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take me in your arms so i can forget my pain [ft. Hanru - 7 février 1998]
Miyuki Fujiwara
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Citation : Mieux vaut mourir en honneur que de vivre en déshonneur.
Age : 16 ans
Rang : 59
Susanoo
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Miyuki Fujiwara
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Miyuki Fujiwara

take me in your arms
so I can forget my pain

Et voilà, tu ouvres les yeux, revenant d’un long sommeil que tu pensais être le dernier. Autour de toi, le calme règne, les rideaux sont tirés, tu te trouves dans la pénombre. Tu restes immobile un long moment, à fixer le plafond, peinant à t’habituer à l’obscurité. Mais la chose la plus étrange est ta vision, tu peines à voir correctement. Tu ne ressens plus de douleur depuis longtemps, juste un vide que tu constates en te redressant doucement. Ton bras gauche n’est plus, et pourtant, tu ressens encore sa présence, comme s’il n’était jamais parti.

Tu restes là, à tenter de plier le coude et les doigts, mais la sensation s’évade doucement à mesure que les soins que tu reçois à coup de potion font effet, te faisant oublier la douleur et aidant à apaiser pour un temps, cette sensation de membre fantôme. Tu as l’impression que l’attaque dans le dortoir des Kitsune a eu lieu il y a moins d’une heure, comme si tu avais fermé les yeux une seule seconde, pour finalement te retrouver ici. Tu es encore troublé, tu ne conçois pas avoir dormi une semaine entière, ne te réveillant qu’en des instants fugaces dont tu ne te souviens même pas. Lentement alors, tu te redresses. Tes pieds nus touchent le sol et tu manques de t’écrouler, te rattrapant de justesse à une chaise non loin du lit, signe que quelqu’un est venu te veiller.

-Mrgn.

Tous tes muscles sont engourdis, tu es resté allongé trop longtemps, tu ne sens même plus tes fesses, ou le bas de ton dos. Tu t’agrippes à la chaise, les jambes flageolantes en attendant que tes muscles se réveillent peu à peu, alors que tu maudis ton état de vieillard avant l’heure. Finalement, tu te redresses lentement et titube jusqu’à la salle de bain. Plus tu avances, et plus tu redécouvres tes jambes. Chaque pas est une réminiscence aux derniers événements. Tu te revois marcher dans le couloir de Mahoutokoro, en direction du dortoir des Kitsune, menant ton cousin et lui ouvrant la voie.

Tu ouvres la porte et durant un instant, tu revois les sorts jetés, les regards se tournant vers toi, la peur te prenant aux trippes mais ton corps progressant avec une seule idée en tête : rend les fier. Tu t’approches du miroir et découvre ton visage, les traits tirés, les cernes sous tes yeux. Tu pousses les quelques mèches de cheveux sombres, découvrant un bandage sur ton œil gauche, désormais mort. Tu te remémores ton cousin, sautant sur toi, t’empêchant de te redresser et plantant la lame dans ton orbite, faisant fî de tes hurlements et supplications. Un acte pour te sauver, la pupille perdue suite au choc de ta chute.

Comment va Ryuu, maintenant que tu y penses ? Tu espères qu’il se porte bien et tu as l’impression d’avoir été lavé de toute rancœur suite à cet événement traumatisant. Comme si on t’avait retiré tout sentiment négatif, mais aussi heureux… Une simple coquille amorphe. Et puis, tu entends un bruissement dans ta chambre, tu tournes la tête, devant complètement pivoter ton corps car désormais, tu possèdes un immense angle-mort sur tout le côté gauche. Tu as laissé la porte de la salle de bain ouverte, alors que tu te débarrassais de ton haut pour observer les bleus reçus durant la bataille. Et c’est les yeux de Hanru que tu croises, lui offrant une vision bien grise de ton être.

Tu te tiens à l’évier pour ne pas t’effondrer, tu es encore épuisé, tes jambes sont encore molles et tu peines à te recentrer avec la réalité. Tu ne sais même pas ce qu’il se passe dehors, il n’y a que ton cœur qui semble encore bien vivant, dernier soupçon de vie en toi. C’est sous les iris de Hanru qu’il décide de se mettre à courir un marathon. Tu ne sais pas quoi lui dire et imagine beaucoup de choses. Courir dans ses bras si comme ton myocarde, tu aurais été capable d’un tel effort. Tu ne l’as pas vu durant l’attaque de l’école, tu as envie de savoir où il était, tu es heureux de le savoir en vie. Tu as la bouche pâteuse, et tes pensées se bousculent dans ton esprit.

-Hanru…

Tu souffles, sans savoir quoi dire, alors que tu aurais pu le disputer parce qu’il n’a pas frappé, ou parce qu’il n’est pas venu plus tôt. Mais tu es juste heureux de le voir, à vrai dire. Tu quittes l’évier pour rejoindre la partie principale de ta chambre. Chaque pas est une épreuve. Tu te rattrapes aux meubles, aux murs, offrant un bien triste spectacle à l’Awataguchi. Tu maudis tes jambes de ne pas trouver la force de te porter, de se remettre plus vite. Ce n’est pas la vision que tu aurais voulu donner à Hanru.

Tes cheveux sont dans un piteux état, ils retombent sur ton visage, ils sont emmêlés, et tu perds l’équilibre à chaque instant. Tu crois pouvoir éviter la chaise, obstacle mineur pour toi lorsque tu étais encore valide, devenu quasi insurmontable maintenant que tu es infirme. Elle n’est pas à l’endroit où tu pensais qu’elle serait, elle est plus proche que tu le croyais, et tu te cognes à elle. Ton équilibre précaire se rompt et tu t’écroules aux pieds de Hanru, misérable handicapé qui n’a plus conscience des profondeurs, et de la réelle place des objets dans un lieu. Ta coordination est brisée, et mettre un pied devant l’autre est devenu terriblement difficile.

Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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take me in your arms, so I can forget my pain

07.02.98

Aux creux de ses mains palpitait une chaleur douce, insuffisante pour deviner le grain de sa parcourue de fils opalins détachés de leur ensemble. Cicatrices éphémères dont la discrétion tangible ne se révélait qu’à lui seul. Un souffle à peine repris, la lumière vacille, faible lueur dépendante d’une délicatesse qui lui était inconnue. L’Awataguchi prend pourtant soin de son guide, ses pas rythmés par la flamme le rapprochaient peu à peu de lui. Impatient, il en oubliait les cauchemars silencieux devenus bourreaux de ses nuits contre lesquels il se démenait.

Marée pourpre paralysant l’air suspendu entre sa bouche et ses poumons et refusant d’y insuffler la vie, noyant son esprit dans les tourments d’un manque généré de toute pièce par sa propre peur panique. Ses membres courbaturés enclins aux torsions douloureuses de ses luttes pour le contrôle de son corps. Puis, de fatigue il s’écroule en maudissant cette faiblesse rappelée uniquement lorsque son instinct cédait la place au confort rassurant du domaine. Entre les murs de sa chambre, il ne la maîtrisait plus, laissant croître les griffes avides de ses secrets les mieux gardés.

Le bois décorait de pastel révélait la profondeur d’un bleu paon trompeur qu’il poussa non sans réticence. Son dernier souvenir résonnait encore en lui : des cris au silence discordant de son supplice, il n’avait rien raté. Illégitime à le rejoindre, il s’était armé de patience jusqu’à cet instant précis où derrière l’encadrement se dessineraient les traits qu’il avait toujours connus. Mensonge dont il se berçait en connaissance de cause, caressant l’espoir impossible d’une supercherie pour une fois bienvenue.

Mais c’est une pièce vide aux angles indéfinis qui l’accueille. Deux misérables secondes se jouent de lui avant qu’il ne confie à son ouïe le soin de lui faire tourner la tête vers la silhouette aux contours inconnus. Le son rauque s’étouffe dans ce qu’il discernait être son prénom. Immobile, l’aigle cherche ce qui le rend inconfortable dans la vision éculée de son renard. Le portrait infidèle amorce le constat brutal de cette guerre. Dans sa gorge, le liquide se précipite à faire rouler difficilement sa pomme d’Adam pour resserrer l’étau qui comprimait déjà ses mots. Sur sa nuque, une aiguille dévale sa colonne dans un frisson douloureux, ne se délogeant pas de son système nerveux. Il ne brille aucun éclat dans le regard expressif de l’adolescent et s’il l’en aurait félicité quelques mois plus tôt, il ne demandait qu’à le retrouver en ce jour. C’est lui, cette fois qui laisse tout le loisir à son vis-à-vis d’observer l’étincelle qui oscille dans ses iris. À l’intérieur se fissurait le mur infranchissable, érigé pour le préserver d’émotions trop denses, perçant au travers en jets fins qui finirent par éclater la pierre dans un souffle inaudible.

Le fracas l’indiffère, suivant les mouvements chancelants du Fujiwara jusqu’à son atterrissage. Il ne lui laisse pas le temps de se poser des questions, ses genoux ne supportant plus le poids de son corps s’abattent avec violence contre le plancher dans un bruit sourd et sa tête trouve le réconfort d’une épaule récoltant la chaleur de sa respiration devenue irrégulière. D’une main, il laisse ses empreintes tracer le chemin de ses côtes pour remonter dans son dos dans une étreinte maladroite. Son cœur affolé provoquait les tremblements de tout son être au contact de Miyuki, délaissant sa froideur coutumière à ses principes pour n’être que l’adolescent encore dénué de responsabilités. À la différence de ses aînés, il pouvait toujours jouir de l’insouciance de ses études et se démunir du masque gardien de ses émois. Juste pour cette fois. Non. Juste pour lui.

« Miyuki… » susurré à son oreille, sa voix vibre d’une colère à peine contenue qui ne lui est pourtant pas adressée. « Qui. Qui t’as fait ça ? » dans le ton mesuré de sa voix, il était impossible d’y déceler la moindre intention à moins de tendre l’oreille à l’extinction de ses mots amplis d’une soif insatiable de vengeance. Il n’avait jamais été autant désireux de faire couler du sang. Dissimulées à la vue du garçon, ses dents claquèrent avant de se sceller, marquant sur ses joues les lignes de muscles raidis. D’important, il n’y avait plus que lui et jamais il n’avait été aussi explicite dans l’expression des sentiments qu’il avait pour lui, bouillonnant d’une rage qu’il ne connaissait que pour les siens dont Miyuki faisait à présent partie.

Miyuki Fujiwara
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Miyuki Fujiwara

take me in your arms
so I can forget my pain

Tex genoux touchent le sol, et tu ne parviens pas à placer ta main devant toi protéger tin visage du choc. Même cela, tu n’es plus capable de le faire, comme si tu avais tout à réapprendre, même le fait de bien tomber. Ton front se cogne au sol, pas assez fort pour te faire saigner, mais assez pour te faire mal et te faire lâcher un gémissement de douleur. Là, aux pieds de Hanru, tu te demande ce qu’il peut penser de toi, lui le guerrier aguerris qui sait combattre sans grièvement se blesser et qui n’a pas perdu sa baguette à maintes reprises, ni son sabre, d’ailleurs. Tu amorces un mouvement pour te redresser, mais tu sens ses bras s’enrouler autour de ton torse.

