Le calme avait plané quelques secondes; espace temporel de pause; de tranquillité, de répit de supplice et dans l’interstice chronologique le trou noir avait frappé comme une gerbe verte. Hiiro s’était effondré; son corps avait rencontré le sol meurtri taché maculé blessé et sa tête avait rebondi une fois, éparpillant les mèches blondes comme une auréole. C’était la chute de l’ange pour que son antonyme apparaisse.

Et le souffle de vie revient, pas par magie mais par la pureté d’un amour désespéré. Ses mains immobiles prennent le chemin des cheveux vermeils, s’y engouffrent. Son buste se redresse, prenant sa descendance dans le creux des poumons. Seimei était déjà parti mais l’horizon teinté carmin était suffisant. L’issue était connue; l’air puait la violence et la fierté. Yuutsu avait gagné, il n’y avait pas d’utilité à discourir. Le nez fourré dans ses cheveux; Hiiro ferme à nouveau les yeux; les mains dans son dos serrées fort. « Mon chéri, tu n’y es pour rien. » Sa bouche contre son oreille tendrement. « Tant que nous vivons, nous n’avons rien perdu. Excuse-moi de n’avoir pas été décisif mais je crois que tout n’était que du faste. Yuutsu était déjà vainqueur dans cette arène. » Sa paume ramène son menton à se lever vers lui. « Mais ta vie plus précieuse que tout astre ne valait pas la peine de la risquer pour une issue déjà connue. Nous serons une dissidence discrète, mon fils et nous recouvrirons nos pas. Suis le mouvement, ne le contrarie pas sans en apprendre pour mieux nager à contre-courant. Tu m’entends ? »

S’approchant d’eux, la figure féline se penche et d’une caresse entre les oreilles, elle disparaît. Elle méritait repos tout comme la foule présente. Doucement, le professeur de vol se redresse, le bras autour des épaules de son fils. « Nous aurons perdu quand nous n’aurons plus la foi et que nos esprits se tourneront vers eux. Cela étant… » glissé au creux d’un tympan. « Nous garderons leurs flancs avec humilité. Les grandes maisons oublient souvent que les murs ont des oreilles. » Il embrasse sa joue et cura ce qui devait être soigné sur son fils.

Un dernier baiser sur son front, et le professeur de vol reprend son rôle : un adulte responsable soucieux du bien être des mineurs dont il avait la garde. « Ninmah Tsukino, venez donc là que je vous soigne ces vilaines griffures » dit-il doucement en approchant. Sa baguette était rangée, et il n’avait aucune mauvaise intention; profondément inquiet des séquelles physiques et morales d’un tel évènement. Il invite Xue à en faire de même. Vint ensuite le tour de Takamori [ndlr : tu me donnes matière au dernier moment] Fujiwara. « Donnez-moi votre bras, Fujiwara. »

Résilience et silence.

HRP : Hiiro cuddle super hard xue et lui glisse quelques philosophies propre aux Oikaze. Ne se soumet pas, cependant, fait profil bas et reprend son rôle neutre de professeur et soigne les blessés en silence.

Mes prunelles, déjà embrasées, reflétaient la ruine cadavérique de ce qui fut autrefois un lieu de vie — et n'en portait plus qu'une infinie tristesse, sur laquelle se bâtirait notre victoire. Les ressentis des vaincus, toutefois, n'avaient la moindre importance. Au loin, l'horizon avait pour fil d'Ariane ces innombrables cadavres dont Asagao n'était qu'un prolongement exempte d'intérêt, tant ses yeux demeuraient atones.

Qui était-ce, déjà ?

Nora ? Ah, oui — et les lointains souvenirs, sous couverts d'une fausseté immonde, teintaient mon humeur d'une imperceptible mélancolie. Les désirs avares, imprudents, sous le voile d'une nuit insolente et menteuse. À cette vérité qui n'en fut jamais une, nulle explication ne s'estimait nécessaire : la baguette, entre les mains de cette indécise, n'était jamais qu'un navrant bout de bois, auquel je n'accordais d'importance.

Ne blâme pas ta naïveté. Apprécie ta chance, car tu n'as pas connu le destin de l'enfant. Une voix douce, criante d'une vérité si insolemment crachée qu'elle n'en était jamais que douloureuse, car j'avais dès lors repris les traits de Nora. Mes yeux ne s'attardèrent qu'un instant, et mes doigts refrénèrent le désir d'effleurer un contact, en un dernier élan de curiosité — après tout, ce destin, dont je lui dictais les méfaits, résidait au creux de son esprit — mais de ces jours, je ne tirais nulle émotion. Veuillez m'excuser, mon mari attend.