De dépit, Akina soupira doucement. Elle soupirait souvent, ces derniers temps, un peu plus attristée chaque jour, à mesure qu'elle était témoin de la transformation du paysage de l'île en une terre désolée. Les sourires, l'espoir s'effritaient doucement à la vue de la prison aqueuse qui s'était substituée à la voûte céleste. Et, petit à petit, les herbes perdaient de leur délicate verdure.
Seules les traditions, tenues à bout de bas par l'administration de l'école, unissaient les bons sentiments de la communauté.
La journée s'annonçait longue - Akina s'en doutait à la vue de la foule qui s'était présentée aux portes du palais. Plus que beaucoup, elle adorait les yôkai, et ses mains serraient le paquet d'offrandes qu'elle avait préparé la veille. Le 31 janvier était l'une de ses journées préférées, si tant est que la tension ambiante n'en gâchait pas les qualités.
Malgré ses inquiétudes - et elle n'avait pas l'habitude de flirter avec des angoisses - Akina gardait le visage fermé, presque sévère ; depuis qu'elle occupait ce poste de préfète, elle avait appris à se responsabiliser. Ses désirs égoïstes n'étaient plus que le souvenir lointain de quelques impulsivités immatures - après tout, en de telles circonstances, la recherche de liberté perdait tout son sens. En réalité, Akina fulminait ; et elle s'exhortait, tout en pensant aux festivités imminentes, à contenir cette colère vibrante.
Ses yeux scindaient les alentours avec la curiosité innocente d'un esprit gourmand à souhait. Dans cette observation, elle remarqua l'absence du maître légitime de cérémonie, le directeur. Une modeste offrande en main, ses sourcils se haussèrent de surprise alors qu'elle croisait le regard rieur d'un jeune blondinet.
C'est vrai - Hotaru riait. Hotaru riait souvent, ces derniers temps, un peu plus attristé chaque jour, à lui aussi ; mais cette nervosité hurlante ne suffisait pas à le dédouaner de ses bons sentiments. C'est peut-être ces derniers temps que le monde, leur monde, désormais, avait le plus besoin de rires. De tous, Hotaru était sûrement l'un des plus effrayés : il n'était vraiment à l'aise qu'avec un dos crawlé un peu bancal, et serait certainement l'un des premiers à mourir, si le dôme cédait. Mais cette certitude, comme celle d'un désespoir grandissant, n'étoufferaient pas les quelques vestiges de sa joie. Sans préparation ni tenue particulière, en la possession d'une maigre offrande, il s'épanouissait au milieu de quelques amis, blaguant avec un cœur qu'il voulait faire croire léger.
Un vent froid traversa la foule, amorçant une vague de frissons - ou était-ce le témoin muet des indéfectibles angoisses ?
>> Event'
C’était le grand jour, le jour où vous alliez poser vos offrandes. Elle avait pris de la nourriture de son côté, Ayumi. Supportant durement l’odeur de l’encens qui lui agressait le nez. Elle s’était attaché les cheveux pour l’occasion, deux petites tresses qui finissait en queue à l’arrière. Ce n’était pas grand-chose, mais elle avait eu envie de le faire.
Quand elle arriva au milieu de la foule, elle put voir qu’elle était sûrement parmi les dernières : elle avait pris son temps, comme si elle avait eu besoin de plus de repos.
Vous étiez toujours enfermé sous ce dôme d’océan, ce dôme qui la mettait si mal à l’aise, elle détestait toujours autant l’eau, les fonds marins, mais sa peur c’était calmée, devenue son quotidien. Après tout, comment pouvait-elle faire autrement en le voyant tous les jours ?
Alors, elle l’avait laissé dans un coin de sa poche, en compagnie de sa baguette, mais elle pouvait ressortir en quelques secondes, cette peur de mourir noyer.
Pour le moment, elle devait profiter, se changer les idées. Alors elle s’approcha de toi, son amie la plus proche, t’accordant un petit sourire.
« Bonjour, Himawari. Est-ce que tu vas bien ? » Elle était polie, elle voulait de tes nouvelles.
Comment allais-tu prendre cet événement ? T’intriguait-il ?
Ieyasu n’investissait les lieux que par l’effacement de sa présence et prônait souverain de rien, un œil perdu dans l’empyrée de l’océan et l’autre mort à jamais fixé sur un vide inextinguible, en bordure des festivités et à mi-chemin du néant.
Noyé dans l’abîme de toute cette eau pesant sur leurs têtes, désormais nourris au substrat d’une pénombre intemporelle, tous s’agitent au triomphe d’un traditionalisme désuet ; et bien que conforté par la perpétuité des us, même au repos son corps est tendu, arqué et loin de toute indolence. Entre ses mains l’encens se meurt, la fumée embaumant l’air de ces volutes opaques en arabesques légères saturées de capiteuses fragrances.