Surpris, tu t’immobilises en baissant le regard vers son visage si près. Son odeur t’enivre, et tu te sens transporter là où toute cette tragédie n’existe pas, là où tu ne te retrouves pas estropié, handicapé des Fujiwara. Le souffle chaud de l’Awataguchi glisse contre ton oreille alors que les mots font leur chemin. Tu ne peux réprimer le frisson qui te parcours et lentement, tu lèves ton unique bras jusqu’à son corps. Tes doigts se fraient un chemin dans son dos, glissant sur ses vêtements qui bruissent à son passage. Tu sens son cœur qui bat à l’unisson du tien, rapide, toujours plus rapide. C’est bon de le revoir, et d’enfin briser ce mur qui te paraissait si infranchissable avant tout ça. Et maintenant que tu as frôlé la mort, maintenant que tu t’es surpassé, il te semble si petit, si friable ; tu passes à travers sans regret.

-Ryuu et Setsuna.

Tu réponds doucement, d’abord sans réfléchir. Tu te sens encore cotonneux et les informations peinent à monter rapidement à ton cerveau. Tu secoues légèrement la tête et resserre ton emprise sur Hanru quand tu sens un sursaut chez lui. Heureusement, il consent à ne pas bouger de lui-même. Tu sais pertinemment que dans ton état, tu ne pourrais pas le retenir bien longtemps.

-Je veux dire, c’est une statue qui m’a fait ça. Setsuna et Ryuu ont été obligé de me mutiler pour me sauver.

Tu souffles, heureux de sentir l’Awataguchi se détendre progressivement. Tu soupires, et détourne le visage, regrettant de ne pouvoir l’enserrer pleinement dans tes deux bras. Tu plains cette occasion manquée lorsque tu n’étais pas encore infirme.

-Je suis heureux de te voir.

Tu laisses échapper, autorisant tes sentiments à déferler sur le bord de tes lèvres, comme si ta pudeur n’avait plus existé. Quand on a frôlé la mort, ce genre de retenue n’a plus lieu d’être. Tu colles ton torse au sien, plaçant ton visage contre son épaule, savourant cet instant que tu craignais voir arriver, contre celui que tu essayais de détester alors que tu l’aimais profondément. Il est bon de se laisser aller sans penser aux conséquences, ni même à tes parents, ou au clan. D’ailleurs, tes parents sont-ils seulement venus te voir ? Tes doigts enserrent son étoffe, tandis que tu t’autorises à rester silencieux, pour savourer le moment dans la pénombre, à la lumière des bougies. Un instant rien qu’à vous que tu ne pensais jamais avoir.

-Tu as été blessé ?

Tu finis par demander après presque 10 minutes de silence. Lentement, tu te recules, tes jambes glissant doucement de chaque côtés de celles de Hanru. Ton unique œil observe la pièce et soudainement, l’idée de te relever te paraît être insurmontable. Est-ce un spectacle que tu voudrais offrir à ton ami ?

-Où étais-tu ?

Tu le questionnes, te demandant quelles ont été ses fonctions. Probablement plus importantes que les tiennes, vu sa lignée. Tu prends une grande inspiration, et tend la main pour attraper l’assise du siège qui t’as fait tomber un peu plus tôt. Tes muscles en entier tremblent, et tes jambes se montrent capricieuses à mesure que tu te relèves avec la lenteur d’un vieillard. Tu forces sur ton œil pour bien distinguer ce que tu fais, comme si tu sentais que la réalité pouvait t’échapper à tout moment et te faire chuter à nouveau.

Mais rien n’est aisé dans cette pénombre qui réduit tes perceptions, et le regard de Hanru dans ton dos. Tu réunis toutes tes maigres forces pour ne pas tomber à nouveau et enfin, tu tiens sur tes pieds, non sans tenir fermement la chaise. Tu te souviens de ta tenue et te dirige difficilement jusqu’à la salle de bain où se trouve ton étoffe, par terre. Tu t’écroules sur l’évier, ton coude te maintenant debout alors que tu regardes ton vêtement, désespéré de devoir te baisser pour le récupérer et te relever ensuite sans encombre. A quel point de simples tâches te sont devenues à ce point difficiles ?

Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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07.02.98

Sur le tissu grimpent les doigts frêles, enlaçant son corps d’une main dont la force s’était dissoute en comparaison de leurs échanges habituels. En avaient-ils fini des duels et de leurs querelles dont l’importance ne résidait aucunement dans le sujet, mais ces tensions agréables où le courant passait par impulsions ? Stimulant leurs émotions par de simples mots, domptant les peurs pour effacer les regrets.

Un frisson, la colère monte et gronde quant au responsable de ce massacre et lorsque les paroles traversent l’espace entre eux, l’Awataguchi se sent parcourus d’éclairs vifs à lui en clouer les membres. Il s’insurge en silence, prêt à confronter les noms qu’il connait si bien sans demander son reste. Mais la discordance de cette scène le troublait davantage que l’absence de réactivité de Miyuki. Alors, il laissa ce temps nécessaire aux détails qui importaient cette fois. Malentendu dilué dans le besoin de soin accordé à la hâte. Cette école qui s’était retournée contre eux tous les avaient mutilés, lui plus que d’autres, emportant au passage une partie de l’Awataguchi. Aucun d’eux ne pouvait venger Miyuki.

