cher cousin se trouvent à sagement ses côtés aujourd’hui, mais je choisis de faire confiance au jugement de takamori sur votre présence. à ton âge, n’es-tu toujours pas assez mature pour en faire de même ? n'a-t-elle point appris l'humilité maintenant que son frère est voué à être exilé du pouvoir et que leur cousin lui a servi sur un plateau d'argent son tsukino ? naomi souvent se questionnait sur à quel point a-t-il pu être aveugle au sujet d'eirin.
que comptes-tu faire, takamori ? ses yeux à nouveau rivés sur le chef serait-ce une solution pour te sortir de la sale situation du témoignage infondé à ton encontre ? savoir m'importe peu à vrai dire. au final, gyokuji permettrait aux fujiwara de retrouver une certaine position, non ? comme si ce clan pouvait se suffire d'être relégué aux ombres, lui qui aime tant le contrôle.
Takamori Fujiwara
Citation : tu seras une pièce sans valeur sur le plateau de ma vie
Age : trente-et-un ans
Rang : a0
Susanoo
Takamori Fujiwara
l'homme avait posé les bases de sa réforme, il devait maintenant non la défendre, mais l'imposer avec tact et délicatesse. pas d'autre option s'il souhaitait un règne long et paisible. « je vous demanderai d'arrêter ses querelles stériles à l'avenir. un tel comportement ne mène à rien sinon à la division et à la ruine. vous êtes ici parce que je vous pense utile, ne me faîtes pas mentir. », la voix calme de takamori tranchait avec l'agacement qui se lisait dans ses yeux. tous avaient un rôle à accomplir, ils seraient des pions judicieusement placés dans d'autres clans. prêt à servir les fujiwara sous un autre nom, prêt à trahir leur nouvelle bannière lorsque cela serait nécessaire. le seigneur ne se contentait pas de créer un cercle proche, il préparait l'avenir.
la remarque de naomi vint néanmoins gripper sa petite mécanique. l'interrogatoire fut long, surtout pour les enquêteurs qui faisaient face au mutisme de takamori, mais tout de même dégradant. « le témoignage n'est pas infondé. hidenori kurosawa est bel et bien venu ici avec rajan tsukino me demander de l'aider pour son entreprise, ou plutôt pour prendre la suite de mon père. et je n'avais pas d'autre choix que d'accepter, même si j'ai tout fait par la suite pour ne rien lui donner. », il tut les détails d'un passage qu'il préférait oublier. ils n'avaient pas besoin de savoir. « pour en revenir aux autres points. le clan est composé de monstres dangereux, mais ils se tairont si vous montrez votre attachement au changement. c'est pour cela que je vous parle avant d'envoyer mes ordres partout dans le pays. », monstres était certainement trop faible pour qualifier les membres du clan. les fujiwara étaient avides de sang, ils aimaient se battre même si le vent de la révolte ne soufflaient plus depuis l'annihilation de la shikike.
« gyokuji nous permettra de nous rapprocher à nouveau de l'empereur. et surtout, un élargissement de ses pouvoirs, comme l'alliance le souhaite, relancera la course pour son contrôle. or, les fujiwara ont fait des empereurs leurs marionnettes durant trois siècles, comme vous le savez bien, nous ne pouvons donc pas laisser d'autres clans faire ce que nous faisons le mieux. », un sourire, carnassier, décora ses lippes. s'allier, mais pas éternellement, et certainement pas sans un fort intérêt personnel. il porta sa tasse de thé à sa bouche. après tout, le clan n'avait jamais fait preuve de charité.
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EVERYWHERE IN THE WORLD
18.02.97
18.02.97
Vous êtes ici parce que je vous pense utile, ne me faites pas mentir. Et tu hoches la tête sans t'en rendre compte. C'était évident. Mais la notion d'utilité et non de confiance et à prendre en compte. Il ne vous fait sûrement pas pleinement confiance, et vous ne devriez pas vous faire pleinement confiance non plus. Toutefois, à se demander encore comment Naomi pourrait être utile. Ou même Ryuu. Eirin joue le rôle de l'alliance, et là est son pouvoir le plus important.
Et Takamori parle, s'explique et tu te permets de te détendre légèrement, à peine, les épaules moins crispées, le regard glissant sur la table. Et lorsque la dernière phrase de Takamori s'échappe, un rictus presque amusé vient étirer tes lèvres, et tu t'empresses de le chasser. Cette nouvelle année risque d'être très intéressante, et tu serais presque impatient qu'elle commence.
hrp : voilà pardon pour le retard, puis takehiko parle pas beaucoup, c'est pas trop trop son rôle
Ryuu Fujiwara
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18
Rang : 77/100
Orochi
Ryuu Fujiwara
Des serres de ta soeur exulte une profonde rage, jamais très enfouie et tes globes s’animent, se meuvent en brasier lorsqu’ils s’accrochent au nouveau venu, maintenant menace à ton âme et traitre à son sang. Il puait, lui si beau et grand, de lui émanait le souffre et des ongles longs et puissants coulait un venin dont toi seul pouvais être le remède à son trouble; et ton esprit était alors envahit par les doutes, les révélations et la science de la vengeance.
Et si ton rictus brisait ton visage pâle et poupin, ton bassin s’ancrait dans le sol pour ancrer ta chair dans la pièce et t’éviter une lévitation psychique alors que les déclarations officielles faisaient de toi et de vous de futurs pionniers dans le monde Fujiwara et nippon - mais n’étaient-ils pas similaires ? Tu baises la main de ta jumelle Artémis, le regard embrumé par les nouvelles qui perlent et goûtent vos sens; elles sont l’odeur de fer - et tu aurais préféré celui de l’or mais vous êtes plus habiles avec le premier.