Si en d’autres années au sein de tels événements il en aurait cherché une joute vivace, les crocs dégainés sur leurs gencives cinabre en rage pugnace, pour la première fois ses mâchoires sont de fer et nul mot ne s’échoue sur ses lèvres. Entre tous ces corps qui se pressent, les hurlements de ses comparses glorifiés de quelques méfaits, ces visages intrinsèquement douloureux par leur présence – et pour d’autres, par leur absence – jamais encore Ieyasu n’a goûté de solitude plus pesante.
Un dernier regard à sa chambre, vérifiant que tout était en place, une manie qu’il avait depuis des années déjà, et il quittait la résidence pour rejoindre la grande porte. Dans ses mains se trouvaient de la nourriture en offrande, appréciant l’idée de suivre les coutumes alors qu’il n’était plus un étudiant. Un sourire à Ange qu’il apercevait au loin, un signe de main à Yume qu’il remarquait également ailleurs, une caresse dans les cheveux de son petit frère, et il rejoignait le devant afin de porter un regard d’ensemble à ce petit monde.
Il aimait tant cette fête, seulement, il aurait aimé qu’elle soit comme celle des années passées : le ciel lui manquait, ses couleurs comme sa pluie, mais Tsubaki se voulait positif et souriait doucement.
Seulement, reverraient-ils un jour les cieux ?
Ou atteindraient-ils les Dieux ?
Son attention captivée par une voix nouvelle, elle portait ses yeux verts sur Ayumi.
Elle ne voulait pas rester sous la mer.
Si tu n'es jamais particulièrement réjoui par le matsuri, c'est principalement parce qu'il marque le dernier jour de l'année scolaire et, par conséquent, l'arrivée des vacances. Tu t'étais insurgé, l'année précédente, en apprenant leur annulation ; cette fois, tu n'en feras rien, qu'importe combien de temps vous resterez bloqués encore sur cette île – tu ne peux te résigner à voir Jian partir et l'idée même de rentrer chez toi te rend malade.
Offrandes disposées dans un panier, baguette conservée dans une poche de ton uniforme – toujours prête à être dégainée – tu restes à l’écart de la foule. Kurosawa ne s’est toujours pas montré et plus les minutes s’écoulent, plus tu trouves ce fait curieux. En attendant, tu gardes un œil sur tes protégés : Kiyoshi a rejoint Tetsuya et tu ne les quittes du regard que pour chercher Kazami et Jian. Tu t’arrêtes brièvement sur Ishan, bien sûr accompagné de Xue ; détournes les yeux en mimant l’ignorance – lui, de toute façon, ne peut t’avoir repéré.
C’est finalement le Kitsune qui s’impose à toi en premier et le sourire que tu lui lances équivoques ton attente de le voir te rejoindre.
Un doux sourire, elle rejoignait Rajan dans les rangs.
Tu peux rester. Tu réponds spontanément. Il n'avait pas à s'enfuir, il n'y avait plus de raison. Ca me fait plaisir, de te voir. Malgré tout. Parce qu'au final, ça avait toujours été comme ça. Tu fermes les yeux, profitant de la brise hivernale, laissant l'encens bercer tes sens, laissant la voix de ce vieil ami t'attendre à nouveau. Tu prends une inspiration, ouvre les yeux, pose ton regard sur lui. Il s'en est passé des choses, hein. Peut-être que personne n'avait de raison de s'excuser.
Une main au fond de la poche, l'autre le long du corps, tu observais les élèves défiler sous tes yeux ; il y a quelques années c'était vous qui vous vous teniez encore à leur place. Tu glisses un sourire à ta dulcinée Comme toujours, tu n'étais pas ceux qui aimait profiter d'une grasse matinée, c'est un jour important. La fin janvier marquait aussi la fin d'année. On était pareil. Triste, enjoué, émerveillés et puis votre douzième année était si vite arrivée. Tu veux faire quoi, après ça ? C'était quoi, la suite de votre histoire.