À mesure que le temps passait, il le savait, il demeurerait moins impulsif, délaissant ce qui le rendait humain aux yeux du monde magique pour un devoir qu’il remplirait avec honneur. Pourtant, rien ne lui interdisait d’avoir un tant soit peu d’estime et d'affection pour quelques privilégiés. Pour l’instant, il pouvait se le permettre et ne s’en priva pas, coupé par l’heureuse confidence de se savoir aimé. Sans mot dire, il se laisse envelopper davantage, caressant les omoplates nues sous ses doigts et le bas de son dos. Le monde pouvait bien attendre, tant que Miyuki lui accordait ce précieux instant, là, tout aussi défait de leurs masques, de leurs rangs.

Les questions qui lui sont destinées trahissent l’inquiétude sur l’issu de ses propres combats. Il taira les affrontements contre des camarades et amis. Se contentant de répondre comme il le faisait toujours, vieilles habitudes que de se croire explicite quand rien n’est pourtant expliqué. « Non, pas gravement. J’étais au dortoir Yatagarasu avec madame Fujiwara » si de cette façon, il lui attribuait les mérites de sa protection, il n’en avait aucunement eu l’intention, énonçant cette présence pour la rassurer sur son état également. « Elle va bien » l’avantage d’être toujours aussi glaciale lui conférait le droit d'exposer des vérités sans être douté. Il n’était pas menteur, ne trouvant aucune utilité à cela, quand bien même si mort il y avait eu chez les Fujiwara, il aurait préféré se taire.

Dégagé de son étreinte, le renard se débat pour se remettre sur pied et Hanru reste interdit à le dévisager, lui laissant prendre de la hauteur avant de constater sa destination. Son haut à terre et sa posture maladroite ne laissait présager à l’aigle rien de bon. Oubliant la fierté du jeune homme, il le suivit pour ramasser le vêtement sans le lui donner. « Je peux t’aider à le remettre ou tu peux faire un brin de toilette, ça te ferait du bien » non pour apaiser la douleur, mais pour réveiller un peu plus les sens engourdis par la fatigue et cet état lisible sur son visage. Aucune étincelle ne venait se frotter à ses iris. Sans vouloir retrouver celui qu’il connaissait, au moins, il pourrait peut-être lui accorder la dignité qu’il méritait pour avoir dévoué une partie de son corps à une cause qui n’est pas foncièrement la leur. Ils avaient choisi cependant de rester et de faire face et pour cette raison, Miyuki héritait de son admiration, loin d’être le garçon qui fuyait et dont les craintes s’attardaient sur les apparences.

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Tu te redresses difficilement, tout en écoutant Hanru révéler ses actions durant ce tragique événement. Enfin, révéler… Il ne dit pas grand-chose et tu n’en diras rien non plus. Il était dans son propre dortoir et tu supposes qu’il n’avait pas des desseins joyeux, tout comme les tiens. Tu arques un sourcil en entendant quand Suiren était là, elle aussi. Tu es un peu surpris, mais tu te dis que Hanru n’avait alors aucune chance d’être grièvement blessé, comme toi.

-Suiren ?

Tu demandes rhétoriquement tandis que tu t’arrêtes dans ta progression vers la salle de bain. Tu jettes un regard par-dessus ton épaule, te demandant comment elle va. L’Awataguchi semble lire dans ton esprit et répond à la question, aussi sec. Tu laisses tes muscles se détendre et tu hoches la tête en silence avant de reprendre ta marche difficile vers la salle de bain. Tu essayes tant bien que mal d’ignorer le regard de ton ami que tu as noté un peu plus tôt. Est-ce de la pitié, ou de l’horreur ? Tu regards le t-shirt tombé à terre et soupire devant cette tâche qui te paraît aussi difficile qu’insurmontable. Ce n’est pourtant pas bien compliqué que de ramasser son haut, non ?

Mais le preux chevalier arrive et se saisit lui-même de l’étoffe qu’il te tend. Tu lèves ton iris vers lui, alors que les mots te brûlent les lèvres. Tu aimerais bien lui dire de s’en aller, que tu n’as pas besoin de sa pitié et que tu es assez grand pour te débrouiller seul… Mais tu sais que tout ça est un mensonge ; tu n’as pas envie de le voir claquer la porte. Et surtout, tu es frappé par l’évidence qu’il y a des taches qu’il va te falloir réapprendre. La tragédie de ton accident, le poids des responsabilités que tu as eu en une journée, cela t’a semble-t-il lavé de la fierté mal-placée que tu avais depuis le début et de la peur que tu ressentais, sous-jacente. Comment se dérouleront tes nouvelles interactions avec les autres ? Et ton retour au domaine ?

-Je ne pense pas que les médicomages ce soient beaucoup souciés de ma toilette, outre pour désinfecter mes plaies.

Tu réponds, le laissant garder ton haut et lui tournant le dos. Tu reposes ton regard sur ton reflet brisé, Hanru dans ton dos. Tu inspires et remonte ta main jusqu’à ce reste de bras, donc la partie tranchée est enfermée dans un bandage neuf. Tu sais qu’on te les change régulièrement, tu te réveillais parfois pour assister au spectacle mais trop épuisé, tu te rendormais presque immédiatement. Tu attrapes un linge pendu à un portant et commence à l’humidifier. Tu attrapes du savon et imbibe l’étoffe de ce dernier avant de le passer sur ton visage, prenant soin d’éviter le bandage puis, glisse sur ton corps aux muscles engourdis. La fraicheur de l’eau t’aide à te détendre et contre toute attente, le regard d’Hanru te fait te sentir dans un endroit plus agréable qu’entre les murs d’un hôpital.

