La lame perdure entre ses doigts impies, consécration d'un courage qui cherche déjà à le quitter ; Ange reste coi, les bras ballants et impuissant face aux sorts supposés sauver son aîné. C'est finalement Yume qui le tire de sa torpeur, dans une étreinte qui tire de la gorge sèche une plainte animale—pas le temps de craquer, les mains se serrent autour du manche et le nez se niche, une seconde, dans la nuque d'un cousin sauf.

On doit y aller, déglutit-il. Infirmerie, maintenant. La vie de Tsubaki à un fil ténu, Ange s'y accroche et y tisse une toile maladroite—c'est pas lui, l'araignée, pauvre renard qui se languit de sa tisseuse ; une main lâche le sabre, s'accroche au collier brillant, toujours bleu (merci). Tu me diras—tu me diras où t'étais après. Et lui mentira, créera quelque fantasme héroïque dans lequel il avait défendu son sang d'une poigne de fer ; cachera qu'à l'instant où la bravoure s'est emparée de lui, il était déjà trop tard. Il tire de sa poche une boulette pâle, et la croque discrètement.

Ses phalanges s'enroulent autour du poignet de Yume, l'attire vers l'école couverte de glace. Dans leur course, son souffle court et ses veines contaminées font monter au cerveau de bien chimériques fantasmes—il se sent invincible, dégaine sa baguette dans un sourire mauvais. Il les soustrait à la nature, un instant, sur un sortilège de désillusion. Avance, regarde pas derrière toi ! crie-t-il dans ce qui paraît rire. Lui se retourne, dans un élan aliéné ; lui vise le Mal, comme un ange sacrificateur. Allures de gospel sur sa lèvre lorsqu'il ose chanter, vers un directeur distrait : obscuro! puis deprimo! et le sol se dérobe et les sens s'emmêlent mais la haine du chérubin se fiche dans sa gorge lorsqu'à toutes jambes, il fuit—il rit.

(ange garde le sabre de tsubaki, entraîne yume vers l'école après avoir bouffé une boulette de meth et dans un élan complètement véhiculé par la DROGUE décide d'attaquer hidenori et de se casser comme 1 troll bye)

L'obscurité l'engloutit, un instant assez lucide pour regretter—il songe au demi-tour, sa main prête à chercher celle de son cousin, de son ami ; mais c'est trop têtu qu'il fait craquer ses articulations et bouffi d'une sûreté ficelée de détermination qu'il éclaire le papier d'un lumos hâtif, griffonne tant bien que mal sa missive invisible, teintée de son effroi, vers l'origine première de ses tourments. A peine l'origami envoyé, sa baguette s'agite silencieusement sur un accio balai distinctement pensé, le bruissement des feuilles pour seul compagnon—le pas pressé et les bambous évités non sans difficulté.

Le papier revient, de jade et de silence ; entre ses doigts gît alors un énième pendentif, qui lui aurait arraché un bien ridicule sourire si la peur ne lui serrait pas encore les entrailles. Il l'accroche à son cou et prie pour qu'en aucun cas la pierre ne rougisse (ah! qu'en saurait-il, quand sa vie se résume au gris—peut-être est-elle déjà couverte de sa teinte périlleuse, que l'albe qui luit contre son poitrail cherche à le prévenir d'un grand danger) ; l'éclair de feu arrive dans une cacophonie de branches meurtries et l'aigle paternel se réinvente guide quand Ishan frappe le sol, surplombe les bois obscurs. Il s'apprête à s'élancer sur un dernier regard coupable, lorsque son arme d'acacia s'échappe de sa poche, sans doute attirée par une force extérieure. Aussitôt l'inquiétude se décuple, sorcier désarmé chevauchant ce qui a bien failli le tuer. Ne me perds pas, marmonne-t-il à la bête qui glatit souverainement à ses côtés.

Sur son sillage, il siffle et attire son propre faucon, réduit les risques et se rassure d'un nouvel appui ; mais l'odeur de brûlé l'accueille et corbeau distingue la mort de ses hauteurs, le pendentif pendu à son cou incendié d'un indescriptible sentiment. Il perd le contrôle de sa monture boisée—sent le vent fouetter ses joues comme lorsqu'il cherchait le vif d'or ; sauf qu'aujourd'hui, celle qui le salue, c'est la mort.

Atterri dans un dérapage maladroit, à peine soutenu par les réflexes de son corps tremblant, il arrive en trombe sur la scène tragique et s’époumone à l'odeur du sang ; ses yeux cherchent, inutilement, la familiarité de son père. Assurent le découvrir cerclé de feu, comme protégé d'un dragon vermeil ; sans s'en inquiéter, mû par l'instinct, Ishan se jette dans le brasier et le rejoint dans un cri—Rajan ! Et si l'envie irraisonnée de l'appeler papa se fiche dans sa gorge en flèche inavouable, il l'enfouit bien vite et se saisit plutôt d'un des sabres qui jonchent son sentier ; si égaré est-il, il ne lui suffit que d'un instant lacé de crainte pour saisir les périls, et sa lame se durcit sur un duros muet. Posté aux devants du professeur éploré, envahi par le fumet âcre du trépas, il serre son manche et ravale les tremblements de ses bras. Rajan—et que peut-il bien dire, quand même sa rétine livide discerne ce corps inerte—un murmure étranglé, son regard tourné vers les ennemis—je suis désolé. Les oiseaux les surplombent, comme un mauvais augure.

(ishan envoie un origami à rajan & accio son balai, reçoit en retour un pendentif des inséparables et l'aigle de rajan, chope son balai, perd sa baguette pcq xue l'a accio, siffle son faucon pour se faire guider x2 dans le ciel, arrive un peu maladroitement, chope une lame qu'il duros quand il capte à quel point c'est la merde et finit par se poser devant rajan pour protecc)