Tu ne sais pas quoi en penser maiko, entre les différentes péripétie, être devenue préfète et tes fiançailles, tu ne sais plus trop quoi penser maiko… Puis il y a du changement aussi, des sautes d’humeur, trop d’émotion pour la maiko neutre invisible aux yeux de tous, maintenant sur une scène que j’avais elle avait rêver de monter dessus…
Tu soupir maiko, depuis le mois d’août, tout n’est que désastre autour de toi et les fiançailles avec… Tu ne sais même plus si tu dois l’appeler par son nom de famille ou bien comme lui l’appelait par son prénom…
Tu ressers les offrandes que tu as dans les bras, tu as peur de cette fin d’année surtout avec ce qui se trouve au-dessus de ta tête, ce dôme ne te donne aucune impression d’avoir gagné cette liberté pour laquelle tu te bats depuis ton entré à Mahoutokoro, il te donne juste l’impression d’être prisonnière d’un monde encore plus cruel que les adultes comptent aux plus jeunes pour leur faire peur…
Tu scrutes les élèves présent, des visages que tu reconnais mais, vers lesquelles tu ne veux pas aller, parce que… Tu n’en sais rien de la raison, peut-être la peur tout simplement, cette fin d’année qui sonne avec ce matsuri, avec les offrandes dans les bras des uns et des autres attendant le directeur en retard, situation rarissime mais, bon cela t’est un peu égal maiko.
Surtout qu’en y pensant au mois de mars, à la rentré, tu deviens une onzième année, il ne te reste plus que deux ans, deux ans d’étude, tu te demande ce qu’elle te réserve, cela t’effraie comme cela te donne une joie immense, tout est mélanger, comme tes sentiments tout au long de cette année et finalement tu aimerais bien quelqu’un avec qui parler même si tu n’aime pas réellement cela...
31.01.97
Et pourtant, c'est avec un pincement au cœur que tu quittais ton dortoir, non pas parce que tu savais que tu quitterais l'école, mais simplement parce que c'était sûrement ta dernière. Vous ne resterez pas engloutis pour toujours, et il faudra bien ressortir un jour. Il y a déjà tant de monde, quand tu arrives devant les portes de l'école, que tu as du mal à trouver Yori dans la foule. Tu aperçois quelques visages familiers, tes camarades Kitsune qui semblent déjà bien trop en forme et un rire t'échapperait presque.
Tu rejoins toutefois Yori, le sourire aux lèvres. Salut. Destinée vous accordait encore un peu de temps ensemble, et tu l'acceptais sans douter de ce qu'elle pouvait demander en échange.
.31.01.97.
Une inspiration, une expiration. Ça lui fait plaisir de te voir. Il est content de te voir. Ça lui fait plaisir, au fond de lui, et il te le dit, et ça te rend tellement, tellement, tellement heureux. Et il continue. Oui, il s'en est passé, des choses, et lorsqu'il le dit, ton regard trouve le sien. Ah. Tes joues rougissent, encore. Et dire que tu pensais que tout allait s'effacer avec le temps. Mais non, c'est toujours là, ça ne s'arrête pas, ça ne te quitte pas.
Une inspiration, une expiration. Tu lâches alors, plus rapidement que tu ne le devrais, la voix basse, et pourtant rapide : J'aimerais te demander pardon, vraiment. Pour... ne pas t'avoir dit, ce qu'il s'était passé avec Yume. Ce n'était pas important dans ma tête, et ça ne l'est toujours pas, enfin, ça n'a pas de... sens. Mais-- Un accroc dans ta voix et tu reprends : Mais je me suis rendu compte de ce que ça pouvait signifier, pour toi, et j'en suis désolé, et je voulais venir avant mais j'avais peur et... et... et je pensais que tu voulais plus me voir, du tout. Et j'aurais compris, vraiment, j'ai compris, en fait. Et. Bref. Une pause, avant que tu ne reprennes : Et je voulais juste te dire que... que je... Et le rougissement, de nouveau, et tu fuis son regard un instant, juste le temps de trouver le courage nécessaire. Je t'aime vraiment. Et... et je pense qu'il fallait que je te le dise pour que... tu puisses me rejeter convenablement, pour que je puisse tourner la page, pour que j'abandonne l'idée qu'il puisse se passer quelque chose. Parce qu'avec la fin d'année, tu aimerais mettre fin à cette histoire qui n'a même pas commencée.
hrp : pardon pour la longueur, ce sera le seul post un peu long pour kiyoshi j'pense, mais c'était important qu'ils aient la conversation pardon pardon
Le regard du garçon pétillait de milles feux lorsqu'il voyait les nombreuses offrandes qu'apportaient ses camarades et au fond de lui, se demandait pourquoi ce jour-ci et pas un autre. Depuis quand cette tradition perdure ? Est-ce que les yokais sont toujours satisfaits ? Tant de questions se bousculaient dans la tête de Chidori qui, finalement, décida de se mêler à la foule, à la recherche d'un visage qui lui dirait quelque chose. Aujourd'hui, il n'avait pas envie de le faire seul.