-Tu ne devrais pas t’infliger une telle vision.

Tu finis par dire, alors que tu rinces le linge tant bien que mal, serrant le poing régulièrement pour enlever le savon restant. Et puis, tu te rinces en frottant l’épiderme parsemé de bleus et éraflures. Une fois terminé, tu soupires et passe ta main dans ta chevelure, dégageant ainsi ton visage.

-Tu devrais être avec ta famille, plutôt qu’avec un estropié.

Mais tu es heureux qu’il se soit soustrait à son clan pour venir te voir, malgré tout. Tu te tournes pour l’observer, te demandant le nombre de blessures qu’il peut bien cacher sous ses vêtements. Tu t’approches un peu et lève la main. Tu ne prends pas ton haut et t’apprête à toucher le torse de ton vis-à vis avant de t’arrêter à quelques centimètres. Tu conserves encore une retenue qui te fait finalement bifurquer pour reprendre ton vêtement. Tu l’enfiles, mettant ton bras droit dans la manche mais ne parvenant pas à en faire de même pour la seconde. Etant un haut de « kimono », l’étoffe glisse dans ton dos et tu ne peux alors plus l’attraper.

Tu grinces des dents, peinant face à cette entreprise avant que Hanru ne vienne à ton secours. Tu soupires, te laissant faire en silence. Tu prends le temps d’observer son visage d’un peu plus près, cherchant la moindre égratignure qu’il pourrait te cacher, le moindre défaut qu’il dissimule derrière son masque. Vous êtes tous les deux doués pour ça. Tu as l’impression de nouveau te retrouver dans cette salle de classe, au moment où il approchait son visage pour t’embrasser, te laissant dans la panique la plus totale. Et c’est de là que votre étrange amitié a commencé, sans que tu ne puisses jamais t’y soustraire, ni même à tes sentiments à son égard.

-Qu’est-ce qu’il va se passer pour nous, maintenant ?

La chose est ambigüe sans que tu ne t’en rendes compte. Elle peut être à la fois à l’égard des Yuutsu, de tous les élèves, de ce qui a été l’issu de cet événement. Mais aussi, à l’égard de Hanru et toi, sur votre relation  

Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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07.02.98

Cette hardiesse nouvelle rendait fébrile l’Awataguchi, déplorant les pertes accidentelles à rendre l’adolescent fougueux si calme. Son cœur se serrait de le voir si peu sensible à son environnement, malgré les signes évidents qu’il captait de temps à autre, notamment dans la liberté de ses paroles. Il lui avait manqué et il ne s’en était aucunement caché. Quelques jours à peine, il aurait démenti son intérêt pour lui à coups d’insultes, mais aujourd’hui Miyuki était une ombre dont le propriétaire n’avait pas recouvré forme. Il devait se reconstruire. Sous le regard glacial dont la pupille ancrée sur sa silhouette, le renard change de pièce. Quelques instants plus tard, Hanru le rejoint sans tenir compte des a priori sur son geste. Il souhaitait l’aider sans arrière-pensée et suggéra un peu de propreté.

« Ils ont dû le faire sommairement et maintenant que tu es réveillé, tu vas devoir te débrouiller un peu plus » mais il était là pour l’assister pour une journée. Le bandage restait intact, les mouvements sont inhabiles. Ça n’a aucune importance. Sous ses yeux, l’Awataguchi imprime l’horreur d’une guerre, de ses épaules à son bras, des cicatrices aux bleus, il était démuni. « Ne me dis pas ce que je dois ou ne dois pas faire » répond-il, plus docile que la fois où le Fujiwara les lui avait prononcés. Une lenteur affective s’était glissée dans son intonation, exprimant ce besoin de malice et d’électricité entre eux, bien qu’il savait ne pas la retrouver immédiatement. « J’ai eu le temps de les voir. J’ai insisté pour venir » de sa tête penchée, il lui indique assumer en connaissance de cause ce qu’il voyait. Il y avait une tristesse latente dans le fond de ses yeux bleus ternis par la peine, mais toujours brillants. Jamais il ne laisserait cette lueur s’éteindre tant qu’il y avait de quoi tenir. Si son clan était moteur de toute action, ses émotions, aussi maîtrisées étaient-elles ne pouvaient être empêchées lorsqu’il s’agissait de Miyuki.

Une main dans son champ de vision s’approche de lui et ne saisit pas le vêtement, suspendu dans l’air quelques secondes, il hésite et Hanru ne fait rien pour l’arrêter, ni l’encourager. Finalement, il récupère l’habit et tente de l’enfiler sans y parvenir convenablement. Ses doigts prennent le tissu en passant près des côtes de l’étudiant, attrapant par la suite les deux pans lui permettant de nouer le haut de son vis-à-vis, réajustant sur ses épaules le liseré de l’étoffe. Le masque d’indifférence endossé était arrivé sous son œil valide fissuré et ses mots ne faisaient qu’aggraver un peu plus le phénomène. Il ne volait pas encore en éclats, ça ne saurait tarder cependant.

L’aîné glisse son index de son cou à son menton, forçant le regard à se poser sur lui et à daigner chercher plus que le piètre spectacle qu’il lui offrait à ne savoir ni par le verbe ni par ses expressions la moindre affection dont il était pourtant pourvu. « Je ne sais pas trop, on verra bien. Je suis là, je ne t’abandonnerais pas » de quoi avait-il le plus peur ? Hanru ne pouvait l’imaginer, préférant lui assurer sa présence et son amitié que promettre des choses qui ne dépendaient pas entièrement de lui. Plus il l’examinait et plus il se découvrait humain. Machinalement, il pourrait tuer si on le lui demander, mais hors de ce contexte, il possédait bel et bien des couleurs qui lui étaient propres et qu’il ne voyait qu’avec lui. Son empreinte passe sur sa joue, il voudrait faire plus, confier l’apprécier davantage qu’un ami et garda pourtant le silence pour que l’instant se prolonge.