« Takamori tu n’as pas besoin de te justifier; si nous sommes ici aujourd’hui, c’est que nous ne remettons pas en cause les faits passés, hum ? » Et c’est par les erreurs commises et les trahisons (ou simple allégeance constante) que vous êtes tous ici, car quoiqu’il s’en dise, tu as toujours agi pour le corps nippon quitte à payer les sacrifices; en grand martyr dont tu rêvais la robe.
« Il est touchant - ou désespéré - de placer ta confiance en nous cela dit. D’autant plus que tu écartes les jumeaux les plus racés du nom originel; tu aurais pu me marier à une descente impériale, je me serais bien vu en prince. » Du rire ou de reproche, interprétera-t-il ce qu’il souhaitera; quoiqu’il en soit ton dessein est tracé. « Mais que le nom soit transmis par si peu croyant… » Et ton regard caresse l’intrus de tes cils longs, si élégamment baissés vers lui. « …me laisse perplexe, tu comprendras, il te faudra nous expliquer ton jeu bien en détail car je ne jouerai pas le fou. Takehiko remplit ce rôle. »
Tu finis par intimer ta soeur à servir le thé car les nouvelles doivent être digérées pour être appréciées.
Eirin Fujiwara
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 ans
Rang : 76/100
Susanoo
Eirin Fujiwara
Finalement tournée vers son chef, elle abandonna les tourments pour se dédier aux discours de Takamori ; le peu d’ouverture de son visage se referma dans un soupir contrôlé. Ryuu a raison, finit-elle par soupirer, ses doigts tremblant autour de la théière. Elle s’appliqua à servir tout le monde, en dépit du chevrotement de ses épaules, et en savoura une gorgée avant de reprendre. Qu’importe le poids de notre décision aujourd’hui, elle n’aura plus la moindre importance aux yeux du clan lorsque nous endosserons tous les deux les noms d’autres clans.
Eirin n’était pas dupe—devenir Tsukino ne l’épargnait pas de ses racines ivoirines, et chaque pas qu’elle se risquait à prendre n’était que le mouvement d’un pion manipulé d’abord par ses parents, puis par son chef. Aussi scruta-t-elle ce dernier, consciente que son allégeance avait quitté Shinobu pour se tourner entièrement vers Takamori. Je suppose qu’il me reviendra la tâche d’apaiser les ardeurs de notre père. Sa gorge se serra d’appréhension, le pouce caressant le dos de la main de son dragon.
Naomi Fujiwara
Citation : la vengeance se mange froide
Age : 20
Rang : C2
Susanoo
Naomi Fujiwara
everywhere in the world
la vérité ne l’intéressait pas. elle ne comptait pas, à vrai dire. n’importait que la manière dont le clan se faisait percevoir désormais. ce n’est point question de justification. si le clan convoite main mise sur l’empereur, nous devons prendre en compte cet événement qui n'a point servi en sa faveur. se tordre en politesse et gentillesses artificielles n'étaient propices à ce genre de conversation. il ne remettait en cause takamori. simplement il exposait les faits indéniables. qu'ils plaisent ou non. rejoindre gyokuji est une première étape, prouver son allégeance en est une autre. fermer crédulement les yeux sur ce qui nous affaiblit et nous reposer idiotement sur nos acquis ne sera qu'entrave. un pareil dessein se calcule.
il s'abstint de commentaire aux mirages princiers de son cousin — abandonnement de raisonner ce fêlé — et un sourire manigancé de douceur envahit ses lippes à la flèche qui suivit. cesse donc ces enfantillages, ryuu. comprendre est accessoire lorsqu'il s'agit d'une décision qui n'est de ton ressort. il rappelait à son cousin, avec vicieuse tendresse, sa place. et elle n'était point sur le trône malgré combien il en a fantasmé l'assise.
Takamori Fujiwara
Citation : tu seras une pièce sans valeur sur le plateau de ma vie
Age : trente-et-un ans
Rang : a0
Susanoo
Takamori Fujiwara
cela faisait si longtemps. gyokuji, cette possibilité offerte par le destin de redevenir le marionnettiste des empereurs était trop belle pour que takamori la laisse filer. « gardez cette merveilleuse énergie pour vous battre dans la véritable arène. car croyez bien que l'ancienne garde ne se laissera pas dominer sans mordre une dernière fois. », que ce soit shinobu ou les autres, le seigneur ne voyait, en effet, aucun laisser sa place bien gentiment à quelqu'un d'autres, fussent-ils leurs progénitures. il se tourna alors vers ryuu, « je ne place pas ma confiance en vous par désespoir, mais parce que je vous considère comme l'avenir des fujiwara. et c'est pour cela que vous serez tous des pièces maîtresses de ma victoire. ». ma ou notre. déjà dans l'esprit de takamori se mettait en place une douce mécanique, la même qui s'était subtilement actionné dans la cervelle de son père et de son grand-père des années auparavant.
« vous aurez bientôt tous une tâche à accomplir, et je vous contacterai en temps et en heures pour vous en dire plus. », certains détails restaient à peaufiner. des éléments incontrôlables de la famille, notamment un oncle acariâtre, devaient trouver une place dans le nouveau monde que le seigneur s'apprêtait à créer. et s'il ne trouvait pas ? et bien les gêneurs seraient soumis d'une manière ou d'une autre. « je ne vous retiens pas plus longtemps, retournez à vos occupations, profitez de vos vacances du mieux que vous pourrez. ». les mots s'échappaient de la bouche, laissant une sourire sur le visage de l'homme. il trouvait de la joie dans ce rôle qu'il haïssait tant autrefois, étrangement.
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