Cela te fait quand même bizarre de le faire en temps que la bibliothécaire de Mahoutokoro, tu vois les visages des douzièmes années même si vous ne savez pas quand vous sortirez du dôme, remplis de larmes ou rire aux éclats, leurs offrandes dans leur bras, leur dernier moment ensemble…
Et tu baisse la tête parce que c’est en rentrant que Kai t’annonce après avoir passé ta première journée de vacances avant de rentrer dans le monde des adultes, qu’il est malade… Tu essuie une larme qui commence à vouloir couler au coin de tes yeux, ce n’est pas le moment d’être nostalgique même si ce n’est pas vraiment cela…
Tu as du mal à faire ton deuil, Juri même si tu as décidé de suivre le chemin qu’il t’a dit de suivre dans son testament, enfin tu ne devrais pas penser comme cela Juri, aujourd’hui doit être un jour de fête et d’amusement pas un jour de déprime.
Surtout qu’avec le dôme les élèves ont assez de soucis comme cela, pas besoin de plus de soucis surtout les tiens Juri.
Surtout que tu as une offrande plutôt originale pour le coup, comme tu a fait tout au long de ta scolarité, un livre, cela te fait rire comme d’habitude, tu as toujours donné un livre moldu, des livres à l’eau de rose, des romans policier ou bien de science-fiction, des thèmes riches et variés, cela te faisait rire ainsi que tes amis de l’époque.
Pour ta première en temps que bibliothécaire, tu as pris une autobiographie d’un célèbre peintre, tu ne sais pas vraiment pourquoi mais tes mains ont été guidé vers ce livre même si tu as de la nourriture et une bouteille de sake, ce livre est surtout pour remercier les Chōchin Obake qui t’ont bien aidé pour la bibliothèque et que tu comptent encore sur eux pour les années à venir.
à l'écart des autres, observant la scène sans vraiment prêter attention aux conversation des adultes. il avait revêtu une tenue blanche pour l'occasion, finement rehaussée de fils d'or, à sa taille pendait l'épée ancestrale.
dans une main, un petit sac de velour rouge fermé par une cordelette noire. il contenait une bouteille de saké, le meilleur de sa cave personnelle. manière tacite de passer un pacte avec lui-même, d'arrêter de noyer son chagrin dans l'alcool et de désormais boire avec parcimonie à défaut de se sevrer complètement. la voix haut perché, mais difficilement compréhensible, d'ange ueda résonna dans ses oreilles comme une alarme claironnant l'incendie. qu'était-t-il en train de préparer encore ? sans vraiment chercher à comprendre, il se contenta de jeter un œil au groupe d'élèves agités, « souhaitez vous vraiment commencer l'année prochaine avec des heures de colles, et passer vos vacances avec des devoirs supplémentaires ? ». dernier jour de cours ne rimait pas avec laxisme. en aucune façon.
un peu plus loin une femme aux cheveux blancs passait rejoindre le professeur de vol. étrange ectoplasme souvenir d'une époque effacée à grand. coup de magie. le seigneur avait appliqué la sentence sans hésitation, sans regret. le frère se demandait encore s'il avait bien fait de la laisser dans les bras de cet homme. était-ce là le poids de la couronne dont lui parlait son père ? avec certitude.
Les enfants ont bien besoin de ça, pour alléger un peu de cette ambiance pesante.
Un groupe de Kitsune se fait déjà remarquer – malgré la distance, leurs voix portent – et tu t’amuses de la menace de Takamori, souriant en direction de ton collègue. Plus loin, Shion et Rajan se sont retrouvés. Désormais liés à nouveau, tu ne tiens pas à les déranger.
Saluant les élèves à ton passage, tu te fraies finalement un chemin jusqu’à Tsubaki.
« Voilà qui rappelle des souvenirs, n’est-ce pas ? »
Tu lui souris, complique, avant de reporter ton regard sur le dôme, vous entourant.
« L’avantage, c’est qu’on ne risque pas la pluie, durant notre périple. »
Des torrents d’eau, à la limite, si votre protection se brise.
on avance doucement (nos âmes et nos pas)
le silence est n'est pas lourd, ou du moins pas ce qu'il y a entre moi et mon roi, alors tu ne viens pas le casser, ah non (plutôt le sublimer)
salut ! et sûrement que mon intonation casse l'ambiance un peu maussade mais moi honnêtement, je crois que je suis heureux à l'idée de ne pas être espionné par ces cieux bien trop omnipotents, omniprésents
et alors, sans attendre, je lui propose mes cinq doigts libres ; bras tendu, il l'a appelé et maintenant il veut le happer
t'as trouvé quoi donner aux yokai ? c'est une question stupide, mais qu'importe
si vous restez là, auprès de moi, je suis presque invincible.
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