Miyuki Fujiwara
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Miyuki Fujiwara
miyuKing
03.09.96

Plus de faux semblants, plus de masques. Aujourd'hui, tu deviens honorable.

Insisté. Tu notes ce mot dans un coin de ta tête, il est fort, à tes yeux. Il n’a pas simplement voulu venir, il a insisté pour se présenter à toi. La chose te touche, bien que tu n’en laisses rien paraître sur ton visage fatigué. Tu subis trop de changements en si peu de temps, même de la part d’Hanru. Pourtant, c’est bel et bien sa présence qui t’empêche de trop te poser de questions et de t’écrouler. Il te détourne aussi un peu de la vérité frappante qu’être devenu un infirme.


Hm.

Tu réponds simplement, tandis qu’il prend l’initiative de t’aider à mettre ton haut de kimono. Tu sens ses doigts frôler tes côtes, un geste qui t’arrache un frisson tout le long du corps. Pourtant, tu ne baisses pas l’œil pour suivre ses mouvements, préférant parcourir les traits racés de son visage. Il est beau, c’est indéniable. Et il ne t’a pas fallu passer à quelques centimètres de la mort pour t’en rendre compte. Déjà avant, tu le trouvais à ton goût. Mais aujourd’hui, après un an d’une amitié étrange entre vous, tu l’observes différemment. Tu prends le temps de marquer dans ta mémoire chacune des lignes qui forment son visage, une manière de ne jamais l’oublier.

Il t’a probablement fallu être au bord du vide pour te rendre compte que tu es passé à côté de beaucoup trop de choses ; que tu t’es beaucoup trop inquiété du regard des autres. En définitive, la chose la plus précieuse que tu as à perdre, c’est la vie, et tu n’as pas envie de continuer à la gâcher en restant l’abruti que tu as été tout le long de ton existence. Tu n’as plus envie d’avoir peur, tu n’as plus envie de craindre l’avis des autres, tu n’as plus envie de paniquer face à tes parents. Quelle légitimité peuvent-ils bien avoir, désormais, alors même qu’ils n’ont pas été là à ton réveil ?

Hanru termine de mettre ton vêtement, et toi, tu ne l’as pas quitté des yeux. Ta question est restée en suspens mais tu n’as pas voulu rompre le silence en lui demandant de répondre immédiatement. Tu as envie de laisser le temps s’écouler, de laisser cette bulle dans laquelle vous vous trouvez, encore intacte pour le moment. Tu n’as pas encore envie d’en sortir et d’affronter la réalité du monde. Sa voix s’élève et les mots passent la barrière de ses lèvres. Sa main remonte le long de ta joue et ne la quitte pas, alors que ses paroles s’écoulent comme quelque chose d’évident. Était-ce évident qu’il ne t’abandonnerait pas ? Pas vraiment, mais aujourd’hui tu as envie de le croire. De toute manière, tu es fatigué de jouer la comédie, un jeu d’acteur qui s’effritait, et ne cachait plus correctement la dualité qui se jouait dans ton regard. A quoi bon se forcer, quand cela ne marche pas ? Autant se laisser aller.

-Moi non plus.

Tu repenses à cette salle de classe, où vous avez échangé votre premier baiser, un instant qui n’avait rien de romantique et qui ne laissait pas présager le début d’une amitié étrange, ponctuée par tes sentiments pour lui. Tu te remémore cette après-midi où il a soudainement décidé de t’appeler « Mon soleil », un surnom ridicule qui t’as agacé et terriblement erroné, car c’est plutôt lui le soleil. Malgré la froideur de son regard et de ses gestes, il sait illuminer une pièce. Il a su capter ton regard, et te donner envie de changer, en un an d’amitié. Il t’a montré à quel point tu peux être ridicule, à quel point il peut être heureux et être une fierté pour son clan, en s’assumant pleinement. Un exemple que tu veux suivre.

-J’ai faillis mourir.

Tu finis par dire. Une vérité qui prend finalement sens lorsque tu le dis, mais qui signifie bien plus. Cela te donne plus de force que tu ne l’aurais imaginé. Parce que déjà, tu réduis la distance entre vous deux et dépose tes lèvres sur les siennes. Tu ne fais pas bien plus, te contentant de passer ton unique main dans son dos, comme pour le rapprocher de toi, et s’assurer que tu n’es pas juste en train de rêver. C’est agréable d’être soi. 

Hanru Awataguchi
blblbl
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Age : 19 ans
Rang : C2
Orochi
Orochi
Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
flamme

take me in your arms, so I can forget my pain

07.02.98

Tout de provocation qu’il lui était voué, il n’y avait plus cette friction pour que jaillissent les étincelles, la seule qu’il trouvait encore était cette vie précaire, fragile dont la flamme s’agitait au fond d’un gouffre noir, perdu et persistant malgré tout. Il voulait voir l’incendie le ravager, brûler jusqu’à la plus infime partie de son être, mais ce n’était qu’un espoir vain dont le temps était seul encreur à décider de leur destin.

Ses mains s’affairaient, délicates dans leurs gestes à rajuster la tenue, assurant par la froideur de leur touché un chemin complexe à sentir la moindre couture se poser sur les disgracieuses formes de son buste amaigri. Pourtant, il l’affectionnait malgré tout, distinguant l’homme au-delà de son enveloppe malmenée. Le charme qu’il savait trouver à la chair n’entrait en compte que dans la grâce de ce visage à l’expression bien plus franche que la sienne. Du marbre aux nervures creusées entre les yeux du renardeau, il avait beau avoir plus d’impact, sur son âme régnait en maîtresse l’envie folle de connaître cette même intensité d’émotions. Il en déglutit, oubliant son avenir pour ne penser qu’à lui.

Sa main posée sur la joue du Fujiwara, Hanru cherche cette lueur qui se meurt au profit d’un calme dont il espérait voir encore les couleurs. Il inspire profondément dans cette révélation déterminée de le savoir toujours à ses côtés. Plus un mot, le silence lui répond et le couve de son aura pour suspendre le temps et leur permettre un répit nécessaire aux blessures à panser. Moi non plus. Des paroles dont la teneur surprend l’Awataguchi à l’en dévisager. Les phalanges caressent tendrement son visage et ne trouvent nulle réponse, encore sous la stupeur. Miyuki approche et prononce les mots salvateurs de leur condition, réduisant la distance, assez pour que ses lèvres frôlent enfin les siennes et puissent goûter à leurs jumelles dans un chaste baiser. Le plus âgé se sent trahi par les sursauts d’un cœur qu’il n’avait jamais senti battre si fort pour une émotion positive. D’ordinaire sujet au rythme d’une peur bleue provoquée par le sang, son palpitant s’emballait pour la pureté d’un instant court, fragile.

Le bras dans son dos lui assure ne pas avoir eu l’illusion trompeuse de sa fatigue. Lorsqu’elle l’emportait sur son état, il se projetait près de lui, imaginant son sourire et ses rougeurs. Sa colère bruyante et ses yeux brillants de rage comme d’une envie furieuse de le défier faisant écho à la lame traversant ses propres iris. Une fois unique pourtant, il lui avait confié sans que les mots ne se soient gravés dans son esprit toute la complexité de ce qu’il ressentait pour lui. Il n’y avait plus de doute à avoir, Miyuki venait de sceller toute crainte passée en lui, offrant une version de lui-même plus aboutie après cet évènement dramatique. Il lui avait fallu perdre une part de lui pour comprendre là où Hanru avait vu la vie s’échapper d’un corps à de multiples reprises sans pouvoir en faire la confidence.

Ses doigts se resserrent lentement et ses lèvres s’emparent de celle du plus jeune, pour un second baiser tout aussi innocent, ne désirant rien de plus qu’assurer ses intentions. L’Awataguchi ferme ses yeux, déviant son visage pour atterrir sur une épaule dans une étreinte qu’il lui rend également ferme dans ses desseins. Il aurait souhaité pour une fois que Miyuki réalise avant. Mais le passé ne pouvait être réécrit et contint sa frustration. « Ça n’arrivera plus » le ciel pouvait s’effondrer, ils n’avaient jamais été immunisés, mais en dépit de leur survie, les dommages avaient un poids non négligeable. « Ça n’arrivera plus » se répéta l’ancien Yuutsu avec plus de conviction, malgré la douceur anormale dans sa voix.

Miyuki Fujiwara
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Citation : Mieux vaut mourir en honneur que de vivre en déshonneur.
Age : 16 ans
Rang : 59
Susanoo
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Miyuki Fujiwara
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https://mahoutokoro.forumactif.com/t1843-ne-venez-pas-me-parler
Miyuki Fujiwara
miyuKing
03.09.96

Plus de faux semblants, plus de masques. Aujourd'hui, tu deviens honorable.

Bien sûr, ton mouvement est accepté et même rendu. Les lèvres de Hanru sont douces et chaleureuses, tu ne regrettes pas d’y avoir goûté. Tu te demandes si tu n’aurais pas dû le faire plus tôt. Lorsque tu étais encore valide, lorsque tout allait encore bien. Pourtant, tu sais que tu n’aurais jamais eu le courage de faire le premier pas. Tu te souviens de votre premier baiser, de ta réaction, de la haine qui a explosé à son encontre. Non, c’est bel et bien la mort qui t’a donné de la témérité. Les mains de l’Awataguchi caressent ton corps et t’offrent un peu de chaleur. C’est agréable de se trouver dans ses bras, de laisser tomber les masques et de ne plus rien craindre. Tu réalises que tu as vraiment été un idiot durant tout ce temps. Tu as joué un rôle, comédien même dans ton sommeil. Tu n’étais pas heureux, et tu devais constamment faire attention à tes gestes ou tes paroles. Et l’on ne peut pas dire que cela t’as réussi, car tu parvenais encore à faire des faux pas et mettre à mal ta carapace. Alors, autant la laisser tomber.

-Il faut croire que j’ai moi aussi trouvé le moyen de te faire taire.

Tu dis, la voix teintée de sarcasme. Tu inspires en sentant le visage du plus âge tomber doucement contre ton épaule. Tu lui jettes un coup d’œil, devant pivoter légèrement la tête pour correctement le distinguer. En silence, tu remontes ton unique main le long de son dos, rejoignant bientôt sa nuque et puis, ses cheveux. Il pèse lourd sur ton épaule, et la douleur ne tarde pas à se faire sentir. Tu sens la pression de sa tête glisser jusqu’au vestige de ton bras, t’arrachant ainsi une grimace. D’un mouvement vif et involontaire, tu te recules. Tu places ta paume contre ta peau et masse légèrement la zone endolorie.

-Je ne suis pas un repose-tête.

Tu ajoutes en lui lançant un regard sombre, pourtant feint. Déjà, tes doigts viennent à la rencontre des siens et tu quittes la salle de bain, le forçant à te suivre. Rester debout trop longtemps t’épuise, tu n’es pas complètement remis de tes blessures. Tu rejoins ton lit sur lequel tu t’assois. Ta main na pas quittée celle de Hanru que tu attires à toi, le forçant à s’asseoir à tes côtés. Doucement, tu poses ta joue sur son épaule.

-Toi en revanche, sois mon repose-tête, et sans broncher.

Tu lui souffles, alors que ton unique main ne semble pas décidée à lâcher la sienne. De toute évidence, tu es en couple. C’est un peu étrange de songer à cela, alors que tu t’es autant battu contre ta véritable nature. Honteux d’aimer ce qui est interdit, terrifié à l’idée d’attirer le déshonneur sur toi. Mais les paroles du brun à tes côtés n’ont pas été inutiles. Tu te souviens encore de quand il est venu te trouver, dans le parc pour te révéler sa discussion avec Takumi, son père. Si tu es discret, si tu te maries et fait des enfants, qu’importe que tu t’entiches d’un homme.

-Ne t’en veux pas pour l’estropié que je suis devenu. Ce n’est pas ça qui m’empêchera de devenir un fier guerrier, combien même je me destine à un rôle de bureaucrate.

Tu brises le silence, n’ayant pas oublié le regard qu’Hanru t’as offert en entrant dans la pièce. Tu ne lui en veux pas, toi aussi tu t’es infligé le même traitement. Il te faudra du temps pour t’adapter.

-Je suis sûr qu’à une main, je suis encore en mesure de te terrasser au sabre.

Un léger sourire naît sur tes lèvres. Il faut que tu sois capable d’aller de l’avant. Sinon, tu ne pourras jamais guérir. Tu lèves le nez en direction du Yatagarasu, retrouvant un petit peu de cette arrogance qui te constitues. Tu l’observe un peu sans piper mot, finissant par soupirer.

-Que s’est-il passé ? Où est-ce que l’on en est avec les Yuutsu et Seimei ?

Hanru Awataguchi
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Orochi
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Hanru Awataguchi
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Hanru Awataguchi
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take me in your arms, so I can forget my pain

07.02.98

De la tempête il ne resta qu’une eau calme où le les remous des vagues ondulaient sensiblement au rythme de ses battements. La caresse de ses lèvres avait transmis une nuée d’émotions que les mots ne sauraient traduire. Cependant, la peur de le savoir en déclin à réclamer ses membres manquant rendirent lourd l’organe dans sa poitrine et sa tête se posa, lassée, contre son épaule pour lui assurer que personne ne sera en mesure de lui nuire dorénavant. Dans cette promesse, le silence ne fut plus brisé que par la voix d’un Miyuki amusé si tenté qu’il soit d’humeur, son ton aussi doux que le sien, surprenant le plus vieux esquissant malgré lui un sourire aux allures piteuses les commissures retroussées quand ses lèvres ne formaient qu’une ligne. « hm » grognement à peine audible et sans vigueur dénotant avec son habituelle fougue.

Son front glissa du cou à l’épaule et l’espace tanga un instant, son regard troublé fixé à celui du renardeau. Son épaule était encore douloureuse, à peine remise de la blessure. Dans l’imprudence du geste, il se laissa surprendre, guidé par une main accrochée à la sienne vers le lit pour servir de repose-tête comme le souhaitait l’adolescent. Son sourire se fit plus franc, caressant les doigts entre les siens. « Quelle autorité. Ne t’y habitues pas trop » il ne comptait pas lui céder sa place de meneur et bien que tous deux soient destinés à des carrières différentes c’était le goût du fer croisé et de leurs ambitions respectives qui avait su animer les pupilles azurées d’Hanru et celles d’un noir profond de Miyuki.

« Je n’ai pas besoin d’être rassuré, je sais de quoi tu es capable » et quand bien même il ne lui avait pas montré le meilleur en étant constamment confronté aux mœurs et aux études, l’Awataguchi avait toujours soupçonné que ces sentiments si fortement réprimés qui avaient arraché un torrent de larmes par le passé seraient une force le jour où il les envisagerait. Ça n’avait rien à voir avec sa propre personne, tout au contraire il s’agissait de s’accepter soi-même pour que rien ne l’atteigne. Le seul regret visible était le prix à payer pour s’en rendre compte qui avait été important dans le cas de son petit ami. « Tu as plutôt intérêt si tu ne veux pas que je te mette à terre une deuxième fois » il était bon de parler du passé et de le regarder d’un œil nouveau, plus serein que jamais les deux adolescents pouvaient respirer le même air sans s’intoxiquer du poison amer de leurs incompréhensions.

« On a gagné, il n’y a plus de guerre et… plus de magie » tous étaient démunis face aux déités ayant manifesté leur présence par l’absence de soleil et le retrait immédiat de leurs privilèges. Le sang n’avait finalement rien d’impactant, eux parmi tous l’acceptaient bien plus mal. « Seimei… se charge de tout remettre en ordre » une réalité qui l’irritait, mais n’avait d’importance que pour plus tard, lorsqu’il quitterait cette chambre enveloppée dans la tendresse dont il s’avouait capable. L’aigle avait toujours été sans détour et il ne faisait exception que dans l’excentricité de sentiments exacerbés, apprenant à les confier sans jamais les avoir craints.

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